Afleveringen

  • Ad memoriam, le PDC suisse s'est lancĂ© dans une opĂ©ration de comparaison avec ses adversaires. En tapant le nom d’un politicien dans le moteur de recherche de Google, l’internaute se voit parfois proposer une annonce. Lorsqu’il clique sur celle-ci, il atteint une page aux couleurs du parti de la personne, prĂ©sentant plusieurs arguments la dĂ©crĂ©dibilisant. Sous le texte se trouve un onglet intitulĂ© « je veux voir de vraies solutions » qui renvoie au programme du PDC. Au total plus de 540 candidats francophones et prĂšs de 2000 candidats alĂ©maniques ont Ă©t visĂ©es par cette campagne de dĂ©nigrement.

    Dans une lettre datée du 20 septembre 2019, le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence s'exprime ainsi relativement à la campagne du PDC suisse sur Internet:

    "D'aprĂšs un premier examen sommaire de votre lettre, nous ne constatons pas d'indications concrĂštes que des donnĂ©es idĂ©ologiques ou politiques ont Ă©tĂ© traitĂ©es d'une maniĂšre qui viole la LPD. L'art. 12  al. 3 de cette loi stipule que le traitement des donnĂ©es que les personnes concernĂ©es ont rendu ac­ cessibles Ă  tous. n'est gĂ©nĂ©ralement pas considĂ©rĂ© comme une violation de la personnalitĂ©.  En plus. la collecte de donnĂ©es sur les personnes de la vie publique en application de l'art. 13, al. 2, let. f LPD est considĂ©rĂ©e comme protĂ©gĂ©e par un intĂ©rĂȘt public si ces donnĂ©es concernent les activitĂ©s de ces personnes en public.

    Sur la base de cette premiĂšre Ă©valuation sommaire, le PFPDT ne voit aucune raison de prendre im­ mĂ©diatement des mesures dans le cadre de la LPD. d'autant plus qu'il n'est pas encore certain que les rĂ©sultats des moteurs de recherche rĂ©clamĂ©s vont continuer Ă  ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©s. Toutefois,  le PFPDT con­ tinuera de surveiller la question et se rĂ©serve le droit de revenir sur l'Ă©valuation sommaire dans la prĂ©sente lettre.

    Nous attirons également votre attention sur le fait que des dispositions de la LCD ou du CP peuvent avoir été violées dans cette affaire, que d'autres autorités sont chargées de faire respecter."

  • ChĂšres Ă©lectrices et Ă©lecteurs valaisans. Est-il, selon vous possible de mener, avec succĂšs, une campagne Ă©lectorale sans aucune exploitation de vos donnĂ©es personnelles ? La rĂ©ponse est vraisemblablement nĂ©gative. Encore faudrait-il toutefois que vos droits et le principe de transparence soient pleinement respectĂ©s. Depuis quelques jours, les commentaires peu amĂšnes fleurissent sur les rĂ©seaux sociaux s’agissant de sollicitations diverses vous parvenant en cette pĂ©riode oĂč chaque candidat essaie de se singulariser. Il est donc temps de vous exposer vos droits et de prĂ©senter les obligations lĂ©gales qui s’imposent Ă  toutes celles et tous ceux qui sont en quĂȘte de votre soutien.

    Le principe de transparence signifie que les Ă©lectrices et les Ă©lecteurs ont le droit de comprendre quelles mĂ©thodes et technologies de traitement des donnĂ©es sont utilisĂ©es pour les aborder. En clair, toute tentative de capter votre attention Ă  des fins Ă©lectorales doit apparaĂźtre comme telle, nommĂ©ment. Il n’est ainsi pas possible de tenter d’influencer la formation de l’opinion politique en cette pĂ©riode, sans se dĂ©voiler ou sous un prĂ©texte fallacieux. Ceux qui traitent de telles donnĂ©es doivent Ă©galement respecter le principe de bonne foi, lequel impose concrĂštement de ne pas mentir sur le but de la collecte par exemple ou encore l’identitĂ© du responsable du traitement. Pour respecter le principe de la proportionnalitĂ©, il conviendra d’éviter une collecte d’informations non appropriĂ©es ou nĂ©cessaires atteindre un objectif. A titre exemplatif, vos lieux de vacances prĂ©fĂ©rĂ©s ne devraient pas figurer dans une base de donnĂ©es visant Ă  dĂ©finir votre profil Ă©lectoral.

    Les personnes qui traitent de telles donnĂ©es ne doivent jamais oublier qu’en vertu du droit fĂ©dĂ©ral et cantonal, il s’agit de donnĂ©es sensibles, bĂ©nĂ©ficiant d’un niveau de protection plus Ă©levĂ©. ConsĂ©quemment ces donnĂ©es doivent ĂȘtre dĂ©clarĂ©es au PrĂ©posĂ© fĂ©dĂ©ral Ă  la protection des donnĂ©es, ce qui ne semble pas exhaustivement le cas, Ă  l’heure oĂč ces lignes sont Ă©crites. Quant au fait de collecter des donnĂ©es sur ses concurrents, il obĂ©it Ă  des rĂšgles similaires et trĂšs strictes, ce qui signifie concrĂštement qu’un tel traitement de donnĂ©es doit ĂȘtre annoncĂ©, respectivement obtenir le consentement de ses adversaires politiques.

    Si vous ĂȘtes victime de sollicitations nous dĂ©sirĂ©es, il vous suffit de demander d’oĂč viennent les donnĂ©es vous concernant (exercice du droit d’accĂšs) en justifiant de votre identitĂ©. Cela suffit gĂ©nĂ©ralement Ă  juguler les approches irrespectueuses de vos droits d’électeur.

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  • Un particulier, ainsi que des dĂ©putĂ©s europĂ©ens ont sollicitĂ© auprĂšs de l’AutoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ©s des aliments (EFSA) l’accĂšs Ă  diffĂ©rentes Ă©tudes menĂ©es sur le glyphosate, Ă©tudes concernant la dose journaliĂšre admissible et la cancĂ©rogĂ©nicitĂ© de la substance.

    AprĂšs avoir essuyĂ© un refus, motivĂ© par le fait que la rĂ©vĂ©lation de ces Ă©tudes pourrait compromettre les intĂ©rĂȘts commerciaux et financiers de ceux qui les avaient rĂ©alisĂ©es (sic !), ils ont portĂ© cette affaire devant la Cour de justice de l’Union europĂ©enne. L’EFSA prĂ©tendait Ă©galement qu’aucun intĂ©rĂȘt public ne justifiait une telle rĂ©vĂ©lation. Finalement, elle soutenait que les Ă©tudes ne concernaient pas des informations ayant trait Ă  des Ă©missions dans l’environnement.

    La Cour de justice, dans ses deux dĂ©cisions du 7 mars 2019, a rejetĂ© cet argumentaire. Elle a considĂ©rĂ© que le glyphosate est un produit autorisĂ© utilisĂ© Ă  grande Ă©chelle au sein de l’Union europĂ©enne depuis 2002. Les Ă©missions d’une telle substance dans l’environnement sont ainsi bien rĂ©elles. Il a Ă©galement Ă©tĂ© rappelĂ© par la Cour que la Convention d’Aarhus qui garantit la transparence environnementale concerne Ă©galement les informations liĂ©es aux consĂ©quences des Ă©missions dans l’environnement et pas uniquement les Ă©missions en tant que telles. L’intĂ©rĂȘt du public Ă  accĂ©der aux informations relatives aux Ă©missions dans l’environnement prime il consiste Ă  savoir non seulement ce qui est, ou sera de maniĂšre prĂ©visible, rejetĂ© dans l’environnement, mais aussi de comprendre la maniĂšre dont l’environnement risque d’ĂȘtre affectĂ© par les Ă©missions en question. La Cour de justice de l’Union europĂ©enne a ainsi annulĂ© les deux dĂ©cisions attaquĂ©es de l’EFSA refusant de dĂ©livrer l’accĂšs.

