Afleveringen

  • Cent ans aprĂšs la prise de la Bastille, le populo et son expression musicale, la musique pop se porte plutĂŽt pas mal. D’autant qu’en 1989, se prĂ©pare une petite rĂ©volution avec la sortie confidentielle des deux premiers albums de deux groupes qui marqueront de façon indĂ©lĂ©bile les annĂ©es 90.

    Si Nirvana et The Offspring ne dĂ©clenchent pas ce coup-ci les clameurs et le tumulte, ils ont au moins plantĂ© la premiĂšre graine de la sĂ©dition. Tears For Fears aussi plante sa graine, celle de l’amour et opĂšre sa rĂ©volution en abandonnant la synthpop pour le retour Ă  de vrais musiciens.

    MĂȘme les discothĂšques sont en Ă©bullition. EcartelĂ© entre l’ancien rĂ©gime d’un disco obsolĂšte et la fureur technoĂŻde de l’acid house, elles accueillent Jive Bunny et ses remixes comme un novateur traditionnaliste. Sans parler des playboys de la new wave, Depeche mode, qui vire sa cuti et passe au rock and roll pur jus. Ajoutez, Phil Collins, Phil le gentil, le gendre idĂ©al, qui rue dans les brancards et dĂ©noncent les maux de notre sociĂ©tĂ©. Manquerait plus que la Madone aille foutre le souk au Vatican. Oops, nom de dieu, mais c’est qu’elle l’a fait, la Ciccone. Vu comme c’est parti, je crois bien que les annĂ©es 90 ne vont pas ressembler aux annĂ©es 80. Mais alors pas du tout !

    Playlist 1989

    LA LAMBADA - KAOMA

    SWING THE MOOD - JIVE BUNNY AND THE MASTERMIXERS

    LIKE A PRAYER - MADONNA

    SHE DRIVES ME CRAZY - FINE YOUNG CANNIBALS

    SOWING THE SEEDS OF LOVE - TEARS FOR FEARS

    PERSONNAL JESUS - DEPECHE MODE

    KINGSTOWN TOWN - UB40

    ABOUT A GIRL - NIRVANA

    ANOTHER DAY IN PARADISE - PHIL COLLINS

    I WANNA BE ADORED - STONE ROSES

  • La star de l’annĂ©e, personne ne l’a vu depuis un bout de temps. Non seulement parce que l’on a pas le droit de montrer ses photos mais surtout parce qu’il croupit en prison depuis 25 ans. Alors la pop musique dĂ©cide, pour l’anniversaire de ses 70 ans d’organiser un concert dans le stade de Wembley, diffusĂ© dans le monde entier. Que du beau linge.

    Toutefois, c ‘est une jeune noire inconnue, armĂ©e de sa seule guitare et d’une voix unique, qui transit l’auditoire. Tracy Chapman renverse la table. Curieusement, le zoulou blanc, Johnny Clegg qui se bat contre l’apartheid depuis ses dĂ©buts n’y est pas. Pas plus que Midnight Oil, mais lĂ  ça se comprend. On ne va pas mĂ©langer les combats. Eux c’est pour la reconnaissance de la communautĂ© aborigĂšne d’Australie qu’ils font des pieds et de mains et des chansons.

    Toutefois dans cette lutte contre ces différentes formes de racisme, le film Bagdad Cafe, tourné en un mois, avec un budget de misÚre, se montre dix fois plus éloquent et sa chanson resonne comme un hymne à la tolérance. Quant aux Pixies, qui planent trÚs haut, bien au-dessus de tous ces problÚmes, ils résument pourtant notre état psychologique de pauvres humains avec Where Is My Mind ?

    Playlist 1988

    NEED YOU TONIGHT - INXS

    BEDS ARE BURNING - MIDNIGHT OIL

    ASIMBONANGA - JOHNNY CLEGG

    CALLING YOU - JEVETTA STEELE

    THEME FOR S’EXPRESS - S’EXPRESS

    DON’T BELIEVE THE HYPE - PUBLIC ENEMY

    WHERE IS MY MIND - THE PIXIES

    TALKIN’ ABOUT REVOLUTION - TRACY CHAPMAN

    ORINOCO FLOW- ENYA

    ESSA MOCA TA DIFFERENTE - CHICO BUARQUE DE HOLLANDA

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  • Au beau milieu des annĂ©es 80, Ă  DĂ©troit et Ă  Chicago, les jeunes Ă©tudiants et les jeunes travailleurs raffolent des soirĂ©es festives et dansantes. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est plus, c’est qu’ils veulent se mettre en transe sur des sons qui dĂ©foncent.

    Or, justement, de jeunes Dj peu argentés, se lancent dans des collages musicaux sur les rythmes des toutes nouvelles drums Machine et des boucles échantillonnées à partir de disques de rhythm and blues. Du disco au rabais. A Detroit, on parle de techno. A Chicago, on appelle ça de la house.

    Quand cette tendance arrive an Angleterre, elle enthousiasme une gĂ©nĂ©ration paupĂ©risĂ©e par la politique de Margaret Tatcher. La Dame de Fer va mĂȘme filer un coup de main Ă  son essor, en obligeant les discothĂšques Ă  fermer Ă  2h du matin. D’oĂč le dĂ©veloppement des free et rave parties dans des usines dĂ©saffectĂ©es et toute sorte de lieux incongrus. Le grand public en prendra connaissance avec le succĂšs de Pump Up The Volume. Ce nouveau pan de la pop musique, Ă©lectro, tribal et underground va s’affirmer comme un phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ© majeur en faisant tache d’huile dans le monde entier.

    Mais pour l’instant ce sont encore les U2, les Guns, les Cure et les Madonna qui focalisent l’attention. Et la fluette Suzanne Vega qui n’a aucune idĂ©e de son rĂŽle central dans l’invention du MP3, le futur support de la musique.

