Afleveringen
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Avec son deuxième album solo Lobster Coda, l’Islandais Kaktus Einarsson émerveille avec ses rêveries sonores, entre balades atmosphériques et évaporation contemplative.
Pour sa 39e édition, le festival emblématique Eurosonic basé à Groningue aux Pays-Bas, programme plus de 300 jeunes groupes venus des quatre coins de l’Europe jusqu’au 19 janvier 2025. À cela s’ajoutent trois mille professionnels de labels, programmateurs et responsables de festivals internationaux, en quête de la perle rare sur les 30 scènes dispersées dans cette ville étudiante. C’est tout simplement l’un des plus grands évènements de découvertes au monde et surtout un tremplin pour les jeunes artistes émergents.
Parmi eux, un prodige islandais : Kaktus Einarsson. C'est un chanteur et compositeur de 36 ans. Son nouvel album dansant et hypnotique autant qu’électronique, audacieux dans ses fusions entre pop et musique classique contemporaine, a été acclamée par la critique musicale.
Enfant précoce, il baigne dans la musique dès son jeune âge. En 1999, il n’a que 10 ans lorsqu'il intègre le groupe de rock expérimental Ghostigital. Un groupe créé par son père qui est le co-fondateur, en 1986, de The Sugarcubes, le premier projet au succès mondial de la célèbre chanteuse, Bjork.
Très vite, Kaktus Einarsson est devenu l’un des fers de lance du pop rock européen. D’abord, avec son groupe de darkwave Fufanu, et maintenant en solo parce que sa musique est ouverte à tous les genres et aux artistes de toutes les générations. Puis, il faut dire qu’il fait partie des musiciens chanceux qui trouvent immédiatement le son et l’approche qu’ils cherchent. Et surtout, ses collaborateurs lui font confiance et le soutiennent de manière indéfectible. En l’occurrence, la superstar britannique Damon Albarn en duo avec lui sur le titre « Gumbri ».
Cet album, c’est une illustration de la philosophie de Kaktus Einarsson. Grandi dans la capitale Reykjavik, entre grands espaces volcaniques et lacs gelés, ses chansons contemplatives et introspectives, parlent d’émotions sans filtre. C’est propre et épuré. Elles évoquent aussi la musicalité du vent et de l’océan pour se connecter à la nature.
À la tête de projets innovants et variés, il est sans doute actuellement l’artiste de la nouvelle génération le plus créatif d’Islande. Un éclectisme payant pour celui qui a déjà assuré les premières parties des concerts de Radiohead, Red Hot Chili Peppers et Blur. Tout le disque Lobster Coda, s’écoute comme un conte merveilleux au pays des aurores boréales.
Kaktus Einarsson sera en concert le 15 février 2025 au Supersonic Records, à Paris.
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Le choix musical s'intéresse à une des bonnes surprises folk rock de ce début d'année 2025. Elle s'appelle Flora Hibberd et c'est une révélation, l'autrice compositrice et interprète franco-britannique installée à Paris depuis une dizaine d'années sort un premier album folk rock très remarqué intitulé Swirl (« Tourbillon »). L'artiste de 29 ans a entamé une tournée de concerts en France et à Londres et elle sera en mars à La boule noire à Paris.
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Zijn er afleveringen die ontbreken?
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Né en Côte d'Ivoire et élevé en France, Toma Sidibé transmet depuis 25 ans des messages engagés à travers des rythmes africains. À 51 ans, ce passeur entre les cultures et les continents sort Dakan (« destin » en bambara), son septième album en dix titres et trois langues.
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C'est le retour d’une superstar. L'ancien Beatles Ringo Starr vient de sortir, ce vendredi 10 janvier, un disque intitulé Look Up. Un album de 11 titres qui est une sorte d’hommage à la musique de son enfance : la country. La plupart des morceaux ont été composés par le guitariste et producteur américain T-Bone Burnett.
Avec ce 21e album studio, l’ex-batteur des Beatles s’offre un petit plaisir en revenant à son péché mignon : la country music. Sur la pochette, il porte fièrement un chapeau de cowboy, ce qui donne tout de suite le ton du disque. Tout comme le premier morceau déposé sur les plates-formes d’écoute : « Time On My Hands ».
