Afleveringen
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Rencontre avec cette formation afro-futuriste zimbabwéenne
Ce que j'apprécie particulièrement, c'est d'assister à des concerts uniques, ceux de groupes incomparables à d'autres. Mon intuition s'est confirmée quelques heures plus tôt lors de ma rencontre avec ce quartet originaire du Zimbabwe.Bantu Spaceship a forgé son propre univers musical : le "New Jit Wave", un mélange afro-futuriste alliant des sonorités traditionnelles à des atmosphères de synth-wave, hip-hop et disco. Le groupe intègre également des genres emblématiques du Zimbabwe, tels que le chimurenga, musique de proue des années 70, le Sungura – proche parent zimbabwéen du soukous congolais – et le jit jive, un genre populaire à Harare dans les années 80. Leur premier album éponyme, paru sous le label français Nyami Nyami Records, révèle une musique vibrante et dansante, empreinte de messages spirituels.
À mes côtés, le poète et chanteur Ulenni Okandlovu, le producteur Joshua Madalitso Chiundiza, le guitariste The Serpant et la magnétique chanteuse-guitariste Thando Mlanbo, ont partagé leur parcours et m'ont plongé dans leur univers. Un pied dans leurs racines, ils se tournent résolument vers l'avenir et la nouvelle génération.
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Mathieu Girod nous partage sa rencontre avec la chanteuse, rappeuse, éthiopienne/érythréenne Witch Prophet, artiste queer ultra prolifique installé à Toronto au canada. Boss du label Heart Lake Records et membre du groupe féministe électro dub Above Top Secret, elle a développé avec sa compagne, la productrice Sun Sun, son projet perso Witch Prophet. Fusion de neo soul, de hip hop, d’électronique et de sonorité afro futuriste au sein de son univers fait de combinaison de samples, de boucles et de rythmes puissant. Witch Prophet distille sa poésie, son rap spirituel engagé et mystique au sein de ses albums, dont son dernier en date The Getaway Experience. Son univers énigmatique et rythmé provient de son enfance entre l’Afrique et l'Amérique du nord, d’où elle puise de nombreuses influence.
Interview & réalisation : Mathieu Girod
Voix française Witch Prophet : Salomé Todeschini -
Zijn er afleveringen die ontbreken?
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Le groupe Yalla Miku réécrit les codes de la musique contemporaine avec un panache inouï. Nés dans l'effervescence créative de Genève, loin des clichés de cité bancaire et haut lieu du luxe, ces artistes nous entraînent dans une aventure sonores hors du commun, où les mondes, les époques, et les genres musicaux fusionnent.
Fondé sous l'égide du label suisse Bongo Joe Records, Ce groupe est l'aboutissement de la collaboration entre le duo Cyril Cyril, dont l'un des membres est Cyril Yeterian, fondateur du label, avec le duo helvète Hypercult, et trois talentueux musiciens originaires d'Afrique du Nord et de la Corne de l'Afrique débarqués à Genève suite à un exil : Anouar Baouna, virtuose marocain du guembri, Samuel Ades, maestro érythréen du krar, et Ali Boushaki, expert algérien de la darbouka. Ensemble, ils forment Yalla Mikku, un combo transfrontalier qui incarne l'essence même du Genève underground : un lieu où la diversité culturelle et la créativité foisonnent loin des clichés de la finance et du luxe, un Genève alternatif animé par ses squats artistiques, ses espaces autogérés et une mosaïque de restaurants portugais, érythréens ou libanais.
Le nom Yalla Miku, écho à l'enthousiasme ("Yalla" en arabe) et au caractère avant-gardiste (Miku, référence à l'hologramme japonais), encapsule parfaitement l'esprit du groupe : une fusion audacieuse entre les rythmes hypnotiques gnawa, la mélodie pentatonique du krar, le krautrock allemand et des vibrations électroniques psychédéliques. Une alchimie qui défie les frontières musicales et culturelles. Lors du festival Trans Musicales de Rennes, j'ai eu le privilège de plonger dans l'intimité de cet ensemble lors d'un échange avec Cyril Yeterian, célébrant le dixième anniversaire de Bongo Joe records par la même occasion. À travers ce moment, nous explorons les coulisses de la création de leur premier album éponyme, reflet d'un Genève métissé et alternatif et d'un groupe au destin singulier prêt à renouveler le paysage musical de la sono-mondiale. -
J'avais gardé au chaud cette interview de Keziah Jones pendant Jazz à Vienne, afin de vous la partager à l'occasion de sa venue à Lyon au Radiant Bellevue le mardi 27 février. Le chanteur et guitariste nigérian est un de nos habitués sur nos ondes, depuis son tube "Rhythm is Love", qui figure dans notre compilation "Nova 40 ans de Grand Mix".