    Playlist 1987

    SWEET CHILD O’ MINE - GUN‘S AND ROSES

    WITH OR WITHOUT YOU - U2

    THE TIME OF MY LIFE - BILL MEDLEY & JENNIFER WARNES

    DON’T DREAM, IT’S OVER - CROWDED HOUSE

    GOT MY MIND SET ON YOU - GEORGES HARRISON

    PAID IN FULL - ERIC B & RAKIM

    LA ISLA BONITA - MADONNA

    PUMP UP THE VOLUME - MARSS

    TOM‘S DINER - SUZANNE VEGA

    JUST LIKE IN HEAVEN - THE CURE

  • Au fur et Ă  mesure des annĂ©es et de son importance Ă©conomique, la musique pop ressemble plus Ă  un chĂąteau de milliardaires qu’à une caverne de Liverpool. Et nombre d’aspirants-vedette ne rĂȘvent que d’une chose, eux aussi toucher le pactole.

    En contrepartie, la pure authenticitĂ© qui transparaissait chez les Kinks, les Who et tous ces presque prolos des classes moyennes semble Ă©vanouie. Bien sĂ»r il y’a encore Bruce Springsteen, Neil Young et quelques autres. Mais s’ils n’ont jamais dĂ©rogĂ© Ă  leur nature, ils sont nĂ©anmoins devenus des monstres, habituĂ©s au gigantisme. Quant aux punks et leurs clones, on les sent plus intĂ©ressĂ©s par la vraie thune que par le bon tube.

    Mais, cette annĂ©e-lĂ  deux groupes vont me faire mentir. Les Smiths originaires de Manchester et les Beastie Boys, natifs de Brooklyn. Oh, leurs musiques n’ont rien Ă  voir entre elles, je vous l’accorde. Mais leur dĂ©marche est semblable et leur investissement artistique sans faux-semblants. Leur public n'est pas composĂ© de fans mais de convertis. Dans la pop metal Ă©galement, deux groupes se montrent plus investis que les autres : Metallica et Bon Jovi. Disons qu’ils en veulent et se dĂ©foncent pour y parvenir. Tout le contraire d’Europe, le groupe suĂ©dois qui ne comptait pas faire de la plus incroyable mauvaise chanson un tube interplanĂ©taire.

    Playlist 1986

    TAKE MY BREATH AWAY - BERLIN

    THE QUEEN IS DEAD - THE SMITH

    SLEDGEHAMMER - PETER GABRIEL

    THE FINAL COUNTDOWN - EUROPE

    KISS - PRINCE

    LIVIN’ ON A PRAYER - BON JOVI

    FIGHT FOR YOU RIGHTS - BEASTY BOYS

    MASTER OF PUPPETS - METALLICA

    GRACELAND - PAUL SIMON

    WALK LIKE AN EGYPTIAN - THE BANGLE

  • La grande affaire de l’annĂ©e c’est « Usa for Africa. » Au dĂ©part, Lionel Richie, Stevie Wonder et Michael Jackson sont pressentis pour Ă©crire la chanson caritative, au profit des Ethiopiens qui doit ĂȘtre interprĂ©tĂ©e par le gotha du showbiz amĂ©ricains. Mais Stevie Wonder Ă  autre chose Ă  faire, Lionel Richie ne semble pas inspirĂ©. Seul Michael Jackson s’y colle vraiment et finit la chanson la veille de l’enregistrement.

    Une session d’enregistrement conduite par Quincy Jones qui n’est pas certain d’arriver Ă  canaliser les Ă©gos des 44 plus grosses stars de la scĂšne amĂ©ricaine. Il y a lĂ  Ray Charles, Bob Dylan, Paul Simon, Tina Turner, Stevie Wonder, Bruce Springsteen, Diana Ross, Kim Carnes et une trentaine d’autres du mĂȘme acabit et seuls vingt-et-un d’entre eux auront Ă  chanter au moins une ligne de texte, les autres seront noyĂ©s dans les chƓurs.

    Pour le lancement, cinq mille stations de radios passent le titre le mĂȘme jour Ă  la mĂȘme heure. NumĂ©ro 1 dans tous les pays sauf deux, l’Allemagne et l’Autriche. L’Autriche qui se distingue en donnant naissance Ă  deux titres remarquables. Rock me Amadeus de Falco, 1er titre en langue allemande Ă  ĂȘtre n°1 au Billboard. Et Life is life d’Opus dont le refrain sera repris en chƓur par les publics du monde entier. Autre Ă©vĂ©nement notable, l’album Brothers in Arm de Dire Straits est le premier Cd Ă  dĂ©passer le million d’exemplaires en termes de vente. Le premier mais pas le dernier.

