Afleveringen
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C’est l’histoire d’une femme, née en Iran, qui vit en France et cherche comment définir, enfin, ce qu’est l’exil. Elle cherche un peu partout : dans les textes et les images. Après dix-sept années passées loin de la théocratie islamiste, elle décide de revenir, le temps d’un séjour, dans son pays natal. Elle part en quête de livres écrits dans sa langue maternelle — peut-être y trouvera-t-elle ce qu’elle cherche ? Cette femme, c’est Maryam Madjidi. L’autrice de Marx et la poupée, en 2017, et la candidate, deux ans plus tard, sur une liste du Parti communiste français. Elle nous a confié ce récit inédit.
Texte de Maryam Madjidi, lu par Lucie Morel, Thierry Adam et Cyrille Choupas.
https://www.revue-ballast.fr/drole-de-temps-ami/
Montage et habillage : Djibril Maïga
Musique : Quieter Than Silence de Mehdi Aminian et Mohamad Zatari - Roots Revival
https://www.youtube.com/watch?v=tlJJZrriAVI
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Dans ce podcast, nous vous emmenons dans les cuisines de la cantine des femmes battantes, une association qui propose des plats de spécialité africaine, située à La Pépinière à Aubervilliers. Trois cuisinières - Nana, Fatou et Mariame - nous racontent leurs histoires, leurs parcours de migration et leurs rôles au sein de cette cantine. A travers leurs témoignages, ces femmes battantes expliquent comment la cuisine est un moyen d'émancipation pour elles.
Réalisation : Ilona Cathelin et Yann Besson
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Zijn er afleveringen die ontbreken?
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Dans les rues de Paris, « toute l’extrême droite, zemmourienne et lepéniste, s’est donnée rendez-vous » en novembre dernier. Une commémoration pétainiste ? Un rassemblement anti-immigration ? Non. Une marche contre l’antisémitisme, qui a piteusement divisé la gauche et accéléré le grand ravalement de façade qu’opère l’extrême droite. Avec l’aide, précieuse, de « l’extrême centre » macroniste qui, comme l’écrit l’historien Johann Chapoutot, sème tranquillement des « petits cailloux fachos » sur son chemin. Face à cette conjoncture, il est utile de se rappeler le témoignage de Jean Courcier, condamné par Vichy à deux ans et demi de prison pour faits de résistance dès 1940, puis livré aux Allemands à la fin de sa peine et déporté au camp de concentration de Mauthausen. Nous l’avions rencontré à Rennes fin avril 2007. Il nous avait alors montré son uniforme de déporté : cousu sur la poitrine, le triangle rouge qui l’identifiait comme communiste ; sur le cœur et au milieu du dos, comme une cible, un disque de la même couleur le signalait comme forte tête. Témoigner lui était vital, pour que ne se reproduisent pas les horreurs qu’il avait vécues. Jean s’est éteint le 8 janvier 2020 à 98 ans. Que vive sa mémoire.
Texte de Loez, lu par Stéphane Burlot et Cyrille Choupas.
https://www.revue-ballast.fr/je-vous-quitte-plein-despoir-un-resistant-communiste-temoigne/
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Par la voix d’une grotesque énarque et ancienne cadre supérieure, le ministère de l’Industrie a loué, il y a peu, « la magie de l’atelier où l’on ne distingue pas le cadre de l’ouvrier ». Le sang d’Éric Louis n’a fait qu’un tour. C’est que cet ancien cordiste de la Somme, « ouvrier, fils d’ouvrier, petit-fils d’ouvriers », sait de quoi il en retourne vraiment. « Ça fait un an que je bosse en continu. Un an d’usine. Neuf mois de tôlerie dans la ferraille huileuse de radiateurs électriques. Trois mois dans l’alu des échafaudages. » Fort de son expérience, il répond dans nos colonnes à la ministre déléguée.