À 84 ans, la voix de Ringo Starr est intacte. Il prend manifestement beaucoup de plaisir à dialoguer avec les guitares de T-Bone Burnett, musicien et producteur américain de génie et sans qui ce disque n’aurait sans doute jamais existé. Les deux hommes s’étaient croisés par hasard, il y a un peu plus de deux ans, à Los Angeles. Ils ne s'étaient pas vus depuis les années 70. L’album est né de cette rencontre. T-Bone Burnett a composé neuf des onze chansons de l'opus.
Sur Look Up, Ringo Starr a aussi convié beaucoup de jeunes talents de la scène country comme le guitariste Billy Strings ou la chanteuse Molly Tuttle.
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Chromakopia du rappeur crooner californien, Tyler The Creator est un disque d’une richesse prodigieuse, encensé par la critique internationale.
Étonnant toujours, cet Américain d’ascendance nigériane.Tyler The Creator porte bien son nom. Le rappeur, producteur et réalisateur, mais aussi figure de mode, malaxe avec virtuosité les styles. Soul, r'n'b, jazz, gospel, rap, trap et rock, ornent les 14 titres de son album, classé Numéro un dans neuf pays. Révélé en 2014, à l'âge de 22 ans, il devient une star du hip hop du même gabarit qu'un Kendrick Lamar et remporte le Grammy Award du meilleur album en 2021.
Avec Chromakopia, Tyler The Creator, de son vrai nom Tyler Okonma, désormais 33 ans, fait un retour fracassant avec des titres déroutants, à l’image de « Noid », sous influence Zamrock. La voix que l’on y entend en langue bantoue, il l’a piochée dans un disque de rock zambien de 1977. Plus de que des emprunts, des inspirations, il y a surtout des personnages chez cet artiste atypique. Il se faisait appeler « Baudelaire » sur l’album précédent. Et « Igor » encore avant. Sa musique, riche en couleurs, résonne comme la synthèse de ses multiples visages. Coiffé du traditionnel Amasungu, symbole de différentes vies au Rwanda, masque noir, il parle de schizophrénie sur le morceau « Take Your Mask »
Dans cet album, Tyler The Creator, ressasse ses thèmes de prédilection. Introspectifs et égocentriques, ses textes ne parlent que de lui : perte de son père nigérian mort à sa naissance, déracinement, peur de vivre dans un monde de téléphones ou tout le monde veut lui serrer la main. Succès et paranoïa, il est toujours à mi-chemin entre constat désabusé et sursauts vindicatifs, entre morceaux véhéments et sensibles comme sur « Hey Jane » sur ses déboires amoureux.
Esthète et génie du rap alternatif, Tyler The Creator est au summum de sa liberté créative et le prouve avec ce disque mille-feuilles hyper soigné, où se télescopent remarquablement djembé, percussions, triangle et trompettes de mariachi. Pas de doute, il est devant tous les autres rappeurs américains.
Tyler The Creator est en tournée mondiale et donne deux concerts à l’Accord Arena à Paris les 27 et 28 avril 2025.
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C’est la première grosse sortie musicale de 2025 : le quintet écossais Franz Ferdinand revient avec The Human Fear, après sept ans d'absence.
Refrains pop entêtants, calibrés, riffs de guitares, rythmes disco, dance music : le mélange maitrisé des quinquagénaires fait de nouveau mouche sur cet album de 11 titres dansants.
Cela fait 20 ans que Franz Ferdinand règne sur la planète rock avec 10 millions d’albums vendus, 14 Disques de platine et des tournées mondiales légendaires. L’exploit commence en 2004 avec « Take Me Out », méga tube qui donne un sens à la musique rock et entraînante, un style délaissé par la nouvelle génération au profit du rap.
N’empêche, l’effet du succès est bien réel sur ce quintet créé en 2002 dans un entrepôt désaffecté de Glasgow en Écosse et qui depuis collabore avec tout le gotha du rock, comme les Sparks. Mais les garçons ne sont pas du tout dans le cliché rock.
La preuve : le disque qui sort ce 10 janvier 2025, rallume la flamme du rock’n’roll pour résister au pessimisme, mais aussi au fascisme ambiant. Rappelons qu'ils avaient déjà appelé les Français à contrer l’extrême droite aux dernières élections.