    Playlist 1985

    We are the world - USA FOR AFRICA

    Russian - Sting

    take on me- a-ha

    life is life - opus

    Money for nothing - Dire Straits

    Condition of the heart - Prince

    Rock me - Amadeus Falco

    In between days - The Cure

    Running up that hill - Kate Bush

    The Captain of her- Heart Double

  • Si vous avez un tantinet suivi l’histoire de la pop musique, vous avez compris qu’elle s’était dĂ©roulĂ©e aux Etats-Unis et en Grande -Bretagne. La pop musique ne parle qu’une langue, l’anglais. Au reste les rares insertions d’artistes d’autres provenances comme Abba le font soit dans la langue des Beatles soit sans paroles comme Jean-Michel jarre. Quant Ă  l’Australie des Bee Gees ou le Canada de Neil Young, je vous rappelle que le Canada Ă©tait encore un Dominion britannique jusqu’en 1982 et l’Australie jusqu’en 1942. Or la pop musique ayant Ă  peu prĂšs colonisĂ© toutes les oreilles de la planĂšte, ce leadership des States et des British ne pouvaient durer Ă©ternellement. Est-ce parce que les Allemands sont des anglo-saxons que l’Allemagne a Ă©tĂ© la premiĂšre tĂȘte de pont d’une pop europĂ©enne ? Mais toujours en anglais ! En tout cas, en 1984, Alphaville, Scorpion et Nena s’imposent Ă  Londres et Ă  New York comme s’ils avaient toujours fait partie de l’aventure. Sans vouloir redonder, si vous avez suivi l’histoire, vous avez compris que les synthĂ©tiseurs et consorts se taillent dĂ©sormais la part du lion dans les productions pop. Au point qu’un pur guitariste, Van Halen lui-mĂȘme, dĂ©laisse les cordes au profit des claviers. Mais ce n’est pas tout. Si Tears For Fears sublime Ă©galement les claviers, Art Of Noise sous la conduite de Trevor Horn produit les premiĂšres Ɠuvres Ă©lectro, mais musicales celles-ci, contrairement aux expĂ©rimentations de Kraftwerk, de Tangerine Dream ou de Yellow Magic Orchestra.

    Playlist 1984

    Forever Young - Alphaville

    99 Luftballons - Nena

    Still Loving You - Scorpions

    Smooth Operator - Sade

    Purple Rain - Prince

    Jump - Van Halen

    Born In The Usa - Bruce Springsteen

    Pride (In The Name of Love) - U2

    Shout - Tears For Fears

    Close To The Edit - Art of Noise

  • Toute sociĂ©tĂ© a ses tabous et ses interdits. Ils sont religieux, moraux, sexuels et politiques. Or, dans les pays occidentaux, ils se heurtent Ă  un autre principe : la libertĂ© de conscience. Au dĂ©but des annĂ©es 80, pas mal se sacro-saints fondements ont dĂ©jĂ  rendu les armes mais il en reste.

    Or la musique contrairement au cinĂ©ma et aux livres que l’on peut toujours censurĂ©s, la musique, elle, est plus difficilement contrĂŽlable. De sorte que quand Frankie Goes To Hollywood fait, dans Relax, la promotion des sexualitĂ©s homosexuelles et dĂ©bridĂ©es des backrooms for men, la chaĂźne Mtv a beau censurĂ© le vidĂ©oclip, elle participe Ă  sa propagation par d’autres canaux et contribue Ă  une des meilleures ventes de l’annĂ©e. Idem avec Cindy Lauper qui dĂ©boulonne l’anti-lesbianisme et le paternalisme en chantant Girls Just Want To Have Fun. Et si Sweet Dreams ne fait qu’évoquer les pollutions nocturnes, Madonna entame sa croisade pour revendiquer une libertĂ© sexuelle ostentatoire.

    Reste l’auto-censure pratiquĂ©e par U2 qui va peu Ă  peu rĂ©Ă©crire Sunday Bloody Sunday. Au dĂ©part c’est un brĂ»lot anti- Ira et Uda (les deux factions qui s’entretuent en Irlande) que les prudents musiciens de U2 Ă©dulcorent en une sorte d’évangile pacifique. Seul le refrain fait allusion aux fameux dimanches sanglants de 1920 et de 1972. L’industrie phonographique inventera en 1985 le Parental Advisory, un avertissement aux auditeurs que le contenu d’un disque n’est peut-ĂȘtre pas pour toutes les oreilles.

    Playlist 1983

    Holiday - Madonna

    True - Spandau Ballet

    Every Breath You Take -Police

    Relax - Frankie goes to Hollywood

    Girls Just Want To Have Fun - Cindy Lauper

    Sunday Bloody Sunday - U2

    Sweet Dreams - Eurythmics

    All Night Long - Lionel Richie

    Reggae Night - Jimmy Cliff

    Owner of A Lonely heart - Yes

  • A bien y regarder, l’annĂ©e 1982 fait le grand Ă©cart. D’un cĂŽtĂ©, il y a la puissance nuclĂ©aire de Michael Jackson. AssistĂ© d’une escouade de gĂ©nĂ©raux en chef du tonneau de Quincy Jones ou d’Eddie Van Halen, sans oublier la machine de guerre que reprĂ©sentent les plus Ă©quipĂ©s des studios d’enregistrement de Los Angeles. A quoi s’ajoutent des vidĂ©os clips de promotion rĂ©alisĂ©s par le gotha hollywoodien.

    A l’autre bout, dans les brumes du New Jersey, tout seul avec son spleen, sa guitare et son harmonica, Bruce Springsteen enregistre sur un 4-pistes Ă  k7 Ă  trois balles, un album criant de vĂ©ritĂ© amĂšre. David ne terrasse pas Goliath mais il fait jeu Ă©gal.

    Par ailleurs, sur le flanc du reggae, Chris Blackwell, son pĂšre adoptif, abandonne la musique jamaĂŻcaine qu’il juge abĂątardie par des loustics comme Culture Club. Pour le rock glamour, typiquement british, initiĂ© par David Bowie, c’est Ă©galement le chant du cygne avec l’album Avalon de Roxy Music et de son mentor Brian Ferry. Quant au hip hop, il fait un pas de gĂ©ant avec Grand Master Flash qui dĂ©livre son message Ă  toute la communautĂ© des jeunes afro-amĂ©ricains qui ne d’identifient pas dans la sociĂ©tĂ© du spectacle de Michael Jackson.

