Afleveringen

  • Marie-Ange Saraka-Yao, directrice générale de la mobilisation des ressources et de la croissance au sein de Gavi, l’alliance du vaccin, est l'invitée de RFI ce 28 avril. À l'occasion de la Semaine mondiale de la vaccination, elle insiste sur les efforts menés en Afrique. Elle rappelle l'importance des investissements en matière de santé malgré les difficultés budgétaires des pays donateurs. Entretien.

  • La Russie et l'Ukraine « sont très proches d'un accord » selon Donald Trump. Le président américain continue de pousser pour un accord de paix. Son émissaire, Steve Witkoff, a rencontré Vladimir Poutine à Moscou, vendredi 25 avril, c'est la quatrième rencontre en trois mois. L'administration Trump continue donc de discuter de cette guerre avec la Russie, toujours sans inviter ni l'Ukraine ni les Européens. Et cette visite à Moscou illustre un peu plus le rapprochement russo-américain. On en parle ce matin avec Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, ancien directeur des départements d’Europe et d’Asie au Quai d’Orsay.

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  • Anne-Laure Kiechel, présidente et fondatrice de la société de conseil aux États, Global Sovereign Advisory est l'invitée de RFI ce jeudi 24 avril. Elle nous raconte une atmosphère forcément particulière à la réunion de printemps du FMI à laquelle elle participe à Washington. Les prévisions de croissance le montrent : la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine va faire du mal à ces deux pays, mais aussi à de nombreux autres. Entretien.

  • Bana Jabri, directrice de l’Institut « Imagine, Guérir les maladies génétiques », dans le campus de l'hôpital Necker à Paris est mercredi 23 avril la grande invitée internationale de la matinale de RFI. Elle a cosigné il y a quelques semaines une tribune intitulée « Aux États Unis, la science est attaquée, entravée, et même interdite » dans le journal Le Monde. « La Science est universelle », dit-elle, alors les restrictions imposées par Donald Trump dans le domaine scientifique auront forcément des répercussions ailleurs dans le monde. Pour éviter ce qu’elle qualifie de « la génération perdue », il faut accueillir en France et en Europe les chercheurs américains pour qu’ils puissent travailler librement. Mais cela implique de revoir à la hausse les investissements dans les Sciences.

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  • Sofia Amara est la grande invitée de la matinale de RFI. La grand-reporter et réalisatrice du documentaire « Syrie, à l'épreuve du pouvoir », diffusé mardi 22 avril au soir sur Arte, raconte son tournage en Syrie quelques heures seulement après la chute du clan Assad : l’effervescence, mais aussi le traumatisme, et les questions encore sans réponse, notamment chez les familles de celles et ceux qui ont disparu dans les geôles du régime.

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  • La cinéaste iranienne Sepideh Farsi est la grande invitée internationale de la matinale de RFI samedi 19 avril. La réalisatrice du documentaire Put Your Soul on Your Hand and Walk évoque la mort de la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, l'insécurité et les mauvaises conditions de travail des journalistes dans la bande de Gaza. Ce conflit est le plus meurtrier au monde pour les journalistes. Nombreux reporters y ont perdu la vie. Fatima est au cœur du documentaire Put Your Soul in Your Hand and Walk, de Sepideh Farsi, qui sera projeté au festival de Cannes.

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  • Alors que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, la COP30 sur le climat doit s’ouvrir dans un peu plus de six mois à Belém au Brésil pour tenter de renforcer l’engagement international face au changement climatique. Son président André Correa do Lago reste optimiste quant à son issue, malgré la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat et les attaques contre le multilatéralisme et la science. Il donne jusqu’au mois de septembre aux pays du monde entier pour qu’ils proposent de nouveaux plans climats plus ambitieux, enjeu de cette COP30. Entretien.

    Entretien réalisé par Jeanne Richard et Lucia Müzell,

    RFI : Nous vivons aujourd’hui une époque de conflits : les guerres se multiplient, les économies sont bouleversées et les États-Unis, premier pollueur historique, ont quitté l’Accord de Paris qui vise à lutter contre le changement climatique. Est-ce que le multilatéralisme climatique va tenir le coup ?