Texte d'Éric Louis, lu par Roméo Bondon, Cyrille Choupas et Lucie Morel.
https://www.revue-ballast.fr/le-monde-des-laborieux/
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En mars dernier, le PDG du groupe Jarnias, spécialisé dans les travaux en hauteur, pérorait sur un plateau : « On est au sommet de l’Aiguille du Midi, au sommet de la Tour Eiffel, au sommet des grandes cheminées industrielles… On a l’habitude de dire qu’on rend accessible l’inaccessible. » Pendant longtemps, l’unique syndicat vers lequel un cordiste pouvait se tourner était une structure patronale, qui fédère et défend les entreprises de travaux sur corde, et non leurs travailleurs. Depuis fin 2018, l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires souhaite pallier cette carence. Dans un village des Cévennes, nous avons rencontré Grégory Molina, membre et fondateur de l’association. Sur la table qui nous sépare, il y a un enregistreur, deux verres, un carnet et un livre sur les morts au travail — « saine lecture », commente sobrement le cordiste. Récit d’un quotidien fait de débrouille, de chantiers et de lutte.
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Souvent, pour se souvenir, il nous faut l’aide de passeuses, de passeurs. La mémoire en dépend. Sans Marie Josèphe Lemaire, la poésie de son mari Gérard Lemaire, décédé en 2016, ne serait pas arrivée jusqu’à notre rédaction. Depuis bientôt quatre ans, elle publie chaque jour un poème de son compagnon défunt sur un blog hébergé par Mediapart. L’impression que nous laisse la lecture, un jour, de quelques-uns du millier de poèmes déjà diffusés est nette : nous étions passés à côté d’une rencontre heureuse. Né en 1942, Gérard Lemaire a toute sa vie plaidé pour une poésie politique, inspirée par son quotidien d’intérimaire, ses périodes de chômage, ses accidents et ses voyages, comme par les moments de résistance et de révolte du XXe siècle. En novembre dernier, dans une brasserie parisienne, Marie Josèphe Lemaire nous a raconté sa vie, celle de son mari et la manière dont elle fait aujourd’hui vivre son œuvre. Sixième et dernier volet de notre série consacrée à la littérature du travail.
https://www.revue-ballast.fr/gerard-lemaire-les-deux-vies-dun-poete-ouvrier/
Texte de Yanna Rival, Loez et Élie Marek lu par Roméo Bondon, Cyrille Choupas et Lucie Morel.
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« Quand tu vas sur une ligne de production, c’est pour ton pays, c’est pour la magie », a déclaré il y a deux ans une ministre macroniste au cours du « plus grand rassemblement business de France ». Écoutons plutôt le regretté Joseph Ponthus, auteur d’À la ligne : on ne va pas à l’usine pour rêver « mais pour des sous ». Et, parfois, on se défait de son travail quotidien sur des bouts de papier. Ponthus notait aussi : « Au fil des heures et des jours le besoin d’écrire s’incruste tenace comme une arrête dans la gorge. » C’est ce même besoin qui, une décennie durant, a animé l’auteur de ce récit que nous publions. Ouvrier dans l’agro-industrie depuis une vingtaine d’années, Louis Aubert s’attache non seulement à relater tout ce temps passé dans des frigos mais aussi à décomposer ce qu’implique pour lui ce geste-là. « J’écris pour me joindre au cortège des récits ouvriers, aux récits de ces corps qui vont chaque matin vers les fatigues prochaines, trébuchent, résistent, flanchent, trichent, désertent. » Premier texte d’une série en six volets tout entière consacrée à la littérature du travail.
https://www.revue-ballast.fr/jai-quitte-les-rondes-paisibles-journal-dun-ouvrier/
Texte de Louis Aubert, lu par Roméo Bondon et Anne Feffer.