Originaire de Lagos et ayant élu domicile à Londres durant son enfance, Keziah Jones s'est inscrit dans le sillage de géants musicaux tels que Fela Kuti, en forgeant son propre univers sonore. Délaissant le piano de ses débuts pour la guitare, il a créé un style inédit et audacieux : le BluFunk. Ce genre, né de l'alchimie entre funk, psychédélisme à la Hendrix, reggae, pop nigériane – écho des nuits enflammées d'Ikeja –, et des rythmiques Yoruba, est le creuset dans lequel il fusionne sa culture profonde et des influences éclectiques.
Avec une discographie riche d'une dizaine d'albums, de "Blufunk is a Fact" en 1992 à "Captain Rugged", incluant EP et performances live, Keziah Jones ne s'est pas contenté d'aligner les succès. Il a également sculpté une image de virtuose charismatique, dont sa musique sophistiquée et vibrante de groove porte des messages engagés, reflétant sa vision sur l'Afrique, la diaspora, l'histoire et les complexités de notre société.
Lors de notre rencontre, Keziah a revisité avec nostalgie ses souvenirs et parcours de vie, m'ouvrant les portes de son monde, le BluFunk. Cet échange, capturé quelques instants avant son spectacle au théâtre antique de Jazz à Vienne, s'est révélé être un voyage intime au cœur de son univers artistique.
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Rencontre avec le pianiste et multi-instrumentiste à l'occasion de son concert au Montreux Jazz Festival
DoomCannon se distingue comme une étoile de l'avant-garde jazzistique londonienne. Ce prodige musical, à la fois pianiste, multi-instrumentiste, et producteur, tisse avec brio un univers où jazz, hip-hop, rhythm and blues, beat scene, et électro fusionnent d'une manière singulière. Son premier album, "Renaissance", lancé il y a de cela plus d'un an sous l'égide du label emblématique de Gilles Peterson, Brownswood Recordings, marque une étape significative dans sa carrière. En tant que membre éminent du collectif Steam Down, véritable incubateur de talents et d'innovation musicale au cœur de Londres, DoomCannon a su orchestrer un album d'une finesse remarquable, convoquant l'élite de la scène groove britannique.Dans "Renaissance", le musicien déploie un récit musical captivant, évoquant les réalités sociales vécues par les communautés afro-britanniques, héritières des diasporas africaine et antillaise venues reconstruire Londres après la Seconde Guerre mondiale. Ces mêmes communautés, confrontées à la persistance du racisme, trouvent dans cet album un écho à leur lutte pour l'égalité et la reconnaissance. Ce disque, vibrant hommage au mouvement Black Lives Matter, combine avec élégance l'héritage de l'Atlantique noir, explorant les richesses des musiques afro-descendantes tout en se projetant résolument vers l'avenir.
Peu avant son concert, Dominic Canning, de son vrai nom, se livre sur son parcours en tant qu'homme noir à Londres et sur la création de son univers sonore, engagé, mélancolique, puissant et poétique.