    André Correa do Lago : Le Brésil est convaincu qu’il faut tout faire pour que le multilatéralisme sorte renforcé de la COP30. Nous croyons que la seule solution pour lutter contre le réchauffement climatique, c’est la coopération internationale. Tous nos efforts, durant les six mois qui précèderont la COP, seront donc concentrés sur le dialogue. Car oui, comme vous l’avez très bien dit, nous traversons une crise politique. Mais il y a aussi une crise de confiance, notamment en ce qui concerne les négociations climatiques. Et cette défiance touche aussi le secteur privé : certains se demandent encore s’il est vraiment judicieux d’investir dans la lutte contre le changement climatique. Pour ma part, je suis convaincu que oui. C’est une orientation qui, dans le cas du Brésil, est pleinement soutenue par notre ministère des Finances. C’est un agenda qui peut accélérer le développement des pays du sud et améliorer concrètement la vie des citoyens. Il faudra convaincre, ce ne sera pas simple. Mais les mois à venir seront entièrement consacrés à cela.

    Les attaques contre la science se multiplient également. Le rôle du Giec, qui alerte les décideurs, est aussi remis en question. Comment réagissez-vous à ces critiques ? Quelles solutions envisagez-vous pour y remédier ?

    Je crois que cette remise en cause de la science s’est un peu atténuée récemment. L’an dernier, nous avons vu tellement de catastrophes naturelles liées au changement climatique, dans le monde entier, qu’il devient très difficile de nier la réalité de ses effets sur nos vies. Le grand défi aujourd’hui, ce n’est plus tant de prouver l’existence du réchauffement climatique, mais de montrer que nous pouvons réellement agir pour ralentir son impact sur nos vies. Et pour cela, il ne s’agit pas seulement des gouvernements : il faut convaincre les populations, et aussi le secteur privé, que toutes les actions entreprises doivent avoir un effet bénéfique et tangible sur l’économie et la vie des gens. Je comprends qu’il y ait des doutes. Nous voyons bien, dans certains pays européens, l’impact politique que ces débats peuvent avoir sur les élections. Il faut donc faire très attention à notre manière de communiquer : ne pas continuer à effrayer sans proposer de solutions. Ce serait un immense succès si la COP30 présentait justement des solutions convaincantes, dans tous les domaines. Et je crois que c’est tout à fait possible. La technologie progresse à un rythme extraordinaire, les idées ne manquent pas, et surtout, nous avons aujourd’hui des solutions adaptées à des réalités très diverses. À une époque, on croyait qu’il n’y avait qu’un seul chemin pour atteindre les objectifs climatiques. Mais aujourd’hui, nous savons qu’il en existe plusieurs. Chaque pays, chaque région peut suivre son propre parcours. Et cela, il faut le respecter. On ne peut pas imposer des solutions universelles qui seraient inapplicables ou trop coûteuses, politiquement ou économiquement. Dans des démocraties comme le Brésil ou la France, il faut aussi gagner les élections. C’est pourquoi notre discours doit être suivi d’actions concrètes, visibles, démontrables.

    Très peu de pays ont publié leur nouveau plan climat attendus en février et censés être plus ambitieux. Le succès de la COP en dépend. Qu’attendez-vous de ces nouvelles contributions, et surtout, quand doivent-elles arriver ?

    Une nouvelle date limite a été fixée : la grande majorité des pays doit présenter leur NDC avant le mois de septembre. Nous pourrons alors procéder à une analyse pour voir si les efforts sont suffisants pour rester dans la trajectoire fixée par l’Accord de Paris, c’est-à-dire bien en dessous de 2 °C, et si possible aussi proche que possible de 1,5 °C. À partir du moment où cette analyse sera disponible, nous devrons nous asseoir collectivement et voir ce qu’il est encore possible de faire. Il ne s’agit pas d’un idéal — 1,5 °C, c’est déjà très élevé, et nous en subissons déjà les conséquences aujourd’hui. Mais il faut à tout prix éviter d’atteindre des niveaux de réchauffement qui représenteraient une menace pour la vie sur Terre. Ce n’est pas la planète qui est en danger, mais bien l’être humain. C’est notre intervention sur la nature qui est en cause. Et il est essentiel de comprendre que ce processus peut encore être influencé.

    Justement, pour qu’un plan climat soit réellement ambitieux, ne faudrait-il pas que la sortie des énergies fossiles y soit clairement inscrite ? Ce sujet reste sensible : il ne figure pas dans la plupart de vos discours et certains pays le remettent en cause. N’est-ce pas pourtant le cœur du problème ?

    La phrase sur la fin des énergies fossiles a déjà été acceptée par tous les pays lors de la COP28 à Dubaï. Il n’est pas nécessaire de la répéter dans chaque déclaration. Ce qui compte aujourd’hui, ce n’est plus l’intention, mais l’action. Le consensus international existe : nous savons que nous devons sortir des énergies fossiles. Maintenant, chaque pays doit se préparer à cette transition selon ses propres réalités. Les contextes énergétiques varient énormément d’un État à l’autre. Mais sur le fond, il n’y a aucun doute : les énergies fossiles restent le principal problème à résoudre.