    Ces arrĂȘts sont importants pour la transparence, car ils rappellent qu’il existe une prĂ©somption en vertu de laquelle la rĂ©vĂ©lation d’informations qui ont trait Ă  des Ă©missions dans l’environnement prime la protection des intĂ©rĂȘts commerciaux.

    La Convention d’Aarhus trouve application en Suisse Ă©galement, depuis sa ratification en mars 2014. Ainsi, en cas de pollution massive, serait-il possible aux citoyens comme aux organisations environnementales ou aux mĂ©dias d’obtenir un accĂšs Ă  tous les documents relatifs non seulement aux Ă©missions nocives, mais Ă©galement aux informations liĂ©es aux consĂ©quences des Ă©missions dans l’environnement. Le fait que des investigations soient en cours ou que des organes de haute surveillance vĂ©rifient les dĂ©marches accomplies ne permettent pas de s’opposer au droit d’accĂšs ainsi exercĂ© dĂ©mocratiquement.

    Le communiqué de presse de la Cour

    L'arrĂȘt T 716/14, Anthony C. Tweedale/AutoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments (EFSA) 

    L'arrĂȘt T-329/17, Hautala e.a/EFSA

  • Sandro vit un divorce difficile qui aurait certainement inspirĂ© le rĂ©alisateur de Kramer contre Kramer : les coups bas alternent avec les Ă©critures incendiaires et il ne se passe pas une seule semaine sans que des noms d’oiseau soient Ă©changĂ©s.

    Il soupçonne son Ă©pouse Belinda de vivre en concubinage avec un autre homme, de surcroĂźt dans leur villa familiale, dont elle a obtenu l’attribution provisoire par le juge lors de la sĂ©paration. MalgrĂ© les doutes de son avocat, il s’adresse au contrĂŽle des habitants de la Commune concernĂ©e et exige de savoir si Dario Bello est domiciliĂ© Ă  la mĂȘme adresse et dans l’affirmative depuis quelle date. Le collaborateur en charge du dossier refuse de rĂ©pondre Ă  cette interrogation et renvoie le requĂ©rant Ă  agir en justice, ce d’autant que des procĂ©dures divisant les Ă©poux sont actuellement pendantes.

    Son avocat lui conseille de solliciter du juge de district qu’il investigue sur ce point ce qui permettra d’éviter une amplification inutile du conflit et l’initiation d’une nouvelle procĂ©dure administrative cette fois-ci. Sandro n’en a cure et il souhaite absolument en dĂ©coudre. Il ne supporte pas de ne pas savoir ce que fait son ex-femme dans ce qu’il considĂšre toujours ĂȘtre sa maison.

    AprĂšs avoir lu une rubrique publiĂ©e chaque semaine par le magazine Omnipresse, Sandro a l’idĂ©e de saisir le PrĂ©posĂ© cantonal Ă  la protection des donnĂ©es et Ă  la transparence. Une sĂ©ance de mĂ©diation est organisĂ©e, laquelle ne permet pas d’aboutir Ă  une solution avec les reprĂ©sentants de la Commune. Le PrĂ©posĂ© interpelle alors Belinda pour savoir si elle s’oppose Ă  une telle communication de donnĂ©es de la part du contrĂŽle des habitants. Sa rĂ©ponse est laconique : si Sandro a autant de temps Ă  perdre, il lui est dĂ©sormais loisible de m’aider Ă  tondre le jardin, tailler les haies, nourrir les poissons, faire les devoirs avec les enfants
 pour le surplus, qu’il se mĂȘle de ses affaires et cesse de polluer l’oxygĂšne qui me permet de rĂ©aliser en 24h toutes ces tĂąches. Le prĂ©posĂ© doit donc trancher, respectivement Ă©mettre une recommandation.

    Il recommande Ă  la Commune de ne pas rĂ©server une suite favorable Ă  la demande de communication Ă  elle formulĂ©e. En effet dĂšs lors qu’une affaire est pendante devant un tribunal c’est Ă  l’autoritĂ© judiciaire d’ĂȘtre sollicitĂ©e dans le cadre procĂ©dural ordinaire d’obtenir de telles informations. Elle pourra le refuser et cette dĂ©cision faire l’objet d’un recours. Le prĂ©posĂ© n’est compĂ©tent que lorsqu’aucune procĂ©dure n’est encore introduite ou qu’elle est close. Dans ces hypothĂšses, il doit opĂ©rer une pesĂ©e des intĂ©rĂȘts, laquelle sans dĂ©monstration de l’utilitĂ© des informations pour Sandro lui sera dĂ©favorable. La curiositĂ© n’est pas un intĂ©rĂȘt suffisant.

  • Votre voisin a dĂ©butĂ© la construction de sa nouvelle piscine et vous constatez que celle-ci diffĂšre sensiblement de ce qu’il vous avait prĂ©sentĂ© pour vous convaincre de ne pas vous opposer au projet lors de la procĂ©dure de mise Ă  l’enquĂȘte publique. En bref, vous avez l’impression qu’il s’agit plus d’une piscine olympique que d’un bassin familial et vous vous interrogez sur le respect de l’autorisation de bĂątir octroyĂ©e par la Commune et souhaitez accĂ©der au permis de construire.

    Bien dĂ©cidĂ© Ă  en avoir le cƓur net, vous vous rendez au service de l’édilitĂ© de votre Commune et vous sollicitez d’obtenir copie du dossier. Le collaborateur spĂ©cialisĂ© concernĂ© vous rĂ©pond, avec assurance, que vous auriez dĂ» vous prĂ©occuper de cela prĂ©cĂ©demment, soit vous opposer Ă  la construction de la piscine. En ayant omis de le faire, vous avez en quelque sorte perdu le droit d’accĂ©der au dossier, respectivement de pouvoir vĂ©rifier que la construction finalement rĂ©alisĂ©e correspond Ă  l’autorisation de bĂątir. Il ajoute qu’en toute hypothĂšse vous n’auriez pas pu obtenir copie de l’ensemble du dossier, car les plans de la piscine rĂ©alisĂ©s par un cĂ©lĂšbre architecte sont protĂ©gĂ©s par le droit d’auteur.

    Le ton sarcastique usitĂ© pour vous rĂ©pondre, de mĂȘme le sourire permanent de votre voisin lorsqu’il vous croise vous incitent Ă  en avoir le cƓur net. Vous vous adressez alors au PrĂ©posĂ© cantonal Ă  la protection des donnĂ©es et Ă  la transparence qui considĂšre que votre demande doit ĂȘtre traitĂ©e dans le cadre d’une mĂ©diation avec la Commune concernĂ©e.

