Afleveringen

  • À l'occasion du festival «Quais du polar» à Lyon où elle est invitée, je reçois l'écrivaine américaine Lisa Gardner. Avec 2 millions d’exemplaires de ses livres vendus en France, des traductions dans 30 pays et plus de 25 millions d’exemplaires vendus dans le monde, Lisa Gardner s’impose aujourd’hui comme la nouvelle reine du suspense psychologique. Après plusieurs bestsellers dont « La maison d’à côté » (Grand Prix des lectrices de ELLE en 2011) « Dernière soirée » est le 14è suspense chez Albin Michel.

    Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard.

    «Timothy O’Day était un pro de la randonnée en forêt. Pourtant, il y a disparu sans laisser de traces lors de son week-end d’enterrement de vie de garçon, laissant derrière lui deux parents inconsolables, une fiancée désespérée et quatre garçons d’honneur rongés par la culpabilité.

    Frankie Elkin ne connaît rien à la forêt. Elle a en revanche un flair unique pour retrouver les disparus. Lorsqu’elle apprend qu’une ultime opération de recherches est organisée cinq ans après la disparition de Timothy, elle prend la route pour les montagnes du Wyoming et se joint à l’équipe. Mais à mesure que l’expédition s’enfonce dans ce territoire sauvage, il devient évident que quelqu’un est prêt à tout pour faire échouer les investigations…» (Présentation des éditions Albin Michel)

    Extrait : « Dernière soirée » de Lisa Gardner, lu par Maia Baran (Audiolib).

  • Dror Mishani, né le 23 juin 1975 à Holon, est un écrivain, traducteur israélien. Il est également universitaire et spécialiste de l'histoire du roman policier. Il est l'auteur d'une série de romans noirs dont le héros est l'inspecteur de police Avraham Avraham, traduite en plus de 15 langues, dont l'anglais, le suédois, l'allemand et le français. Son nouveau livre « Au ras du sol, journal d’un écrivain en temps de guerre », traduit par Laurence Sendrowicz, est publié chez Gallimard. Un texte dont il parle en français ans cet entretien.

    Laurence Sendrowicz (Traduction)

    Le matin du 7 octobre 2023, à Toulouse, Dror Mishani découvre le message de sa femme : « Bonjour, ici, c’est un sacré bordel. » Il envisage tout, sauf cette attaque du Hamas… Dans l’avion qui le ramène à Tel-Aviv en Israël, il commence à rédiger un article : « Peut-être faut-il reconnaître la puissance du coup porté et la profondeur de notre douleur, reconnaître la défaite, ne pas essayer de l’escamoter sous ce qui aura l’air, à court terme, d’une victoire, mais qui ne sera qu’un engrenage de souffrances. »

    Ces lignes sont au cœur d’un journal intime qui décrit, pendant six mois, la vie quotidienne en temps de guerre et expose les sentiments complexes d’un père de famille israélien marié à une Polonaise catholique ; un intellectuel pacifiste passant, aux yeux de certains proches, pour un traître ; un romancier écrasé par la politique qui craint de ne plus jamais pouvoir écrire et qui, pour ne pas sombrer, « cherche refuge dans la lecture des catastrophes des autres » — Natalia Ginzburg, Italo Calvino, Stefan Zweig, Emmanuel Carrère... (Présentation des éditions Gallimard)

    Illustration musicale : The Departure de Max Richter.

  • Zijn er afleveringen die ontbreken?

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  • En Haïti, Jan J. Dominique a travaillé comme éducatrice et journaliste à Radio Haïti Inter. L’assassinat de son père en 2000, puis un attentat et des menaces l’obligent à partir. Elle vit aujourd’hui à Montréal. Aux Éditions du remue-ménage, elle a publié « Mémoire d’une amnésique » (2004), « La Célestine » (2007) et « Mémoire errante » (2008). Son nouveau roman s'intitule « Tu nous manques ».

    En 1957, à Port-au-Prince en Haïti, naît Karine Rivel. La même année, François Duvalier, dit Papa Doc, est élu à la tête d’Haïti, quelques temps avant d’en devenir le dictateur brutal et d’imposer sa milice tortionnaire. Le destin de Karine, et de tous les membres de sa famille, en sera marqué à jamais.