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« L’éternelle revendication ouvrière, c’est qu’on ait enfin un jour plus d’égard aux hommes qu’aux choses », écrivait Simone Weil en octobre 1936. La joie ressentie lors des grèves de mai et de juin — « ce sursaut de dignité » — commençait alors à vaciller dans le pays. Un demi-siècle plus tard, l’ouvrier, syndicaliste et auteur Jean Pierre Levaray publiait Putain d’usine. « Personne ne parle de ce malaise qui touche les ouvriers qui ont dépassé la quarantaine et qui ne sont plus motivés par un travail trop longtemps subi. Qu’il a fallu garder parce qu’il y avait la crise, le chômage. » Le livre est, depuis, un classique de la littérature ouvrière. Dans l’un des chapitres, « Dire non », Levaray faisait le récit d’une grève à l’usine dans laquelle il travaillait. « Des grèves, on sait qu’il y en aura d’autres, c’est inéluctable. Parce qu’on ne se laissera pas faire », écrivait-il. Les syndicats viennent d’appeler à des grèves de masse le 7 mars prochain, pour contrer la réforme des retraites ; nous publions en ligne ce texte rêvant, encore et encore, de « jours meilleurs ».
https://www.revue-ballast.fr/cest-la-greve/
Texte extrait de Jean Pierre Levaray, Putain d’usine, Agone, 2005, lu par Maya Mihindou, Roméo Bondon et Cyrille Choupas.
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Samedi 24 novembre 2018, acte II.
Les invisibles arborent désormais un gilet jaune ; ils sont venus du pays tout entier pour exiger une vie meilleure. On appelle à la démission du « président des riches », on élève des barricades. « C’est le peuple en colère », nous dit-on aussitôt. Et c’est déjà l’émeute sur les Champs-Élysées — peut-être l’insurrection. L’un des membres de notre rédaction se dirige en direction de l’avenue Franklin‑D.-Roosevelt. Des tirs, des gaz, des cris. Il entend : « Un blessé ! Appelez les pompiers ! » Il s’approche. « Il y a du sang partout. Un gamin en état de choc », écrira-t-il quelques jours plus tard dans nos colonnes.
Il a 21 ans, il s’appelle Gabriel, il vient de la Sarthe, il est monté sur la capitale pour exprimer son « ras-le-bol de voir les gens dans la misère », il s’apprêtait à passer son BTS en chaudronnerie. C’est la première fois qu’il participe à une manifestation et les forces armées du régime fraîchement élu « pour faire barrage à l’extrême droite » viennent de lui arracher une partie de la main — 26 grammes de TNT, catégorie « arme de guerre ». La guerre contre « ceux qui ne sont rien ». Sa mère se tient à ses côtés. « Mon regard croise celui de son fils. Il lève sa main en l’air afin d’éviter une hémorragie. »
Nous sommes restés en contact avec la famille Pontonnier. Cette semaine de publications lui sera consacrée : deux ans ont passé — deux ans d’une lutte quotidienne : sanitaire, juridique, financière, psychologique. Laissons la parole à l’écrivaine Sophie Divry, qui ouvre cette série de textes : « J’ai rencontré, environ un an après leur accident, les cinq gilets jaunes qui avaient eu la main arrachée par une grenade. À partir de ces cinq entretiens, et avec leur accord, j’ai monté un texte choral publié en octobre 2020 au Seuil sous le titre Cinq mains coupées. Exceptionnellement, pour Ballast, avec l’autorisation de Gabriel et de sa famille, je livre ici l’entièreté de l’interview réalisée en janvier 2020, au Mans, lorsque je l’ai vu avec sa mère. L’entretien a duré trois heures. Ce sont des mots difficiles, un parcours brisé, qu’il importe que chacun considère à leur juste place. Nous savons que l’État protège les riches et écrase les ouvriers. Les mots de Gabriel permettent de réaliser ce que cela veut dire vraiment. »
https://www.revue-ballast.fr/gabriel-gilet-jaune-mutile-je-navais-jamais-foutu-les-pieds-dans-une-manifestation/
Texte de Sophie Divry, lu par Maya Mihindou, Anouchka Wood et Cyrille Choupas.
