Afleveringen

  • Le sommet mondial de l'aviation se tient aux Émirats arabes unis du 2 au 4 juin. Et ce n'est pas un hasard car Dubaï est le premier aéroport au monde. Plus que jamais cette année, ce sommet est placé sous le signe de la crise climatique. Entretien avec Nicolas Gourdain, enseignant-chercheur à l’Isae-Supaero, membre de l’Institut du transport aérien durable.

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  • Donald Trump coupable sur toute la ligne comme le résume la presse. L'ancien président et candidat républicain à la prochaine présidentielle américaine est condamné par la justice pénale de son pays. Commentaire du procureur sur cette première dans l'histoire du pays, jamais un ancien président n'avait été reconnu pénalement coupable. Quelles conséquences de ce séisme politique à la fois pour Donald Trump et pour la suite de la campagne ? L’analyse de Pierre Bourgois, maître de conférences en science politique à l’université catholique de l’ouest à Angers. Auteur de « Le néoconservatisme américain - La démocratie pour étendard », éditions PUF.

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  • La guerre ne peut pas se poursuivre indéfiniment à Gaza ! C’est la déclaration de Xi Jinping qui reçoit aujourd'hui, lors d’une conférence ministérielle du Forum de coopération, des dirigeants et diplomates de plusieurs pays arabes à Pékin. Le président chinois rappelle son appui à une solution à deux États israélien et palestinien. Pékin peut-elle tirer profit du soutien quasi inconditionnel des États-Unis à Israël et en profiter pour se rapprocher des pays arabes ? L’analyse du géographe Emmanuel Véron, spécialiste de la Chine contemporaine. Chercheur associé à l’école navale et à l’INALCO. Co-auteur de «La Chine face au Monde, une puissance résistible», éditions Capit Muscas.

  • Une question à la Une ce mercredi 29 mai : des missiles français seront-ils utilisés par l'Ukraine pour frapper la Russie ? Le chef de l’État Emmanuel Macron a pour la première fois accepté d’autoriser Kiev à atteindre des cibles militaires sur le territoire russe, mais les alliés européens et américain sont loin d'être sur la même ligne et Moscou menace déjà de représailles. Quelles sont les possibles conséquences ? L’analyse de Léo Péria-Peigné, chercheur Armement et Industrie de défense de l’Observatoire des Conflits Futurs à l’Ifri.

  • À l'heure où les condamnations se multiplient dans le monde et après un bombardement meurtrier sur un camp de déplacés à Rafah, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu ce mardi 28 mai l'existence d'un État palestinien dans le but d'avancer, selon eux, vers la paix au Proche-Orient. Une décision qui a mis en fureur les autorités israéliennes et suscite de profondes divergences au sein de l'UE. L’analyse de Fabrice Balanche, maître de conférences HDR en géographie à l'Université Lyon 2. Auteur de Les leçons de la crise syrienne : le premier affrontement entre l’Occident et l’axe eurasiatique, aux éditions Odile Jacob.

  • Selon le Hamas, plus de 40 personnes ont été tuées dans une frappe de l'armée israélienne près de Rafah, dans la bande de Gaza, qui a touché un camp de déplacés. L'armée israélienne affirme de son côté avoir visé des terroristes. Quels sont les effets de cette opération de l'armée israélienne à Gaza ? Entretien avec le général Dominique Trinquand, expert militaire et ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations unies.

  • Le président français Emmanuel Macron effectue une visite d'État pendant trois jours, à l'occasion du 75e anniversaire de la création de la République fédérale allemande. Comment se porte le couple franco-allemand ? Entretien avec Hans Stark, professeur de civilisation allemande contemporaine à Sorbonne Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

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  • Ce samedi 25 mai, les élections législatives se tiennent sous la canicule en Inde, où New Delhi a enregistré 48 degrés. Il s'agit de l'avant-dernière phase des législatives, qui se termineront le 1er juin. Le Premier ministre sortant Narendra Modi est donné favori pour un troisième mandat. Entretien avec Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur senior à Asia Centre.