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Rencontre au Sakifo Muzik Festival avec le trio formé par le pilier de la scène électronique réunionnaise
Juste avant leur concert, dans une tente qui jouxte la grande scène où Ibrahim Maalouf se produit, Jako Maron m'accueille avec ses deux musiciens. Jako, c'est un prodige de l'île de La Réunion, pionnier du maloya électro, qui a non seulement influencé Aphex Twin sur un titre mais a aussi fini par collaborer avec lui. Le producteur, multi-instrumentiste, DJ, et rappeur-chanteur compte une dizaine de disques à son actif sous divers pseudonymes, chacun reflétant un projet distinct, ce vétéran de la scène électronique réunionnaise propose des productions d'une précision remarquable, taillées pour les dancefloors, hypnotiques, tout en intégrant l'essence des rythmes ancestraux. Le maloya, symbole de résistance des populations africaines ayant fui l'esclavage, préservant ainsi des rythmes continentaux au sein d'une musique longtemps interdite, jouée en secret, puis revitalisée et aujourd'hui célébrée dans les clubs par Jako.Au sein de Kabar Jako, diverses sonorités électroniques s'entremêlent harmonieusement avec les rythmes traditionnels, dont l'acid techno se distingue particulièrement. La transe, cependant, ne se limite pas à l'œuvre des machines ; elle est amplifiée et portée par un maloya brut et vivant, évoquant l'intensité des cérémonies en direct. Pour accomplir cette fusion, Jako Maron collabore avec le percussionniste Jean Amémoutou-Laope et le chanteur Axel Sautron. Ensemble, ils forment un trio charismatique qui, inspiré par l'esprit du mouvement Rave, revitalise les traditions de l'océan Indien. Ils défient les normes de la musique électronique et propulsent le maloya dans une nouvelle ère.
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Après son concert, Camilla George, étoile montante du jazz panafricain, dévoile comment son héritage nigérian et son amour pour l'afrobeat fusionnent dans un jazz révolutionnaire.
Dans l'ambiance cosy du théâtre François Ponsard, lors du Jazz Club de Jazz à Vienne, j'ai eu le privilège de rencontrer la saxophoniste nigériane Camilla George. Elle est considérée comme une étoile montante du jazz panafricain, alliant avec brio afrobeat, hip-hop, jazz, et les sonorités traditionnelles ibibios, un hommage à son ethnie, une des plus anciennes du Nigéria, thème central de son dernier album "Ibio-Ibio". Au sein de ce nouvel album, la saxophoniste s'entoure de talentueux musiciens issus de la scène jazz londonienne, dont elle fait elle-même partie. Elle partage des similitudes avec le légendaire Fela Kuti, notamment leur héritage nigérian, leur amour pour l'afrobeat, leur virtuosité au saxophone, et leur passage par le Trinity College of Music à Londres. Représentant la nouvelle vague du jazz londonien, avec une carrière déjà riche de dix ans et trois albums, elle se distingue par une sonorité envoûtante, un mélange de jazz, de rap, et une profonde connexion avec la spiritualité ibibio et les rythmiques nigérianes.Il était une heure du matin dans ce théâtre à l'italienne, lorsque Camilla George, avec son regard captivant, m'a fait découvrir sa musique, me transportant dans son monde, depuis son enfance jusqu'à ses premiers pas avec le saxophone.
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Rencontre avec Kabaka Pyramid, l'étoile jamaïcaine du reggae couronnée par le Grammy du meilleur album en 2023
Lors du festival Sakifo à La Réunion, j'ai eu l'opportunité exceptionnelle de m'entretenir avec Kabaka Pyramid. Considéré comme l'un des artistes les plus talentueux de sa génération en Jamaïque, il m'a dévoilé son parcours remarquable. Sous son véritable nom, Keron Salmon, il s'est fait un nom en posant ses textes engagés sur une palette éclectique de rythmes, collaborant souvent avec des artistes de renom. C'est cette approche unique qui a mené son dernier opus, "The Calling", produit par Damian Marley, à remporter le Grammy du meilleur album de reggae en 2023.
Artiste complet, à la fois chanteur/deejay et producteur, Kabaka a grandi à Kingston. Il s'est rapidement imprégné de l'ambiance musicale effervescente de l'île, fusionnant hip-hop, reggae et dancehall tout en y intégrant des paroles conscientes. Ces thèmes ont contribué à sa montée en puissance, propulsant le reggae conscient au premier plan dans les années 2000 et 2010. Choix panafricain significatif, il adopte le nom de Kabaka en hommage à un roi de la tribu Buganda en Ouganda, tandis que Pyramid, son ancien pseudonyme de rappeur, fait écho au kémétisme égyptien.