    Une fabrique de gris-gris pour sauver Philippe, un enfant emmuré dans un silence traumatique. Le dévouement d’un médecin-sorcier-écrivain, Jacques, qui met tout en œuvre pour l’aider. La fuite de Karine, devenue médecin, qui soigne les pauvres et devra se cacher pour sauver sa peau et celle de ses enfants. L’exil d’un frère rebelle, Jean Baptiste, et la quête de sa fille, Isabel, qui part à sa recherche en Amérique latine. Et le regard tendre et lucide de Simone, Man Mona, fantôme veillant sur chacun d’eux.

    Entre les souvenirs familiaux et le présent des retrouvailles, Tu nous manques suit le destin des femmes vaillantes de cette famille haïtienne ordinaire et extraordinaire, marquée dans sa chair par la violence politique, les mensonges et la résistance. Comment survivre, sinon en combattant la terreur ? Que veut encore dire «libérer la terre natale» lorsque tous les morceaux ont volé en éclats? (Présentation des éditions Remue-Ménage)

    ILLUSTRATION MUSICALE : « Diyon Mo » de Gregory Laforest, un des 10 finalistes du Prix Découvertes RFI.

  • Née à Paris, Véronique Tadjo est une autrice franco-ivoirienne. Elle a écrit plusieurs romans dont « Reine Pokou, concerto pour un sacrifice » pour lequel elle reçoit le Grand Prix d’Afrique Noire en 2005, ou encore « Loin de mon père » (2010). Invitée du salon du Livre africain à Paris, elle présente aussi à l'occasion du Printemps des Poètes son recueil « Latérite ».

    IL FAUT SAVOIR BÂTIR

    SUR LES RUINES DES CITÉS

    SAVOIR TRACER

    LES CHEMINS DE LIBERTÉ.

    Véronique Tadjo écrit Latérite lors d’une traversée qui la mène de Paris à Abidjan. Elle propose un texte qui se lit comme une longue coulée poétique, hommage à la culture sénoufo au nord de la Côte d'Ivoire, à la mémoire collective des griots et à la terre. Dans Déclinaison du temps premier, la poétesse exprime l’éclatement provoqué par la guerre et son cortège d’angoisses, de questionnements, mais aussi d’espoirs. (Présentation des éditions Points)

    Illustration musicale : kasse mady diabate kirike.

    Tout sur le Salon du livre Africain 2025 ici

    Lien vers le Printemps des Poètes ici

  • À l'occasion du festival «Atlantide» qui se déroule actuellement, du 6 au 9 mars 2025, à Nantes où l'écrivaine Lucy Mushita est invitée. Rencontre avec l'autrice, née en Rhodésie du Sud, actuel Zimbabwe, pendant l’Apartheid, à l'occasion de son nouveau livre «Expat Blues» aux éditions Project'îles écrit directement en français.

    Lucy Mushita voit le jour dans un village traditionnel en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) pendant l’Apartheid. Elle arrive en France en 1986. Son premier roman Chinongwa est publié en Afrique du Sud en 2008, traduit en français par Actes Sud en 2012. En plus des essais, Lucy a participé à des anthologies : Ce Qu’ils Font Est Juste (Don Quichotte Éditions) et Penser et Écrire l’Afrique Aujourd’hui (Le Seuil) (2017). Son deuxième ouvrage Expat Blues, aux éditions Project'îles est écrit directement en français.

    "Expat blues est le récit fragmenté, féroce et hilarant d’une expatriée en quête de sens, en quête de mots. Dans la langue même qui l’accueille, la rejette ou la bouscule, Lucy Mushita interroge ce que l’on pourrait désigner comme le racisme ordinaire, des micro-agressions banales, qui finissent par gangrener la société dans laquelle évolue une narratrice qui ne possède pas assez la langue du pays où elle vit et dans lequel elle a planté ses rêves. Au fur et à mesure qu’elle apprend, elle se heurte successivement à la langue, aux stéréotypes et découvre petit à petit, comme en pelant l’oignon, à quel point les mots sécrètent autant de violence que de préjugés tenaces. Ce n’est pourtant pas une chronique larmoyante mais un grand éclat de rire qui affirme la possible guérison par la médiation du langage et le pouvoir de la représentation." (Présentation des éditions Project'îles)

    RETROUVEZ LE PROGRAMME DU FESTIVAL « ATLANTIDES » ICI

  • Ivy Pochoda est l’autrice de «L’Autre Côté des docks» (2013, Liana Levi ; prix Page America) et «Route 62» (2018, Liana Levi). Elle est traduite dans le monde entier. Son dernier roman, «Ces femmes-là» (Globe, 2023 ; Satellites, février 2025), a été classé parmi les meilleurs thrillers de 2020 par le New York Times.