    Comme chaque partie campe sur ses positions, une recommandation est Ă©mise dont voici le rĂ©sumĂ© :

    Durant la procĂ©dure de mise Ă  l’enquĂȘte publique, ce sont les rĂšgles classiques du droit des constructions qui trouvent application, s’agissant de l’accĂšs au dossier. Le PrĂ©posĂ© n’est de surcroĂźt sur le principe pas compĂ©tent durant la procĂ©dure juridictionnelle administrative. Lorsque la procĂ©dure est close (par l’octroi de l’autorisation), le PrĂ©posĂ© est compĂ©tent en cas de refus d’accĂšs pour dĂ©terminer si le dossier de construction peut ĂȘtre rendu accessible. Le propriĂ©taire voisin doit ĂȘtre consultĂ© et en cas de refus une pesĂ©e des intĂ©rĂȘts sera opĂ©rĂ©e. Un accĂšs pourrait ĂȘtre accordĂ© moyennant caviardage de certaines parties (montant de la construction). Quoi qu’il en soit, les plans Ă©tant soumis aux rĂšgles sur la propriĂ©tĂ© intellectuelle, un engagement Ă©crit du requĂ©rant sera nĂ©cessaire en cas de remise de copies.

  • AndrĂ© reçoit de son ex-collaborateur un courriel au terme duquel il lui est demandĂ© de communiquer l’ensemble des donnĂ©es encore dĂ©tenues Ă  son sujet. Instinctivement, il rĂ©pond qu’il ne possĂšde plus aucune donnĂ©e, celles-ci ayant Ă©tĂ© dĂ©truites deux ans aprĂšs son dĂ©part de l’entreprise. Quelques minutes plus tard, il se voit notifier, toujours par courrier Ă©lectronique, une mise en demeure de remettre sans dĂ©lai ces donnĂ©es, avec la mention expresse du fait que la durĂ©e lĂ©gale de conservation n’aurait pas Ă©tĂ© respectĂ©e. En clair, son ex-employĂ© lui reproche d’avoir dĂ©truit ces donnĂ©es trop tĂŽt.

    Henri dĂ©boussolĂ© par cette thĂ©matique qui le dĂ©passe, contacte son contemporain Jacques qui vient de prendre sa retraite aprĂšs avoir exercĂ© durant 30 ans l’activitĂ© de responsable des ressources humaines d’une multinationale helvĂ©tique. Voici la rĂ©ponse qui lui est formulĂ©e.

    Le principe de base consiste Ă  effacer les donnĂ©es lorsqu’elles ne sont plus nĂ©cessaires. Il est conseillĂ© de trier tous les deux ans les dossiers du personnel afin d’en retirer les documents inutiles pour respecter le principe de proportionnalitĂ©.

    DĂ©terminer ce qui est utile ou inutile n’est pas chose aisĂ©e. Certaines rĂšgles du droit des assurances sociales ou du droit fiscal peuvent imposer de conserver les donnĂ©es parfois mĂȘme aprĂšs la fin des rapports de travail. Quant aux donnĂ©es liĂ©es Ă  des prĂ©tentions financiĂšres dĂ©coulant du contrat de travail, elles doivent ĂȘtre conservĂ©es durant le dĂ©lai de prescription. Finalement, toutes les donnĂ©es nĂ©cessaires Ă  l’exĂ©cution du contrat de travail peuvent ĂȘtre conservĂ©es le temps que dure ce contrat. À dĂ©faut de se trouver dans l’un des cas de figure prĂ©citĂ©s, les donnĂ©es doivent ĂȘtre dĂ©truites. En bref donc, tout va dĂ©pendre de la situation concrĂšte.

    À titre exemplatif, les documents relatifs Ă  un congĂ© maternitĂ© datant de plusieurs annĂ©es n’ont pas de raison d’ĂȘtre conservĂ©s 15 plus tard, car ils sont inutiles Ă  l’exĂ©cution du contrat de travail.

    Le plus simple serait de mĂ©nager un accĂšs Ă  un outil internet qui propose Ă  chaque collaborateur de consulter entre autres les informations personnelles, le dĂ©compte de salaire, ainsi que le certificat de salaire. Ainsi le collaborateur pourrait connaĂźtre en tout temps le contenu des informations dĂ©tenues Ă  son sujet et se manifester s’il souhaite en obtenir la destruction. Une pesĂ©e d’intĂ©rĂȘts serait ensuite rĂ©alisĂ©e par l’employeur et en cas de litige, l’autoritĂ© compĂ©tente pourrait trancher en dĂ©finitive.

  • Cette sĂ©rie est consacrĂ©e Ă  la rĂ©vision de la loi fĂ©dĂ©rale sur la protection des donnĂ©es. 

    Elle dĂ©bute par un Ă©pisode introductif qui sera suivi d'une analyse du travail de la commission des institutions politiques du Conseil national (CIP-CN), laquelle a rĂ©cemment adoptĂ© le projet par 9 voix contre 9 et 7 absentions, avec la voix prĂ©pondĂ©rante du prĂ©sident. Cette dĂ©cision augure de dĂ©bats nourris au parlement et d'intenses questionnements relativement Ă  l'adĂ©quation notamment. 

    Voici le communiqué de presse publié suite à l'adoption du projet de loi:

    https://www.parlament.ch/press-releases/Pages/mm-spk-n-2019-08-16-a.aspx?lang=1036 

  • Depuis quelques semaines, nombre de parents s’étonnent voire se plaignent de la publication des listes de classes d’enfants mineurs sur Internet, sans qu’ils n’aient Ă©tĂ© nullement consultĂ©s prĂ©alablement. D’aucuns soutiendront sans doute que cela n’engendre aucune consĂ©quence et facilite la vie des parents et des enfants. D’autres prĂ©tendront que la publication sur Internet de telles donnĂ©es n’est pas sans risques et qu’elle doit faire l’objet d’une rĂ©flexion prĂ©alable, respectivement d’un consentement.

    Dans le champ d’application de la protection des donnĂ©es, la question est dĂ©licate. Il Ă©tait donc fondamental de pouvoir procĂ©der Ă  une comparaison intercantonale, respectivement de pouvoir recueillir les avis des diffĂ©rents PrĂ©posĂ©s aux fins de parvenir Ă  une solution Ă©quilibrĂ©e, pragmatique et respectueuse des droits de chacun.

    Il convient Ă©galement de relever que la publication ou non de telles listes diffĂšre en fonction des Ă©tablissements. Certains indiquent le nom et le prĂ©nom, alors que d’autres publient diffĂ©rentes informations supplĂ©mentaires. Le mode de publication est Ă©galement distinct. Il est tantĂŽt possible d’accĂ©der Ă  ces donnĂ©es sans contrainte et tantĂŽt nĂ©cessaire de s’identifier Ă  tout le moins par le nom, le prĂ©nom et la date de naissance.

    Dans les Cantons du Jura et de NeuchĂątel une telle publication nĂ©cessite une base lĂ©gale et l’accord de l’exĂ©cutif pour une utilisation Ă  des fins non commerciales. Ces deux conditions ne pouvant ĂȘtre strictement respectĂ©es, la publication n’est pas autorisĂ©e. Dans le Canton de Berne, le PrĂ©posĂ© considĂšre que les parents devraient Ă  tout le moins pouvoir exercer leur droit de ne pas voir leur enfant figurer sur la liste publiĂ©e sur Internet. Cette liste devrait de surcroĂźt ĂȘtre protĂ©gĂ©e par un mot de passe communiquĂ© aux seules personnes concernĂ©es. Dans le Canton d’Argovie, la possibilitĂ© de publier une telle liste est Ă©galement restreinte des mesures de sĂ©curitĂ©s Ă©tant exigĂ©es, ce qui signifie que la liste doit faire l’objet d’un accĂšs sĂ©curisĂ©.