Pour ce nouvel album The Human Fear, justement, le groupe s’attaque aux thèmes de la peur et à la façon de la surmonter à notre époque. Rien de mieux que des chansons toniques pour libérer des molécules de plaisir dans un monde incertain. Et surtout se sentir vivant quand l’existence est menacée par les confits. Ça ne se remarque pas à la première écoute. Mais c’est bien le cas des paroles, notamment sur « Audacious », un titre déstructuré d’une efficacité redoutable, comme ces adeptes de dadaïsme en ont le secret.
Il faut dire aussi qu’entre Franz Ferdinand et la France, c’est une longue histoire d’amour, sublimée par la naissance d’un enfant. Celui d’Alex Kapranos, le chanteur charismatique du groupe avec notre brillante chanteuse nationale, Clara Luciani. Cet amour s’incarne aussi dans le magnifique duo entre les parents, « Summer Wine ».
Voilà pour la séquence people. Sinon, Franz Ferdinand maintient remarquablement son cap exigeant, malgré des tentations de rock pompeux façon Coldplay, loin de l’ADN qui a mis les Écossais en orbite l.
Franz Ferdinand sera en concert à la Cigale à Paris le 27 février 2025
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Il navigue entre reggaeton, hip hop et salsa. Le chanteur portoricain Bad Bunny sort un sixième album à la croisée de la musique électronique de club et des sonorités traditionnelles de Porto Rico intitulé Debí Tirar Más Fotos (traduit par « J'aurais dû prendre plus de photos »). Ses 17 titres voyagent entre introspection personnelle de la star et hommage à son île des Caraïbes.
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Le choix musical avec une star internationale : la chanteuse américaine Melody Gardot. Pour ses vingt ans de carrière, elle a sorti un album qui retrace quelques moments clés de son parcours. Le disque est intitulé The Essential Melody Gardot.
Melody Gardot propose en 24 titres de redécouvrir son évolution artistique. Pour cela, elle a puisé dans ses différents albums, ajoutant à ses grands titres quelques chansons inédites. Ainsi elle reprend « La Vie en rose » d’Edith Piaf ou encore « La Chanson des vieux amants » de Jacques Brel. Parmi les autres surprises, une interprétation en espagnol de « La Llorona », célèbre chanson traditionnelle mexicaine. Il s’agit d’un enregistrement public réalisé lors d’un concert en 2019 à Majorque en Espagne.
On trouve aussi quelques incontournables comme « Baby I’M a fool » ou encore « Over the Rainbow ». Cette chanson est l’une des plus célèbres la fin des années 1930. Elle avait été écrite pour Judy Garland qui l'interpréta dans le film Le Magicien d’Oz.
Melody Gardot, (qui vit à Paris depuis 2017) est devenue une star internationale depuis la sortie de son 2e disque à la fin des années 2000. Pourtant, c’est un événement tragique qui a façonné son existence. A 19 ans, un grave accident de vélo a failli lui couter la vie et l’a clouée sur un lit d’hôpital pendant plusieurs mois. C’est la musicothérapie qui lui a permis dit-elle de s’en sortir et de se réinventer.
La chanteuse de 39 ans repartira sur les routes au début de l’été 2025. Elle sera sur la scène de l’Olympia à Paris pour 8 soirées à partir du 26 juin.
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C'est une des belles voix du rock britannique. La chanteuse et guitariste Nilüfer Yanya a sorti à l'automne un troisième album remarqué, My method actor.
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C'est le troisième album solo de John Cale. Paris 1919 a été enregistré à Los Angeles en 1973. Depuis qu'il a quitté les New-Yorkais du Velvet Underground il y a trois ans, cet album est un peu un retour à ses racines britanniques. Dans Paris 1919 (allusion bien sûr au traité de Versailles), les références au Vieux continent abondent. Le disque est réédité par Domino dans une version remastérisée.
John Cale sera en tournée européenne pour son album POPtical Illusions à partir du 28 février. Il se produira en France le 3 mars au Trianon à Paris.
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Connu pour leur énergie contagieuse sur scène et leur engagement social dans le monde, plus de 30 choristes d’Afrique du Sud du Soweto Gospel Choir fêtent leur Nouvel An à Paris avec quatre concerts au théâtre des Folies Bergère. Au programme : leur dernier album Hope (traduit par « espoir »). Treize titres en anglais et en cinq langues sud-africaines qui rendent hommage aux luttes pour la liberté et la démocratie.