    Et pourtant, le Brésil continue d’investir dans le pétrole et d’ouvrir de nouveaux champs pétroliers. N’y a-t-il pas là une contradiction ?

    C’est très discutable qu’il y ait là une contradiction. Le Brésil n’avait pas de pétrole jusqu’à assez récemment. Nos principales découvertes datent des années 1990. Nous sommes donc un nouveau venu dans le groupe des pays producteurs de pétrole. La question, pour tous les pays, c’est que la transition énergétique doit être conduite en préservant la stabilité économique. On ne peut pas inventer des transitions qui auraient un impact négatif. D’abord, parce qu’un tel choc entraînerait des conséquences politiques immédiates : si le prix de l’énergie augmente, si les difficultés s’accumulent, cela affecte directement la vie des citoyens… et la réélection des gouvernements. Ensuite, chaque pays a un parcours différent vers la neutralité carbone. Il est possible que nous devions, au Brésil, continuer à utiliser du pétrole pendant encore un certain temps. Regardez l’Allemagne : elle a dû revenir au charbon, en partie à cause de la guerre en Ukraine. Ce sont des réalités qu’il faut prendre en compte. Chaque pays aura donc son processus. Le Brésil a déjà annoncé son objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est un cap clair. Mais la manière d’y parvenir fait encore l’objet d’un large débat national — et heureusement, car nous vivons dans une société démocratique, avec une liberté de presse active, où ce type de discussions est possible. Prenons par exemple le cas du potentiel gisement au nord de l’Amazonie : on parle beaucoup de son exploitation, mais on ne sait même pas encore avec certitude s’il y a effectivement du pétrole dans cette zone. Le pays doit donc aborder ce sujet de manière responsable, en débattant de l’usage possible de ces ressources. Je pense que le Brésil connaîtra cette année — et dans les années à venir — un débat très intéressant.

    La Chine est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre depuis plusieurs années, mais il n’est pas considéré comme un responsable historique du changement climatique. Quel rôle voyez-vous pour la Chine dans cette transition, dans le contexte mondial actuel, particulièrement bouleversé ?

    C’est un fait : la Chine n’est pas historiquement responsable du changement climatique. Son industrialisation ne s’est vraiment accélérée qu’à la seconde moitié du XXe siècle, comme pour le Brésil. Mais la Chine a connu une croissance extraordinaire ces dernières décennies, et elle reste aujourd’hui un grand consommateur de charbon — nous le savons tous. Cela dit, il faut reconnaître que la Chine est aussi l’un des pays qui innove le plus dans le domaine des énergies renouvelables. Elle permet aujourd’hui au monde entier d’accéder à des véhicules électriques de qualité, à des prix très compétitifs. Elle a aussi réussi à réduire de 90 % le prix des panneaux solaires, ce qui représente une contribution majeure à la diffusion mondiale de solutions climatiques. Oui, ses émissions restent élevées — et les autorités chinoises en sont pleinement conscientes, elles le disent ouvertement. Mais c’est aussi le pays qui présente actuellement le plus de solutions. Le changement climatique comporte des risques exponentiels, mais aussi des opportunités exponentielles grâce à l’innovation technologique. Il est donc essentiel de se concentrer sur les efforts que chaque pays entreprend dans leurs propres économies. Et dans ce sens, la Chine joue un rôle extrêmement important, à la fois en réduisant progressivement ses propres émissions et en fournissant des outils technologiques accessibles au reste du monde.

    La COP29 de Bakou a été très frustrante pour de nombreux pays du sud, qui attendent des financements pour leur transition climatique. Comment, selon vous, atteindre les milliers de milliards de dollars nécessaires ? Parce qu'en fin de compte, sans cet argent, certains pays pourraient être tentés de proposer des plans climatiques moins ambitieux, voire de ne pas en présenter du tout s'ils n’ont pas les moyens de les financer. La question du financement reste donc primordiale. Comment trouver cet argent ?