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Adélaïde Pralon

    "Florence « Florida » Baum se fait discrète dans la prison pour femmes d’Arizona où elle purge sa peine. Elle a beau se considérer comme victime des circonstances, Dios, son ex-codétenue, ne l’entend pas de cette oreille. Elle sait que Florida se cache derrière des excuses pour nier la violence qui l’habite. Lorsque les deux femmes sont libérées de manière anticipée, Florida n’a qu’une idée en tête : récupérer sa Jaguar à Los Angeles pour s’oublier sur les routes. Mais l’obsession de Dios pour Florida se dresse sur son chemin. La poursuivant telle une ombre funeste, Dios la pousse à embrasser sa colère et ses plus sombres pulsions, tandis que Lobos, une lieutenante hantée par ses propres démons, se lance sur la piste sanglante des deux femmes.

    Dans une prose coup de poing, Ivy Pochoda met en scène la rencontre fracassante entre deux femmes issues de milieux que tout oppose, et pourtant liées par une colère profonde, une violence que la société leur refuse." (Présentation des éditions Globe).

    Un roman sur la violence aujourd'hui aux États-Unis.

    Programmation musicale :

    Shotgun, de Junior Walker.

  • Leïla Slimani, née à Rabat au Maroc, d'une mère franco-algérienne et d'un père marocain, est journaliste et écrivain. En 2014, elle publie son premier roman aux éditions Gallimard, «Dans le jardin de l'ogre» et avec son deuxième roman, «Chanson douce», elle obtient le prix Goncourt 2016. Depuis 2020, elle est l'auteure d'une trilogie «Le Pays des autres», dont le dernier volume s'intitule «J'emporterai le feu».

    « Mehdi se sécha, enfila un tee-shirt propre et un pantalon de toile, et il chercha au fond de sa sacoche le livre qu’il avait acheté pour sa fille. Il poserait sa main sur son épaule, il lui sourirait et lui ordonnerait de ne jamais se retourner. “Mia, va t’en et ne rentre pas. Ces histoires de racines, ce n’est rien d’autre qu’une manière de te clouer au sol, alors peu importe le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu.” »

    Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aïcha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l’exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois.

    Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d’une grande puissance. (Présentation des éditions Gallimard)

    Un grand roman sur le Maroc du XXème siècle.

    Programmation musicale :

    Fast Car, de Tracy Chapman.

  • À l'occasion de la Saint-Valentin, focus sur le beau livre Je t'aime, où à travers 16 chapitres, Dominique Marny évoque l’amour en Occident. Avec de nombreuses illustrations de tableaux de Gustave Moreau, Paul Cézanne ou encore Gustave Klimt, des dessins, des photos, l'autrice nous propose une promenade littéraire en compagnie de celles et ceux qui ont écrit sur ce sujet de de Victor Hugo à Guillaume Apollinaire en passant par Romain Gary, William Shakespeare et Françoise Sagan entre autres.

    Dominique Marny est romancière et présidente du Comité Jean Cocteau. En sa compagnie, le lecteur se promène dans un parc où il découvre des kiosques présentant des textes, des peintures, des sculptures et des photographies, vogue au gré de citations, de poèmes, d’extraits littéraires, de manuscrits, et se remémore des films ou des pièces de théâtre.

    Je t'aime est publié aux éditions des Saints-Pères

  • Georgia Makhlouf est écrivain, journaliste et critique littéraire. Elle vit entre Paris et Beyrouth et a publié deux romans, «Les Absents» (2014), prix Senghor et prix Ulysse, et «Port-au-Prince : aller-retour» (2019). Son nouveau roman «Pays Amer» vient de paraitre aux éditions Les Presses de la Cité.

    Pays amer entrelace avec délicatesse les récits de deux femmes libanaises, photographes, à un siècle d’écart.

    Mona vit une jeunesse marginale à Beyrouth. Dans un village du nord du Liban, elle découvre une magnifique maison à l’abandon. L’ancienne propriétaire, une certaine Marie Karam, était une originale solitaire, chassant comme un homme et entourée d’animaux vivants ou empaillés. Intriguée, Mona enquête et apprend que le journal intime de Marie a été conservé, avec quantité de clichés qui témoignent d’un admirable talent.

    La lecture de ce journal lui ouvre des pans inconnus de l’histoire du Liban du début du XXè siècle, et des pays arabes, en particulier de l’Égypte, qui ont vu fleurir un féminisme actif et optimiste.