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  • L'Irlande, l'Espagne et la Norvège ont annoncé leur intention de reconnaître un État de Palestine. Furieux, Israël a rappelé plusieurs de ses ambassadeurs. Le Premier ministre irlandais espère convaincre d'autres pays européens de faire de même, mais les Vingt-Sept sont divisés. Qu'est-ce que cette décision pourrait changer sur la scène internationale ? L’analyse de Jean-Paul Chagnollaud, président de l’Iremmo et professeur émérite des universités. Il est co-auteur de Le rendez-vous manqué des peuples - De l'échec des révolutions populaires aux dérives populistes, aux éditions Autrement.

    RFI : Cela fait plus de sept mois maintenant que la guerre dure à Gaza. Pourquoi faire cette annonce maintenant ?

    Jean-Paul Chagnollaud : Je crois que ce sont des pays qui réfléchissaient déjà depuis longtemps à cette possibilité de reconnaître l'État de Palestine. Ce sont des pays qui ont toujours été en pointe sur cette question du conflit israélo-palestinien. Il faut se souvenir que la Norvège était quand même le pays qui a joué un rôle important au moment des accords d'Oslo, que l'Espagne a [aussi] joué un rôle important dans ces mêmes accords, en organisant avant la conférence de Madrid. L’Irlande a toujours été dans cette voie-là. Donc c'est une vieille histoire.

    Je pense que ce qui vient de se passer depuis six mois, sept mois, a simplement rappelé l'urgence de penser à un règlement politique global pour en finir avec ces guerres et ces tragédies. Et je crois que c'est ça l'élément déclencheur. Et ça a beaucoup sensibilisé les opinions publiques et un certain nombre de gouvernements sensibles, eux aussi, à leur opinion publique.

    Je crois que c'est l'idée que, comme ils l'ont d'ailleurs exprimé au moment de cette reconnaissance, il faut sortir de cet enchaînement de violence et de guerres, de guerres sans fin. Et donc le seul moyen, c’est un règlement politique, et la seule solution d’un règlement politique, c'est évidemment une solution à deux États.

    Et si on parle en ces termes, ça veut dire qu'il faut commencer par dire les choses très simplement : Israël a des besoins de sécurité, mais est un État constitué et reconnu. Il faut que les Palestiniens aient aussi le leur. Je crois que c'est ça la logique de leur démarche qui a été évidemment précipitée par les drames que l'on voit à Gaza depuis maintenant sept mois.

    Avec ce message de la Norvège, par exemple, ce mercredi matin, qui dit vouloir encourager les modérés des deux côtés. Les positions sont quand même assez différentes au sein de l'Union européenne. Le ministre français des Affaires étrangères a réagi tout à l'heure en expliquant que la question n'était pas taboue, mais que ce n'était pas le bon moment pour,ce que le Quai d'Orsay appelle un « outil diplomatique ». Vous pensez que Paris viendra un moment à cette reconnaissance ?

    Il faut rappeler que le Sénat et l'Assemblée nationale en France, il y a dix ans exactement, ont demandé au gouvernement de reconnaître l'État de Palestine. On a un peu oublié ces deux résolutions, mais il faut les rappeler quand même.

    Et donc ça fait dix ans que ce sujet est sur la table en réalité. Ce n'est pas simplement que ce n'est pas tabou, c'est un débat qui a été très souvent évoqué et puis abandonné ces dernières années, en tout cas ces deux, trois dernières années, parce qu'on pensait que la question palestinienne était finalement, quelque part, marginalisée et passée pour profits et pertes. Et puis le 7 octobre a réveillé tout ça, évidemment. Et tout ce qui s'est ensuivi par la suite a fait qu’on se rend bien compte de l'urgence du règlement politique.

