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  • La récolte d'huile d'olive est en déclin en France, alors que la production explose en Espagne, en Tunisie et même au Portugal. Les producteurs français perdent inexorablement leurs parts de marché. La récolte d’huile d’olive 2016-2017 s’annonce « catastrophique » en France. 3 400 tonnes seulement, principalement dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, au sud-est du pays. Si la belle récolte de l’an dernier avait fourni une bulle d’air aux oléiculteurs français, la mauvaise performance de cette année va confirmer le déclin inexorable de cette filière dans l’Hexagone.Sur les cinq dernières années, la récolte française d’huile d’olive a pratiquement baissé d’un quart par rapport aux cinq années précédentes. Pour revenir au faible niveau de l’année 2000. Et ce malgré la plantation de 3 500 hectares d’oliviers, entrés en production dans l’intervalle.Des producteurs vieillissants et une relève pas assez professionnaliséeLa mouche de l’olive des années passées et en 2016, la mauvaise floraison due à la sécheresse et à la fraîcheur n’expliquent pas tout, estime le président de l’interprofession Afidol. Olivier Nasles porte un jugement sans concession sur l’oléiculture française : des producteurs âgés et une relève pas assez professionnalisée. « Il ne suffit pas de planter pour produire, encore faut-il savoir produire, ce savoir-faire nous l’avons en partie perdu », déplore-t-il. « Les oléiculteurs n’ont pas suivi les préconisations de nos techniciens en matière de traitement. Ou ils n’ont pas arrosé quand on leur a dit. Cependant, reconnaît-il, aucun technicien français n’a été capable de nous proposer un changement de méthode de taille, d’irrigation, ou de fertilisation ».Sans non plus de lien fort entre les exploitations et les huileries, l’oléiculture se meurt à petit feu, en France, comme en Grèce et en Italie, alors qu’une autre explose, en Espagne, en Tunisie, au Maroc et au Portugal. Des concurrents qui profitent du succès croissant de l’huile d’olive. En France, on consomme 13 % d’huile d’olive supplémentaire par an, c’est aujourd’hui la moitié de l’huile consommée dans l’Hexagone (105 000 tonnes par an). Mais les producteurs français n’arrivent à fournir que 5 % de ce marché local. Sans même parler des marchés étrangers, États-Unis, Canada, Chine, Japon, Russie, Australie, qui consomment eux aussi de plus en plus d’huile d’olive.

  • En France, la filière du soja s'organise pour remplacer les importations de soja non OGM du Brésil. Grand producteur de blé, la France va-t-elle devenir un important producteur de soja? Très loin des superficies des Etats-Unis ou du Brésil, la filière soja française n'en affiche pas moins de grandes ambitions : elle veut augmenter les surfaces de 100 000 hectares en moins de 10 ans (de 150 000 hectares aujourd'hui à 250 000 hectares en 2025), augmenter les capacités de trituration des graines et définir une charte de qualité du soja français d'ici l'automne.Le soja cultivé en France est non OGM, et c'est justement sa chance. Le consommateur français mange des quantités croissantes de soja pour remplacer la viande ou le lait. Et la viande qu'il mange, il apprécie de plus en plus qu'elle provienne d'un élevage nourri sans OGM - un étiquetage lui permet de le savoir en France depuis 2012. Problème : le soja cultivé sur la planète est majoritairement transgénique, en particulier au Brésil, source principale des importations françaises de tourteaux de soja pour les élevages de l'Hexagone, soit 3 millions et demi de tonnes par an. Le Brésil cultive bien encore un peu de soja non OGM, mais faire venir un demi-million de tonnes de tourteaux non OGM brésiliens en France demande une logistique séparée, ce qui signifie un surcoût de 20% pour les fabricants français d'aliments du bétail. Il suffisait donc d'un coup de pouce pour que le soja non-OGM cultivé en France devienne compétitif. En 2014, le gouvernement lance le plan Protéines pour encourager l'essor des oléo-protéagineux dans l'Hexagone, ce sont les légumineuses comme le lin, le lupin, les pois, les féveroles et le soja. En deux ans les surfaces de soja doublent en France, principalement dans le Sud-Ouest. Le Gers est devenu le premier département français pour la culture de cette légumineuse, qui exige moins d'engrais azotés qu'une autre plante et dont le prix de vente reste stable. Le soja reste encore une culture de niche, mais il côtoie de plus en plus le maïs dans la Toscane française.