    Dans le Canton du Valais, l’article 22 de la loi sur l’information du public, la protection des donnĂ©es et l’archivage conditionne une telle publication Ă  une base lĂ©gale ou au consentement exprĂšs prĂ©alable des personnes concernĂ©es. Aucune base lĂ©gale ne permettant la publication d’une liste d’élĂšves sur Internet en libre accĂšs, le consentement du reprĂ©sentant lĂ©gal est nĂ©cessaire. En clair donc, les listes d’élĂšves ne peuvent figurer ailleurs que sur le bĂątiment scolaire ou en classe, sans l’accord Ă©crit prĂ©alable de toutes les personnes concernĂ©es. Une exception Ă  ce principe est admissible lorsque l’accĂšs Ă  la liste de classe est protĂ©gĂ© par un mot de passe communiquĂ© aux seuls intĂ©ressĂ©s.

    Les informations figurant sur de telles listes ne sont pas anodines, puisqu’elles permettent de connaĂźtre l’origine des Ă©lĂšves, l’existence d’un Ă©chec scolaire (si un Ă©lĂšve se retrouve Ă  deux reprises sur la liste d’un niveau scolaire) ou encore la composition familiale. Il convient donc de se montrer exigeant et prudent. L’identitĂ© d’une victime d’infraction Ă  l’intĂ©gritĂ© sexuelle a ainsi Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par recoupement avec ces informations. Les parents se sont alors plaints, Ă  raison, d’une publication qu’ils n’avaient pas autorisĂ©e.

  • Cela fait maintenant 10 ans que vous organisez le Championnat du monde de billes qui rĂ©unit dĂ©sormais plusieurs milliers de participants et fait mĂȘme l’objet d’une retransmission tĂ©lĂ©visĂ©e.

    Ce nonobstant, les collectivités publiques refusent toujours, catégoriquement, de vous accorder la moindre subvention. Vous avez tout essayé, soit présenter un rapport relatif aux impacts économiques aux élus, les inviter à participer à la manifestation, leur démontrer les retombées médiatiques
 En vain.

    Avant de prĂ©senter une nouvelle demande de subvention, vous souhaitez pouvoir Ă©tablir un comparatif avec les autres manifestations que vous savez ĂȘtre soutenues par les collectivitĂ©s publiques. Dans ce but, vous adressez une demande, par courriel, au responsable de l’attribution des montants, lequel vous rĂ©pond que ces documents sont confidentiels et qu’il ne peut dĂšs lors vous les remettre, bien Ă  regret.

    Non content de cette rĂ©ponse, que vous considĂ©rez comme lapidaire, vous vous adressez au Conseil communal et requerrez une dĂ©cision formelle de sa part. AprĂšs dĂ©libĂ©ration, le Conseil dĂ©cide de ne pas vous accorder l’accĂšs aux donnĂ©es sollicitĂ©es, en raison de la protection des donnĂ©es, du secret des affaires, ainsi que de l’opposition des bĂ©nĂ©ficiaires de subventions consultĂ©s prĂ©alablement Ă  cette rĂ©ponse.

    MalgrĂ© la multiplication des arguments et la motivation qui vous paraĂźt soutenable, vous tenez Ă  obtenir une rĂ©ponse dĂ©finitive. Vous saisissez donc votre PrĂ©posĂ© cantonal Ă  la protection des donnĂ©es et Ă  la transparence, dĂšs lors qu’une autoritĂ© est concernĂ©e. Et vous n’ĂȘtes pas déçu de la rĂ©ponse.

    Dans sa recommandation, le PrĂ©posĂ© a relevĂ© que certains passages des documents demandĂ©s risquaient de tomber sous une exception de la loi et qu’ils devaient par consĂ©quent ĂȘtre caviardĂ©s. Il a cependant estimĂ© qu’un refus d’accĂšs total ne serait pas opportun et qu’un accĂšs partiel aux documents souhaitĂ©s devrait ĂȘtre accordĂ©. En clair, certains passages peuvent ĂȘtre occultĂ©s pour protĂ©ger notamment des secrets d’affaires ou des personnes qui ne sont pas personnellement bĂ©nĂ©ficiaires des sommes allouĂ©es au moyen des deniers publics. Le montant des subventions, leur justification, de mĂȘme que leurs modalitĂ©s, doivent par contre ĂȘtre communiquĂ©s.

    Pour un exemple d’avis Ă©mis en cette matiĂšre par le PrĂ©posĂ© Ă  la protection des donnĂ©es et Ă  la transparence Jura-NeuchĂątel (Avis 2013.0551 du PPDT publiĂ© le 30 aoĂ»t 2013) :

    La liste définitive des entités subventionnées par les deniers publics est-elle un document officiel accessible ?

  • Ce samedi soir l’ambiance est exceptionnelle autour de la piscine et vous vous rĂ©jouissez de partager cette parenthĂšse de convivialitĂ© avec vos proches et familiers. Il est vrai que ce n’est pas tous les jours que l’on peut cĂ©lĂ©brer l’obtention du titre de personnalitĂ© valaisanne du mois de septembre dĂ©livrĂ© par le Nouvelliste.

    Alors que la fĂȘte bat son plein, votre Ă©pouse vous fixe du regard avec un sĂ©rieux qui ne lui est pas coutumier. Vous percevez immĂ©diatement l’urgence de la situation et vous vous approchez d’elle Ă  grands pas. ChĂ©ri la police est lĂ  vous glisse-t-elle doucement Ă  l’oreille. Les agents disent que nos invitĂ©s font trop de bruit et que des voisins ont sollicitĂ© leur intervention en vue d’opĂ©rer un constat des nuisances sonores gĂ©nĂ©rĂ©es. DĂ©sireux de ne pas gĂącher la fĂȘte et d’éviter que vos invitĂ©s ne soient incommodĂ©s par cette intervention, vous tentez de parlementer. En vain.

    L’agent vous indique qu’il va Ă©tablir un procĂšs-verbal et que vous serez amendĂ©. Il exige que vous diminuiez la musique immĂ©diatement et le ton de la conversation ne vous plaĂźt guĂšre. La tension, palpable, se matĂ©rialise par un Ă©change de propos virils. Vos invitĂ©s se mĂȘlent alors Ă  la discussion qui devient houleuse. C’est alors votre Ă©pouse qui calme tout le monde en invitant les personnes prĂ©sentes Ă  rentrer dans la maison.

    Quelques jours plus tard, vous sollicitez, par Ă©crit, un accĂšs au journal de police aux fins de savoir ce qui a Ă©tĂ© indiquĂ© vous concernant suite Ă  cette altercation. Le Commissaire vous rĂ©pond que de telles informations ne peuvent ĂȘtre communiquĂ©es qu’à la demande expresse d’une autoritĂ© ou d’un magistrat.

