Afleveringen
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Ce deuxième épisode de la série « Enfances et colonisation » se penche plus spécifiquement sur la question des métis·ses en situation coloniale. Pour cela, Sara échange avec Violette Dolin, qui prépare depuis 2023 une thèse sur les écoles d’enfants de troupes dans l’empire colonial français et, plus particulièrement, en Indochine.
Si le métissage n’est pas une invention coloniale, les colonisateurs l’ont considéré comme un enjeu, voire un problème, dès la deuxième moitié du XIXe siècle. En Indochine française, l’action de sociétés d’assistance précède celle de l’État colonial. Il s’agit de déterminer la place qu’ont ces métis·ses dans la société coloniale, afin de ne pas déstabiliser cette dernière. La « question métisse » se révèle être une affaire politique, liée à la citoyenneté.
Mais être métis·se, c’est aussi une identité, un vécu. Des historien·ne·s mobilisent aujourd’hui les témoignages disponibles, dont des extraits émaillent la deuxième partie de l’épisode, afin de mieux saisir la réalité derrière cette catégorie. Malgré la diversité de situations, des thématiques communes transparaissent, comme le rapport au père et au patronyme, la stigmatisation au sein de la société coloniale ou encore, les tentatives d’acculturation, via l’école notamment.
Finalement, la décolonisation et les luttes qui l’accompagnent donnent une nouvelle ampleur à l’expérience des métis·ses. Des rapatriements ont lieu, conduisant jusqu’à la métropole à partir de 1954 pour les métis·ses indochinois·es. Ces migrations subies marquent, dès le voyage, profondément les enfants métis.
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Suite à la mort de Georges Floyd le 25 mai 2020, une vague mondiale de contestations de statues liées à l'histoire de la ségrégation, de l'esclavage et de la colonisation, a ouvert dans l'espace public le débat sur la présence de symboles de violences et d'exclusions.
Cette nouvelle série de Des colonisations s'intéresse à ce débat, aux acteurs et actrices engagés dans les contestations, mais aussi à la longue vie des statues coloniales.
Dans le premier épisode, Valérie-Ann Edmond-Mariette et Adélaïde Marine-Gougeon nous parlent de la statue de Joséphine cou-coupé à Fort de France, symbole du pouvoir des Blancs créoles contestée depuis les années 1970 et détruite en 2020.
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Zijn er afleveringen die ontbreken?
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Dans cet épisode, Aliénor et Sara se penchent sur l’enfance en situation coloniale. Ou plutôt, sur les enfances, au pluriel, tant cette notion regroupe des réalités différentes. Souvent en marge des travaux sur la colonisation, les enfants sont pourtant au cœur des dominations sociales et politiques, quels que soit leur âge et leurs origines, des colons aux colonisé·e·s en passant par les métis. Dans ce contexte, les chercheur·se·s, et notamment celleux du Groupe de recherche sur les ordres coloniaux (GROC), s’y confrontent, plus ou moins frontalement. Lydia et Violette reviennent ainsi sur leurs travaux centrés sur l’enfance, en Algérie et en Indochine.
Une thématique se distingue alors : celle de l’école et de l’éducation, surtout lorsqu’elles sont à destination des colonisé·e·s. Empreintes d’un pseudo-argument civilisateur parfois encore tristement repris dans certains discours aujourd’hui, les réalisations coloniales ne sont ni précurseures, comme le montre Charlotte Courreye dans le cas algérien, ni accessibles à la majorité des populations des colonies. Réfléchir à l’enfance et à l’éducation, c’est donc mieux comprendre les mécanismes de domination et différenciation à l’œuvre en situation coloniale (et ses malheureuses survivances).
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Dans cet épisode, Margo et Julie s’intéressent au rôle des esclaves dans le développement de l’industrie du rhum dans les Caraïbes à la période moderne. Elles en discutent avec Camille Cordier, spécialiste des marchés et des tavernes à Saint Domingue (l’actuelle Haïti) au XVIIIe siècle, et Julie Duprat, qui travaille sur la place des esclaves et des affranchis de couleur à Bordeaux au XVIIIe siècle. Camille et Julie D. montrent que les esclaves ont été actifs dans l’amélioration et la diffusion des techniques de production des deux côtés de l’Atlantique, ainsi que dans le commerce licite ou illicite de la boisson. Elles s'intéressent aussi aux modes de consommation du rhum, sa place dans le quotidien des personnes esclavisées comme lors des révoltes visant à renverser l'ordre colonial.
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Dans cet épisode, Julie et Margo s’intéressent aux questions de santé et de morale qui entourent la vente et la consommation d’alcool. Elles en discutent avec Nessim Znaien, auteur de l’ouvrage Les raisins de la domination : une histoire sociale de l’alcool en Tunisie à l’époque du Protectorat (1881-1956) tiré de sa thèse. Pendant longtemps en Europe, l’alcool est vu comme un fortifiant, une substance qui redonne de la vigueur aux corps et aux esprits. C’est aussi vrai aux colonies, où les boissons alcoolisées sont utilisées comme médicament pour aider les colons à surmonter la fatigue et les douleurs liées à la chaleur, mais aussi administrées aux travailleurs coloniaux pour les encourager au travail ou masquer les maltraitances coloniales. Au cours du XIXe siècle, dans le contexte du développement du courant hygiéniste apparaît toutefois la notion d’alcoolisme : en métropole comme dans les empires, la lutte contre l’ivrognerie se médicalise, et s’articule aux discours légitimant la domination coloniale.