    Le financement est absolument central. Pour la plupart des pays en développement, le problème réside dans l'accumulation de plusieurs défis de développement à la fois. Par exemple, l’Europe a pu faire des progrès dans plusieurs domaines : d’abord l’éducation, ensuite la médecine, ensuite les infrastructures, puis les transports, etc. Mais pour les pays en développement, ces questions arrivent simultanément alors qu’ils doivent dans le même temps faire face à la lutte contre le réchauffement climatique. C’est donc une question de justice de se rendre compte que les pays responsables de l’accumulation de CO2 dans l'atmosphère doivent fournir des ressources pour que ces pays en développement puissent se développer tout en ayant les enjeux climatiques au centre de ce développement. Ces pays doivent développer un modèle de développement qui intègre la question du climat au cœur de leur stratégie, tout en affrontant des défis énormes. C’est une situation particulièrement complexe, mais nécessaire à la fois pour leur développement et pour la préservation de notre planète.

    Certains se demandent si les pays développés vont réellement mettre l’argent sur la table en l'absence de la première économie mondiale, puisque les États-Unis sont sortis de l'accord de Paris ?

    Évidemment, l'absence des États-Unis est une source de grande préoccupation, et je comprends bien les inquiétudes des autres pays développés. Si ce sont uniquement les pays développés qui doivent fournir les ressources, le retrait des États-Unis rend la situation encore plus complexe. Cependant, il est crucial de regarder la question du financement climatique sous un angle plus large. Lors de la COP de Bakou, par exemple, une initiative conjointe entre la présidence brésilienne et celle de l'Azerbaïdjan a proposé de passer de 300 milliards de dollars à 1 300 milliards. Ce chiffre peut paraître effrayant, mais il illustre bien l'ampleur de l'impact que le changement climatique a sur l’économie mondiale. Nous travaillons sur une proposition concrète pour avancer dans cette direction, afin de montrer comment nous pouvons passer d'un point A à un point B de manière convaincante. Nous devons désormais sortir de l’idée des fonds spéciaux pour le climat. Il est impératif que le climat soit au centre de toutes les décisions de développement, d'investissement et de financement. Cela nécessitera un profond changement dans nos habitudes et notre manière de penser l’économie, mais c’est un changement que nous devons absolument opérer pour répondre aux enjeux de la transition climatique. J’espère que nous pourrons présenter quelque chose de réaliste et positif à Belém lors de la COP30.

    Les forêts sont souvent appelées les poumons de la planète, et elles seront un des grands sujets de la prochaine COP, qui se tiendra au cœur de l'Amazonie. Vous lancez un fonds pour les protéger. Mais est-ce qu’un énième fonds suffira à les sauver ?

    C’est une excellente question. Le fonds que le Brésil propose est très différent des autres. Il garantit que tous les investisseurs recevront au moins 3 % de retour par an sur leur investissement. Ce n’est donc pas un fonds traditionnel où les participants ne voient aucun retour. Ce fonds est très innovant et essaie de résoudre le problème très spécifique de la conservation des forêts. Il y a plusieurs approches pour gérer les forêts, et malheureusement, certaines d'entre elles sont très négatives, comme la déforestation. Pour contrer ce problème, des mécanismes comme le REDD+ (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts) existent déjà et ont montré leur efficacité, notamment au Brésil. La restauration des forêts a un impact extrêmement positif sur la lutte contre le réchauffement climatique. Elle doit donc avoir un système de financement dédié. Les marchés carbone en font partie. Pour arrêter la déforestation, nous avons des projets dans le sens du REDD+, qui sont efficaces. En revanche, nous n’avions rien qui prenne en compte la préservation des forêts encore intactes, et c’est ce que nous proposons. Nous visons un objectif ambitieux de 125 milliards de dollars pour ce fonds. Nous explorons également d’autres formes pour atteindre des ressources pour les forêts tropicales. Ce sera un thème central de la COP à Belém. Il ne faut cependant pas oublier qu'à l’échelle internationale, la déforestation représente moins de 10 % des émissions mondiales, les énergies fossiles doivent donc rester au centre de l’attention. D’un point de vue brésilien, la déforestation reste un problème malgré tout central, il s’agit de notre principale source d’émission. Nous avons déjà réussi à réduire de plus de 50 % la déforestation en deux ans. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour garantir des activités économiques qui soutiennent les populations vivant dans des régions comme l'Amazonie, tout en préservant les forêts. La complexité de l'Amazonie est extraordinaire. En tant que Brésilien venant de Rio de Janeiro, je peux vous dire que, historiquement, la gestion de cette région a souvent été déconnectée des réalités locales. Les anciens projets de développement, y compris ceux soutenus par la Banque mondiale, n'ont pas suffisamment pris en compte les défis de l'écosystème amazonien. Aujourd'hui, cependant, nous disposons de bien plus de connaissances scientifiques et de recherches sur l'Amazonie. Nous avons également des institutions au Brésil qui travaillent activement sur ce sujet. Il est essentiel de discuter avec d'autres pays tropicaux. Il existe plus de 65 pays en développement dans le monde avec des forêts tropicales, et ces pays doivent se réunir pour développer des stratégies communes, afin que ces forêts puissent continuer à jouer leur rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique, tout en permettant aux populations qui vivent en harmonie avec elles depuis des millénaires de maintenir leur mode de vie. Ces populations nous donnent une leçon très claire : on peut vivre en paix avec la nature. Malheureusement, c’est une chose que la plupart des civilisations aujourd’hui ne sont plus capable de faire.