    La France, là-dessus, a une position très claire en termes de perspectives. Elle est aussi sur l'idée d'une solution à deux États, mais elle reste très timorée, très hésitante sur le moment de la décision de le faire. Donc, on n’arrête pas d'avoir ces déclarations en demi-teintes, mais qui ne sont pas très efficaces, à moins qu'ils ne préparent une initiative plus forte pour faire en sorte que la reconnaissance de l'État de Palestine puisse être au fond un premier pas vers un processus de négociation.

    Mais on n'en est pas là et le danger de dire « on le fera le moment venu », c'est que ce moment venu n'arrive jamais. Donc, je crois qu'à un moment donné, il faut prendre ses responsabilités. Et c'est un peu dommage que la France n'ait pas saisie cette occasion de ces pays du cœur de l'Europe de l'Ouest de faire cette démarche qui permettait de poser clairement les problèmes et montrer que la seule perspective était celle d'un règlement politique, un règlement de paix, sur la base des résolutions des Nations unies, ni plus ni moins.

    D'autant que ces pays ne cachent pas leur intention d'en convaincre d'autres de les suivre, de se rallier à cette position de reconnaître un État palestinien. Là, on parle bien de position nationale. Le seul vrai instrument de reconnaissance, en fait, ce sont les Nations unies. Et si on a vu que les soutiens étaient plus nombreux pour la Palestine lors des derniers votes sur la question, ça ne change pas. Qu'est-ce qui bloque à l'ONU ?

    À l'ONU, on l'a vu très clairement - et d'ailleurs, ça montre aussi une contradiction de la politique française - il y a eu une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies qui demandait l'admission de la Palestine comme État à part entière aux Nations unies, ce qui aurait été un moment très important. La France a voté ce texte, la Grande-Bretagne s'est abstenue et on a eu, comme c'est le cas dans ces situations-là, un veto des États-Unis. Donc ce qui bloque, ce sont clairement les États-Unis. Ce sont eux qui, à la fois, prétendent qu'il faut un « après » cette guerre et qu'il faut réfléchir à un règlement politique et qui, en même temps, bloquent les initiatives aussi importantes que celles dont je viens de parler.

    Et la France est un peu dans une contradiction lorsqu'elle vote pour l'admission de l'État de Palestine aux Nations unies et en même temps tergiverse sur la question de la reconnaissance de cet État, par nous-mêmes.

    Et qu'est-ce que ça change, une reconnaissance ? Qu'est-ce que ça a comme conséquence au niveau international pour les Palestiniens ?

    Prenons les choses à l'envers : si vous prenez la géopolitique mondiale, où sont les États qui n'ont pas reconnu l'État de Palestine ? On peut résumer les choses en disant que c'est l'Ouest, c'est l'Occident, et en particulier l'Europe de l'Ouest et les États-Unis. Même le Canada est en train de réfléchir à son tour. Donc pour les Palestiniens, ça veut dire que là où est le noyau dur du refus, il est en train de se fissurer. Au cœur de l'Europe de l'Ouest, il y a des États qui franchissent le pas. Et pour les Palestiniens, c'est très important en termes de rapport de force sur le plan diplomatique.

    Si vous prenez l'Asie, l'Amérique latine, l'Afrique, il y a de très larges majorités en faveur de la reconnaissance de la Palestine depuis longtemps. Donc, il reste ce bloc de l'Europe de l'Ouest. Et finalement, dans l'Europe de l'Ouest aujourd'hui, il y a cette fissure : il y a les trois États dont on vient de parler, la Slovénie n’en est pas loin, Malte [aussi], la Suède, dont on ne parle pas, l'a fait en 2014... tous les États qui étaient autrefois des pays socialistes avant d'entrer dans l'Union européenne ont aussi reconnu l'État de Palestine.

