Afleveringen

  • Dans l’épisode précédent, je vous explique comment et pourquoi la moutarde vous monte au nez. La plus piquante, c’est bien sûr celle de Dijon. La ville brille grâce à un savoir-faire unique dans la préparation de sa sauce très piquante. Mais depuis quand Dijon est-elle la capitale de la moutarde ?


    Les grandes civilisations chinoise et égyptienne cultivent les plantes donnant des graines de moutarde depuis 3 000 ans. Je peux les appeler sinapis alba ou même brassica negra pour me la péter un peu mais elles ont le même nom que le condiment, ce sont des plants de moutarde blanche ou noire.

    La recette de la moutarde est peu ou prou la même qu’aujourd’hui : des graines écrasées et du vinaigre. Avec parfois de l’huile ou du miel. Les Romains rapportent la plante aux petites fleurs jaunes sur le continent européen. On connait, dès l’Antiquité, certaines vertus de la moutarde : anti-inflammatoire, analgésique, on l’applique en cataplasme, pour soigner les rhumes, les maux de tête et même les règles douloureuses.


    En France, à la fin du Moyen-Âge, les marchands de graines de moutarde sont autorisés à fabriquer leur condiment. Il y a des moutardiers partout. En Bourgogne, elle a une place de choix sur les grandes tables des Ducs !


    Au XVIIIe siècle, la concurrence est rude entre la moutarde parisienne avec la maison Maille notamment, et la production bourguignonne. C’est sans compter sur la bonne idée Jean Naigeon, moutardier à Dijon qui décide un jour de remplacer le vinaigre dans sa recette de moutarde par du verjus. Le verjus, c’est un jus de raisin qui n’a jamais vu le soleil, un peu comme tous les habitants de nord-ouest de la France. Ce raisin a une particularité, il est très acide. Et ça marche ! Les temps modernes permettent le développement de l’industrie, l’augmentation de la production et donc des exportations. On décide de protéger la recette de la moutarde de Dijon par décret en 1937. 


    Sauf que la célèbre moutarde de Dijon, on peut la fabriquer partout et avec des produits bien loin de la région bourguignonne. 


    En fait, si la recette est protégée, l’appellation, elle, n’est l’est pas. Les graines peuvent venir du Canada, le plus gros producteur mondial. En Bourgogne, les amoureux du terroir tentent de relancer la production locale, ça se compte en quelques milliers d’hectares, ils obtiennent une IGP en 2009. Alors même si 9 pots sur 10 sont produits dans la région, on remercie un peu les Canadiens pour la moutarde de Dijon.


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  • Steak frites au bistrot et une moutarde de Dijon extra forte. La sauce fait son entrée dans la bouche et là, vous sentez que ça vient, la moutarde monte au nez. Ca pique sévère !

    C’est tellement désagréable. Mais plus qu’une expression, une sensation, c’est une réalité. La moutarde monte vraiment dans votre nez. Incroyable, non ? 


    La moutarde est salé, acide, amer, on a l’impression qu’elle pique notre palais à cause d’une molécule, la sinigrine. Quand on écrase la graine de moutarde, la sinigrine libère de l’isothiocyanate d’allyle (à caler dans toute vos parties de Scrabble). C’est un mécanisme de défense de plusieurs plantes. On la trouve dans les radis, la roquette ou encore la racine de raifort.

    La molécule repousse les herbivores sous forme d’huile, incolore, lacrymogène et elle est très volatile et se fraye un chemin vers nos narines. Elles viennent se diluer à notre muqueuse nasale, autrement dit notre morve. Tout simplement. 


    La moutarde ne pique pas vraiment, c’est notre cerveau qui interprète cette réaction chimique comme une agression et émet le signal de la douleur. C’est le même principe avec la chaleur qu’on ressent en mangeant du piment ou la sensation de fraicheur quand on mâche un chewing-gum à la menthe. Et là où la moutarde est très forte, c’est qu’elle arrive à nous piquer le nez, nous brûler la bouche et faire pleurer nos yeux en même temps. Tout ça, elle peut le faire en titillant le nerf trijumeau qui récolte toute les informations de ces trois zones du visage.

     

    Il existe beaucoup de sauces dans le monde préparées avec des graines de moutarde mais la plus piquante, ça reste la moutarde forte de Dijon. Son goût est tellement unique que Barack Obama, alors président des États-Unis demande à la goûter en 2009. Tout réside dans sa recette mais ça, je vous le raconte dans le prochain épisode !


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  • Ça nous parait évident de parler de gastronomie, de notre soft power so french dont on est si fier comme si, ce mot avait toujours existé, mais non. Il y a bien quelqu’un qui l’a introduit dans notre langue pour définir ce qu’est l’art de la cuisine à la française. Mais qui ?

    Il y a des noms dans la gastronomie française qu’on connait, Carême, Brillat-Savarin, Bocuse et d’autres qu’on ne connait pas alors même qu’ils sont pionniers dans cet univers.

    Par exemple, si je vous parle de Guillaume Tirel dit Taillevent, ça n’évoque pas forcément l’auteur du plus ancien livre de recettes de cuisine française médiévale publié à la fin du XIVe siècle sous le nom de « Viandier ». Soit.

    Je vous ai déjà parlé de François Pierre de la Varenne et sa publication en 1651 « le cuisinier françois ». Un ouvrage consacré aux recettes traditionnelles et aux plaisirs de la table française. À ce moment de l’Histoire, on ne parle pas encore de gastronomie mais c’est de la littérature culinaire dont la devise est « santé, modération et raffinement ». On approche du concept mais on y est pas encore.