  • Rithy Panh, cinéaste et auteur franco-cambodgien est l'invité de RFI ce 17 avril. Il y a 50 ans, le 17 avril 1975, les Khmers rouges prenaient Phnom Penh. Durant leurs quatre années au pouvoir, ils vont faire près de deux millions de morts. Rithy Panh est un survivant du génocide cambodgien, toute sa famille a été tuée. Témoignage.

  • Jean Charest, ancien Premier ministre du Québec, ancien vice-premier ministre du Canada, membre du conseil pour les relations Canada-États-Unis est l'invité de RFI ce 16 avril. Après la guerre commerciale engagée par Donald Trump avec le reste du monde, il dénonce « de l'improvisation pure et de l'incompétence ». Très critique vis-à-vis du président américain et de ses méthodes, il estime qu'« il faut faire la différence entre le peuple américain et Donald Trump ». Entretien.

  • Mirjana Spoljaric, présidente du Comité International de la Croix Rouge (CICR), est l'invitée de RFI ce 15 avril. Deux ans après le déclenchement de la guerre au Soudan, elle s'inquiète de l'aggravation de la situation humanitaire dans le pays. Entretien.

  • Vladimir Kara-Mourza, opposant russe, ancien prisonnier politique, vice-président de la Fondation Russie libre, est l'invité international de la matinale de RFI ce 14 avril. Il a passé plus de deux ans en prison pour avoir dénoncé l'invasion russe de l'Ukraine. De passage à Paris, il espère un cessez-le-feu en Ukraine et l'avènement d'une Russie démocratique.

    RFI : Il y a trois ans, en avril 2022, vous avez été arrêté puis condamné à 25 ans de prison pour haute trahison. La justice russe vous reprochait d'avoir critiqué l'invasion de l'Ukraine. Vous avez été libéré en août dernier lors du plus grand échange de prisonniers avec l'Ouest depuis la fin de la guerre froide. Comment allez vous aujourd'hui, huit mois après votre libération ?

    Vladimir Kara-Mourza : Ça me semble parfois encore comme si je regardais un film, parce qu'à vrai dire, j'étais absolument sûr que j'allais mourir dans cette prison en Sibérie. Cet échange relève du miracle.

    Et en fait, c'était le premier échange depuis 1986 qui a libéré non seulement des otages occidentaux qui étaient dans les prisons russes, mais aussi les prisonniers politiques russes, et ça pour moi, c'était un message très important, très clair et très fort des pays occidentaux. Surtout les États-Unis et l'Allemagne. Et le signal était qu'ils comprennent très bien que les vrais criminels sont au Kremlin, ce sont les gens qui ont commencé la guerre en Ukraine. Ce n'était pas nous qui étions en prison parce qu'on s'était exprimé contre cette guerre.

    C'était aussi un message très fort de solidarité de la part des pays occidentaux avec tous ces gens en Russie. Il y a des millions de personnes en Russie aujourd'hui qui sont contre cette guerre, qui sont contre le régime autoritaire de Vladimir Poutine et c'est très important que le monde libre se soit exprimé comme ça.

    Aujourd'hui, la guerre continue en Ukraine, les discussions pour un cessez-le-feu n'ont toujours pas abouti. Est-ce que vous souhaitez ce cessez-le-feu ?

    Je veux que cette guerre se termine le plus vite possible parce qu'il y a déjà des centaines de milliers de vies humaines qui sont perdues à cause de cette agression, à cause de cette guerre criminelle menée par le régime autoritaire de Vladimir Poutine.

    Mais pour que la guerre s'arrête, il faut que Poutine le veuille. Est-ce que Vladimir Poutine veut la paix ?

    Non, bien sûr, qu'il ne veut pas la paix. Vous avez utilisé le mot cessez-le-feu, ça, c'est absolument correct. On ne peut pas dire la paix, parce qu'il n’y aura pas de paix tant que Vladimir Poutine restera au pouvoir.