    Finalement, il reste les Pays-Bas, la Belgique aussi est prête à le faire... il y a vraiment une vraie fissure au sein des Européens de l’Ouest surtout. Pour les Palestiniens, c'est effectivement une victoire. L'OLP parle de victoire historique, c'est peut-être un peu excessif, mais en tout cas, c'est vrai que pour eux, c'est très important de voir qu'une bonne partie de l'Occident reconnaît ce qui est au fond une chose assez élémentaire, leur droit à avoir un État, comme l’affirment depuis si longtemps les résolutions des Nations unies.

    Avec une question de positionnement politique palestinien aussi qui se joue ?

    Je crois que les Palestiniens n'ont pas d'autres cartes aujourd'hui, compte tenu des contradictions malheureuses qui, elles, sont très lourdes entre le Hamas et le Fatah. C'est vrai qu’ils ont une carte à jouer, c'est la diplomatie, ce qu'ils font depuis longtemps. Ils l'ont fait aux Nations unies, ils l'ont fait de manière bilatérale et puis ils l'ont fait aussi à la Cour pénale internationale, avec le résultat que l'on sait puisqu'ils ont déposé des plaintes. Ces plaintes ont abouti. Donc, ils sont de plus en plus forts sur le plan diplomatique et ça pose évidemment des problèmes majeurs pour Israël.

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  • Le Kenya a annoncé pouvoir déployer des policiers en Haïti, pour diriger une mission multinationale soutenue par l'ONU, visant à lutter contre la violence des gangs qui a entraîné le chaos et des massacres de civils. Ces gangs disposent d’une puissance de feu supérieure à la police pour mener trafics en tous genres ou enlèvements contre rançons. Comment ces bandes criminelles se dotent en armements et en munitions ? Le décryptage de Romain Le Cour Grandmaison, expert senior chez l’ONG Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée. Co-auteur de « L’État malgré tout : produire l’autorité dans la violence », éditions Karthala.

  • Cinq jours de deuil national après la mort du président iranien, victime d'un accident d'hélicoptère dimanche 19 mai. Ebrahim Raïssi était un ultra-conservateur et pressenti pour succéder au guide suprême. C'est le vice-président Mohammad Mokhber qui va assurer l'intérim le temps d'organiser des élections dans les 50 jours. Est-ce une période d'incertitude politique qui s'ouvre en Iran ? L’analyse de David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique, chercheur associé à l’IRIS. Il a co-dirigé l’ouvrage « La République islamique d'Iran en crise systémique : Quatre décennies de tourments », aux éditions l’Harmattan.

  • Bali, en Indonésie abrite du 18 au 25 mai 2024, le 10e Forum mondial de l’eau. Une rencontre placée sous le thème « L’eau pour une prospérité partagée ». Quels sont les enjeux de cette grand-messe, quelles solutions pour protéger et mieux gérer cette ressource vitale pour l'humanité toute entière suite au changement climatique ? Olivier Thibault, directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB) est ce dimanche 19 mai, notre invité international de la mi-journée.

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  • Climat toujours tendu en Nouvelle-Calédonie où les accrochages se poursuivent entre les forces de l'ordre et les émeutiers. Quelle est la place de la Nouvelle-Calédonie dans la stratégie Indo-Pacifique de la France ? Pour en parler, Mikaa Blugeon-Mered, enseignant et spécialiste de la géopolitique des Outre-mers, est l’invité de la mi-journée de RFI.

  • Le commerce se porte pour le mieux entre Moscou et Pékin. La visite de Vladimir Poutine en Chine est une nouvelle occasion de le confirmer et d'envisager encore plus d'échanges même, avec en toile de fond la guerre en Ukraine, car le commerce est aussi révélateur d'un double jeu de la Chine sur la scène internationale. L'analyse de Julien Vercueil, professeur des universités et vice-président de l’Inalco. Auteur de « Économie politique de la Russie (1918-2018) », éditions du Seuil.