    Playlist 1983

    Thriller - Michael Jackson

    Do you Really Want To Hurt Me - Culture Club

    Sexual Healing - Marvin Gaye

    Pass the Dutchie - Musical Youth

    Eye of The Tiger - Survivors

    1999 - Prince

    I Zimbra - The Talking Heads

    Johnny 99 - Bruce Springsteen

    The Message - Grandmaster Flash and The Furious Five

    Avalon - Roxy Music

  • Cette annĂ©e-lĂ  disparaissent Bob Marley, Bill Haley et Georges Brassens qui, s’il avait mariĂ© la langue de Shakespeare comme celle de La Fontaine, aurait dĂ©passĂ© en notoriĂ©tĂ© tous les songwriters de la pop music.

    Une pop musique presque entiĂšrement colonisĂ©e par les synthĂ©tiseurs. Que ce soit Phil Collins en solo, Laurie Anderson, un groupe Ă  elle toute seule, Genesis, Soft Cell, Kim Wilde, David Bowie ou Queen, Kim Carnes ou Vangelis, ils sont partout. D’autant que les constructeurs japonais qui jusqu’alors se bornaient Ă  copier les guitares amĂ©ricaines et les pianos europĂ©ens, ont un savoir-faire en Ă©lectronique mis Ă  profit non seulement dans la crĂ©ation de synthĂ©s innovant et peu couteux mais Ă©galement dans la production de machines satellites tels les arpĂ©giateurs, les sĂ©quenceurs et d’autres lignes d’effets spĂ©ciaux. Korg, Roland, Yamaha dament le pion aux AmĂ©ricains.

    Sauf, trĂšs momentanĂ©ment, en ce qui concerne la boĂźte Ă  rythmes. La Linn Drum, apparue au dĂ©but des annĂ©es 80, vĂ©ritable sĂ©quenceur de batterie est en passe de mettre au chĂŽmage toute une profession. MĂȘme Phil Collins, batteur Ă©mĂ©rite, l’emploie pour son mĂ©ga tube In The Air Tonight. D’ailleurs sur les 10 titres de cette sĂ©lection, seuls trois (les Stones, Genesis et Queen) emploient une vraie batterie.

    Playlist 1981

    I'VE SEEN THAT FACE BEFORE - GRACE JONES

    ABACAB - GENESIS

    IN THE AIR TONIGHT - PHIL COLLINS

    TAINTED LOVE - SOFT CELLS

    START ME UP - THE ROLLING STONES

    KIDS IN AMERICA - KIM WILDE

    UNDER PRESSURE - QUEEN & DAVID BOWIE

    LES CHARIOTS DE FEU - VANGELIS

    O SUPERMAN - LAURIE ANDERSON

    BETTE DAVIS EYES - KIM CARNES

  • MĂȘme si la JamaĂŻque s’est rĂ©vĂ©lĂ©e au reste du monde, au milieu des annĂ©es 70 grĂące au reggae, l’üle avait adaptĂ©, dans les annĂ©es 50, avec une forte identitĂ©, les musiques nĂ©gro-amĂ©ricaines. Une jamaĂŻquisation, largement propagĂ©e par le biais de sound system, notamment avec Prince Buster et les productions de Island record dirigĂ© par Chis Blackwell. C’est lĂ  que se dĂ©veloppe le ska et le rock steady. Au demeurant, ce n’est qu’au dĂ©but des annĂ©es 80, en Angleterre, que le ska va connaĂźtre son heure de gloire, notamment grĂące au label Ă  damier noir et blanc, 2 Tones. Mais c’est le reggae, et la figure lĂ©gendaire de Bob Marley qui focalise l’attention et sĂ©duit mĂȘme le maĂźtre du groove Stevie Wonder. Un Stevie Wonder, dont l’autoritĂ© musicale a confĂ©rĂ© aux synthĂ©tiseurs dont il est un adepte, une lĂ©gitimitĂ© instrumentale qui donne naissance Ă  la synthpop. Une esthĂ©tique anti-punk qui s’affirmer dĂšs 1980 avec Orchestral ManƓuvre in The Dark et Blondie ou Giorgio Moroder ou encore Kate Bush dans une dimension d’un niveau supĂ©rieur.

    Sur les cendres du punk, se dĂ©veloppe Ă©galement un rock froid, austĂšre et nĂ©vrotique dont le reprĂ©sentant le plus emblĂ©matique s’appelle Joy Division et dont s’inspirera plus tard le rock gothique. Quand au rock tout court, depuis qu’il s’est trouvĂ© un Boss, il coule comme une riviĂšre de larmes.

    Playlist 1980

    REDEMPTION SON - BOB MARLEY

    THE RIVER - BRUCE SPRINGSTEEN

    FAME - IRENE CARA

    MASTER BLASTER (jammin’) - STEVIE WONDER

    CALL ME - BLONDIE

    BABOOSHKA- KATE BUSH

    ENOLA GAY - ORCHESTRAL MANOEUVRES IN THE DARK

    CELEBRATION - KOOL AND THE GANG

    FOOD FOR TOUGH - UB40

    LOVE WILL TEARS UP APART - JOY DIVISION

  • Quand ils Ă©taient tristes, les afro-amĂ©ricains ont inventĂ© le blues. Pour faire la fĂȘte et danser, ils ont pondu le ryhthm and blues. Pour nourrir leur Ăąme, ils ont transformĂ© le gospel en soul music. Pour dĂ©fendre le Black Power, ils se sont libĂ©rĂ©s dans le free jazz. C’est dire si la condition sociale des Noirs amĂ©ricains s’est largement cristallisĂ©e dans leurs musiques, seule expression culturelle impossible Ă  museler. Rien d’étonnant alors, que, pour animer Ă  peu de frais les block party (les repas de quartier), des gamins du Bronx, ont imitĂ© les griots mais en jouant sur les mots. Tout en s’accompagnant de boucles funky et de scratchs rythmiques sur des platines vinyles en bout de course. Suffisait qu’une doyenne de la phonographie, ruinĂ©e mais visionnaire, se dise et si on en faisait un disque ? A l’aube des annĂ©es 80, le hip hop entrait dans le bal. Le ska aussi mais il n’allait pas faire long feu. En revanche, deux groupes qui ramaient depuis belle lurette, voyaient enfin le bout du tunnel. AprĂšs des annĂ©es d’enfer, Highway To Hell propulsait Ac/Dc au firmament du hard rock. Et Supertramp devenait superstar, du jour au lendemain. Quant Ă  Pink Floyd, il rajoutait une brique au mur pour mieux l’effondrer.