À 37 ans, avec "The Calling", Kabaka Pyramid est acclamé comme un souverain du genre, respecté par les vétérans et célébré par la nouvelle génération d'artistes jamaïcains. Présent au Sakifo à La Réunion, il a partagé avec moi son histoire inspirante, depuis ses débuts avec son crew Bebble jusqu'à son ascension en tant que Kabaka.
Interview & réalisation : Mathieu Girod
Voix française Kabaka Pyramid : Dyf Minimonk -
Rencontre avec ce sextet d'Amsterdam qui ravive les groove de plus grand archipel de la planète
Imaginez-vous avec moi, au cœur des Trans Musicales de Rennes, le hall vibrant d'excitation, les murs qui résonnent de l'énergie bouillonnante des festivaliers. C'était juste avant les vacances, et j'ai eu la chance d'assister à la toute première performance en France du groupe néerlandais Nusantara Beat !
Ce sextet basé à Amsterdam est bien plus qu'un simple groupe de musique, c'est une odyssée sonore qui nous emmène à travers les îles de l'archipel indonésien. Leur groove psychédélique funk rock des années 1970 puise également dans les riches traditions de Bali, de Java et de Sundan, portés notamment par le gamelan, cet ensemble instrumental caractéristique des orchestres folkloriques de l'archipel. Nusantara Beat a fusionné ces différentes influences pour créer une expérience musicale véritablement transcendante. Le groupe nous transporte dans un voyage musical à travers les âges d'or de la musique indonésienne, tout en conservant cette essence sonore des seventies.
Cependant, ce n'est pas la première fois qu'un groupe néerlandais embrasse cette décennie musicale emblématique. Les membres de Nusantara Beat ont des pedigrees impressionnants, issus de formations telles que The Mysterons, Jungle By Night et Altin Gun. Avant leur concert très attendu dans la salle l'Ubu à Rennes, Nusantara Beat a eu la gentillesse de m'ouvrir les portes de leur univers sonore unique. Ils m'ont parlé de leur passion pour la musique indonésienne, de leur démarche artistique et de leur collaboration fructueuse avec le label suisse Bongo Joe Records, qui a déjà vu la sortie de deux EPs, et en ont profité pour me donner un avant-goût de leur futur album.
Réalisation & interview : Mathieu Girod
Voix française du groupe : Dyf -
Ce samedi dans Nova dans la Gueule du Monde, j'ai le plaisir de vous partager ma rencontre avec les Nana Benz du Togo, avec qui j'ai échangé lors des Trans Musicales de Rennes à l'occasion de la sortie de leur premier album "Ago", disponible depuis le 16 juin 2023 sur le label Komos Jazz. Dirigé par trois chanteuses et prêtresses togolaises, ce collectif s'inscrit dans la lignée des parcours des femmes fortes qui ont marqué l'histoire du Togo. Des Amazones de Dahomey en passant par les Nana Benz, ces femmes puissantes, longtemps leadeuse du commerce de pagne et de wax, ont marqué la vie économique, culturelle et sociale de leur pays, des années 50 aux années 90. Ce groupe féministe vaudou, s'inspire de ces femmes qui ont marqué l'histoire, pour bouleverser les mœurs et renverser le patriarcat en dévoilant une musique habitée, dans laquelle les traditions et les rythmiques urbaines sont projetées dans une dimension futuriste.
Dignes héritières de leur courage et de leurs idées panafricaines, Lady Apoc, Izea Ledu et Parus Kekeli, reprennent le flambeau afin d'appeler à l'émancipation de la femme africaine. Avec l'appuie de mélodie envoûtante vaudou soul, leurs compositions flirtent avec l'acid house ou le punk funk New-Yorkais, combiné à une rythmique puissante portée par les infrabasses organiques d'instruments DIY. Leur tout premier disque, produit au mythique studio togolais Otodi par Peter Solo, leader du groupe Vaudou Game, rapporte l'essence d'une musique spontanée, incarnée et engagée, qui électrise les traditions.