  • La Slovaquie demeure sous le choc après la tentative d'assassinat contre le Premier ministre Robert Fico. Celui-ci est toujours à l'hôpital dans un état grave, mais sa vie n'est plus en danger. Suite à cet événement, le président élu, Peter Pellegrini, demande à tous les partis politiques de suspendre la campagne pour les élections européennes. Analyse de la situation avec Jacques Rupnik, directeur de recherche à Science Po à paris, auteur du livre « Géopolitique de la démocratisation, l'Union européenne et ses voisinages », paru aux Presses de Sciences po.

  • Les Nations unies, l'Union européenne et les États-Unis dénoncent aujourd'hui la loi sur les influences étrangères, texte voté avant-hier en Géorgie. Celle-ci est surnommée la loi russe par ses détracteurs qui y voient un moyen d'étouffer les voix dissidentes dans les médias et les associations. Cette loi est même dénoncée par la présidente du pays, Salomé Zourabichvili, qui doit y opposer son veto. Néanmoins, le gouvernement a suffisamment d'appuis au Parlement pour le contourner. La rupture entamée au début de la guerre en Ukraine est désormais consommée entre le parti majoritaire et la présidente géorgienne. Elle en parle au micro de notre envoyé spécial à Tbilissi, Daniel Vallot.

    RFI : La loi sur les influences étrangères a donc été adoptée définitivement ce mardi 15 mai par le Parlement géorgien. Vous vous opposez depuis des semaines à cette loi. Qu’est-ce qui vous inquiète dans cette loi ?

    Salomé Zourabichili : Tout obstacle sur notre voie européenne, tout ralentissement est une forme de retour en arrière. C’est quelque chose qui est voulu, et qui est dans l’intérêt de notre puissant voisin. Le grand objectif de la « Grande Russie » c’est de voir s’arrêter cette progression quasi inéluctable de la Géorgie vers l’UE. Progression qui a eu lieu au cours de ces 30 dernières années et qui s’est accélérée grâce la guerre en Ukraine.

    C’est une loi qui est dictée par la Russie, selon vous ?

    Elle n’a pas besoin d’être dictée. C’est une copie de la loi russe. Cette loi est devenue un symbole, une sorte de concentré de tout ce que l’on voyait depuis quelque temps, mais qui, aujourd’hui, est clairement affiché. Il faut lire le discours du 29 avril de Bidzina Ivanichvili (président d’honneur de Rêve géorgien, parti au pouvoir depuis 2012), qui est une sorte de déclaration de guerre à nos partenaires occidentaux. En tout cas, une déclaration qui inverse complètement les valeurs de la Géorgie, qui traite nos partenaires d’« agents d’influence », qui « cherchent à ouvrir ici un deuxième front », à « déstabiliser le gouvernement » et, dans l’ensemble, à « introduire l’instabilité dans le pays »… On se demande qui sont les occupants !

    Paradoxalement, le parti au pouvoir et le gouvernement affirment qu’ils sont toujours pour l’intégration à l’Union européenne….

    C’est autant un mensonge que la promesse qui a été faite, l’année dernière, de ne pas tenter de réintroduire cette loi ! Donc, les mensonges, cela fait partie de cette méthode de gouvernement que j’appelle bolchévique ou russe ou soviétique, comme vous voudrez : on trompe la population et la fin justifie les moyens. Ce sont des méthodes que l’on connait, que l’on pensait révolues en Géorgie, mais que l’on connaît. Le fait qu’il y ait, parallèlement, un langage très offensif contre nos partenaires européens et américains, et continuer de dire que l’on est pour l’Europe et que l’on va entrer dans l’Europe malgré tout… Tout cela, c’est un double langage. C’est très intéressant parce que ce double langage est destiné aux derniers partisans du parti Rêve géorgien – qui sont d’ailleurs de moins en moins nombreux. Parce que, eux aussi, veulent l’Europe. Le fait que 85% de la Géorgie veut l’Europe, ce n’est pas un mythe. C’est une réalité dont le gouvernement est obligé de tenir un peu compte. Donc, ils prennent des décisions qui vont à l’encontre de ce cheminement européen qui est un cheminement basé sur de vraies concessions, de vraies réformes. Mais, en même temps, ils annoncent que l’avenir est radieux et que nous allons entrer dans l’Union européenne !