Soweto Gospel Choir du 2 au 5 janvier aux Folies Bergères à Paris, un concert en partenariat avec RFI et France 24.
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C'est avec la voix d'une diva qu'on termine cette année, celle de Fayrouz. Et on termine aussi cette année avec de l'amour, car c'est une grande chanson d'amour « Shayef el Bahr » (As-tu vu la mer) de la chanteuse libanaise qu'on entend. Fayrouz c'est la dernière diva vivante du monde arabe qui a donné dans son âge d'or, bien d'autres comme Oum Kalthoum en tête, mais aussi Asmahan ou Warda. Fayrouz vient de fêter ses 90 ans. Elle a commencé à chanter à l'âge de 14 ans. Un monument dont Marjorie Bertin, notre consœur journaliste, a réussi à raconter la longue histoire dans un livre qui vient de sortir chez Orient Éditions et c'est la première biographie en français de Fayrouz.
Marjorie Bertin Fayrouz - Moi je chante l'humanité (Orient Éditions) 2024
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Son flow féroce fait des étincelles sur Bhelize Don't Cry, premier album de 12 titres techno rap d'Uzi Freyja. L’épatant cocktail génialement maitrisé de cet essai place illico sur le devant de la scène hip hop, ce groupe basé à Paris. C’est le phénomène que tout le monde s’arrache depuis 2019. Et Il n’avait pas encore sorti de disque. Mais son énergie dingue, enflammait déjà les plus grands festivals français.
Derrière le nom de scène d'Uzi Freyja, se cache Kelly Rose. Née au Cameroun dans une famille de musiciens, elle grandit dans le gospel. Arrivée à 14 ans en France, la découverte du gangsta rap d’Eminem l’a marquée à jamais. Ayant pigé que les mots sont une arme redoutable, l’artiste issue de l'immigration, commence à répandre son rap dans les rues de Nantes ou elle croise le producteur d’électro-rock Stuntman5. De cette rencontre, nait son style ouvert et original, voire inclassable, mélangeant trap, jungle, mais aussi punk et soul.
À 27 ans, Kelly Rose, chanteuse noire et queer, a l’art de trousser des chansons engagées sur des rythmes dansants. Le féminisme, la communauté LGBT, la famille et aussi ses racines africaines, ces combats, la jeune femme les défend avec son franc-parler dans Bhelize Don't Cry. Et surtout, il y est question de Bhelize. Son enfant intérieur qu’elle guide dans un monde sous perfusion pour s’affranchir des clichés imposés par la société, se dresser contre le racisme ambiant et la bêtise misogyne généralisée, notamment sur le titre plein de colère, Medusa
Il faut dire que la Camerounaise Kelly Rose s’incarne dans les deux facettes de son nom d’artiste. «Uzi», désigne une mitraillette, symbole d’une rafale de paroles crues et ciblées. Et Freyja, déesse nordique de la féminité, archétype de la guerrière nimbée de sensualité primale. C’est ça Uzi Freyja : une créature stupéfiante, à la fois acérée et enveloppante. À l’image de sa musique.
Avec ce premier disque éclectique, Uzi Freyja s’adresse aussi bien à la tête qu’aux jambes : raconter l’absurdité de notre époque tout en la célébrant à coups de beats bien énervés
Uzi Freyja en concert le 26 février 2025 à la Maroquinerie à Paris. Et le 13 mars à Bruxelles.
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Avec cinq nommés dans la catégorie « Meilleure performance de musique africaine de l'année », l'afrobeats nigérian est sûr et certain de remporter au moins un Grammy Award le 2 février prochain à Los Angeles, aux États-Unis. Un triomphe annoncé pour un genre musical qui s'est imposé dans le monde en moins d'une décennie.
Les Grammy Awards qui récompensent les artistes américains et internationaux sont chaque année très attendus par les vedettes du show business. L'an dernier, la Sud-Africaine Tyla avait soufflé au nez et à la barbe des Nigérians la récompense dans la catégorie dédiée aux artistes du continent africain. Une mésaventure qui ne se reproduira pas cette année, puisque les cinq titres nommés pour la meilleure performance de musique africaine de l'année sont nigérians, et pour l'un d'eux américano-nigérian. L'afrobeats, devenu en moins d'une décennie le genre le plus populaire du continent, va donc triompher.