Réalisation et interviews : Mathieu Girod
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Rencontre avec le quatuor israélien à l'occasion de la sortie de leur nouvel album "Aspan"
Immersion dans l'univers musical captivant du groupe originaire de Tel Aviv-Jaffa, Sababa 5. Ce quatuor, façonné en 2016 par des musiciens ayant laissé leur empreintes aux côtés d'artistes renommés tels que Gili Yalo, Ester Rada et Liraz Charhi, ainsi que dans des formations prestigieuses comme Hoodna Orchestra et l'Orchestre Kutiman, se présente comme un authentique laboratoire sonore.Forts de ces expériences riches, les membres de Sababa 5 ont élaboré un son propre, puisant dans les sonorités des années 1970 tout en adoptant une approche résolument futuriste. Leur musique, fusion subtile de funk, de soul, de pop rétro israélienne, d'afro-disco, et imprégnée de la tradition mizrahi, tisse une toile harmonieuse entre divers rythmes israéliens et arabes. Basé au sein de leur studio situé à la frontière de Jaffa et Tel Aviv, Sababa 5 a donné naissance à deux albums, dont le dernier, "Aspan", est paru en novembre sous le label anglais Batov Records.
La formation israélienne incarne un groove psychédélique funky unique, s'inspirant de l'approche d mythique label Daptone, tout en fusionnant avec l'héritage musical du Moyen-Orient. C'est lors des Trans Musicales que le groupe a partagé avec passion les coulisses de la naissance de Sababa 5, offrant ainsi un aperçu captivant de leur parcours musical.
Réalisation et interview : Mathieu Girod -
Depuis le samedi 25 novembre 2023, le Burkina Faso pleure la perte d'un de ses grands musiciens. Le chanteur et virtuose du dozo n'goni Baba Commandant a tiré sa révérence après une intense tournée internationale, laissant derrière lui un héritage musical qui résonnera à jamais au cœur du pays des Hommes Intègres. Quelques semaines avant son envol pour une série de concerts aux États-Unis, le punk noir du Burkina a fait escale au Périscope. J'ai eu le privilège de partager une partie de l'après-midi en sa compagnie, plongeant dans l'univers de l'afrobeat mandingue qu'il a méticuleusement forgé au fil des années avec son groupe, le Mandingo Band.
Souriant, sa voix rauque résonnant dans la salle lyonnaise, et son regard perçant captivant, Mamadou Sanou, plus connu sous le nom de Baba Commandant, m'a emmené dans un voyage à travers ses souvenirs. Il m'a partagé ses expériences, depuis sa découverte de Fela Kuti et sa jeunesse sous Thomas Sankara, évoquant les débuts de la musique dans les rues animées de sa ville natale, Bobo Dioulasso, jusqu'à son installation vers Ouagadougou. Il a partagé les détails de ses rencontres déterminantes, comme avec Camille Louvel, un jeune DJ français installé au Burkina, et sa complicité avec un autre grand chanteur regretté du pays, Victor Démé.
Dès son premier album, enregistré aux studios Ouaga Jungle et signé par le label américain Sublime Frequencies, Baba Commandant a su captiver, envoûter et rassembler avec son propre genre de musique : un afrobeat mandingue qui emprunte aux traditions de la confrérie des chasseurs animistes dozos et à l'univers de Fela. À travers cette fusion musicale, il a chanté sur des faits sociaux et distillé de nombreux messages qu'il nous a livré dans cette ultime interview.
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Nuits Sonores a dévoilé les premiers noms de sa nouvelle édition prévue pour mai 2024. À cette occasion, je vous ramène quelques mois en arrière lors de la précédente, pour les vingt ans de cet événement majeur. J'ai eu l'opportunité de rencontrer la rappeuse MC Yallah, l'une des artistes les plus importantes d'Ouganda. D'origine kényane et née à Kampala, biberonnée au rap américain, elle a rapidement commencé à rapper et est devenue la pionnière du hip-hop dans son pays en 1999. Quelques années plus tard, le collectif Nyege Nyege (festival et label) a contribué à sa reconnaissance mondiale. Qu'elle s'exprime en langue luo, kiswahili, luganda ou en anglais, le flow percutant de la personnalité charismatique de MC Yallah s'imprègne de productions hip-hop, afrobeats, drill, dancehall ou électro, marquant les scènes underground et club d’Afrique. Avec plusieurs albums à son actif, dont des collaborations prestigieuses, notamment avec le producteur français, berlinois d’adoption, Debmaster, MC Yallah a signé deux albums, Kubali en 2019 et Yallah Beibe sorti cette année sur les labels Hakuna Kulala, label sœur du renommé Nyege Nyege. Sur ces instrumentales explosives, MC Yallah rappe et partage des valeurs panafricaines, humaines, spirituelles, et surtout s’attaque aux injustices, guerres, abus policiers, violences, et drames de nos sociétés. Puissante, underground, tout en étant festive, la rappeuse kényano-ougandaise, accompagnée de Debmaster, m’a ouvert les portes de son univers musical.