    Thomas Corneille fait l’éloge du camembert au tout début du XVIIIe siècle mais il faut attendre la parution d’un poème datant de 1801 pour voir pour la première fois le mot « gastronomie » introduit dans notre langue française. On doit cette invention à Joseph de Berchoux, qui dans son oeuvre en quatre parties « L’Homme des Champs à Table » définit la gastronomie. C’est un livre de 250 pages alors je vous cite deux trois puchlines : « Je chante l’Homme à table et dirai la manière d’embellir un repas » ; « Des hommes précieux, doués d’un vrai génie, Surent à la cuisine appliquer la chimie » « Le congre, le glaucus, le pagre, les harengs, Farcis, dénaturés, devinrent succulents » Le gars a tout dit.

    Eh oui, la gastronomie, ce n’est pas seulement l’art de cuisiner. C’est l’art de déguster, d’apprécier, d’organiser les repas. Ce sont toutes ces connaissances du savoir-faire et du savoir-être derrière les fourneaux et à table. Heureusement que Joseph a trouvé ce mot pour résumer le concept parce que le nom de ce podcast aurait été légèrement plus longuet !


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  • Dans l’épisode précédent, je vous parle des origines du flan.

    C’est terminé la part de cantoche toute gélatineuse et insipide. Le flan mérite de retrouver ses lettres de noblesse et les boulangers et pâtissiers lui font désormais la part belle dans leurs boutiques. Qu'il soit au départ, français ou anglais, on trouve des versions et des variantes dans le monde entier. En Argentine, on l’agrémente de dulce de leche. À Hong Kong, on prépare une tarte aux oeufs, le Dan Tàt ; au Portugal, on déguste le pastel de nata. Il y a le far breton, le clafoutis et puis un peu de chauvinisme pour parler du mirliton, un petit flan normand qu’on trouve à Rouen souvent agrémenté d’amandes, parfois de pommes.

    Le flan est aussi populaire parce qu’il fait à base d’ingrédients simple à trouver et pas cher. On peut le faire chez soi sans avoir à racheter 10 000 ustensiles dont on se sert une fois ! Moi, j’ai un chalumeau pour la crème brûlée qui ne chalume plus depuis un paquet de temps.

    Traditionnellement, c’est une pâtisserie dite boulangère comme bon nombre de tartes d’ailleurs parce qu’à l’époque, on utilise comme base de pâte, celle du pain et on cuit le flan dans un four à pain et à chaleur tombante. C’est-à-dire que les boulangers profitent du four éteint encore chaud et dont la température va diminuer progressivement. Pas de chichi, on enfourne et à la sortie c’est prêt !

    Enfin pas de chichi...Il faut tout de même avoir un beau coup de main pour réussir son flan. La cuisson être longue, la pâte doit être assez fine et bien cuite, l’appareil doit rester crémeux, bref. Si on prétend outre-manche qu’il est british, son appareil à les mêmes ingrédients que la crème anglaise, logique vous me direz ! Les proportions sont juste différentes.


    Lorsque le flan est pâtissier, il n’a pas de pâte. En revanche, le flan dit parisien a toujours une base de pâte. Traditionnellement, elle est brisée mais il n’y a pas de limite à la création. À chacun son style et ses goûts.

    C’est la madeleine de Proust du chef étoilé Thierry Marx. Le chef français le prépare avec de la pâte brisée, dans sa crème, il remplace la farine par de l’amidon de maïs bien plus digeste. Cyril Lignac lui, réalise son appareil à flan sans oeuf.

    Au même titre que la baguette de pain et le croissant, il existe désormais des concours amateurs et professionnels du meilleur flan à Lyon, à Paris ou encore à Toulouse. De quoi en faire tout un flan !


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  • Le flan fait un come-back sensationnel. La pâtisserie boulangère désuète a retrouvé son public. En tant que véritable fan, je le trouve flantastique ! Et on remercie qui ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.


    Plusieurs pistes mènent à la naissance de cette pâtisserie. L’une en France, l’autre en Angleterre. C’est un peu le crunch du flan pâtissier !

    Dans tous les cas, le flan serait né au Moyen-Âge. On a une mauvaise image des Européens à cette période de l’Histoire. Et pourtant, y’avait pas que des gueux complètement idiots et barbares. Du paysan au roi, les gens se lavent déjà les mains avant de manger. Forcément, ils ne connaissent pas encore la fourchette et mangent encore pas mal avec les doigts ! Et nos bonnes gens passent à table pour manger quoi ? Dans la région d’Amiens, ils dégustent la dariole, supposée être l’ancêtre du flan. Inventée au XIIIe siècle, cette petite pâtisserie est à base d’oeufs, de lait, de sucre. Elle ressemble au pastel de nata portugais dans sa taille et on l’enrichit avec de la liqueur, parfois une frangipane voire même de la confiture.


    L’autre pays se réclamant de la paternité du flan, c’est donc l’Angleterre. Partons au XIVe siècle de l’autre côte de la Manche. D’aucuns pensent que les tout premiers flans sont servis et dégustés lors du couronnement du roi d’Angleterre. Nous sommes en 1399, en deep Guerre de Cent Ans. Henri IV est sacré. Oui, les Anglais ont eux aussi leur Henri IV mais il y a 200 ans d’écart avec le roi de France. Bref, pour célébrer sa montée sur le trône, le king organise une ripaille, il se lave donc les mains en public avant de manger comme le veut la coutume et devant lui, des tartes recouvertes généreusement de crème anglaise…évidemment ! On l’appelle là-bas le doucettys.

    La reine Elisabeth II déguste 600 ans après, un flan de légumes lors du déjeuner célébrant ses 80 ans.


    Le flan, c’est une pâtisserie boulangère avec des produits de base. Accessible et sans chichi, elle est simple mais pas si facile à faire ! Il en existe plein de versions différentes dans le monde et les gourmands se bousculent désormais à la recherche des meilleures recettes mais ça, je vous le raconte dans le prochain épisode.


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  • Dans l’épisode précédent, je vous explique que le sucre qui excite les enfants, c’est une idée bien ancrée qui est fausse. Le sucre n’est pas un stimulant naturel pour le cerveau selon les scientifiques. 