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Dans cet épisode, Julie et Margo reviennent sur les enjeux économiques de l'alcool en situation coloniale. Elles soulignent la façon dont la production, la vente et la consommation de boissons alcoolisées dans les empires étaient étroitement contrôlées par les colonisateurs, parce que l'alcool représente un marché lucratif pour les Etats européens. En même temps, elles montrent comment ce contrôle ne fonctionne souvent pas, ou alors pas très bien : les individus trouvent toujours le moyen de contourner les lois qui, imposées par les Européens, régulent le marché de l'alcool : c'est le cas des pirates qui organisent la contrebande du rhum dans les Caraïbes, des paysans vietnamiens qui contestent le monopole de la France sur la production et la vente de l'alcool de riz en Indochine, ou des distilleurs de gin ghanéens. L'épisode s'organise chronologiquement et est composé de deux parties : la partie 1 revient sur les 17e, 18e et 19e siècles, tandis que la partie 2 porte sur le 20e siècle.
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Dans cet épisode, Julie et Margo reviennent sur les enjeux économiques de l'alcool en situation coloniale. Elles soulignent la façon dont la production, la vente et la consommation de boissons alcoolisées dans les empires étaient étroitement contrôlées par les colonisateurs, parce que l'alcool représente un marché lucratif pour les Etats européens. En même temps, elles montrent comment ce contrôle ne fonctionne souvent pas, ou alors pas très bien : les individus trouvent toujours le moyen de contourner les lois qui, imposées par les Européens, régulent le marché de l'alcool : c'est le cas des pirates qui organisent la contrebande du rhum dans les Caraïbes, des paysans vietnamiens qui contestent le monopole de la France sur la production et la vente de l'alcool de riz en Indochine, ou des distilleurs de gin ghanéens.
L'épisode s'organise chronologiquement et est composé de deux parties : la partie 1 revient sur les 17e, 18e et 19e siècles, tandis que la partie 2 porte sur le 20e siècle.
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Dans cette nouvelle série, Des Colonisations vous propose d'aborder la colonisation à travers un objet anodin, quotidien, qui peut paraître léger, festif, et que vous ne manquerez sans doute pas de croiser au cours de ces longues soirées d'été : l'alcool. Du vin au rhum, de la bière à l'alcool de riz, quels sont les rapports entre alcool et colonisation ? Comment la production et la consommation d'alcool sont-elle étroitement liées à des dynamiques coloniales et impériales ?
Dans ce premier épisode, Julie et Margo discutent avec Antoine des enjeux politiques, culturels et religieux de la vigne et du vin au Mexique sous domination espagnole, à l'époque moderne.
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Après un deuxième épisode qui définissait ce qu’est la colonisation, ce troisième épisode propose de faire la transparence sur nos pratiques d’historiennes et d’historiens de la colonisation. Pourquoi est-ce qu’on utilise les catégories d’analyse de race et de genre ? Qu’est-ce qu’une approche « intersectionnelle » ? Qu’est-ce que les archives nous disent et ne nous disent pas sur l’histoire des situations coloniales ? Dans cet épisode, Élise et Armel vous présentent quelques recettes, à base de catégories d’analyse « islamo-gauchistes » et d’archives plus ou moins ennuyantes, qui nous permettent de vous concocter des bons petits plats d’histoire de la colonisation.
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On a vu dans le premier épisode que la colonisation fait l'objet de nombreux discours politiques ou médiatiques. Le problème, c'est qu'elle n'est jamais définie. De quoi on parle, alors, quand on parle de colonisation ? Quel est le point commun entre l'Algérie et le Suriname ? Quelle est la différence entre une colonie et un empire? Margo et Julie proposent de revenir dans cet épisode sur les concepts et les notions de base utilisées en histoire de la colonisation.
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La colonisation, le « colonial » ou le « décolonial » sont des termes qu’on entend de plus en plus dans les médias ou dans les discours politiques. Ils sont associés pêle-mêle, au gré de l’actualité, à une quantité de sujets : « l’identité nationale », « l’immigration », la « race ». Ces sujets, souvent formulés dans des termes polémiques, banalisent un discours autrefois réservé à l’extrême-droite. On en arrive donc à un paradoxe. D’un côté, les questions coloniales sont de plus en plus visibles dans l’espace public. De l’autre, politiques et médias maintiennent un flou dangereux autour de ces thématiques. Cet épisode propose d’examiner ce qu’a été concrètement la colonisation et de donner une perspective historique aux débats actuels.
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Qu'est ce que la colonisation ? Comment fait-on l'histoire de la colonisation aujourd'hui ?
Une fois par mois, Des Colonisations, un podcast produit pour Spectre et animé par des jeunes historiennes et historiens, propose de raconter l’histoire des femmes et des hommes en situation coloniale.
Vous entendrez chercheurs, chercheuses, archivistes, enseignants ou enseignantes, et sans doute d’autres, présenter leurs travaux et leurs questionnements sur l’histoire de la colonisation. L’objectif de ce podcast, c’est de restituer cette histoire dans sa diversité, en montrant en quoi la colonisation a été une entreprise de domination. C’est aussi faire de comprendre comment et pourquoi la colonisation et la décolonisation ont en partie façonné le monde dans lequel nous vivons.
Ce podcast est réalisé par de jeunes historiens et historiennes membres du Groupe de recherche sur les ordres coloniaux.
La musique du générique a été créée par Jivago.
L'image qui illustre ce podcast a été réalisée à partir d'une photograhie prise en 1992 à San Cristobal de las Casas (Chiapas, Mexique) par Roger Mazariegos, et représente le déboulonnage de la statue du conquistador Diego de Mazariegos y Porres par des paysans et des militants zapatistes.