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C’est lors de sa venue à Lyon au Ninkasi que j'ai rejoint Nneka à son hôtel, à quelques mètres de la salle. Vêtue simplement, entourée de son fils, j'avais l'impression de rendre visite à une amie.
On rit, on croise plusieurs conversations à la fois, et l'interview commence. La chanteuse se remémore sa vie depuis son plus jeune âge. Elle est née à Warri, au sud du Nigeria. C'est dans cette grande ville rythmée par l'industrie pétrolière que Nneka va commencer le chant, en l'étudiant et en le perfectionnant au sein de chorales de Gospel. Mais c'est en Allemagne que son destin musical prend un tournant. Arrivée à dix-huit ans à Hambourg à la recherche de sa mère, elle va trouver refuge dans un foyer tenu par des sœurs catholiques.Sa force et sa résilience va alors se traduire dans son art. En parallèle d'études d'anthropologie, Nneka va rapidement développer sa poésie, chanter et rapper, en studio ou sur des scènes locales. Sa voix et son flow vont marquer très vite les esprits, notamment à travers son premier disque "Victim Of Truth" qui la révélera au monde. La presse la compare à Lauryn Hill ou Erykah Badu du fait que la chanteuse a un univers singulier qui navigue entre Soul, Reggae, et Hip-Hop.
Six albums au compteur, dont deux EP, qui narrent son histoire du Nigeria à l'Europe, mais aussi ses luttes et son regard critique sur les guerres, la société marchande et ses vices. Mais surtout, Nneka transmet de nombreux messages spirituels et humains, notamment à travers son dernier disque "Back and Forth", sorti fin octobre. La chanteuse nous raconte sa vie et surtout, comme dans son nouvel EP, elle nous encourage à trouver notre potentiel, notre génie, en évitant de se noyer sous les abondances d’informations, de réseaux sociaux et autres tentations de la société capitaliste.
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Bassiste, chanteuse et productrice, Adi Oasis se fait remarquer depuis plusieurs années par sa voix et son jeu de basse que bon nombre d'artiste se sont arraché entre Jungle, Anderson .Paak, Lee Fields, ou encore Chet Faker. Ayant grandit en banlieue parisienne au sein d'une famille martiniquaise, elle s'est imprégnée de ces sonorités antillaises et de la soul américaine qu'écoutait ses parents. Ces influences l'ont alors rapidement poussées à s'adonner à la composition, en poursuivant son chemin à Brooklyn où elle s'est fait une place d'honneur dans ses multiples collaborations. Mais c'est avec un EP au grand succès puis un album "Lotus Glow" qu'Adi Oasis marque un tournant avec un véritable chef d'œuvre néo-soul. Les productions soignées, qui groove, aux accents funky, RnB et Hip-Hop teintées de sa voix envoûtante, en font un projet ambassadeur de la scène néo-soul, aux valeurs féministes et panafricaines, en plus de featurings prestigieux. Un épanouissement musical et personnel qu'elle a partagé lors de cette rencontre à l'occasion de son passage à Jazz à Vienne, où elle m'a plongée dans sa vie au destin singulier, dans lequel la musique a toujours été là.