    En tant que présidente, vous avez des pouvoirs assez limités, mais vous avez un droit de veto. Est-ce que vous allez l’actionner contre cette loi ?

    Oui, absolument. Je vais utiliser le droit de veto. Tout le monde sait, et moi la première, que ce veto est un veto politique. Parce que la majorité absolument monolithique (84 voix) qui a voté cette loi en un temps record, c’est la même majorité qui peut surmonter mon veto. Il n’y a pas photo… Mais ce veto est très important pour la population, parce qu’il représente la position politique de la population vis-à-vis de cette loi. Je ne fais que l’incarner, en quelque sorte.

    Le gouvernement dit qu’il pourrait y avoir des négociations à l’occasion de ce veto. C’est-à-dire qu’ils pourraient proposer des modifications à la loi… Vous allez accepter d’engager des négociations avec eux ?

    Je l’ai déjà dit plusieurs fois, très catégoriquement : d’abord, on ne négocie pas avec le diable et l’on ne négocie pas quand il n’y a aucun sujet réel de négociation. Parce qu’aujourd’hui, on ne peut pas négocier sur une loi quand c’est tout un ensemble qui est à changer – et c’est ce que la population, qui a beaucoup d’expérience de tous ces régimes autoritaires, sait très bien. À quoi servirait-il que moi, je rentre dans une négociation sur tel ou tel aspect de quelque chose qui est un problème d’ensemble et qui ne se règlera que dans son ensemble ? Cela se réglera avec les prochaines élections au cours desquelles la population devra choisir : ou l’avenir européen à travers les différents partis qui seront unis autour du projet d’adhésion à l’UE, ou de continuer sur la voie que leur propose le Rêve géorgien.

    L’opposition est affaiblie, divisée. Vous pensez qu’elle peut renverser la table ?

    Ce n’est pas l’opposition qui va renverser la table. Ce sont les gens que vous avez vus dehors qui vont se mobiliser et se mobiliseront sur quelque chose qui sera un référendum. Peu importe, en réalité, aujourd’hui, les partis d’opposition… J’essaye de les consolider, non pas sur les listes électorales, mais autour de ce projet européen. Sur ce projet européen, il n’y a pas beaucoup de difficulté à les consolider, parce qu’ils savent très bien que la population, elle, est rassemblée sur ce programme. Donc, l’important, c’est de faire de ces élections, non pas un choix entre différents partis qui, aujourd’hui, effectivement, ne sont pas très attirants, mais un choix de référendum sur l’Europe. Sur cela, je dois dire que M. Ivanichvili nous a beaucoup facilité la tâche parce qu’il a posé la question en ces termes. Qui sont nos amis, qui sont nos ennemis… Je crois qu’il faudra que la réponse soit apportée le 26 octobre prochain (date des élections législatives, Ndlr).

    Vos amis, ce sont les États-Unis, c’est l’Union européenne. Les États-Unis ont réagi très vite et assez fermement au vote. L’Union européenne tarde un petit peu. Vous êtes déçue de ce délai ?

    Non, parce que l’Union européenne, c’est l’Union européenne. Les États-Unis, c’est un pays, c’est une voix, c’est plus facile pour prendre des décisions plus immédiates. Je connais bien le fonctionnement des institutions européennes. Il va falloir que les pays discutent, il y a un Conseil européen dans peu de temps… Ce que je dis, c’est que le message doit être clair : cela doit être un message de soutien à une population qui a montré dans quelle direction elle veut aller. Un message de critique et d’avertissement aux autorités. Mais les décisions drastiques, radicales qui mettraient en cause la libéralisation des visas ou le statut de candidat, tout cela devra attendre. Cela devra attendre les élections. Que la population soit consciente que c’est dans les élections qu’elle choisira son avenir, y compris vis-à-vis de ces deux sanctions majeures.