Voici les cinq nommés :
- Burna Boy, pour « Higher »
- Tems, pour Love « Me JeJe »
- Asake & Wizkid, pour « MMS »
- Yemi Alade pour « Tomorrow »
- Chris Brown, Davido et Lojay, pour « Sensational »
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Un choix musical un peu particulier ce jeudi. En cette fin d'année, nous vous proposons une sélection de quelques-uns des temps forts qui ont rythmé l'année 2024 aussi bien en France qu'à l'international. La liste est évidemment loin d'être exhaustive.
L'un des grands évènements musicaux de 2024 est la sortie, le 1er novembre, d'un nouvel album du groupe de rock britannique The Cure. Robert Smith et ses acolytes n'avaient rien sorti depuis 16 ans. Songs of a Lost World, leur quatorzième album, est une réussite. Il explore des thèmes sombres comme le deuil ou la mélancolie. Un disque magistral, encensé – et à juste titre – par la critique.
À l’international toujours, beaucoup de stars, notamment féminines, ont fait parler d’elles en 2024. En particulier l'Américaine Beyoncé avec son disque Cowboy Carter paru fin mars. Après la house et le disco, la star a choisi la country pour ce dixième album de 27 titres, avec une pléthore d’invités et le titre « Blackbird », une jolie reprise des Beatles.
L'une des grandes révélation pop internationales de cette année est Sabrina Carpenter. Cette Américaine de 25 ans s’est imposée dans un album qui comprend le très populaire Espresso. Un titre que l’on a entendu tout l’été.
En France, parmi les grands retours, celui de Manu Chao. L’artiste franco-espagnol n’avait rien sorti depuis 2007. Son disque Viva Tu est paru en septembre avec un univers sonore toujours reconnaissable dès les premières notes.
Le rap se porte mieux que jamais. Il est défendu en France par des artistes comme Jul, Gazo (qui a remporté deux Victoires de la musique en février), Ninho, Dadju, Damso (entre autres). Les rappeurs restent les plus gros vendeurs de disques, et continuent de remplir les salles.
Ce qui a aussi marqué le monde de la musique en 2024, ce sont des prestations surprises comme celle de la Française Zaho de Sagazan lors de la cérémonie d’ouverture du festival de Cannes en mai denier. Elle a repris « Modern Love », l'un des succès de David Bowie. Un pari osé, mais réussi qui lui a ouvert les portes d’une carrière à l’international. À 24 ans, celle qui est la révélation française de 2024 a donné en ce mois de décembre 2024 des concerts à guichets fermés à New York et Los Angeles.
Et puis n’oublions pas les cérémonies des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Parmi ces grands moments : Aya Nakamura reprenant Aznavour ou encore Céline Dion en bouquet final de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques le 26 juillet. Pour son grand retour, elle a interprété le fameux « Hymne à l'Amour », un grand classique d'Edith Piaf, du haut de la tour Eiffel.
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Il en existe des centaines de milliers dans le monde. Les chansons de Noël sont devenues une véritable institution, et les artistes sacrifient volontiers à une tradition devenue pour beaucoup une entreprise marketing.
Des églises aux temples de la culture populaire mondialisée, il n'y a qu'un pas que franchissent allègrement les artistes. Les chansons de Noël sont devenues à la fois un moment de communion avec le public, mais aussi une façon de renforcer la notoriété et de gonfler le compte en banque.
À cet égard, Mariah Carey et son « All I want for Christmas is you » sont indétrônables. Le hit planétaire sorti il y a tout juste trente ans aurait rapporté pas moins de cent millions de dollars à l'artiste et à son producteur Walter Afanasieff. Au Nigéria, les producteurs de la comédie romantique Everybody Love Jenifa qui vient juste de sortir sur les écrans, ont eu la bonne idée de faire enregistrer à l'équipe une chanson de Noël. « Everybody love Christmas » a servi d'outil promotionnel au film tout autant qu'elle a révélé les talents vocaux d'une partie des acteurs.