    Insatisfait de cette rĂ©ponse, vous effectuez quelques recherches sur Internet et vous trouvez deux dĂ©cisions rendues dans d’autres cantons (Vaud et GenĂšve), dĂ©cisions au terme desquelles, l’accĂšs a Ă©tĂ©, Ă  certaines conditions, accordĂ©. C’est alors que vous requerrez une nouvelle fois un accĂšs, qui vous est encore refusĂ©.

    Selon la jurisprudence, les donnĂ©es recueillies par la police dans le cadre de ses fonctions constituent des donnĂ©es sensibles. De telles donnĂ©es font l’objet de garanties particuliĂšres et il doit ĂȘtre possible Ă  la personne concernĂ©e de vĂ©rifier, entre autres, qu’elles sont exactes. Il vous est donc possible de consulter le journal de police, Ă  l’exception des donnĂ©es relatives Ă  l’identitĂ© du dĂ©nonciateur. Si vous constatez que des donnĂ©es inexactes figurent dans le journal de police et que les agents ne peuvent apporter la preuve formelle de leur vĂ©racitĂ©, la mention du caractĂšre litigieux des donnĂ©es doit y ĂȘtre adjointe. La seule exception a trait Ă  l’ouverture d’une procĂ©dure qui permettrait alors de diffĂ©rer l’accĂšs aux donnĂ©es du journal de police.

    En ce qui concerne l’accĂšs aux courriels Ă©changĂ©s par la police, nous nous permettons de vous rappeler notre article topique.

  • Tous les matins, vous ne voyez qu’elle. Elle vous obsĂšde au point de vous faire perdre le sommeil. Elle, c’est la nouvelle camĂ©ra installĂ©e par votre voisin durant vos vacances d’automne. Un dĂŽme en fait qui laisse subodorer la possibilitĂ© d’opĂ©rer des rotations, de zoomer, de tout savoir de vous et de vos proches, en tout temps.

    Depuis que la situation s’est envenimĂ©e avec votre voisin pour une banale histoire de clĂŽture, celui-ci vous a menacĂ© de vĂ©rifier en temps rĂ©el que vous n’excĂ©diez pas vos droits de propriĂ©tĂ©. Ce qui vous inquiĂšte n’est pas tant le fait que cette menace ait Ă©tĂ© mise Ă  exĂ©cution, mais bien plutĂŽt les capacitĂ©s techniques de cette camĂ©ra dissimulĂ©e par un dĂŽme. Est-il possible de zoomer dans votre chambre Ă  coucher ? La camĂ©ra se dĂ©clenche-t-elle automatiquement Ă  chaque mouvement dĂ©tectĂ© ? Que dire Ă  vos invitĂ©s lorsqu’ils verront qu’ils sont potentiellement filmĂ©s ? Ces questions vous taraudent et vous ignorez quels sont vos droits.

    Sachez tout d’abord que vous n’ĂȘtes pas seul. De trĂšs nombreux Valaisans se trouvent dans une situation similaire, du fait notamment de la multiplication des offres de camĂ©ras de vidĂ©osurveillance proposĂ©es par des gens plus dĂ©sireux de les vendre que de respecter les dispositions lĂ©gales. Les tribunaux ont dĂ» arbitrer plusieurs litiges sur le plan civil et pĂ©nal et la source de conflits va s’amplifier avec la quasi-gĂ©nĂ©ralisation des installations de vidĂ©osurveillance, notamment pour les nouvelles constructions.

    Si votre voisin filme la voie publique, respectivement le domaine public, il vous est loisible de vous adresser Ă  la police communale et de requĂ©rir son intervention. Le PrĂ©posĂ© fĂ©dĂ©ral considĂšre en effet qu’il existe une compĂ©tence rĂ©siduelle pour des normes de droit cantonal comme la clause gĂ©nĂ©rale de police qui peut lĂ©gitimer cette intervention. Si celle-ci ne devait pas ĂȘtre couronnĂ©e de succĂšs ou si la camĂ©ra ne filme pas le domaine public, vous avez le choix entre la voie civile et la voie pĂ©nale. Il vous est ainsi loisible de solliciter d’un juge qu’il ordonne le retrait de la camĂ©ra, si celle-ci filme votre propriĂ©tĂ©, portant ainsi atteinte Ă  vos droits de la personnalitĂ©. Plus incisive, la voie pĂ©nale suppose la preuve que votre domaine privĂ© a Ă©tĂ© atteint. ConcrĂštement la camĂ©ra doit saisir des images qui ne peuvent ĂȘtre perçues sans autre par chacun, ce qui exclut ce que l’on peut voir depuis une route par exemple.

    Pour de plus amples informations, voici notre page internet consacrée à cette thématique: https://lexing.ch/videosurveillance-par-un-voisin-que-faire/

  • 8 aoĂ»t 2019 :

    Tom Shark prend connaissance, dans la presse, des rĂ©cents articles consacrĂ©s Ă  la prochaine acquisition d’un nouvel avion de combat par la Suisse. Il constate avec effroi la candeur des dĂ©cideurs helvĂ©tiques qui pensent pouvoir assurer leur indĂ©pendance en exigeant des engagements Ă©crits et un accĂšs complet au code source des tous les logiciels liĂ©s aux appareils. La protection des donnĂ©es des futurs avions de combat semble Ă©veiller certaines consciences. À l’instar de ce qui s’était produit lors de l’acquisition par la police bĂąloise de vĂ©hicules de marque Tesla qui comportaient notamment des possibilitĂ©s d’écoute des conversations ayant lieu dans l’habitacle. C’est toutefois la rĂ©signation qui prĂ©vaut : les principaux acteurs du dossier mettent en exergue la dĂ©pendance de la Suisse, ainsi que les risques de fuite ou de vols de donnĂ©es. Reste Ă  savoir l’intensitĂ© de cette dĂ©pendance et Ă  en mesurer les risques. Tom sourit intĂ©rieurement. Manifestement les journalistes n’ont pas apprĂ©hendĂ© l’étendue des problĂšmes inhĂ©rents Ă  ce genre de marchĂ©s
 La rĂšgle est simple : personne ne va vendre du matĂ©riel de guerre sans s’assurer que jamais celui-ci ne pourra ĂȘtre utilisĂ© Ă  son encontre ou Ă  l’encontre de ses alliĂ©s ! L’affaire des missiles Exocet et du destroyer britannique Sheffield est encore dans toutes les mĂ©moires. À la lecture des conditions d’utilisation du F35 amĂ©ricain, il peut ĂȘtre constatĂ© que les appareils sont dotĂ©s de systĂšmes de verrouillage et que chaque matin un nouveau code doit ĂȘtre introduit, pour permettre Ă  l’avion de dĂ©coller. Autrement et simplement dit, l’avion est inopĂ©rationnel sans l’accord des États-Unis d’AmĂ©rique. Seule la Grande-Bretagne, alliĂ© historique peut utiliser l’appareil sans restrictions. Le problĂšme n’est donc pas celui des donnĂ©es transmises, mais plutĂŽt celui du servage vis-Ă -vis du pays du constructeur et de l’ensemble de ses alliĂ©s. Soyons clairs : ces avions ne serviront jamais Ă  autre chose qu’à l’accomplissement de tĂąches de police aĂ©rienne. 