    Playlist 1979

    OOGIE WONDERLAND - EARTH, WIND AND FIRE

    I WAS MADE FOR LOVING YOU - KISS

    THE LOGICAL SONG - SUPERTRAMP

    MY SHARONA - THE KNACK

    HIGHWAY TO HELL - AC/DC

    ANOTHER BRICK IN THE WALL - THE PINK FLOYD

    LONDON CALLING - THE CLASH

    ONE STEP BEYOND - MADNESS

    BRASS IN POCKET - THE PRETENDERS

    RAPPER‘S DELIGHT - SUGARHILL BAND

  • Dans le funk, la vedette, c’est la section rythmique et ses syncopes. On dit de James Brown qu’il est le parrain du funk mais pas son pĂšre. Car chez James Brown, la vedette c’est James Brown et sĂ»rement pas ses musiciens, ses employĂ©s, dĂ©volus Ă  un pattern, certes funky, mais droit comme un I. Au cours des annĂ©es 70, le funk pointe son nez chez Sly, Bobby Womack , Wilson Pickett mais sans pour autant prendre le leadership. C’est le disco, en l’utilisant comme un ingrĂ©dient dansant, qui va lui servir de tremplin. Avec Le freak, c’est chic , Nile Rodgers et Bernard Edwards imposent le funk comme un genre Ă  part, en le popularisant auprĂšs du public blanc qui dĂ©couvre alors ces vieux de la vieille, les Commodores, Kool and the Gang ou encore Earth Wind and Fire qui s’engouffrent dans le disco-funk comme des morts de faim.

    Par ailleurs, le rock qu’on pensait moribond redresse la tĂȘte en s’appuyant sur deux guitaristes d’exception : Mark Knopfler en Grande Bretagne et Eddie Van Halen, aux Etats-Unis. Et la pop music n’est pas en reste avec deux nanas aussi jolies que douĂ©es : Kate Bush et Debbie Harry. MĂȘme le punk, dont on attendait peu, parvient, grĂące Ă  Police, Ă  montrer que lui aussi mĂšne Ă  tout, Ă  condition d’en sortir.

    Playlist 1978

    SULTANS OF SWING - DIRE STRAITS

    WUTHERING HEIGHTS - KATE BUSH

    HOLD THE LINE - TOTO

    BAKER STREET - GERRY RAFERTY

    YMCA - THE VILLAGE PEOPLE

    ROXANE - THE POLICE

    ‘AIN’T TALKIN’ ‘BOUT LOVE - VAN HALEN

    HEART OF GLASS - BLONDIE

    FREAK - CHIC

    I WILL SURVIVE - GLORIA GAYNOR

  • Cette annĂ©e-lĂ , certains y voient un signe, La FiĂšvre du samedi soir remplit les salles et comblent les discothĂšques. Tandis que le King, le roi Elvis, l’inventeur du rock and roll, pour ainsi dire, devenu gros et gras, disparait de la scĂšne. Oh, le rock n’est pas mort mais il est mal en point. A force de consommer des drogues dures comme des bonbons, il n’y a plus grand monde pour porter le flambeau. MĂȘme Clapton, avec sa reprise d’un titre de JJ Cale, CocaĂŻne, qui se voulait un cri d’alerte sur les mĂ©faits de la dope, est chantĂ© en chƓur par l’auditoire comme un hymne Ă  la poudre de Perlimpinpin. D’ailleurs, le rock aussi a abandonnĂ© la salle de concert. Pour se produire dans des stades. C’est le dĂ©but de l’Arena rock que Queen cristallise avec We Are The champions et We Will Rock You, deux chansons non plus destinĂ©es Ă  l’intention du public mais plutĂŽt Ă©crites pour des supporters. Aux States, le vivier et tellement vide que l’album « Rumours « de Fleetwood Mac passe pour le phĂ©nix de l’annĂ©e. Non, il faut le reconnaitre, cette annĂ©e-lĂ , le disco semble indĂ©trĂŽnable d’autant qu’il fait feu de tout bois. Avec des clarinettes dans Let’s All Chants de Michael Zagger. Avec des castagnettes, dans une version flamenco d’un tube des Animals. Ou en cachant sa tĂȘte comme les synthĂ©tistes de Space, une idĂ©e qui donnera des idĂ©es aux futurs Daft Punk.