    En revanche, les autres ingrédients contenus dans nos sucreries elles, peuvent faire basculer le goûter d’anniversaire en véritable cauchemar pour les parents.

    On le sait, la caféine est un stimulant pour notre cerveau. Des sodas en contiennent. Breuvages de l’enfer. Caféinés et trop sucrés. Pour vous donner une idée : une canette de Red Bull en contient environ 80 milligrammes, c’est l’équivalent d’un expresso. Bon, c’est un peu le principe d’un énergisant en même temps ; celle de Coca, c’est entre 20 à 24 milligrammes.

    Le chocolat peut lui aussi exciter les enfants parce qu’il est composé de cacao. Et le cacao contient non pas un mais deux stimulants naturels : la caféine donc et la théobromine.

    Plus le chocolat est fort en cacao, c’est-à-dire, plus il est noir, plus il est caféiné. Idem pour la théobromine, l’autre excitant. Il dilate les vaisseaux, stimule le système nerveux et notre coeur. C’est lui qui est particulièrement dangereux pour nos animaux de compagnie. Donc surtout pas de petit carré de chocolat noir pour le chien ou le chat.

    Nos enfants eux, ne sont souvent pas fans de ce chocolat amer. Ils mangent plus souvent du chocolat au lait qui contient peu de caféine et de théobromine. Le chocolat blanc, lui, est lavé de tout soupçon d’excitation parce qu’il fabriqué à partir de beurre de cacao et là, pas de caféine en vue donc soyez tranquilles.


    D’un point de vue nutritionnel maintenant. Le sucre a un avantage, il est source d’énergie. Essentiel pour nos cellules. Que ce soit un sucre lent ou rapide, notre cerveau, à lui tout seul, aurait besoin de 120 grammes de glucose par jour pour bien fonctionner. Donc on ne peut pas le supprimer totalement mais juste en consommer avec modération. Super facile à expliquer à un enfant !


    Un truc facile à faire, c’est de s’abonner à Choses à Savoir Gastronomie pour ne rater aucun épisode !


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  • Après le goûter d’anniversaire de la petite dernière, vos enfants sont surexcités, votre maison est sans dessus dessous mais pourquoi autant d’énervement ? La faute aux bonbons, gâteaux et autres chocolats. Évidemment ! Les parents en sont persuadés : avec tout ce sucre, les kids se transforment en Gremlins !


    Eh bien chers parents, c’est faux ! Je suis la première étonnée mais les scientifiques ne font pas de lien entre le sucre et une quelconque hyperactivité de nos petits. En fait, c’est un mythe né dans les années 70 à cause d’un livre. Dans son best seller « Pourquoi votre enfant est hyperactif », le pédiatre Ben Fiengold explique que les sucres sont directement liés à l’excitation des enfants. 20 ans après, dans les années 90 donc, la science contredit cette théorie. Plusieurs études démontrent ou plutôt n’arrivent pas à démontrer que le sucre a une influence sur le comportement des enfants.


    Selon les scientifiques, ce ne sont pas les sucreries les grandes responsables mais davantage l’événement auquel nos petits participent : les anniversaires, la chasse aux oeufs, Halloween, bref. Il y a à la clé des sucreries mais c’est le bonheur de vivre tout ça qui les excite. En fait, les enfants sont juste…des enfants. Et vu qu’ils n’arrivent pas encore à contrôler leurs émotions et c’est tout à fait normal : quand ils sont heureux, ils sont hyper heureux et quand ils ne le sont pas, eh bien, ils ne sont pas contents. Mais il faut quand même regarder de plus près l’effet du sucre sur notre cerveau. Oui, d’un point de vue neurologique, le sucre n’est pas un excitant. Sauf que, quand on mange du sucre, et c’est pareil pour le gras, nos papilles envoient un signal au cerveau qui libère de la dopamine, l’hormone du plaisir immédiat. Notre cerveau, il aime ça ! Et il en redemande. Et lorsqu’on le prive d’un truc qui lui fait du bien, et bah, il se fâche. Ça peut devenir une addiction, plus forte que celle de certaines drogues ! À choisir, des rats de labo préfèrent l’eau sucrée à la cocaïne. D’où cette crise, à se rouler par terre parce que le petit dernier voulait manger un vieil oeuf de Pâques retrouvé dans le jardin un mois après.

    En tant que parent, on peut déjà faire un tri entre les sucreries mais ça, je vous le raconte dans le prochain épisode !


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  • Salut les gourmands ! C’est le retour de Choses à Savoir Gastronomie. Vous m’avez manqué. Pendant mes vacances, j’ai mangé, évidemment. J’ai eu froid aussi surtout la nuit. Ça sent les Saints de Glaces. C’est pas bon pour nos potagers.

    Les bons jardiniers ou les plus retraités vous le diront : « Il faut attendre les Saints de Glace avant de planter vos tomates ! » C’est une croyance populaire qui a la fourche dure.


    Les Saints de Glace, c’est un joli nom pour expliquer que même en mai, ne fait pas ce qu’il te plait surtout dans ton potager. Pendant trois jours, du 11 au 13 mai, la température peut chuter brutalement la nuit et il y a un risque de gelée. Pas cool pour vos petits chicons, vos poivrons, vos oignons. Le gel, même s’il est froid par définition, brûle les bourgeons, les jeunes pousses, les feuilles et les fruits déjà sortis.

    Les maraichers, les vignerons, bref, tous les producteurs tributaires de la météo le savent et craignent depuis longtemps ces fameux Saints de Glace. 

    Le gel du printemps, c’est un phénomène qu’on observe en Europe dès le Moyen-Âge. Au VIe siècle, on implore les Saint Mamert, Pancrace et Servais pour protéger les plantations. Vous ne les verrez pas sur votre calendrier. L’Eglise catholique décide de les retirer dans les années 1960, ils font trop flipper les agriculteurs.