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Nous l’avions rencontrée une première fois au mois de mars 2018, lors d’une manifestation en soutien aux cheminots, aux côtés des employés d’une entreprise de nettoyage — H. Reiner Onet — en charge des gares d’Île-de-France. « Nous sommes aussi là pour défendre nos droits : depuis la fin de la grève, Onet n’a pas respecté le protocole », nous avait dit une de ses collègues. Fernande Bagou, la cinquantaine, a justement été l’une des porte-paroles de cette grève menée tambour battant, fin 2017, durant 45 jours : le nouvel employeur entendait déplacer les salariés d’un chantier à l’autre selon son bon vouloir — une « clause de mobilité » refusée par l’ensemble du personnel. Cette grève, appelant en outre au maintien de tous les postes et à l’égalisation des paniers repas, était une première pour la plupart. D’une voix calme, l’agente de nettoyage revient sur son expérience de travail au quotidien et cette bataille remportée : « L’employeur doit savoir que les salariés ne sont pas des robots, pas des esclaves. » Et met en garde la direction, si celle-ci en venait à fouler aux pieds ses engagements.
https://www.revue-ballast.fr/nous-etions-des-mains-invisibles/
Témoignage de Fernande Bagou, lu par Maya Mihindou, Anouchka Wood et Cyrille Choupas.
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Sud-Ouest, département de la Gironde. Joëlle, bientôt 60 ans quand nous la rencontrons, est fille d’ouvriers agricoles. Après treize années à exercer comme retoucheuse dans le domaine textile, elle a gagné sa vie en tant qu’ouvrière viticole et assistante maternelle. Titulaire du statut de travailleuse handicapée et actuellement au chômage, elle rêve de pouvoir partir à la retraite et profiter, enfin, de ses enfants et petits-enfants. Un récit sur fond de chanson française.
https://www.revue-ballast.fr/joelle-ouvriere-viticole-et-assistante-maternelle/
Texte de Rémi Larue, lu par Mélanie Simon-Franza, Maya Mihindou et Cyrille Choupas.
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L’autrice et poétesse Gloria Anzaldúa, figure du féminisme chicana, est née en 1942 sur la ligne de démarcation entre le Mexique et les États-Unis. Habiter la frontière — et donc les conflits sociaux, linguistiques et narratifs qui s’y logent : elle n’a jamais cessé de travailler cette idée. Son ouvrage Borderlands/la Frontera : the New Mestiza, paru en 1987, a fait date : pour ce qu’il disait autant que pour la manière avec laquelle il le disait (croisant ainsi essai, fiction, poésie et récit autobiographique1). Anzaldúa est issue du monde ouvrier texan — celui des travailleuses et des travailleurs agricoles chicanos. Elle y a fait ses premières armes et critiques militantes. C’est forte de cet ancrage qu’elle a investi l’espace universitaire, s’avançant, dès le début des années 1980, comme « queer ». Un décalage perpétuel. Pour Anzaldúa, la frontière est une peau et, dans sa pensée, un outil à même d’aiguiser ce que le sociologue afro-américain W.E.B Du Bois théorisait, dès le début du XXe siècle, sous la notion de « double conscience ». Comment, en somme, traduire depuis le Nord l’expérience des minorités héritières de l’esclavage ou du colonialisme ? Nous lui avons consacré une série de publications à l’été 2020. Nous publions aujourd’hui son portrait.
https://www.revue-ballast.fr/la-nouvelle-metisse-paroles-de-gloria-anzaldua/
Texte de Maya Mihindou, lu par Cyrille Choupas et Maya Mihindou
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Le politologue palestinien Yousef Munayyer s’étonnait il y a peu, dans les pages de The Nation, des « doubles standards » qui saturent le discours occidental « mainstream » depuis l’invasion de l’Ukraine. Ce qui jusqu’à la veille était impensable — ou, pire, tenu pour condamnable — se voit célébré par l’intégralité du personnel médiatique, politique et culturel. C’est que certains humains sont perçus et pensés « comme moins humains que d’autres ». Les vingt-sept États membres de l’Union européenne ont rapidement activé une procédure de régularisation visant à protéger les personnes fuyant la guerre : créée en 2001, cette protection temporaire n’avait jamais été mise en application. Mais une partie de la population résidant en Ukraine en est actuellement exclue : en clair, ceux et celles qui n’ont pas la nationalité ukrainienne. Rien, pourtant, ne saurait justifier la distinction de civils échappant ensemble au même conflit armé : ni les papiers, ni — lorsque la chose est formulée sans détour — la couleur de peau ou la confession. Nous avons recueilli le témoignage d’Alaya, jeune femme originaire d’Afrique subsaharienne qui vient de fuir Kiev.
https://www.revue-ballast.fr/temoignage-fuir-kiev-sans-la-nationalite-ukrainienne/
Texte de Yanna Oiseau, lu par Mélanie Simon-Franza, Maya Mihindou et Cyrille Choupas.