    C'est-à- dire, il ne peut pas y avoir de paix totale et véritable tant que Vladimir Poutine est au pouvoir ?

    La seule façon d'assurer la paix, la stabilité et la sécurité sur le continent européen à long terme, c'est d'avoir une Russie démocratique, une Russie qui va respecter les lois, les droits et les libertés de nos propres citoyens et aussi qui va respecter les frontières de ses voisins et les normes du comportement civilisé dans le monde. Parce qu'en Russie, la répression à l'intérieur et l'agression à l'extérieur vont toujours ensemble, donc il n'y aura pas de paix pendant que Poutine est au pouvoir, mais un cessez-le-feu est possible.

    Vous dites aussi que tout accord de cessez-le-feu doit prévoir la libération de tous les prisonniers de guerre...

    Absolument, pour moi, ça, c'est le plus important parce que pour l'instant, on voit ces négociations entre les représentants de l'administration Trump aux États-Unis et le régime de Poutine en Russie. Ils parlent des minerais, ils parlent du retour des compagnies américaines en Russie, ils parlent des avoirs gelés, je ne sais pas de quoi...

    Ils parlent d’argent !

    Ils parlent tout le temps d'argent. En fait, les deux envoyés, Monsieur Milkoff du côté américain et Monsieur Dmitriev du côté russe, ce sont les gens qui ont dédié leur vie à l'argent. Ils n'ont rien à faire avec la diplomatie et donc, pour ça, il est plus important que l'Europe, l'Union européenne pose cette question.

    Comme vous l'avez dit, [il faut] la libération de tous les otages, de tous les captifs de cette guerre, parce qu'il y a des centaines de milliers de vies humaines qui ont déjà été perdues. On ne peut pas faire un retour en arrière, mais il est possible encore de sauver les milliers de vies humaines, des gens qui sont des otages et des captifs. Je parle bien sûr des prisonniers de guerre des deux côtés. Je parle aussi des milliers d'otages civils ukrainiens qui ont été déportés en Russie.

    Notamment les enfants.

    Je parle aussi des milliers d'enfants qui ont été kidnappés dans le territoire occupé par la Russie, et ça, c'est très important. Et je parle aussi des prisonniers politiques russes, des citoyens russes, de mes concitoyens qui sont en prison aujourd'hui parce qu'ils se sont exprimés contre cette guerre d'admission menée par les régimes de Vladimir Poutine.

    Ce qui vous est arrivé avant d'être libéré.

    Absolument, ce qui m'est arrivé, mais maintenant, pendant qu'on parle, il y a, selon les organisations de défense des droits humains, plus de 1500 prisonniers politiques en Russie. La catégorie la plus nombreuse parmi eux, ce sont les Russes qui se sont exprimés contre cette guerre criminelle et pour beaucoup d'entre eux, par exemple pour Alexeï Gorinov ou Maria Ponomarenko et beaucoup d'autres, ce n'est pas seulement une question de captivité, ce n'est pas uniquement une question d'emprisonnement illégal, mais c'est aussi une question de vie ou de mort. Et il faut sauver ces gens-là.

    Vous nous dites que les émissaires russes et américains ne parlent que d'argent. Est-ce que la méthode qu'applique le président Trump vous semble être la bonne, est-ce que vous comprenez cette logique ?

    Je crois que la politique de l'administration actuelle des États-Unis est honteuse. Elle est complètement contre-productive parce qu'en fait, c'est une politique de rapprochement, de normalisation des relations avec Vladimir Poutine.

    Je voudrais rappeler à tout le monde que Vladimir Poutine, d'abord, n'est pas un président légitime. Il reste au pouvoir depuis 25 ans, même s'il y a une limite constitutionnelle en Russie de deux termes, il a trouvé des trucs pseudo-légaux pour contourner cette limite constitutionnelle.

    Pour rester au pouvoir.

    Absolument. Il faut rappeler aussi que l'année dernière, en 2024, le Parlement européen et l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe ont passé des résolutions reconnaissant Vladimir Poutine pour ce qu'il est. Un usurpateur illégitime, mais il est plus que ça, il est aussi un assassin, il est un meurtrier parce que c'est sous son règne que les deux chefs principaux de l'opposition démocratique russe, Boris Nemsov et Alexei Navalny, ont été assassinés. C'est sous son commandement qu'il y a des gens qui meurent chaque jour en Ukraine. Y compris les enfants.