    Entre Marie et Mona, dont la création artistique et les amours sont confrontées au même poids de la tradition et des préjugés sociaux, Georgia Makhlouf tisse le fil de destins poignants, épris de liberté.

    Marie en paiera le prix. Pour Mona, l’histoire reste à écrire.

    Ce roman est une fiction librement inspirée de la vie de Marie El Khazen (1899-1983), première femme photographe libanaise. (Présentation des éditions Les Presses de la Cité).

    Programmation musicale : Ya Touyour de ASMAHAN.

  • Mahi Binebine est romancier, peintre et sculpteur, auteur d’une œuvre majeure exposée dans le monde entier. Il a publié entre autres «Les Étoiles de Sidi Moumen», adapté au cinéma par Nabil Ayouch, «Le Fou du roi», traduit en dix langues, «Mon frère fantôme», Grand Prix Alain-Fournier 2024. À l'occasion de la publication de son nouveau roman «La nuit nous emportera» et de la 3ème édition du Festival de Littérature Africaine à Marrakech, grand entretien avec l'auteur à son domicile au Maroc.

    "Un petit garçon frileux, une mère-courage, et un grand frère banni. Ce sont les personnages principaux de ce roman lumineux et tragique qui se déroule dans les ruelles sans soleil de Marrakech.

    Dans les ruelles sans soleil de Marrakech, il y a d’abord un petit garçon frileux qui s’éveille à la vie, caché dans les jupes de sa mère. Il y a surtout cette « mère-courage » qui affronte sans faiblir les misères du quotidien, et qui mène la maison seule parce que le mari a fichu le camp. Abel est là, Abel le grand frère bientôt officier, Abel qui égaye la tribu lors de ses trop rares permissions. Mais quand le roi est visé par l’armée, le Destin cible la famille.

    Un roman où bataillent l’instinct de survie, la gourmandise et la filouterie, les douleurs muettes et un amour maternel bouleversant." (Présentation des éditions Robert Laffont)

  • Originaire des Abruzzes, Donatella Di Pietrantonio est l’une des plus grandes romancières italiennes contemporaines. «L’Âge fragile» a été récompensé par le prix Strega et le prix Strega Giovani (équivalents italiens du prix Goncourt et du prix Goncourt des Lycéens). Ses précédents romans ont été couronnés de succès : «La Revenue» (2018), traduit dans plus de 30 pays, a obtenu le prestigieux prix Campiello, «Bella mia» (2014) a reçu les prix Brancati et Vittoriano Esposito Città di Celano, et «Mia madre è un fiume» le prix Tropea.

    Traduit de l'italien par Laura Brignon.

    Lucia n’a jamais quitté son village des Abruzzes. Pourtant, trente ans plus tôt, elle y a été témoin d’un crime terrible. Aujourd’hui, sa fille Amanda, partie étudier à Milan, est de retour auprès d’elle. Mais la jeune femme ne quitte pas sa chambre et s’enferme dans un silence inquiétant. Impuissante face à la détresse d’Amanda, Lucia est soudain confrontée à ses souvenirs douloureux : le drame qu’elle a tout fait pour oublier resurgit…

    Entre passé et présent, le roman de Donatella Di Pietrantonio explore la fragilité des relations familiales et le lien puissant avec cette terre des Abruzzes où se mêlent la beauté et la sauvagerie de la nature. (Présentation des éditions Albin Michel).

    BONUS : Donatella Di Pietrantonio parle d'Annie Ernaux à écouter ici.

  • Jean Echenoz est né à Orange (Vaucluse) en 1947. Prix Médicis 1983 pour «Cherokee», Prix Goncourt 1999 pour «Je m'en vais», il est l'auteur d'une vingtaine de titres, romans, nouvelles, opéra. Toute son œuvre est publiée aux éditions de Minuit.
    Son nouveau livre «Bristol» suit les aventures d'un cinéaste qui part tourner un film dans le sud du continent africain.

    « - Alors qu'est-ce que vous faites dans la région, dites-moi un peu, s'inquiète le commandant Parker.

    - Disons que c'est pour un film que je suis en train de tourner, indique Robert. Comme vous voyez.

    - On ne m'en avait pas averti, regrette le commandant, mais voilà qui m'intéresse beaucoup. Et quel genre de film, au juste ?

    - Toujours pareil, expose Robert, l'amour et l'aventure. Avec l'Afrique et ses mystères, vous voyez le genre.