    La religion a son explication, la science aussi. Il faut regarder vers les astres pour comprendre un peu mieux les Saints de Glace. Il fait froid d’un coup à cause de la lune rousse. C’est une lunaison qui dure environ un mois à partir de Pâques où les variations de températures entre le jour et la nuit sont importantes. La Lune ne tourne pas à l’orange carotte. Ce qui roussit réellement, ce sont les jeunes pousses abimées par le gel.

    Pour éviter de faire roussir votre potager, l’astuce, c’est de couvrir les légumes ou de bosser en serre. Les vignerons, eux réchauffent parfois leurs pieds de vigne au coin du feu, avec un plaid et un petit thé. Le plaid et le thé, c’est pas vrai mais le feu oui. Les viticulteurs allument des grosses bougies ou des braseros le long des ornes, entre les rangées de ceps. 

    Certains utilisent des brûleurs à propane, d’autres en roue libre de l’environnement font appel à des hélicoptères pour brasser l’air au dessus de leurs domaines. Sympa le petit ballon de rosé de cet été. Sans sulfites et ventilé par hélico ! 

    Avec le dérèglement climatique, les cartes sont un peu redistribuées. D’aucuns disent que les gelées sont déjà passées, d’autres pensent qu’il faut attendre le jour de la Saint-Urbain pour être vraiment tranquille et lui débarque le 25 mai ! Vous « navet » pas fini de vous geler. 


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  • Ma famille n’habite pas le Loir-et-Cher, contrairement à celle de Michel Delpech, ces gens là ne font peut-être pas de manières mais ils font du très bon fromage ! Et notamment le Selles-sur-Cher, un chèvre AOP recouvert d’une croûte bleu-grise. Cette croûte est faite à base de cendres mais pourquoi ?


    On sait d’où vient ce fromage, facile, de la commune de Selles-sur-Cher mais on ne sait pas vraiment par qui et quand il a été inventé. Ce serait une fermière du coin au XIXe. Mais la tradition de recouvrir les fromages de cendres remonterait à plusieurs siècles. 

    Au départ, on le fait pour repousser les insectes. Ils n’aiment pas trop ce territoire hostile. En revanche, les micro-organismes, eux, s’y sentent bien. L’autre utilité de la cendre, c’est donc dans l’affinage. La cendre va recouvrir la croûte fleurie qui va se créer grâce à un champignon. Comme tous les fromages affinés, il y a toujours un champi pour les transformer. Celui du Selles-sur-Cher, c’est le même que celui du camembert. Et oui, c’est le penicillium candidum ! La croûte du camembert reste blanche, celle du fromage cendré va tendre vers le bleu et le gris et la cendre va lui donner un goût légèrement fumé.

    Il y a un côté pratique aussi. On fabrique les petits chèvres à la chaîne. On les pose frais les uns sur les autres. Grâce à la cendre, ils ne collent pas entre eux.

    À l'époque, on se sert du charbon qu’on a sous la main. Et vu qu’on produit aussi du vin dans ce beau terroir, on fait des cendres à partir des sarments de vigne, des branches d’arbres. Aujourd’hui, on utilise du charbon de bois d’autres espèces pulvérisé en une fine couche. Toute cette cendre sur le fromage est comestible et heureusement parce qu’elle est délicieuse. Le charbon est en plus riche en minéraux et facilite la digestion. Petit benef ! 


    Dans le Val de Loire, on aime bien le chèvre cendré. On applique la même technique pour le Valençay en forme de pyramide ou encore le Sainte-Maure-de-Touraine. On retrouve aussi cette cendre dans le morbier, un fromage de vache AOP fabriqué dans le Jura.


    Choses à Savoir Gastronomie part en vacances ! On se retrouve le lundi 13 mai. D’ici là, vous pouvez réécouter les centaines d’épisodes déjà disponibles et surtout vous abonner. C’est le plus simple pour ne pas manquer les nouveaux épisodes. Salut les gourmands !


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  • La tasse de thé est fumante, vous êtes bien au chaud sous un plaid en plein mois d’avril. Normal, vous habitez comme moi en Normandie où l’hiver fait des heures sup. Avant même la première gorgée, vous soufflez sur votre thé et vous le remuez avec une cuillère pour éviter de vous brûler mais est-ce que ça va vraiment le refroidir ?

    Ce n’est pas juste par habitude ou par effet placebo. Oui, souffler sur votre café ou votre plat trop chaud et remuer avec une cuillère vont avoir un impact sur la chaleur. En plus, c’est prudent parce qu’on risque de se brûler à partir de 44 degrés seulement, ce n’est pas énorme. À cette température, ça ne fait pas mal mais dès 60 degrés, c’est la brûlure au second degré assurée. Moi, combien de fois je souffle sur la purée de mon bébé en touillant comme jamais pour être absolument sûre qu’il ne risque pas la brûlure et il mange tout super tiède.

    Reprenons notre thé. L’eau contenue dans votre tasse s’évapore, qu’elle soit bouillante ou à température ambiante. Oui, le point d’évaporation de l’eau démarre à 0 degré, c’est juste le temps de l’évaporation qui diffère en soi. 

    Alors lorsque l’eau est chaude, elle s’évapore plus rapidement. Ce sont en fait les molécules d’eau qui s’agitent avec la chaleur, les plus énergiques remontent à la surface et passent de l’état liquide à l’état gazeux. On appelle ça la chaleur latente.

    Quand on souffle sur une boisson chaude, on déplace cet air saturé de vapeur donc un air chaud et humide pour laisser place à un air plus froid et sec en résumé.

    En fait, ça coûte de l’énergie à notre petite boisson de s’évaporer et elle se refroidit plus vite au contact d’un air froid.

    Touiller votre thé avec une cuillère aura le même effet. Vous faites entrer de l’air froid dans votre liquide chaud.