    Playlist 1977

    WHITE RIOT - THE CLASH

    THE CHAIN - FLEETWOOD MAC

    WE ARE THE CHAMPIONS - QUEEN

    WE WILL ROCK YOU - QUEEN

    COCAINE - ERIC CLAPTON

    STAY‘IN ALIVE -THE BEE GEES

    LET‘S ALL CHANT - MICKAEL ZAGER BAND

    MR BLUE SKY - ELO

    MAGIC- FLY SPACE

    DON‘T LET ME BE MISUNDERSTOOD - SANTA ESMERALDA

  • C’est une annĂ©e triangulaire. Avec trois angles franchement opposĂ©s et trois sommets complĂštement singuliers. A tout seigneur, tout honneur, un nĂ©o-classicisme trĂšs moderne se dĂ©veloppe avec un respect marquĂ© pour les glorieux ancĂȘtres. Que ce soit Stevie Wonder louant Sir Duke oĂč les Eagles exaltant Hotel California. MĂȘme la vague disco bĂ©nĂ©ficie d’orchestrations soignĂ©es grĂące Ă  Abba qui s’inspire de Phil Spector et Ă  travers les Bee Gees qui transcendent les vocaux des Everly et des Beach Boys. Ou encore Santana qui rĂ©habilite le pur solo de guitare Ă©lectrique dans le sillon d’un Jeff Beck. Autre sommet aussi inattendu qu’avant-gardiste, ce bol d’OxygĂšne de pure Ă©lectronique que Jean-Michel Jarre dispense Ă  toute la planĂšte. On parle de musique synthĂ©tique plutĂŽt que d’électro. Mais ça viendra. Enfin Ă  l’opposĂ© de ces musiciens sĂ©rieux et inspirĂ©s, et d’une opposition vĂ©hĂ©mente et revendiquĂ©e, apparaissent, sortis des caniveaux de New York et de Londres, des incultes musicaux et sans futur, dĂ©sireux de faire briller leur rĂ©bellion nihiliste. Crasseux et pourris, les Punks visent plutĂŽt la Une des tabloĂŻds que la premiĂšre place du Billboard. Avec les Sex Pistols et les Ramones, la pop, bien malgrĂ© elle, passe du monde de la culture au phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ©.

    Playlist 1976

    DADDY COOL - BONEY M

    DANCING QUEEN - ABBA

    HOTEL CALIFORNIA - THE EAGLES

    YOU SHOULD BE DANCING - THE BEE GEES

    EUROPA - SANTANA

    I WISH - STEVIE WONDER

    SIR DUKE - STEVIE WONDER

    LET’S DANCE - THE RAMONES

    ANARCHY IN TH UK - THE SEX PISTOL

    OXYGEN - JEAN-MICHEL JARRE

  • Jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 60, la musique Ă©tait enregistrĂ©e en direct. Tous les musiciens devaient jouer ensemble, que ce soit un groupe de rock ou un orchestre symphonique. Au moindre couac, on revenait Ă  la case dĂ©parte et on recommençait. De deux pistes, on passe Ă  quatre en 1963 puis Ă  huit en 1968. Comme en tĂ©moignent les albums des Beatles ou des Beach Boys, le magnĂ©tophone et son environnement, le studio, se mĂ©tamorphosent en un vĂ©ritable instrument de crĂ©ation pour la pop musique. Au dĂ©but des annĂ©es 70, on passe Ă  24, voire 32 pistes. Ce qui permet non seulement aux musiciens d’ĂȘtre enregistrĂ© piste par piste mais aussi d’utiliser plusieurs pistes pour un seul intervenant. Loisible Ă©galement de rĂ©aliser des sous-mixes de plusieurs pistes que l’on transfĂšre ensuit sur une seule piste, laissant toutes les autres disponibles pour rajouter ce qui passe par la tĂȘte. Beaucoup de boulot et de bricolage auxquels ne sont pas prĂȘts tous les producteurs et ingĂ©nieurs du son. Toutefois, en 1975, Pink Floyd, Queen et Ten CC vont atteindre une telle magnificence sonore avec, respectivement Shine On Your Crazy Diamond , Bohemian Rhapsody et I’m Not in love que plus aucun studio ne va rechigner Ă  mettre les mains dans le cambouis, l’oxyde de fer en l’occurrence. Autre grand bĂ©nĂ©ficiaire des progrĂšs de l’enregistrement (spĂ©cifiquement en durĂ©e), la musique disco peut faire sa tambouille avec une Ă©conomie de moyens et de personnels. Donna Summer et Giorgio Moroder en fournissent une preuve exemplaire avec leur version allongĂ©e de Love To Love You Baby.

    Playlist 1975

    NO WOMAN NO CRY - BOB MARLEY

    I’M NOT IN LOVE - TEN CC

    KASHMIR - LED ZEPPELIN

    BORN TO RUN -BRUCE SPRINSTEEN

    FEELING - MORRIS ALBERT

    SAILING - ROD STEWART

    WALK THIS WAY - AEROSMITH

    SHINE ON YOUR CRAZY DIAMOND - PINK FLOYD

    BOHEMIAN RHAPSODY - QUEEN

    LOVE TO LOVE YOU BABE- DONNA SUMMER

  • En termes de loisir populaire, « aller danser » prĂ©sentait de nombreux avantages. Moins cher qu’une place de cinĂ©ma ou de cafĂ©-concert, cette activitĂ© permettait Ă©galement de faire des rencontres. Avec l’émergence du rock et de la pop, la jeunesse veut danser sur ces nouveaux rythmes non plus interprĂ©tĂ©s par un orchestre mais diffusĂ©s par des haut-parleurs, fĂ»t-ce ceux d’un Juke Box. Du dancing Ă  la discothĂšque, il n’y a qu’un pas, allĂ©grement franchi au cours des annĂ©es 60. La clientĂšle est nombreuse et la demande s’accentue pour des titres dansants. Le rhythm and blues s’avĂšre le principal fournisseur des dance-floors. Charge pour le disc-jockey d’enquiller les titres de la meilleure façon sans casser le rythme. Une collection de disques, « Formidable Rhythm and Blues », fournit mĂȘme des sets sans interruption entre les titres. En 1974, la sortie de Rock You baby par George McRae a ce petit quelque chose de sonore en plus qui sĂ©duit immĂ©diatement le public des discothĂšques. Par ailleurs, un bricolo de la bande magnĂ©tique, Tom Moulton parvient Ă  prolonger la durĂ©e de Never Say Goodbye, une reprise de Gloria Gaynor, arrangĂ©e Ă  la sauce de Rock You baby. SimultanĂ©ment, dĂ©barquent Lady Marmelade, Barry White et Tsop. Dans tous les cas, du rhythm and blues, on a gardĂ© le groove et l’esprit funky, auxquels s’ajoutent un synthĂ© simpliste mais mĂ©lodieux. Quand Abba remporte le Prix de l’Eurovision avec Waterloo, il n’intĂšgre aucune de ces recettes mais va pourtant ĂȘtre intronisĂ© succĂšs disco car il fait danser. DĂ©sormais, le disco c’est ce qui fait danser en boĂźte. Un point c’est tout.