    Depuis que Vladimir Poutine est au pouvoir, il tue en Russie, il tue en dehors de la Russie. Et c'est important de rappeler à tous ces dirigeants occidentaux, surtout américains, qui veulent normaliser les relations, qui veulent rendre cette légitimité à Vladimir Poutine, qu'il ne le mérite pas. Ils veulent serrer la main de Vladimir Poutine, [mais] c'est important de le rappeler, c'est une main couverte de sang.

    Où est l'alternative démocratique en Russie ?

    Il y a des millions et des millions de personnes en Russie qui sont contre cette guerre, qui sont contre ce régime, qui veulent que la Russie soit un pays normal, civilisé, européen, démocratique. On a vu par exemple l'année dernière, pendant « le théâtre de nos élections présidentielles », qu'il y avait en même temps un candidat, un avocat et un ex-député du Parlement russe. Il s'appelle Boris Nadejdine et il a annoncé qu'il allait être candidat à la présidence russe comme candidat antiguerre. Il a dit qu'il était contre la guerre en Ukraine.

    Et la réaction publique a été complètement incroyable. Tout d'un coup, on a vu tout autour de la Russie les files d'attente, des foules énormes des gens qui voulaient signer les pétitions pour faire enregistrer ce candidat. J'étais en prison à l'époque et je recevais beaucoup de lettres de tout autour de la Russie et presque chaque lettre évoquait ces queues énormes, des gens qui votaient avec leurs pieds, si vous voulez, pour le candidat antiguerre, parce que la propagande poutinienne veut que tout le monde croit que tous les Russes soutiennent la guerre, tous les Russes soutiennent le régime.

    Mais vous savez quoi, ils peuvent falsifier les élections - ce qu'ils font -, ils peuvent falsifier les sondages - ce qu'ils font - mais ils ne peuvent rien faire face aux images de milliers et de milliers de gens tout autour de la Russie qui croient en un avenir démocratique.

    Donc il y a une soif démocratique en Russie et au-delà ?

    Il y a beaucoup de gens qui veulent des changements, il y a beaucoup de gens qui veulent que ce régime, finalement, perde le pouvoir, et je n'ai aucun doute - pas seulement comme homme politique, mais surtout comme historien - qu'un jour la Russie sera un pays normal, civilisé et démocratique, et que ce jour-là, on pourra finalement avoir une Europe qui sera libre, entière et en paix.

    Vous avez été libéré en août dernier après avoir passé deux ans et trois mois en prison. Comment avez-vous fait pour tenir tout ce temps, dont onze mois à l'isolement ?

    En fait, selon la loi internationale, l'isolement de plus de 15 jours est officiellement considéré comme une forme de torture. Je n'avais jamais compris pourquoi, maintenant, je comprends très bien. Parce que quand tu restes tout le temps dans cette petite cellule de quatre murs, une petite fenêtre avec des barreaux métalliques, tu es tout le temps seul, tu ne peux parler à personne, tu ne peux aller nulle part, tu ne peux rien faire parce que, par exemple, même pour écrire, ils te donnent un papier et un stylo seulement pour heure et demie chaque jour, puis ils le prennent.

    Il m'était aussi interdit d'appeler ma femme, d'appeler mes enfants, je ne pouvais pas échanger avec eux par téléphone. C'est une vieille pratique soviétique, quand le régime veut punir non seulement les opposants politiques, mais aussi leurs familles. Et je vais être honnête avec vous, c'est très difficile dans les circonstances comme ça de garder toute sa tête, quoi.

    Il était très important de remplir la tête avec quelque chose d'important, remplir le cerveau, si vous voulez, remplir le temps aussi. Donc, moi, j'apprenais l'espagnol. J'avais un livre que je lisais tout le temps, du matin au soir. J'apprenais l'espagnol et évidemment, je ne pensais jamais que j'allais l'utiliser. Parce que comme j'ai déjà dit, je ne croyais pas que j'allais sortir. Mais après le miracle de cet échange l'année dernière, il y a quelques semaines, j'étais à Madrid pour des rencontres et des réunions avec des députés espagnols. Apparemment, je peux aussi parler espagnol.

    À quoi ressemble votre vie aujourd'hui, celle d'un exilé. Est-ce que vous vous sentez libre ?

    Je me sentais libre, même en prison, parce que je restais toujours avec mes convictions, je restais toujours avec mes principes. Ils peuvent te mettre en prison physiquement, mais ils ne peuvent pas arrêter ton esprit !

    Est-ce que vous vous sentez menacé, observé tout en étant en dehors de la Russie ?