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Pionnier de la basse électrique, maître incontesté du slap (technique de basse percussive), Marcus Miller est sans aucun doute l'un des bassistes les plus impressionnants au monde, voire le meilleur. Lors de son passage à Jazz à Vienne, Marcus Miller a généreusement dévoilé les secrets de ses quatre décennies d'exploration musicale, de maîtrise des techniques, de voyages inspirants, et de rencontres marquantes, éléments qu'il a habilement tissés au fil de ses albums. Ce New-Yorkais, qui a cultivé son art dans les quartiers de Brooklyn tout en fréquentant la prestigieuse School of Music and Art de Manhattan, se révèle comme un véritable pilier de la basse électrique. Marcus Miller se distingue non seulement par son emblématique chapeau noir solidement vissé sur sa tête, mais surtout par son groove inimitable et son jeu en slap, des éléments qui ont solidifié sa réputation légendaire.
Son parcours extraordinaire l'a conduit à collaborer avec les plus grands noms de la musique, tels que Aretha Franklin, Michael Jackson, et surtout Miles Davis, qu'il a non seulement accompagné, mais avec qui il a composé le célèbre album "Tutu" dans les années 80. Le jeu singulier de Marcus Miller trouve ses racines dans son immersion dans le funk et le rhythm 'n' blues des années 60, qu'il a approfondi en explorant divers genres musicaux. Fils d'un pasteur et militant afro-américain, Marcus Miller a perpétué ses convictions panafricaines à travers la musique, en se plongeant dans les richesses des musiques africaines et afro-descendantes. Son avant-dernier album, "Afrodeezia," publié pour la première fois chez Blue Note, témoigne de cet engagement. Chaque album du jazz-funk preacher est une aventure musicale complexe et puissante, à l'image de "Laid Black," qui rend hommage à sa famille et explore les réalités des communautés noires contemporaines à travers des pulsations jazz, hip-hop et trap.
C'était précisément avant son concert dans le théâtre antique de Vienne que Marcus Miller a partagé son récit de vie exceptionnel, de sa jeunesse et ses débuts dans le monde de la basse à ses projets à venir, dont son concert le 7 novembre 2023 au Radiant-Bellevue.
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Une rencontre qui devait se faire !
Cet été lors du Sakifo, je reçois un message de l'artiste mahorais M'Toro Chamou qui me transmet le contact direct de Zily, cette grande chanteuse de Mayotte qui est programmé pour ce festival. Son concert sera l'un des plus appréciés de l'événement, sa performance exceptionnelle et sa voix puissante ont impressionné à la fois le public et les professionnels.
Depuis vingt ans, Zily chante, danse, et représente la culture mahoraise avec brio. Elle transmet le matrimoine de son île, par les chants traditionnels Debaa (une poésie ancestrale soufie chantée par des femmes et soutenue par des percussions et des danses) qu’elle pratique depuis l’âge de sept ans avec sa famille dans sa ville natale de Tsingoni.
La chanteuse va fusionner cet art avec d'autres traditions musicales de son île, telles que le mgodro, ainsi que des rythmes malgaches dont elle tire ses origines du côté de son père, et va ensuite propulser ces sonorités vers des univers sonores comme le sébène, l'afrobeats, la pop, ou la soul futuriste. Au sein de ses EP, Zily éduque, avertie, milite, et chante le peuple mahorais, l’amour, la spiritualité et la paix, et l’histoire de son ile. Véritable modèle pour les femmes d’Afrique, cette artiste panafricaine a crée son propre label "Yeka Music" pour promouvoir ces artistes féminines, et les cultures de Mayotte, et protéger les droits des musicien·nes.
Cette rencontre s'est faite lors d'un déjeuner le lendemain de son concert, moment privilégié pour que la nouvelle reine de la musique de l'Océan Indien me raconte son parcours, et ses projets à venir !
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Boubacar Traoré est un géant de la musique, au parcours hors du commun, et d’une humilité sans faille. Surnommé Kar Kar en référence à son passé de grand dribbleur au football, il va vite rapidement se consacrer à la musique. Le chanteur, songwriter et guitariste est né à Kayes au nord-ouest du Mali en 1942. Autodidacte, il va créer son propre style en jouant de la guitare d'une manière singulière, comme si c'était une kora de vingt-et-une cordes. Cette double gamme donnera lieu à sa propre musique, un blues qui puise dans les sonorités mandingues et les influences américaines. Les premiers titres de Boubacar Traoré feront la fierté du Mali qui a pris son indépendance en 1960. Ses chansons passeront en boucle à la radio et deviendront des tubes comme "Kayes-Ba" ou "Mali Twist", on le surnommera l'Elvis Presley malien en raison de son succès et de son talent.