    Pour les repas, celui qu’on a vite mis au micro-onde et qu’on n’a pas le temps de faire refroidir. Voici quelques astuces : on change de récipient. La nouvelle assiette n’est pas chaude et n’échangera donc pas d’énergie thermique avec votre nourriture. Vous pouvez aussi étaler votre repas sur une surface plus grande ou encore faire des plus petites portions.


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  • La Cooper’s Hille Cheese Rolling Race fait du bien à l’humanité. Elle est complètement débile mais ça ne fait de mal à personne, enfin, sauf aux participants. Cette course du fromage qui roule, c’est une idée bien farfelue que l’on doit aux Anglais.


    Elle se déroule chaque année à la fin du mois de mai dans le comté au doux nom de Gloucestershire, au sud de l’Angleterre. Des compétiteurs un peu zinzins dévale le plus rapidement possible la Cooper’s Hill, une pente très raide sur plus d’une centaine de mètres pour rattraper une meule de plus de 3 kilos. 


    Le fromage en vol est un double Gloucester, une pâte pressée semi-molle affinée au moins 6 mois à base de lait de vache, on prend la traite du matin et celle de l’après-midi pour le fabriquer, c’est pour ça qu’on dit qu’il est double. On le produit dans le coin depuis le XVIe siècle.

    La tradition de lui courir après comme un dératé aurait plus de 200 ans, elle célèbre le début de l’été et les nouvelles récoltes mais difficile de savoir comment elle est née. J’imagine un truc comme ça : des fermiers qui s’ennuient ferme. Face à eux, la réserve naturelle de Cooper’s Hill. Ils se disent : "Tiens ! c’est vachement pendu ici. Viens on fait rouler un truc jusqu’en bas. T’as quoi sur toi ? Bah, j’ai une meule à pâte pressée de plus de 3 kilos et toi ? Pas mieux."

    N’empêche que chaque année, des participants du monde entier viennent relever le challenge. Lancé du haut de la colline juste avant le départ de la course, le fromage peut dépasser les 100 km/h.

    Il y a beaucoup de blessés, très peu d’enjeux et pas vraiment de médaille à la fin pour avoir participé. Fromage qui roule n’amasse pas mousse !

    Le gagnant a quand même le droit de repartir avec sa meule sous le bras. En 2023, une canadienne de 19 ans a gagné cette Cheese Rolling Race en perdant connaissance. Elle se rappelle avoir couru, s’être cognée la tête et puis pouf, plus rien. KO, elle passe la ligne d’arrivée, elle apprend qu’elle a gagné en reprenant conscience. Est-ce qu’il y a de quoi en faire tout un fromage ?


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  • Les athlètes vont avoir la chance de déguster des plats gastronomiques grâce à plusieurs grands chefs sélectionnés pour envoyer du rêve pendant les JO et faire briller la France avec son soft skill. Vous voyez évidemment de quoi je parle mes fidèles auditeurs !

    Ancien basketteur de haut niveau avec ses trois étoiles au compteur, Alexandre Mazzia proposera par exemple un houmous à l’eau de verveine ou encore un poisson fumé au satay avec son jus de canard. Bref, des recettes gourmandes mais le chef l’assure : elles n’auront pas d’impact sur la récupération des athlètes. Oui parce que la cuisine gastronomique, ça parait pas hyper compatible avec un régime strict de sportif. Disons, qu’on aime faire revenir des viandes dans du beurre et alléger des desserts avec de la crème mais voilà, le chef marseillais a trouvé une solution : il réduit les portions à 100 grammes pour une véritable dégustation. Lui servira 300 repas un peu en exclu.

    Mais 40 000 repas seront servis par jour au village olympique. Derrière ces quantités astronomique de nourriture, un seul cuisinier : Charles Guilloy, le chef exécutif de Sodexo, le géant de la restauration. Il sera aidé par 200 cuisiniers pour assurer la plus grosse ripaille du monde pendant plus d’une mois.

    Plus de 550 recettes élaborées avec des nutritionnistes de l’INSEP, l’institut national du sport en France seront accompagnées de leur petite note nutritionnelle avec les quantités de protéines, glucides, lipides… Bref, tout ce qui a sur nos paquets de chips goût poulet rôti et sauce barbecue mais qu’on n’ose clairement pas regarder.

    Dans les différents spots de cuisine française, asiatique et afro-caribéenne : des dhals de lentilles vertes françaises, skyr à la coriandre, épaule d’agneau confite aux épices, quinoa aux olives.

    Et toutes ces plats sont en plein entraînement : eux aussi doivent passer les qualifs après passage devant un jury du comité olympique.

    Au-delà des repas au JO de Paris, il y a de véritables compétitions où le sport rencontre la gastronomie mais ça, je vous le raconte dans le prochain épisode.


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  • Paris se prépare à accueillir les Jeux Olympiques cet été. 15 000 athlètes du monde entier vont rejoindre la capitale française dans un unique but, rapporter l’or. Et il va bien falloir les nourrir ! Pays de la gastronomie oblige, la France met les petits plats dans les grands.

    Les Français eux, ont déjà la médaille de ceux qui passent le plus de temps à table. Selon une étude de l’OCDE, l’organisation de coopération et développement économiques, nous passons 2h et 13 minutes à table par jour.

    Oui ! Manger en France, c’est un sport. Pensez à tous vos repas de familles du dimanche : le dessert est servi à 17h, le premier bouton de votre pantalon est déjà ouvert depuis le plateau de fromages. Sur le podium de ce classement, les Italiens prennent l’argent et les Grecs le bronze. Les Américains sont bons derniers de ce classement. Ils se rattraperont pour sûr aux JO. Si la Dream Team peut éviter de nous manger tout cru au basket, ce serait cool.


    Au marathon de la bouffe, en tout cas, les Français excellent. 