    Je ne pense pas à ça parce que c'est une route vers la paranoïa. Et ce n'est pas la route que je veux prendre. Je sais que j'ai raison, je sais que ce que je fais est correct et je sais ce que je suis sur le bon côté de l'Histoire et donc et je sais aussi ce que ce qu'on fait avec nos collègues dans l'opposition démocratique russe, c'est important et je vais continuer à le faire malgré tout.

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  • Ce 12 avril, c’est la Journée internationale des enfants en situation de rue. Pour l'occasion, nous recevons Guillaume Lardanchet, directeur de l’association « Hors la rue ». Il revient sur le travail mené par l’organisation pour repérer, aller à la rencontre et accompagner les enfants et adolescents en danger. Sur le terrain, l’association propose un suivi social, éducatif et juridique, adapté à chaque situation.

    Pour obtenir plus d’informations sur l’association, cliquez ici.

  • Le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre française, alerte sur la menace russe qui pèse sur les pays de l’Est de l’Europe. Concernant la guerre en Ukraine, il affirme que « la victoire militaire russe n'est pas inéluctable », soulignant que la résistance ukrainienne reste possible. Quant à l'OTAN, le général Schill confirme que l'Alliance demeure « l'outil de la défense collective des Européens », même si « malheureusement les États-Unis s'en retiraient ».

  • Secrétaire générale d’Amnesty International et ancienne rapporteuse spéciale des Nations unies, Agnès Callamard alerte : les règles du droit international sont aujourd’hui de plus en plus bafouées. À l’occasion de la sortie de son livre Une enquêtrice à l’ONU (Éditions Flammarion), elle revient sur ses combats pour la justice et la vérité, et sur les enquêtes qui ont marqué sa carrière – notamment celles sur les assassinats de Jamal Khashoggi, Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

  • Sophie Sidos-Vicat, présidente des Conseillers du commerce extérieur de la France, co-présidente de la commission Europe et International du Medef est l'invitée de RFI ce 9 avril. Elle s'inquiète des nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis et estime que l'Union européenne ne doit pas répliquer trop vite pour éviter l'escalade.

  • Frédéric Encel, auteur de La guerre mondiale n'aura pas lieu - Les raisons géopolitiques d'espérer (Ed. Odile Jacob), docteur en géopolitique et enseignant à Sciences-Po Paris est l'invité de RFI ce 8 avril. Malgré la multiplication des conflits, le géopolitologue ne croit pas à un engrenage mondial. Entretien.

  • Francesca Albanese, rapporteure spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, est l'invitée de RFI ce 7 avril. Alors qu'Israël poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza, elle appelle au respect du droit international. « On n'a plus les mots pour décrire la situation à Gaza », dit-elle. Entretien.

  • C'est officiel : les États-Unis imposent une surtaxe de 10% sur les produits du monde entier. Il s'agit du premier volet des annonces de Donald Trump, qui prévoit une augmentation généralisée des droits de douane, avec des tarifs encore plus sévères cette semaine, notamment contre la Chine (+34%), le Japon (+24%) et l'Union européenne (+20%). Cette décision provoque une onde de choc à travers le globe, alimentant les réactions politiques et les promesses de riposte. Mais comment les entreprises et les acteurs économiques réagissent-ils face à ces mesures ? Décryptage avec Mathieu Collet, président et fondateur d'Euros / Agency Group, membre de l’Association française des conseils en lobbying.

  • Les mesures douanières exorbitantes fixées par Donald Trump bousculent l’économie mondiale. Les places boursières dévissent partout. L’Europe taxée à plus de 20 % de droits de douanes est d’autant perturbée. Les réactions commencent à tomber, notamment du côté de la Chine qui annonce la suspension de tout nouvel investissement aux États-Unis. Comment analyser les réactions depuis mercredi ? Quelle riposte côté européen ? Pour en parler, Shahin Vallée, ancien conseiller du Président du Conseil européen Herman Von Rompuy, ex-conseiller d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, chercheur en économie politique au Conseil allemand pour les Affaires étrangères (DGAP) est le grand invité international de la matinale de RFI.

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  • Roland Lescure, député des Français d'Amérique du Nord, vice-président de l'Assemblée nationale, ancien ministre de l'Industrie, est ce 3 avril, l'invité international de RFI. Donald Trump annonce des droits de douane renforcés en particulier contre les produits venus d'Asie et de l'Union européenne. Roland Lescure espère une réponse ambitieuse et chirurgicale de l'UE. Il suggère de « taper » les secteurs financier et des nouvelles technologies.

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