Les chansons de Noël n'ont pas partout le même goût. En Corée du Sud, pays qui compte environ un tiers de chrétiens, Noël est vécu comme une sorte de Saint-Valentin. Une fête des couples, durant laquelle les groupes de K-Pop rivalisent de romantisme pour proposer des chansons d'amour sirupeuses à souhait.
Mais toutes les chansons de Noël ne sont pas sirupeuses comme un mauvais dessert. En 2021, le rappeur sud-africain Touchline a connu un succès fulgurant avec « A south-african Christmas », tube enregistré et diffusé le jour même. Un succès dû en grande partie à la thématique à contre-courant de cette chanson de Noël dans laquelle Touchline revient sur les conditions de vie difficile des Sud-Africains confrontés à des difficultés sociales grandissantes.
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Tiakola, poids lourd de la scène rap française, est actuellement en tournée en Afrique de l'Ouest. Après Conakry, il se produit le jour de Noël à Dakar, le 26 décembre à Yaoundé, le 27 à Cotonou et le 28 à Abidjan avant de poursuivre sa tournée mondiale en Europe puis en Amérique du Nord.
Tiakola n'a que 25 ans, mais déjà tout d'un grand. Les chiffres donnent le tournis : il fait partie des artistes français les plus écoutés sur la plateforme Spotify avec près de 7 millions d’auditeurs mensuel. Son premier album Mélo, sorti en 2022, sur lequel se trouve le titre phare « Coucher de soleil », a été certifié Disque de platine. Tout comme l'album publié l'an dernier en duo avec Gazo : La mélo est gangx.
Tiako la MéloLa marque de fabrique de Tiakola, c'est ce sens de l'harmonie et de la musicalité. On le surnomme d'ailleurs Tiako la Mélo, lui qui arrive à hybrider rap, r'n'b, drill, trap avec des influences venues de la variété française et de la musique africaine.
Né William Mundala dans une famille d'origine congolaise, Tiakola a très tôt chanté dans une chorale chrétienne. Le natif de Bondy qui a grandi dans la cité des 4000 à la Courneuve, en banlieue parisienne, débute dans le rap avec le groupe 4Keus. Le titre « O'Kartier c'est la Hess » sorti en 2017 cumule depuis plus de 165 millions de vues.
Après deux albums, les sept amis d'enfance de 4Keus se séparent. Tiakola réussit sa carrière solo avec la sortie de son album Mélo en 2022. Depuis, il a multiplié les duos et featurings. Notamment avec le rappeur américain Dave, qui le fait connaître à l'international.
Puis, il crée son propre label, Mélo world, sur lequel il a sorti en mars dernier un minialbum intitulé X et surtout, en septembre dernier, BDLM volume 1 (« BDLM » comme « Bienvenue dans le milieu »). Tiakola, 8e enfant d'une grande fratrie, montre qu'il a le sens du partage, mais aussi l'esprit d'équipe, lié sans doute à un passé de jeune footballeur qui a failli passer professionnel. Sur cette mixtape de 18 titres, il tend la main à des artistes prometteurs, comme Merveille, 17 ans à peine, sur le titre « Protect ».
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Nouvel album et nouvelle tournée pour le chanteur Sanseverino. Guitariste, auteur-compositeur et interprète, il a sorti récemment un disque intitulé C’était mieux maintenant, un album de onze chansons énergiques et engagées.
Sur la chanson titre « C’était mieux maintenant », le chanteur de 60 ans est accompagné par le groupe d’afro funk Vaudou Game (groupe fondé par le Togolais Peter Solo). Le texte, qui évoque notamment la question du dérèglement climatique, est l’un des plus virulents de l’album. Il y est question de capitalisme, d’écologie, tout y passe et beaucoup de dirigeants de la planète en prennent pour leur grade. Parmi les autres titres engagés : « Zéro Travail » qui évoque les inégalités sociales et la manière dont les artistes aiment à s’emparer de ce thème.
Coté musical, on est très loin du registre des débuts de Sanseverino, lorsque la guitare manouche style Django Reinhardt régnait en maitre. Cette fois, c’est beaucoup plus rock et blues : les guitares électriques sont très présentes sur bon nombre de morceaux.