    Et cette 33e olympiade est un sacré challenge : 15 000 athlètes, plus de 200 nations représentées. Des millions de spectateurs vont venir les encourager, des milliers de médias vont couvrir l’événement sans compter tous les bénévoles pour assurer le show. 13 millions de repas devraient être servis. Paris 2024 a même publié sa food vision !


    L’idée est de mettre un peu toutes les spécialités régionales en avant avec des produits en grande majorité français et de saison. Les sportifs mangeront du Maroilles à Lille, du melon à Marseille, des huitres à Bordeaux ou encore du saumon de Loire à Nantes.   

    Et tous ces mets, il faudra les préparer en respectant les régimes bien particuliers des athlètes selon leur sport et aussi leur culture. Le décathlonien n’a pas le même régime alimentaire qu’une nageuse ou un pongiste. 

    Mais les athlètes ne sont pas en permanence à checker au gramme près ce qu’ils mangent. Notre grand champion, Teddy Riner pour exemple. Lui, n’a jamais nié avoir la bouche sucrée. C’est un gourmand mais en même temps, avec onze titres mondiaux chez les plus de 100 kilos, notre judoka préféré peut s’enfiler quelques paquets de mikado de temps en temps. Mais quand il faut y aller, Teddy Riner ne lésine pas. Il a perdu 27 kilos pour se préparer aux jeux de Tokyo. L’or à Paris, c’est pour lui !

    Là, où lui et les autres vont se faire plaisir, c’est au village olympique où les cuisines seront ouvertes 24h/24 7jours/7 dans ce qui sera le plus grand restaurant du monde le temps des Jeux selon les organisateurs. Et ils vont pouvoir découvrir ou redécouvrir la gastronomie française grâce à des chefs étoilés et de palace mais ça, je vous le raconte dans le prochain épisode.


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  • L’aquafaba, c’est l’ingrédient vegan par excellence ! C’est le jus des légumineuses : « aqua » pour l’eau et « faba » pour fève.

    Lorsque vous ouvrez une boite de pois chiches cuits, ils baignent dans leur eau de cuisson. Elle est blanchâtre et un peu visqueuse.

    L’aquafaba est riche en protéines, des protéines végétales. Ça en fait un très bon émulsifiant naturel.

    Il a des propriétés semblables à celles du blanc d’oeuf. Vous pouvez le monter en neige ! Comme pour le blanc d’oeuf, les protéines battues fortement emprisonnent l’air et font gonfler le mélange.

    On doit cette découverte culinaire à un français : Joël Roessel. Ce n’est pas un chef pâtissier, pas un cuisinier mais un chanteur d’opéra. Et sa découverte est très récente. En 2014, le Français devient végétalien. Il ne veut pas abandonner tous ses petits plaisirs, surtout son dessert préféré : l’île flottante. Il cherche inlassablement une alternative végétale et raconte qu’un jour, il se demande ce qui le dégoute autant que le blanc d’oeuf dans son nouveau régime alimentaire : le jus de sa boîte de pois chiches. Il teste et eurêka ! Il diffuse son idée sur des blogs culinaires véganes. 

    Lui appelle ça des blancs végétaux, des Américains le renomment aquafaba.

    Sa trouvaille est devenue incontournable dans les recettes de pâtisseries véganes. Génoises, mousses, meringues, bref ! Pour l’équivalent d’un blanc d’oeuf, il suffit de 2 ou 3 cuillères à soupe d’aquafaba.

    Mais pas besoin d’être végane, tolérant, intolérant aux protéines animales, qu’importe votre régime alimentaire, cette eau de cuisson est aussi anti-gaspi !

    Riche en amidon, elle peut donc aussi servir à épaissir une sauce sans donner trop de goût. Je ne dirais pas qu’il est neutre pour autant. J’ai goûté une mousse au chocolat avec de l’aquafaba, je l’ai senti mais peut-être que j’avais plus envie d’un houmous que d’un dessert. Et en plus, l’aquafaba est sans gluten ou gluten-free. Il convient à tout le monde décidément ! 

    Si vous n’aimez vraiment pas le gout de l’aquafaba, vous pouvez aussi remplacer les blancs d’oeufs par des graines de chia trempées dans l’eau, ça fera un escargot tout chaud ! Non, ça fera un gel avec une texture visqueuse. La banane aussi est une bonne alternative notamment dans les recettes de pâtes à gâteaux.


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  • Dans l’épisode précédent, je vous parle du pica, une maladie qui pousse les animaux et les humains à avaler tout et n’importe quoi. Dans certaines cultures, il est d’usage de manger de la terre et plus précisément de l’argile. Ça a un nom : la géophagie. C’est une pratique qui existe depuis l’Antiquité. On le fait encore aujourd’hui dans certains pays d’Afrique de l’Ouest pour des raisons similaires à celles de nos ancêtres. L’argile protège l’estomac. C’est une sorte d’anti-parasitaire, luttant contre les toxines en tapissant la paroi intestinale. L’argile soulage naturellement les troubles intestinaux. L’industrie pharmaceutique l’utilise d’ailleurs dans la fabrication de plusieurs médicaments. La poudre contre la diarrhée est en grande partie composée d’argile. On en mange sans le savoir ! On prête aussi d’autres vertus à cette matière rocheuse comme celle de booster la fertilité ou encore de couper la faim. La géophagie fait son grand retour en Occident grâce aux petits cubes de Kaolin assez tendance. 

    C’est de l’argile blanche très friable, faite de silicates d’aluminium. Le kaolin, on le retrouve beaucoup en cosmétique, dans le maquillage par exemple ou encore dans la fabrication de la porcelaine. Salut Limoges ! dans nos assiettes donc et maintenant dans notre bide. C’est carrément devenu une trend sur tik tok. On voit des femmes manger cet argile et vanter son goût irrésistible. La petite pierre de kaolin croque sous la dent et fond dans la bouche un peu comme un carré de chocolat. C’est un petit en-cas inoffensif qui peut vite devenir addictif et les consommateurs tombent sans trop s’en rendre compte dans un trouble du comportement alimentaire, malades du pica. Manger trop de kaolin, c’est aussi risquer l’anémie. L'argile est certes, riche en sels minéraux mais empêche l’absorption du fer dans l’organisme, dommage ! Il peut créer un gros bouchon dans votre système digestif. Vous voulez vous faire plaisir, ok mais évitez de vous transformer en tour de poterie. C’est sympa dans le film "Ghost", moins dans votre ventre.