  • JoĂ«l vient de se voir signifier son licenciement pour des motifs Ă©conomiques, la start-up pour laquelle il travaillait n’ayant pas rĂ©ussi Ă  lever suffisamment de fonds pour poursuivre son dĂ©veloppement. Quelques semaines plus tard, aprĂšs avoir procĂ©dĂ© aux formalitĂ©s d’inscription au chĂŽmage, il se voit convoquer par Franck son conseiller Ă  l’Office rĂ©gional de placement (ORP). Lors de ce premier entretien, le conseiller insiste sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©montrer, dans le dĂ©lai lĂ©gal, le caractĂšre effectif de ses recherches d’emploi. Quelques semaines plus tard, Franck l’appelle sur son portable et lui indique qu’il n’a pas reçu de sa part la preuve des dĂ©marches effectuĂ©es pour trouver un travail. JoĂ«l lui indique alors avoir adressĂ© un courriel avec en annexes l’ensemble des prises de contact et des rĂ©ponses nĂ©gatives. Franck effectue alors des recherches qui s’avĂšrent toutes vaines. Il en informe JoĂ«l tout en lui indiquant qu’il ignore totalement ce qu’il va advenir et si une sanction sera prononcĂ©e. JoĂ«l n’en croit pas ses oreilles ! Il tente de plaider sa cause auprĂšs de son conseiller qui est bien empruntĂ© pour lui rĂ©pondre favorablement.

    Quelques semaines plus tard, JoĂ«l reçoit une dĂ©cision au terme de laquelle son droit aux indemnitĂ©s de chĂŽmage est suspendu pendant 16 jours. Il ne dĂ©colĂšre pas et compte bien se dĂ©fendre grĂące Ă  l’aide de sa protection juridique. La rĂ©ponse qui lui est apportĂ©e n’est pas celle attendue. En substance la voici, Ă©tant prĂ©cisĂ© qu’elle est issue d’une dĂ©cision du Tribunal fĂ©dĂ©ral rendue le 12 fĂ©vrier 2019 (arrĂȘt 8C_239/2018).

    À l'inverse d'autres domaines juridiques, le droit des assurances sociales ne rĂšglemente pas expressĂ©ment la transmission des Ă©crits par voie Ă©lectronique. Si la preuve des recherches personnelles d’emploi peut certes ĂȘtre transmise Ă  l’ORP par courriel (car il ne s’agit pas d’un acte de procĂ©dure), il appartient en cas de litige Ă  l’expĂ©diteur d’apporter la preuve que son e-mail est arrivĂ© Ă  temps dans la sphĂšre de contrĂŽle de l’ORP. L'expĂ©diteur est dĂšs lors tenu de requĂ©rir du destinataire une confirmation de rĂ©ception de son courriel contenant la preuve de ses recherches d'emploi et, en l'absence de cette confirmation, de procĂ©der par la voie postale. À dĂ©faut, de preuve, l’expĂ©diteur doit en supporter les consĂ©quences, ce qui signifie concrĂštement que son droit aux indemnitĂ©s de chĂŽmage pourra ĂȘtre suspendu durant une pĂ©riode limitĂ©e en raison de l’absence de preuve de recherche d’emploi. La plus grande prudence s’impose donc. 

  • Votre appartement peine Ă  ĂȘtre louĂ© en cette pĂ©riode de surchauffe immobiliĂšre. L’un de vos amis, grand voyageur dans l’ñme, vous indique avoir rĂ©guliĂšrement utilisĂ© la plate-forme Airbnb lors de ses multiples pĂ©riples, toujours Ă  satisfaction. Il vous propose donc de tenter de rĂ©soudre vos difficultĂ©s en recourant Ă  ce service, ce d’autant que les offres dans votre rĂ©gion pour ce type d’hĂ©bergement sont famĂ©liques. Comme cet appartement se situe dans une rĂ©sidence cossue, vous vous interrogez tout de mĂȘme sur la rĂ©action de vos voisins. En effet, Ă  votre souvenir, quelque chose avait Ă©tĂ© mentionnĂ© dans le rĂšglement de copropriĂ©tĂ©. Vous interrogez, consĂ©quemment, le juriste de l’association de propriĂ©taires dont vous ĂȘtes membre. 

    Celui-ci mentionne immĂ©diatement une nouvelle jurisprudence du Tribunal fĂ©dĂ©ral du 4 avril 2019 (arrĂȘt 5A_436/2018) et se montre circonspect. La question de savoir si une communautĂ© des propriĂ©taires d'Ă©tages peut interdire Ă  ses membres de proposer Ă  court terme les appartements sur des plateformes telles que Airbnb dĂ©pend des circonstances concrĂštes du cas particulier. Selon le Tribunal fĂ©dĂ©ral, lorsqu’un appartement est proposĂ© en location sur Airbnb et des plateformes similaires, il ne s'agit pas d'une location ordinaire, mais plutĂŽt d'un hĂ©bergement dans le domaine de la para-hĂŽtellerie. 

    L'appartement concernĂ© se trouvait dans une habitation de luxe, avec une infrastructure correspondante (une piscine et un sauna), qui doit plutĂŽt ĂȘtre rattachĂ©e au domaine privĂ© et n’est pas destinĂ©e Ă  des tiers. MalgrĂ© l'importance de la propriĂ©tĂ© (26 appartements), il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© que cette structure commune est vouĂ©e Ă  un cadre plutĂŽt intime. Il ne s'agit pas non plus d'un immeuble destinĂ© aux vacances, mais d'une rĂ©sidence avec des appartements occupĂ©s Ă  titre principal. Ces Ă©lĂ©ments caractĂ©ristiques plaident typiquement pour une relation Ă©troite entre les habitants. 

    Le besoin de tranquillitĂ© est par ailleurs plus important dans ce type d'habitation. Or les personnes qui rĂ©servent par l'intermĂ©diaire d’Airbnb se trouvent pour la plupart en vacances, sans forcĂ©ment Ă©prouver la nĂ©cessitĂ© de se coucher tĂŽt, ni celle de prĂȘter attention au respect d'habitants qu'ils ne connaissent pas vraiment. Dans ce contexte, proposer de maniĂšre durable et professionnelle un appartement Ă  la location journaliĂšre sur des plateformes telles que Airbnb va Ă  l'encontre de l'objectif « d'habitation» prĂ©vu par le rĂšglement et n'est pas non plus conforme Ă  l'exercice rĂšglementaire d'une « activitĂ© calme». 

    Le Tribunal fĂ©dĂ©ral a donc considĂ©rĂ© que la dĂ©cision prise par l’assemblĂ©e des propriĂ©taires d’étages (formulĂ©e de maniĂšre gĂ©nĂ©rale) est licite. Le droit exclusif du propriĂ©taire d'Ă©tages sur ses parts d'Ă©tages n'est pas vidĂ© de son sens ni privĂ© de son contenu essentiel. 

    Dans ces circonstances, avant d’opter pour une telle commercialisation d’un bien immobilier dont vous ĂȘtes propriĂ©taire, il convient d’analyser le contenu du rĂšglement de copropriĂ©tĂ© et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, de vous assurer du soutien de vos voisins. À dĂ©faut, vous risquez une de devoir faire face Ă  une procĂ©dure onĂ©reuse et pĂ©rilleuse.