    Playlist 1974

    WEET HOME ALABAMA - LYNYRD SKYNYRD

    WATERLOO- ABBA

    ROCK YOU BABE - GEORGES McCRAE

    TSOP -MFSB

    REBEL REBEL- DAVID BOWIE

    I CAN’T HELP - BILLY SWAN

    YOU’RE THE FIRST, THE LAST, MY EVERYTHING - BARRY WHITE

    LADY MARMELADE - PATTI LABELLE

    AUTOBHAN - KRAFTWERK

    LOVE IS ALL - ROGER GLOVER

    NEVER CAN SAY GOOGBYE- GLORIA GAYNOR

  • Cette annĂ©e-lĂ , plusieurs Ă©vĂ©nements majeurs vont passer quasiment inaperçus. Que Clapton sorte un nouvel album, c’est plutĂŽt courant. Qu’un des titres fasse un hit, pas de quoi en faire des gorges chaudes. Oui, mais voilĂ , cet I Shot The Sheriff vient de mettre en lumiĂšre un courant musical dont personne n’avait entendu parler, tout en braquant les projecteurs sur un type Ă  la drĂŽle de coiffure qui habite un taudis dans une Ăźle perdue des CaraĂŻbes. Un truc pour les Ă©migrĂ©s jamaĂŻcains pense-t-on Ă  Londres. Que nenni, mon ami, Bob Marley et le reggae viennent de poser le pied dans la capitale de la pop music. Qu’un autre Ă©migrĂ©, de Zanzibar celui-lĂ , rejoigne un petit groupe de punk comme il y’en a des milliers, quel intĂ©rĂȘt, quelle importance ? Bon, leur single Killer Queen plait au public. Mais de lĂ  Ă  imaginer que Queen va devenir un killer, y’a de la marge, dit-on Ă  Londres.

    C’est vrai qu’à Londres, on suppute beaucoup, on encense trĂšs vite puis on oublie aussi rapidement. Mais tout le monde et d’accord pour estimer que ce jeune blanc bec qui n’y connait rien en musique et lance un label phonographique en signant un demi-demeurĂ©, lĂ  c’est clair, personne ne miserait une livre sterling, mĂȘme pas un kopeck. Comment allouer le moindre crĂ©dit Ă  Richard Branson, Ă  Virgin, Ă  Mike Oldfield et ses clochettes ? Non, mais, on est la capitale de la pop music. C’est bien vrai se dit Elton John, moi, mes conneries du genre Yellow Brick Road , je vais aller les enregistrer en France, Ă  HĂ©rouville. Et Bowie, il fait rien Bowie ? Ah si, il produit un petit truc, un dĂ©nommĂ© Lou Reed. A Londres, Ă©videmment.

    Playlist 1973

    ANGIE - THE ROLLING STONES

    WALK ON THE WILD SIDE - LOU REED

    KILLING ME SOFTLY WITH THIS SONG - ROBERTA FLACK

    GOODBYE YELLOW BRICK ROAD- ELTON JOHN

    LIVE AND LET DIE - THE WINGS

    TUBULAR BELL - MIKE OLDFILED

    KILLER QUEEN - QUEEN

    LA GRANGE - ZZ TOP

    I SHOT THE SHERIF -ERIC CLAPTON

    JOKER - STEVE MILLER BAND

  • Maintenant que les portes sont ouvertes et que les murs sont tombĂ©s, la pop music commence de ressembler Ă  un open space. On a beau ĂȘtre trĂšs Ă©loignĂ© de l’autre, en fait, on en a jamais Ă©tĂ© aussi proche. Sinon, comment expliquer que le trĂšs introverti Jeff Beck, claquemurĂ© dans le smog de son manoir rockailleux ait pu jammer avec la petite merveille ensoleillĂ©e de la Motown, pour un Superstiton d’anthologie. Autre exemple, le roi Ziggy descend de son trĂŽne martial pour aller prĂȘter main forte Ă  des petits voisins dans le besoin et leur offrir un hymne de jouvence. Oui, All The Young Dudes est un cadeau de Bowie aux gamins de Mott The Hoople. Quant Ă  Deep Purple, ce sont non seulement les murs, les portes et toute la toiture qui ont disparu pour leur permettre d’écrire Smoke on The water. Au reste, chez les Afro-amĂ©ricains, on se dit qu’avec un tel espace pourquoi ne pas le meubler avec des grosses cocottes, des basses Ă©normes, et des violons et des trompettes, en veux-tu en voilĂ , pour rendre hommage, avec Papa Was A Rolling Stone, Ă  un paternel sans logis. La nature a horreur du vide de sorte que sĂ©duite par cet espace grand ouvert, elle imagine pouvoir y dĂ©velopper de nouveaux instruments qui remplaceraient avantageusement les bricolages des musiciens. Toute la pop espĂšre beaucoup de ces nouvelles machines qu’on appelle synthĂ©tiseurs. MĂȘme si Stevie Wonder oĂč Bowie ont commencĂ© de les expĂ©rimenter, pour l’heure ils demeurent accessoires. Enfin, accessoire, accessoire, c’est vite dit. Car y’a quand mĂȘme un tube. Pocorn, une couillonnade sautillante, exĂ©cutĂ©e sur un synthĂ© Moog qui a fait le tour de la planĂšte. C’est le dĂ©but de l’électro mais ça on le comprendra plus tard.