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  • La maladie de Pica, c’est une syndrome qui pousse ceux qui en sont atteint à manger tout et n’importe quoi et surtout n’importe quoi. En fait, tout ce qui ne se mange pas : du papier, de la boue, des piles, des pièces. Bref, ce n’est pas par défi ou par plaisir, c’est qu’ils ne peuvent pas s’en empêcher.

    Le pica serait d’ordre psychologique. On diagnostique plus facilement cette maladie chez les animaux domestique : les chiens qui s’ennuient toute la journée en attendant leur maitre dévorent tout ce qu’ils trouvent pour attirer l’attention de leur compagnon humain et ça leur permet aussi d’évacuer leur stress. Pour les Hommes, c’est assez difficile à détecter par les médecins. Note aux parents ! Soyez rassurés si vous voyez votre petit bout de chou tout mettre à la bouche. En dessous des 2 ans, c’est normal. Les bébés découvrent leur environnement de cette manière.

    Pour les adultes, en revanche, il faut souvent un passage aux urgences pour poser un diagnostic. Les malades souffrent d’intoxication, de carences alimentaires graves voire d’occlusion intestinales et ils assument rarement de manger des boulons au petit-déjeuner.

    Enfin pas tous ! Monsieur Mangetout, lui, en a fait son métier. Ce Français est devenu artiste de cabaret en exposant ces repas improbables devant un public. Pendant des années, il déguste du caoutchouc, du métal, avale du verre et ça ne lui fait rien. À la fin des années 70, il décide de s’enfiler un petit avion ! J’ai bien dit, un avion à manger. Des lits, des vélos, des skis, (normal, il est Isérois), tout y passe. Il aurait avalé comme ça plus de 9 tonnes de métal. L’homme est décédé à 57 ans. Monsieur Mangetout avait un système digestif plus épais, c’était l’une des théories de ses médecins. Ce qui est sûr, c’est qu’il était bel et bien atteint de la maladie de Pica. C’est un exemple extrême mais parfois il se peut aussi que manger des produits non alimentaires fasse partie d’une tradition culturelle. Et ça, je vous le raconte dans le prochain épisode !


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  • Le pastrami est l’un des ingrédients favoris de Joey dans Friends quand il veut se faire un sandwich. Maintenant, on en trouve assez facilement mais à l’époque de la télé cathodique, je me demandais ce que c’était. En plus, je croyais qu’il n’y avait pas plus américain mais il y a toujours une histoire derrière un produit populaire !


    Le pastrami est inventé au XIXe siècle en Europe centrale et plus précisément en Roumanie. « Pastra », ça veut dire « conserver » en roumain. C’est une charcuterie. Au départ, on fait du pastrami avec de l’oie ou de l’agneau. La viande est saumurée, entourée d’une chapelure d’épices et fumée. Cette spécialité fait partie de la cuisine juive. Elle s’exporte au cours des années 1880 avec l’exil des populations vers le continent américain.


    New York est par définition une terre d’immigration, la porte d’entrée des USA à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Des étrangers du monde entier affluent vers la promesse d’une vie meilleure. Irlandais, Allemands, Italiens, plus de 10 millions de personnes veulent croire en "l’American Dream". Parmi elles, les populations ashkénazes qui subissent des persécutions et fuient la répression violente des pogroms. Tous ces immigrés apportent un bout de leur gastronomie en débarquant à New York. Et la communauté juive, elle, vient avec la viande pastra.

    Aux Etats-Unis, on laisse tomber l’oie pour fabriquer le pastrami avec du boeuf. Logique, l’Amérique est l’un des plus gros producteurs de viande bovine au monde. Dans le Lower East Side, quartier juif de New York, la spécialité roumaine est rebaptisée « pastrami » pour concurrencer le salami de Little Italy, le quartier des immigrés italiens. On raconte qu’il y a 150 ans, un boucher de la grosse pomme propose à ses clients le tout premier « pastrami on rye » : de la charcuterie sur une tranche de pain de seigle. 


    On trouve cette charcuterie dans les mythiques « delicatessen », les épiceries fines qu’on appelle les delis à NYC. À l’époque, les delis donc, vendent des sandwiches au pastrami pas chers aux ouvriers du bâtiment et à toute la main-d’oeuvre précaire et pauvre.

    Désormais indissociable de la gastronomie new-yorkaise, on appelle ces sandwiches les Reubens. Le pastrami est servi entre deux tranches de pain avec des cornichons, du coleslaw, du cheddar et de la moutarde. 


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  • 5h du mat’, j’ai des frissons, je tartine mon pain et je monte le son. Un mauvais geste et la tranche se fait la malle, la chute est assurée et évidemment, ça atterrit côté beurré. Enfin, évidemment…scientifiquement !

    Ce n’est pas que votre malchance si votre toast tombe toujours mal. Oui, on peut se fier à la « loi de Murphy ». Si quelque chose doit mal se passer, ça va mal se passer. Un cercle vicieux un peu déprimant mais il y a surtout les lois de la physique qui s’applique à votre petit malheur.

    Il y a des scientifiques qui cherchent l’origine de l’univers et d’autres qui cherchent à savoir pourquoi leur toast tombe du mauvais côté.

    C’est le cas de Robert Matthews, un physicien anglais de l’université d’Aston à Birmingham. De 1996 à 2001, il étudie le phénomène et réalise plusieurs études. Il fait des tests en poussant des milliers de toasts de pain d’une table.