  • La sociĂ©tĂ© Filenousloseille SĂ rl est dans la tourmente. AprĂšs une enquĂȘte de plusieurs mois, une Ă©quipe de journalistes d’investigation a publiĂ© des articles permettant de mettre en doute le but prĂ©tendument caritatif de cette sociĂ©tĂ© et l’utilisation effective des fonds confiĂ©s par les donateurs. En lieu et place de la protection des mammifĂšres marins en MĂ©diterranĂ©e, il semble que d’importantes sommes aient Ă©tĂ© investies dans l’acquisition d’un Yacht et d’une rĂ©sidence de luxe sur l’üle de Formentera. 

    Vous apprenez, avec effroi, que vos anciens associĂ©s gĂ©rants au sein de cette sociĂ©tĂ© Ă  responsabilitĂ© limitĂ©e, nommĂ©ment jetĂ©s Ă  la vindicte populaire, sont des aigrefins. Aux fins d’éviter d’ĂȘtre associĂ© de par votre activitĂ© passĂ©e Ă  cette vilaine affaire, vous vous prĂ©cipitez chez votre avocat muni d’une publication relative au droit Ă  l’oubli. Pour nourrir sa rĂ©flexion, vous invoquez tant le RĂšglement europĂ©en en matiĂšre de protection des donnĂ©es, tantĂŽt la loi fĂ©dĂ©rale sur la protection des donnĂ©es et finalement le droit cantonal. 

    En vieux briscard des prĂ©toires, Me Cunctator vous propose d’écrire une simple lettre au PrĂ©posĂ© du Registre du Commerce et de voir comment celui-ci va rĂ©agir. La rĂ©ponse est brĂšve et nĂ©gative. Rien qui ne saurait satisfaire votre soif de voir ce passĂ© disparaĂźtre Ă  tout jamais. Votre avocat vous propose alors de saisir le PrĂ©posĂ© Ă  la protection des donnĂ©es et Ă  la transparence d’une requĂȘte tendant Ă  l’effacement dĂ©finitif de ces donnĂ©es. Celui-ci, au terme d’une procĂ©dure de mĂ©diation, recommande au Registre du commerce de conserver les donnĂ©es vous concernant, pour les motifs suivants :

    Le droit cantonal accorde certes un droit Ă  la suppression des donnĂ©es qui ne sont plus pertinentes ou nĂ©cessaires, sous rĂ©serve toutefois de dispositions lĂ©gales contraires. Or, les rĂšgles applicables au Registre du commerce prĂ©voient expressĂ©ment l’enregistrement et la publication de tous les faits juridiquement pertinents. Les informations relatives aux radiations en font partie. Le Tribunal administratif fĂ©dĂ©ral a par ailleurs confirmĂ© qu’en raison de la fonction d’un Registre du commerce, l’accĂšs aux informations qu’il contient doit ĂȘtre aussi aisĂ© que possible, et que l’intĂ©rĂȘt public Ă  la diffusion de ces donnĂ©es n’est pas limitĂ© dans le temps. Un « droit Ă  l’oubli Â» ou une limitation dans le temps de la possibilitĂ© de recherche sont ainsi contraires Ă  son but (ATAF 2008/16). 

    ArrĂȘt du Tribunal administratif fĂ©dĂ©ral du 26 fĂ©vrier 2008

  • 18 juin 2019, GenĂšve

    Tom Shark sirote un mojito au bord de la piscine de l’hĂŽtel de luxe President Wilson Ă  GenĂšve, lorsqu’il entend la sonnerie de son tĂ©lĂ©phone portable se manifester Ă  de multiples reprises et durant prĂšs d’une minute. Lorsqu’il le consulte, il prend connaissance d’une news qui semble captiver le monde. Facebook s’apprĂȘterait Ă  lancer une nouvelle cryptomonnaie intitulĂ©e Libra. Il s’agira ni plus ni moins que de concurrencer le bitcoin et de permettre aux internautes d’utiliser Facebook pour envoyer de l’argent ou faire des achats. Un portefeuille virtuel lui-mĂȘme (Calibra) permettrait quant Ă  lui de gĂ©rer ses fonds en Libra. Nul besoin d’avoir Ă©tudiĂ© Ă  Harvard pour comprendre que cette cryptomonnaie pourrait jouer un rĂŽle de contre-pouvoir face aux banques centrales, respectivement concurrencer tous les acteurs du secteur financier qui n’y participeraient pas. Mais il y a plus en ce sens que cette monnaie sera gĂ©rĂ©e depuis la Suisse, ce qui ne manque pas de provoquer aux États-Unis notamment une inquiĂ©tude palpable. Le CongrĂšs craint en effet un dĂ©sĂ©quilibre du systĂšme financier mondial et, in fine, une rivalitĂ© exacerbĂ©e avec le dollar. Tom est circonspect. Il s’interroge sur le choix de la Suisse et de la forme juridique de l’association pour le lancement de ce projet pharaonique qui rĂ©unit dĂ©jĂ  de nombreux acteurs des secteurs du commerce, Ă©lectronique, des technologies, des tĂ©lĂ©communications et bien Ă©videmment de la finance. Il subodore une stratĂ©gie en deux Ă©tapes visant Ă  sonder le marchĂ©, puis Ă  adapter le projet en fonction des critiques qu’il aura suscitĂ©es. Dans les jours suivants, c’est une vĂ©ritable tempĂȘte contestataire qui se lĂšve. RĂ©gulateurs, politiques, Ă©conomistes, citoyens se manifestent en arguant de griefs divers et variĂ©s qui permettent de comprendre que le lancement de cette nouvelle cryptomonnaie ne sera pas une sinĂ©cure. MĂȘme le PrĂ©posĂ© fĂ©dĂ©ral Ă  la protection des donnĂ©es et Ă  la transparence de la Suisse, d’ordinaire si prĂ©cautionneux, s’est joint Ă  la vindicte et rĂ©clame des explications en termes de protection des donnĂ©es. David Marcus, la tĂȘte pensante helvĂ©tique de ce projet, l’homme Ă  qui tout avait rĂ©ussi devrait se transformer en magicien pour Ă©viter un emballement frĂ©nĂ©tique synonyme de mort subite du projet. Tom constate avec ravissement qu’il n’était pas si loin de la vĂ©ritĂ©, puisque quelques semaines plus tard le projet avait pris une tournure moins ambitieuse et se concentrait dĂ©sormais sur le respect des normes en matiĂšre de confidentialitĂ©, de lutte contre le blanchiment d’argent, de protection des consommateurs et surtout de stabilitĂ© financiĂšre. Marcus avait dĂ» faire marche arriĂšre avant de se consumer tel Icare. 

    18 juin 2021, New-York

    David Marcus entre dans la salle le regard triomphant et l’Ɠil vif. Il sait qu’il a gagnĂ©. Le projet Libra est dĂ©sormais sur les rails et rien ni personne ne pourront l’arrĂȘter. La stratĂ©gie de dĂ©ploiement massif dans les pays en dĂ©veloppement a parfaitement fonctionnĂ©. Si les tĂ©lĂ©phones sont dans toutes les poches, nombreux sont ceux qui ne disposent pas d’un compte bancaire. Facebook y a vu une opportunitĂ© en or. Ajoutez Ă  cela des frais rĂ©duits au minimum et vous aurez les ingrĂ©dients d’une percĂ©e historique. Les premiĂšres cibles ont Ă©tĂ© les pays en crise comme le Venezuela, oĂč l’hyperinflation fait rage depuis plusieurs annĂ©es. Tous ces pays cibles prioritairement par la Chine sont devenus stratĂ©giquement incontournables pour les États-Unis. Facebook a su tirer parti de la guerre commerciale qui a rĂ©gnĂ© durant plusieurs annĂ©es avec un discours assez simple Ă  l’intention des membres du CongrĂšs et des rĂ©gulateurs : les Chinois ou nous, que prĂ©fĂ©rez-vous ? La peur de perdre dĂ©finitivement l’accĂšs Ă  des marchĂ©s prometteurs a fait le reste. Tom Ă©tudie avec attention la gestuelle de Marcus...