    Il y a la possibilité de sanctions personnelles contre M. Ivanichvili, son entourage…

    Ce n’est pas à moi de le dire… C’est une question qui est posée aux différents pays au sein du Conseil européen ou individuellement. Ce n’est sûrement pas moi qui vais préconiser telle ou telle mesure et l’opposition fait cela très bien. Ce n’est pas mon rôle. Mon rôle est de dire : ne punissez pas la population, qui a montré très clairement ce qu’elle veut et sa volonté, laissez-lui le temps de le montrer là où vous savez où se trouve la démocratie, c’est-à-dire dans les urnes.

    Vous avez encore de l’espoir pour l’avenir européen et démocratique de la Géorgie ?

    Totalement. Si je n’avais pas d’espoir, je ne serais pas ici. On a connu des jours beaucoup plus difficiles, on a connu la guerre, l’occupation. L’occupation de 20% du territoire géorgien n’a jamais, à aucun moment, fait dévier la Géorgie de sa trajectoire. Jamais il n’y a eu la tentation de se dire « il vaut mieux être complaisant avec le pays qui nous occupe parce qu’on n’a pas beaucoup d’autres moyens. » Donc, je suis tout à fait confiante dans ce pays et dans sa santé politique et mentale !

  • L'armée russe a assuré ce mardi une avancée en profondeur en Ukraine et a revendiqué la prise d'un nouveau village de la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, où elle a lancé une offensive terrestre, alors que Kiev accueille le secrétaire d'État américain. Quelles sont les conséquences et les avancées de cette offensive près de la deuxième ville d'Ukraine ? Le décryptage de l’historien militaire Guillaume Lasconjarias, professeur associé à l’Université Paris Sorbonne.

  • Un remaniement surprise en profondeur intervient au moment où l’armée russe avance dans la région ukrainienne de Kharkiv. Vladimir Poutine change de ministre de la Défense sans écarter complètement l'emblématique Serguei Choïgou, qui devient secrétaire du Conseil de sécurité. C’est un économiste de formation et sans aucun bagage militaire qui le remplace. Sa nomination répond toutefois à une logique, celle d’une militarisation toujours plus poussée de l’économie russe. Entretien avec le géopolitologue Ulrich Bounat, chercheur associé à l’Institut Open Diplomacy et auteur de La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ?, éditions du Cygne.

  • La tornade Taylor Swift déferle depuis quatre jours sur la France. La star américaine donne ce soir, le dernier de ses quatre concerts, à la Défense Arena qui affiche archi complet depuis des mois déjà. Paris est la première étape d’une tournée qu’elle entreprend en Europe. La pop star qui pèse plus d’1 milliard de dollars grâce aux revenus de sa musique, est, à 34 ans, une icône. Comment la star Taylor Swift est devenue un phénomène planétaire ? Pour en parler, RFI reçoit Manuel Bocquier, doctorant à l’École des hautes études en sciences sociales et à l’université Paris-1-Panthéon-Sorbonne, spécialiste de l’histoire de la musique populaire et de la ségrégation raciale aux États-Unis.

  • En Ukraine, la Russie a lancé hier, vendredi, une offensive terrestre d’envergure dans la région de Kharkiv, dans l’est du pays. Une opération qui provoque de vastes mouvements de populations civiles qui fuient les combats. Les experts s’interrogent sur les objectifs de ce nouvel assaut russe. Jérôme de Lespinois, chercheur à l’Institut de stratégie comparée (ISC) et lieutenant-colonel, co-auteur de « La mesure de la force. Traité de stratégie de l’école de guerre », Tallandier (3ᵉ édition 2023) est notre invité de la mi-journée.