    Le pain a toujours le même calibre, le même poids, la même quantité de beurre. Résultat : 6 tartines sur 10 finissent face beurrée contre le sol sur près de 10 000 chutes.

    Le beurre et la confiture sur le pain font varier le poids de la tartine, ça change son centre de gravité mais pas suffisamment pour avoir un impact sur la chute. Pain complet, aux graines ou tout simplement blanc, grillé, pas grillé...ça n’aurait pas vraiment d’influence sur la trajectoire finale du toast. Ok, alors quoi ? Selon le physicien, tout réside dans la hauteur de la chute et donc de la table.

    Lancée d’une table standard d’à peu près 75 centimètres, la tartine s’envole, attirée par la pesanteur et elle n’a pas le temps de faire un tour complet sur elle-même. Elle s’écrase en 4 dixièmes de secondes alors qu’il lui en faut 7 pour une révolution totale. C’est très précis.

    Conclusions des études : il faudrait manger son petit-déj sur une table d’au moins de 2,5 mètres pour avoir un peu plus de chance lors de l’atterrissage. Le scientifique est allée plus loin. Plus les toasts sont petits, plus ils tournent rapidement sur-eux-mêmes.

    En revanche, ses résultats sont à nuancer puisque la manière dont vous tenez votre tartine et la vitesse du lancer sont, elles, déterminantes dans la chute. Et puis, il n'a pas de règle des 10 ou 5 secondes qui s'appliquent : Choses à Savoir Gastronomie vous l'a déjà raconté !


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  • Partons au XIIIe siècle dans les vallées de Thônes en Haute-Savoie. À cette époque de la féodalité, les paysans qui exploitent les alpages doivent s’acquitter d’un droit auprès de la noblesse et du clergé, les propriétaires des terres. Le droit d’auciège est une redevance alpestre perçue une fois par an. Elle est calculée sur la quantité de lait produite en une journée par un troupeau. Un contrôleur débarque sur l’exploitation pour mesurer l’impôt en fonction de la traite. Comme ça use les exploitants de passer à la caisse, ils trouvent un moyen de faire baisser l’addition par un subterfuge. Au moment du contrôle, les fermiers font une traite incomplète. L’impôt payé, ils passent à la seconde traite clandestine, la "rebloche". "Re-blocher", en patois local, ça veut dire pincer les pis de la vache une deuxième fois. Les paysans tirent moins de lait mais celui-ci est très riche en crème. Parfait pour en faire du fromage : le reblochon. C’est bien pour ça qu’on dit re-blochon et pas roblochon !


    Au départ, le reblochon, c’est donc la fraude gourmande des fermiers savoyards. Il faut attendre le XIXe siècle avec le développement du tourisme et des sports d’hiver pour qu’il s’exporte et se fasse connaitre en France.

    La fraude locale devient patrimoine en 1958 lorsque le reblochon bénéficie d’une AOP, une appellation d’origine protégée. On le produit au lait cru de vache uniquement en Savoie et Haute-Savoie avec des races locales. Il fait partie des fromages à pâtes pressées non cuites.

    Avec sa croute orangée et son coeur crémeux et doux, il est l’un des fromages préférés des Français. On le reconnait aussi grâce à une pastille colorée au centre de la croute. C’est une plaque de caséine. Elle est verte lorsque le fromage est un reblochon « fermier » c’est-à-dire fabriqué manuellement et issu de la traite d’un seul troupeau. La pastille est rouge pour les reblochons « laitiers » est fait à partir de lait de différentes fermes.


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  • Les Johnnies ne sont pas des fans invétérés de Johnny Halliday mais des Bretons. Ils traversaient la Manche pour vendre des oignons mais pas n’importe lesquels, les oignons de Roscoff.

    Roscoff, c’est une commune peuplée de quelques milliers d’âmes dans le pays de Léon, au nord du Finistère. Et Roscoff, c’est peut-être tout petit mais il s’en passe des choses : ancienne cité corsaire, port de pêche et capitale de l’oignon. C’est ici qu’un jour de 1647, le frère Cyril sème les graines du fameux bulbe rapporté d’un voyage à Lisbonne. À cette époque, Roscoff vit de la pêche et de l’exportation de sel. Les marins mangent pas mal d’oignons, ils sont riches en vitamines C et les protègent du scorbut. Au XIXe siècle, un producteur regarde pile en face de lui : il y a la Grande Bretagne de l’autre côté de la Manche et le port de Plymouth. Il part avec deux copains vendre ses ses beaux bulbes roscovites et ça marche.

    Les marchands bretons se lancent dans ce commerce. Les Britanniques les surnomment les "Johnnies". Les petits "John" qui débarquent avec des cales pleines de tresses d’oignons. Ces producteurs et marchands viennent tous les ans, à la fin du mois du juillet vendre leurs oignons de Roscoff. Et ça, ils le font depuis depuis 1828. Les Johnnies font du porte-à-porte, portent jusqu’à 100 kilos d’oignons sur les épaules ou à bicyclette. Bref, des conditions difficiles acceptables pour une population rurale pauvre qui se démène comme elle peut pour une vie meilleure. Des milliers de tonnes d’oignons sont vendus outre-manche. À la fin des années 1970, les Johnnies n’existent plus ou presque et la production d’oignons de Roscoff chute. Les Bretons décident de sauvegarder leur patrimoine culinaire avec une AOC, une appellation d’origine contrôlée en 2009. L’oignon de Roscoff est définitivement protégé par une AOP, 4 ans plus tard.

    L’oignon de Roscoff a une belle couleur un peu rosée, il est doux, peu piquant, sucré, ses pétales crus sont croquants, ils sont fondants lorsqu’ils sont cuits. Le Sud de la France s’occupe aussi bien de ses oignons avec celui des Cévennes, l’autre AOP. Légume et condiment en même temps, l’oignon, c’est le bulbe qui a tout bon !


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