  • Pour de plus amples informations:

    https://www.stop-sextortion.ch/fr/index.html

    Et la toujours excellente vidéo de la police de Gatineau que nous remercions:

    https://www.youtube.com/watch?v=9N-a6wKI-ow

  • GĂ©rald se balade dans la bibliothĂšque de sa commune et constate une nouvelle fois que les magazines fĂ©minins sont plĂ©thore. Lui, le passionnĂ© de nature et de chasse ne comprend pas qu’il soit ainsi fait droit aux requĂȘtes de ces dames et que les achats de revue qu’il a proposĂ©s Ă  la bibliothĂ©caire ne soient jamais rĂ©alisĂ©s. Selon elle, les lectrices intĂ©ressĂ©es par cette thĂ©matique sont plus nombreuses et les moyens limitĂ©s, ce qui explique les choix opĂ©rĂ©s. Le vivant comme une injustice crasse, GĂ©rald dĂ©cide de solliciter de la commune concernĂ©e la liste des achats pour pouvoir vĂ©rifier les allĂ©gations qui sont Ă©mises pour justifier cette posture. Celle-ci refuse en indiquant que l’égalitĂ© de traitement entre les sexes, invoquĂ©e par GĂ©rald, ne saurait suffire Ă  justifier des achats arithmĂ©tiquement Ă©quivalents. De surcroĂźt, une clause de confidentialitĂ© figure dans les diffĂ©rents contrats conclus avec les Ă©diteurs, laquelle empĂȘche toute divulgation. 

    C’est bien mal connaĂźtre la mentalitĂ© un tantinet phallocrate de GĂ©rald, que de penser que celui-ci va renoncer en prĂ©sence de tels motifs. Il saisit le PrĂ©posĂ© genevois compĂ©tent en raison du lieu et exige dĂ©sormais d’avoir accĂšs Ă  toutes les factures des revues acquises. La collectivitĂ© publique quant Ă  elle maintient sa posture tout en regrettant la tournure juridique prise par cette affaire. Elle invoque les intĂ©rĂȘts prĂ©pondĂ©rants de tiers, soit notamment le secret d’affaires, mais surtout la clause de confidentialitĂ©. 

    Il s’avĂšre toutefois que de telles clauses de confidentialitĂ© ne sont pas absolues et qu’elles rĂ©servent l’application des dispositions lĂ©gales imposant la communication de leur contenu, comme en matiĂšre de lĂ©gislation sur la transparence. De telles clauses ne peuvent au demeurant faire Ă©chec au principe de la transparence, sous peine de le vider de sa substance et de permettre aux parties Ă  un contrat de choisir les informations qu’elles souhaitent divulguer alors mĂȘme que le principe est la transparence pour les autoritĂ©s publiques. GĂ©rald obtient donc le droit de consulter toutes les factures des magazines fĂ©minins acquis par la bibliothĂšque. 

    Lorsqu’il se prĂ©sente Ă  la bibliothĂšque pour opĂ©rer la consultation des documents tant espĂ©rĂ©s, il se voit remettre plusieurs centaines de pages et les magazines y affĂ©rents pour qu’il puisse vĂ©rifier l’exhaustivitĂ© des piĂšces remises. Le sourire qui Ă©gaye le visage de la bibliothĂ©caire lui dĂ©montre toutefois que la transparence peut rĂ©server quelques surprises lorsqu’elle est invoquĂ©e correctement, mais Ă  mauvais escient.

  • Votre relation sentimentale s’est terminĂ©e par un Ă©chec retentissant. Alors mĂȘme que vous concentrez toute votre Ă©nergie Ă  vous reconstruire, votre ex-partenaire vous espionne et tente d’entrer en contact avec vous et votre entourage par divers moyens, principalement Ă©lectroniques. Vous acceptez une rencontre dans le but d’apaiser les choses, mais il n’en est rien, bien au contraire. Au bord de l’épuisement psychologique, vous consultez un avocat et lui demandez ce que vous pouvez entreprendre pour que cet ouragan de sollicitations cesse. Il Ă©voque alors la possibilitĂ© d’initier une procĂ©dure civile. Une procĂ©dure civile ? Vous vous interrogez sur la pertinence d’une telle action qui vous paraĂźt limitĂ©e et sur son efficacitĂ©. Ne vaudrait-il pas mieux agir simultanĂ©ment sur le plan pĂ©nal ?

    Vous imaginez la police qui intervient Ă  chaque appel intempestif ou sms non sollicitĂ©. Votre avocat vous expose alors les limites l’action des forces de l’ordre et vous invite Ă  la tempĂ©rance. Si cet olibrius persiste, il sera alors condamnĂ© vous assure-t-il ! Non contente de cette rĂ©ponse que vous considĂ©rez trop timorĂ©e, vous sollicitez un deuxiĂšme avis. 

    Selon l’article 28b alinĂ©a 1erdu Code civil, il vous est loisible en cas de violence, de menaces ou de harcĂšlement de requĂ©rir d’un juge civil qu’il prononce des interdictions de contact, gĂ©ographique et de pĂ©rimĂštre. Il est ainsi possible d’obtenir que votre ex-partenaire cesse de vous appeler, de vous envoyer des sms et/ou des emails. Le Tribunal cantonal schwyzois a, dans une affaire similaire, Ă©galement interdit tout contact avec la famille et les collĂšgues de travail de l’ancienne compagne. À cela s’est ajoutĂ©e une invitation Ă  se tenir Ă©loignĂ© du lieu de rĂ©sidence, ainsi que du lieu de travail. Le Tribunal fĂ©dĂ©ral a confirmĂ© cette dĂ©cision considĂ©rĂ©e comme proportionnĂ©e et rappelĂ© qu’il est possible d’interdire le contact Ă  d’autres personnes que la victime elle-mĂȘme, que ces personnes aient Ă©tĂ© contactĂ©es par le passĂ© ou non. 

    Qu’en est-il de la durĂ©e de la mesure judiciaire me direz-vous ? L’article 28b du Code civil ne prĂ©voit pas de limite temporelle. Il appartient donc au Juge saisi de la cause de dĂ©terminer si une durĂ©e limitĂ©e est justifiĂ©e ou non. Le Tribunal fĂ©dĂ©ral prĂ©cise qu’une limite temporelle n’a guĂšre de sens, puisqu’une demande de prolongation de la mesure gĂ©nĂ©rerait une nouvelle confrontation entre le stalker (harceleur) et sa victime. 

    La procédure pénale peut évidemment constituer un moyen supplémentaire de faire cesser les comportements outranciers, mais elle ne rÚgle pas les problÚmes quotidiens de prise de contact que la voie civile peut proscrire utilement.

    ArrĂȘt du Tribunal fĂ©dĂ©ral 5A_429/2017 du 13 avril 2018.