    - Ah oui, soupire le commandant Parker, je vois en effet très bien le genre. Et pour votre histoire d'amour, vous avez pris quelle actrice ?

    - Céleste, dit Robert. Céleste Oppen.»

    (extrait de Bristol aux éditions de Minuit).

  • Marie-Reine de Jaham, fille d'un Béké (descendant de colons français), est née à la Martinique. Après avoir grandi à Saint-Pierre, elle se marie à 17 ans et suit son époux aux États-Unis, où elle embrasse la carrière publicitaire, d'abord à New York, puis à Paris où elle fonde l'association culturelle Patrimoine Créole. Autrice de nombreux livres, littérature et non-fiction, elle publie la suite de son premier roman La grande Béké paru en 1989 sous le titre L'héritière de la grande Béké.

    « Je m’appelle Garance de la Joucquerie et je suis l’arrière-petite-fille d’une femme légendaire qu’on surnommait la grande Béké. Près d’un siècle s’est écoulé depuis qu’elle me lança ce poignant défi "Quelqu’un devra prendre ma suite, je voudrais que ce soit toi".

    La Martinique n’était alors qu’une colonie ployant sous la domination blanche.

    Année après année, je l’ai vue changer, tenir tête aux anciens maîtres et peu à peu les évincer. Je l’ai vue essuyer la houle des bouleversements mondiaux, et enfin, faire face à l’immense basculement de la décolonisation.

    Pour sauver son domaine, la grande Béké alla jusqu’à déshériter ses enfants légitimes, faisant de son bâtard le maître de la plantation. Elle avait tout organisé, tout prévu. Tout ? Non. Personne n’aurait pu prévoir ce qui est arrivé. » (Présentation de Caraïbéditions)

  • Écrivain et diplomate, Amadou Hampâté Bâ, né aux alentours de 1901, dans une famille noble à Bandiagara (Soudan français et actuel Mali), aimait consigner les histoires, contes, proverbes et paroles de sagesse qui l'ont abreuvé jusqu'à la fin de sa vie en 1991. Un patrimoine où figure le conte initiatique Kaïdara qui aujourd'hui parait dans une nouvelle version illustrée par l'artiste sénégalais Omar Ba aux éditions Diane de Selliers.

    Le récit iniatique de Kaïdara illustré par Omar Ba, artiste peul contemporain aux éditions Diane De Selliers

    Long poème allégorique en vers libres, le conte Kaïdara fait le récit du voyage de trois hommes sur le chemin de la connaissance de soi et du monde. Guidés par une voix puissante et omnisciente, Hammadi, Hamtoudo et Dembourou se rendent au pays des génies-nains, où ils rencontreront le dieu Kaïdara. Des apparitions mystérieuses — animaux, plantes, êtres polymorphes — rythment leur voyage : onze figures s’adressent à eux dans des discours énigmatiques, ponctués de la même ritournelle :

    Je suis le symbole du pays des génies-nains

    et mon secret appartient à Kaïdara,

    le lointain, le bien proche Kaïdara…

    Quant à toi, fils d’Adam, va ton chemin.

    vers 124-127

    N’ayant pas la moindre idée du but de leur voyage, souffrant de faim et de soif, les voyageurs cheminent à travers d’épaisses forêts, des vallées infinies et des plaines arides :

    Ils marchèrent le jour, ils marchèrent la nuit, ils marchèrent

    sans chercher à savoir où la route voulait les conduire.

    Ils se trouvaient attirés par une force invisible et puissante.

    Sans volonté aucune, ils étaient aspirés, possédés.

    vers 752-755

    Au terme de ce périple initiatique, les trois compagnons rencontrent Kaïdara, dieu de l’or et de la connaissance dont le conte porte le nom.

    Un siège en or pur fut disposé

    sur lequel trônait un être humain

    à sept têtes, douze bras, et en outre pourvu

    de trente pieds dénombrables.

    Qui était-ce ? Kaïdara le surnaturel

    qui change de forme à volonté et dont chaque forme est unique.

    vers 803-808

    Métaphore du cosmos, Kaïdara est une émanation de Guéno, dieu tout-puissant du panthéon peul. Sans dévoiler aux voyageurs les significations secrètes des mystères qu’ils ont rencontrés, Kaïdara offre à chacun trois bœufs chargés d’or, leur recommandant d’en faire bon usage. Les hommes retournent alors vers la surface de la terre. « Je consacrerai tout mon or à quérir le pouvoir », dit Dembourou. « Je ferai de mon or un bien meilleur usage… j’accroîtrai mes biens en quantités abondantes », réplique Hamtoudo, qui ne rêve que de richesse matérielle. Hammadi, quant à lui, n’aspire qu’au savoir :

    Je forme le vœu de consacrer mon or

    à quêter le sens des symboles observés.