    Playlist 1972

    A HORSE WITH NO NAME - AMERICA

    POPCORN - HOT BUTTER

    HEART OF GOLD - NEIL YOUNG

    SMOKE ON THE WATER - DEEP PURPLE

    ALL THE YOUNG DUDES - MOTT THE HOOPLE

    SUPERSTITION - STEVIE WONDER

    ZIGGIE STARDUST - DAVID BOWIE

    PAPA WAS A ROLLNG STONES - THE TEMPTATIONS

    WITHOUT YOU - HARRY NILSON

    WHILE MY GUITAR GENTLY WEEPS - GEORGES HARISSON

  • La dĂ©marche psychĂ©dĂ©lique initiĂ©e par Aldous Huxley au milieu des annĂ©es 50 a Ă©tĂ© propagĂ©e par les musiciens hippies dans les annĂ©es 60. Principalement par l’absorption de psychotropes et la mise en avant de crĂ©ations graphiques pour les pochettes de disques et les affiches de concerts. Toutefois, elle ne prend pas fin au dĂ©but des annĂ©es 70. Tout au contraire, elle devient la matiĂšre brute dans laquelle deux groupes majeurs vont forger un monde musical nouveau. Les Doors, bien sĂ»rs, dont le nom symbolise ces portes de la perception Ă  ouvrir, sans plus attendre, pour accĂ©der Ă  la pleine jouissance des sens. D’ailleurs, en 1971, est tournĂ© le premier film porno-culte « DerriĂšre la porte verte ». Quant aux Pink Floyd, ils s’approprient le psychĂ©dĂ©lisme comme s’il s’agissait de leur planĂšte personnelle. Une planĂšte inconnue oĂč l’expĂ©rimentation sonore et visuelle ne rencontrent aucune limite, mĂȘme pas techniques. Imagine chante Lennon en Ă©cho Ă  cette perspective qui souffle aussi, plus ou moins fort, chez Sly et son funk rudimentaire, chez Bowie dont le look se gorge de couleurs criardes, chez Led Zeppelin dont le Stairway to Heaven entraine les auditeurs au-delĂ  des portes du Paradis. Enfin, mĂȘme un pilier de la soul music, le principal architecte du son Stax, Isaac Hayes en personne, pousse les portes du rhythm and blues avec ce monument d’inventivitĂ© sonore qu’est le thĂšme de Shaft. L’avenir n’a plus de clĂŽtures.

    Playlist 1971

    SHAFT - ISAAC HAYES

    HERE’S TO YOU - JOAN BAEZ

    IMAGINE - JOHN LENNON

    STAIRWAY TO HEAVEN - LED ZEPPELIN

    RIDERS ON THE STORMS - THE DOORS

    FAMILY AFFAIR - SLY AND THE FAMILY STONES

    LIFE ON MARS - DAVID BOWIE

    ONE OF THESE DAYS - PINK FLOYD

    BEHIND BLUE EYES - THE WHO

    FATHER AND SON - CAT STEVENS

  • Un monde s’éteint Ă  petits feux. Presley sous les sunlights de las Vegas, Janis pour avoir cramer la corde par les deux bouts et Jimi Hendrix a rejoint les Ă©toiles du firmament. Woodstock finit sur un Ă©cran de cinĂ©ma comme un documentaire sur l’ùre du Peace And Love. Les Beatles aussi jettent l’éponge mais aucun n’abandonne. Ils Ă©taient un, ils seront dĂ©sormais quatre. Paul Simon, tournĂ© vers l’avenir franchit le pont tout seul. Quant Ă  Clapton, le survivor, il joue dĂ©sormais aux Dominos pour les beaux yeux de Layla. Car l’avenir commence ici et maintenant. Difficile de ne pas l’entendre tonner, dans les power chords d’un hard rock naissant, sous la banniĂšre de Black Sabbath, de Deep Purple et de Free. Comment ne pas le voir apparaĂźtre dans la gravitĂ© que revĂȘt, contre toute attente, la black musique avec un Marvin Gaye ou un Edwin Starr, abandonnant le registre pour midinettes au profit d’une vision engagĂ©e. Pourquoi, ces nouveaux arrivants qui se nomment Elton John ou Cat Stevens se montreraient-ils moins talentueux que les gloires du passĂ©. En tout cas, ce prĂ©sent du futur s’exprime avec un accent furieusement british. Et encore, on ne sait pas tout car, dans la pĂ©nombre, sont en train de se former les lumiĂšres de demain. Les Queen, les Electric Light Orchestra, les Emerson Lake and Palmer. Pour ne parler que des Anglais. Car de l’autre cĂŽtĂ© d l’Atlantique, also, on fourbit des lendemains qui chantent avec Aerosmith, Kansas ou Weather Report. Ce sont toujours les jeunes pousses qui font de grands arbres.

    Playlist 1970

    LADY D‘ARBANVILLE - CAT STEVENS

    LET IT BE - THE BEATLES

    INSTANT KARMA - PLASTIC ONO BAND

    MY SWEET LORD - GEORGES HARRISON

    PARANOID - BLACK SABBATH

    ALL RIGHT NOW - FREE

    WHAT‘S GOING ON - MARVIN GAYE

    BRIDGE OVER TROUBLE WATER - SIMON&GARFUNKEL

    YOUR SONG - ELTON JOHN

    LAYLA - DEREK AND THE DOMINOS