Lorsque le premier président Modibo Keita est renversé par Moussa Traoré en 1968, Boubacar Traoré, considéré comme un artiste du régime précédent, disparait des ondes. Sa popularité décline, Boubacar va connaître des drames, des décès, et va émigrer en France et arrêter la musique pendant plusieurs années.
Mais dans les années 1990, le boss du label anglais Stern's Records tombe sur une de ses K7, et est tellement admiratif de la voix de l'artiste qu'il part à sa recherche, le retrouve, et relance sa carrière. Boubacar Traoré est depuis de retour et reconnu mondialement avec son jeu, son blues emprunt d'une mélancolie encore plus exacerbée. Kar kar produit un son qui navigue entre les fleuves Niger et Mississipi. Dans son précédent album, il a approfondi cette idée en allant enregistrer et collaborer avec des icônes du blues à la Nouvelle Orléans tout en gardant ses racines mandingues dans ses compositions. Ce patrimoine, il le célèbre au sein de son nouveau disque Tiékoro Ba Diougou, qui signifie "vieux méchant" en langue bamana, un retour au source avec un album blues 100 % malien qui inclut les sonorités du kamelen ngoni, du djeli ngoni, et de la calebasse .
Avec moi avant son concert au sein de l’Opera Underground, Boubacar Traoré, casquette vissé sur la tète, au regard affectueux, revient sur plus de soixante ans de carrière !
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Lors de la dernière édition des Nuits Sonores, j'ai pu rencontrer ce sound system mythique, probablement l'un des plus respectés dans le monde de la culture Dub.
Channel One Sound System fut crée par deux frères d’origine jamaïcaine à Londres en 1973, Mikey Dread et Jah T, c’est dans les blues party, ces sortes de raves où l'on diffuse du rhythm and blues, du calypso, et du reggae, que les deux frangins vont faire leur armes sous l’œil aguerri de leur père (lui même proprio d’un sound system).
Ils prennent le nom de Channel One Sound System en hommage au mythique studio de reggae jamaïcain. Au duo s'ajoute le MC Ras Kayleb, et le collectif va rapidement devenir le sound system le plus emblématique de la capitale anglaise et du carnaval de Notting Hill. Depuis quarante ans, on les reconnait a la qualité de leur productions, de leur selecta 100 % vinyles, et de leur mur de son gigantesque. Moment privilégié après leur set génial lors du Day 4 de Nuits Sonores, Mikey Dread, revient sur leur histoire qui commence dès son enfance quand il passait du temps à vouloir comprendre le fonctionnement du matériel sonore familial.
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Quel honneur de rencontrer une légende ! Lee Fields est l'un des derniers artisans de la Soul, cette musique spirituelle, organique, qui vient du cœur et des tripes.
Né en Caroline du Nord en 1951, un État américain gangréné par le racisme. Il décide de tout quitter à l'âge de dix-sept ans pour New-York avec seulement vingt dollars en poche, dans le but de devenir un chanteur reconnu. Il enregistre ses premiers disques en 1969, sa voix d'or interpelle mais le chanteur restera dans l'ombre des grande voix de l'époque comme Otis Redding, ou encore James Brown dont on le compare souvent pour sa ressemblance physique, il fût surnommé à cette époque "Little JB".
Sa choriste Sharon Jones connaîtra le succès tandis que Lee Fields continuera à se produire dans différents clubs ou en tant que choriste de formations emblématiques tels que Kool and the Gang. Il sera touché par la grâce au début des années 90 sous la houlette du producteur et multi-instrumentiste Gabe Roth qui le signera sur son label Desco Records, lequel deviendra quelques années plus tard le fameux Daptone Records.
Avec moi juste au dessus du Théâtre Antique de Vienne avant son concert dans le cadre du festival Jazz à Vienne, le charismatique Lee Fields m'a ramené dans sa jeunesse, de ses premier enregistrements à son dernier album Sentimental Fool !
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