Initialement prévu pour être enregistré en Afrique (Mali, Sénégal et Afrique du Sud), c’est finalement à Bruxelles que l’album a été produit. Il a été réalisé avec des musiciens venus d’un peu partout en Europe et avec des arrangements qui font aussi la part belle à l’afrobeat.
Une tournée a démarré en parallèle de la sortie du disque dans toute la France dont une date à Paris le 29 décembre à la Bellevilloise.
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Sorti en novembre dernier, Deep Waters, l'album de Siân Pottok offre une plongée dans une musique aussi inclassable qu'originale, mêlant des influences électro-folk à des sonorités traditionnelles.
La musique de Siân Pottok ressemble, à s'y méprendre, à son arbre généalogique où se croisent des origines belges, congolaises, slovaques et indiennes. Un métissage transcontinental fièrement érigé en carte d'identité qui dresse un portulan d'influences sonores où l'oreille navigue de terres familières en terrains inconnus. Une musique qu'il serait à la fois futile et vain de vouloir classer, catégoriser ou ranger dans une case tant elle revendique sa liberté.
Siân Pottok s'est forgée très tôt une vaste culture musicale en apprenant le violon à l'âge de six ans, avant de s'essayer au piano, d'apprendre le violoncelle, le chant, la guitare et tout récemment le kamele ngoni, la harpe du Wassoulou, un instrument qu'elle pratique avec le grand maitre malien Abou Diarra, présent lui aussi sur cet album.
Deep Waters ne se contente pas d'explorer les mondes musicaux. L'album redéfinit le folk en y ajoutant des influences électro, jazz et parfois pop, le tout avec une inventivité digne de l'Islandaise Björk, figure tutélaire dont se revendique Siân Pottok.
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Légende du rap old school, phénomène du son West Coast, l’Américain Snoop Dogg publie Missionary. C’est son vingtième album et il était très attendu par ses fans.
À 53 ans, son phrasé flegmatique n’a pas bougé sur cet album de 16 titres, entre sonorités piochées autant dans les classiques du hip hop que dans le rock de Jimi Hendrix et surtout la pop de Beyoncé .
En 31 ans de carrière, Snoop Dogg, est devenu une icône planétaire, en imposant sa patte funk, dans le gangsta rap. Dès son premier album Doggystyle, sorti en 1993, le Californien cartonne dans le monde entier
Il faut dire que son parcours a failli s’arrêter net avec ce disque, désormais cultissime. Inculpé pour meurtre, il a été finalement acquitté. À la fois, bad boy et personnage cool, homme d’affaires et fumeur de cannabis, sa carrière hors normes l’a mené des gangs des ghettos aux plateaux télés. Il s’est même improvisé commentateur décalé des J.O. de Paris 2024 pour la chaine d'informations américaine NBC. Et les moyens ont été mis pour s’offrir les services de la star, rémunérée une fortune.
Pour ce nouveau projet Missionary, Snoop Dogg retrouve son vieux complice, musicien et producteur fétiche Dr Dre, déjà aux manettes il y a trois décennies de son premier album qui l'a fait décoller à l’échelle mondiale.
Ensemble, les deux stars mondiales du rap américain, Snoop Dogg et Dr Dre ont marqué l’histoire de la musique avec des tubes qui ont dépassé les frontières du hip hop depuis très longtemps. Pour le rappeur longiligne, cette nouvelle collaboration avec l'alchimiste du son, c’est la promesse d’un succès assuré.
Sur le morceau « Sticcy Situation », il chante avec les américains K.A.A.N et CoCoa Sarai. On croise aussi les voix des rappeurs mythiques du Wu Tang Clan, Eminem et 50 Cents dans ce disque, riche en collaborations, pas moins d’une dizaine en tout.
L’objectif de Snoop Dogg : rassembler quelques-uns de ses jeunes poulains. Mais surtout relier les générations pour créer un hip hop varié jusqu’au tube « Message In the bottle » du groupe britannique The Police. Pour cette version retouchée et rebaptisée « Another Part Of Me » Sting a même écrit de nouvelles paroles.
« Missionary »un casting de luxe pour un album ouvert qui a du chien, même s’il cède parfois à la facilité et tire quelques grosses ficelles. Difficile de révolutionner le hip hop deux fois.
« Missionary » le 20e album de Snoop Dogg, dans les bacs le 13 décembre 2024
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