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« Une sorte d’engrenage infini rattache le minéral, le végétal et l’animal », écrivait Anita Conti. La première femme océanographe n’a jamais cessé de raconter la mer en suivant les marins et, assistant aux avancées industrielles, d’alerter de la tournure du monde à la vue des océans vidés par l’être humain. Si les forêts sont le « poumon de l’humanité », l’adage est incomplet : les océans renferment du carbone et produisent la plus importante part de l’oxygène que nous respirons. Pourtant, nous sommes sourds aux réalités sous-marines. Dans les océans, deux organismes sont intimement liés pour façonner le gaz que l’on inspire : le plancton et la baleine. Sur le premier, relisons Conti : « Les êtres vivants du plancton sécrètent d’impalpables traces de mucus qui sont les pièges des poussières minérales d’origines célestes, ou simplement continentales et emportées par les vents ; et ces éléments s’enfoncent ; et à chaque seconde, s’enfoncent avec eux les incalculables milliards d’êtres qui meurent. » Pour ce qui est de la baleine, mammifère migrateur habitué à nager sous les centaines de milliers de bateaux qui sillonnent le monde, nous en suivons, ici, la trace.
https://www.revue-ballast.fr/partout-la-mer-est-libre/
Texte de Maya Mihindou, lu par Maya Mihindou et Cyrille Choupas.
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Si le mouvement socialiste historique a compté de nombreuses voix animalistes, force est de constater que l’une de ses branches, l’anarchisme, a témoigné d’un intérêt plus appuyé encore. De Louise Michel à la formation — ces dernières décennies — des principales organisations animalistes ou antispécistes, la pensée libertaire irrigue la cause animale. Son désir de mettre en évidence l’ensemble des processus sociaux de sujétion, de domination et de hiérarchisation n’y est pas pour rien. Ce texte raconte la création, dans les années 1910 et 20, de deux communautés végétaliennes dans l’Aisne puis l’Indre-et-Loire. À la tête de la première, une militante féministe, un ancien serrurier et un ancien tailleur de pierre. Il est pour eux question de rompre avec le capitalisme industriel et de refuser d’user de « sa force sur des êtres sensibles ». À la tête de la seconde, ce même serrurier : ne pas exploiter les animaux, c’était, disait-il, voir advenir « la Révolution immédiate ». Troisième volet de notre série « Luttes animales, luttes sociales ».
https://www.revue-ballast.fr/tout-ce-qui-vit/
Texte de Élie Marek et Elias Boisjean, lu par Cyrille Choupas et Mélanie Simon-Franza.
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« Check Your Privilege » : le mot d’ordre est partout. On trouve même, sur Internet, des tests visant à calculer son niveau précis de privilège — en fonction des remarques que l’on reçoit sur son accent, du logement que l’on occupe, des tentatives de suicide que l’on a ou non commises ou encore de l’existence d’un lieu de culte honorant sa religion dans la ville que l’on habite. On dénombre ainsi un « privilège masculin », un « privilège hétérosexuel », un « privilège de classe », un « beauty privilege » ou encore un « privilège blanc ». C’est ce dernier, mobilisé aux États-Unis depuis les années 1970, qui retient ici l’attention de la sociologue et écrivaine Kaoutar Harchi. Si l’on ne saurait nier, avance-t-elle, toute pertinence théorique à ce concept, son succès académique et militant fait question : il dépolitise les luttes pour l’égalité et se conforme aux attendus de l’individualisme libéral. Car c’est la structure de l’ordre dominant (capitaliste, raciste, sexiste) qu’il s’agit bien plutôt de penser — autrement dit, de démanteler.
Texte de Kaoutar Harchi, lu par Cyrille Choupas et Mélanie Simon-Franza.
https://www.revue-ballast.fr/checker-les-privileges-ou-renverser-lordre/
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Sur 7 milliards d’êtres humains, 1,9 milliards d’entre eux sont en surpoids ; en France plus de 8 millions de personnes sont considérées comme obèses, soit 17 % de la population. L’ensemble des discriminations qui structurent la vie des personnes grosses a désormais un nom : grossophobie. Si le concept peut encore paraître abstrait pour certains, il s’inscrit pourtant bien dans une réalité matérielle et concrète : stigmatisations quotidiennes, hostilité du milieu médical, discriminations au travail, etc. Fanny, ébéniste à son compte dans un petit atelier du Pays basque, connaît bien tout cela. Tandis qu’une émission de télévision se livre à une mise en scène humiliante des personnes grosses, Fanny nous raconte ici son parcours personnel et militant.
Propos recueillis par Ballast, lus par Mélanie Simon-Franza.
https://www.revue-ballast.fr/fanny-une-histoire-de-la-grossophobie-ordinaire/
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Un chiffre : entre la session 2019 et 2020 du concours d’enseignant en lycée professionnel, le nombre de candidats a diminué de 20 %. Une déclaration : en visite la semaine dernière dans un lycée professionnel d’Indre-et-Loire, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a loué « les ressources humaines, l’épanouissement des personnels, le bonheur au travail ». Entre les deux : un fossé. Celui d’un quotidien réellement vécu, que la communication du pouvoir enjambe toute honte bue. Hugues Fardao, professeur de lettres dans un lycée polyvalent normand jusqu’à cette année, a choisi de démissionner pour protester contre ce qu’il appelle la « francetélécommisation de l’Éducation nationale » et « la casse du service public ». Si certains enseignants continuent de miser sur la lutte syndicale ou politique, il estime, lui, n’être plus en mesure de surmonter les contradictions éthiques et professionnelles imposées par le ministère. Une décision difficile qu’il nous raconte.
Propos de Hugues Fardao, recueillis par Noé Roland, lus par Mélanie Simon-Franza.
https://www.revue-ballast.fr/quand-un-prof-demissionne/
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Tandis que la production voit partout son rythme ralentir, la direction d’une usine à papier basée à Aubigné-Racan, petite commune de la Sarthe, a eu raison de la patience de ses employés. Face aux inquiétudes sanitaires de ces derniers et au refus d’instaurer le télétravail, le patron invoque « la sélection naturelle ». Une grève se met alors en place ; les machines sont arrêtées cinq jours. L’un des grévistes, également représentant du personnel, nous raconte leur lutte de l’intérieur. Depuis, l’essentiel de leurs revendications ont été entendues — sauf une : des excuses.
Propos recueillis par Ballast, lus par Mélanie Simon-Franza.
https://www.revue-ballast.fr/on-veut-etre-respectes-faire-greve-en-pleine-pandemie/
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« Je vous mets au défi, vous qui êtes en forme, de faire en quinze minutes ce qu’on nous demande de faire à des personnes de plus de 80 ans : se lever, faire sa toilette, faire son lit, déjeuner », lance Anne-Sophie Pelletier, ancienne porte-parole des employé.e.s de cet établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes — ou « EHPAD » — qui, en 2017, ont réalisé une grève de 117 jours afin d’exiger davantage de personnel. C’était à Foucheran, dans le Jura. L’une des plus longues grèves françaises. « Des sous-effectifs considérables au regard des besoins médicaux des résidents engendrent à la fois une dégradation des conditions de travail et une maltraitance institutionnelle », a depuis révélé un rapport parlementaire. Anne-Sophie Pelletier n’avait jamais fait grève ; elle n’était pas syndiquée, pas militante : elle est à présent conseillère prud’homale pour la CGT et s’échine à faire vivre cette parole de résistance sur la scène nationale. En plein mouvement social contre le gouvernement Macron, nous l’avons rencontrée dans un café de Montreuil, non loin de la centrale syndicale : elle nous raconte la grève, cette « véritable école de vie ».
Propos recueilli par Ballast, lu par Mélanie Simon-Franza.
https://www.revue-ballast.fr/prendre-soin-de-nos-anciens/
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