    Hormis cela, je n’ai point d’autres rêves en tête.

    Certains croiront que mon souhait est folie.

    D’autres l’estimeront bien modeste ambition.

    Pour moi-même cependant, il n’est de plus grand but

    que puisse s’assigner un homme sur cette terre.

    vers 881-887

    Présentation des éditions Diane de Selliers.

  • Avant de refermer l'année 2024, hommage à l'un des grands écrivains, disparu en novembre dernier. Breyten Breteynbach auteur sud-africain, peintre également, décédé à l'âge de 85 ans en France. Militant anti-apartheid, emprisonné pendant sept ans, il était devenu l'une des voix les plus importantes de la littérature mondiale avec la publication d'une vingtaine de titres, fiction, essai, poésie, en anglais ou en afrikaans, sa langue maternelle. Florilège de deux rencontres avec Breyten Breytenbach.

    Avec Cœur-Chien, Breyten Breytenbach revient sur les lieux de sa naissance et de son enfance : Bonnievale, Wellington… Dans la région afrikaner proche de la ville du Cap, la première Afrique du Sud blanche, celle qui commence en 1652 et se constitue tout au long du XVIIIe siècle, avant l’arrivée des Anglais. Ce dernier voyage de Breyten Breytenbach est une recherche de son enfance et de ses ancêtres, un retour vers le cœur le plus intime de l’écrivain... « Pourquoi après tant d’années est-ce que je ressens la nécessité d’aller à la recherche de l’autre, de l’enfant que j’ai dû être ? ». Sans doute pour combler le vide créé par « l’absence », l’absence du pays en soi et l’absence de soi dans le pays, à cause de l’exil, de la prison, des déchirements. À cause de l’apartheid.

    Cœur-Chien est le livre de la réconciliation d’un homme avec son pays, son peuple, sa langue. Une réconciliation avec lui-même. Après tant d’allers et retours, l’histoire d’amour peut renouer le fil brisé des rêves : « De même qu’on ne peut survivre sans rêves, on ne peut avancer sans le souvenir du lieu d’où l’on vient, même si ce voyage est fictif. Ce que nous appelons identité, n’est-ce pas cette situation faite de bouts et de morceaux qui sont les souvenirs des rencontres, de situation et d’événements précédents, de souvenirs accrochés aux branches ? »

    Cœur-Chien marque en quelque sorte la fin d’un cycle commencé au début des années 1960, fait de voyages et de retrouvailles impossibles, une longue histoire de haine et d’amour. Sans doute le livre le plus tendre et le plus intime de Breyten Breytenbach. « Écrire, c’est rendre visible la mémoire. » C’est aussi la revivifier pour retrouver la paix.

    (Extrait de la préface du traducteur Jean Guiloineau aux éditions Actes Sud)

    Traduit de l’afrikaans par Georges-Marie Lory.

    La femme dans le soleil, itinéraire poétique d’un homme que l’histoire a changé en oiseau migrateur. Tout y est : sa survie sous le régime d’apartheid, son goût des terres fauves, la vitalité charnelle de l’amour, l’état d’insurrection dans lequel le laisse l’injustice. Sans oublier ces lieux qu’il arpente avec une énergie créatrice : l’île de Gorée, où fait souvent escale sa voile blanche, Paris sa ville de cœur, l’Eastern Cap que le couchant transforme en « coulée d’or ». Si les frontières lui sont étrangères, c’est que l’exilé est aussi un « oiseau constructeur » qui sait tenir le cap de l’espérance. Par la force magique de son verbe et un sens inné de la résistance, le poète tend vers l’horizon un rêve immense de liberté. (Présentation des éditions Bruno Doucey)

    Extrait :

    « Très-aimée, je t’envoie une tourterelle vermeille

    car personne ne tire sur un messager rouge

    Je lance haut dans l’air ma tourterelle vermeille je sais

    que tous les chasseurs la prendront pour le soleil »

  • Auteur et illustrateur français né en 1982, Benjamin Lacombe est l’un des représentants phares de la nouvelle illustration française. Il a écrit et illustré une vingtaine d’ouvrages, dont certains ont été traduits dans une dizaine de langues et primés à travers le monde, tels que Les amants papillons, Généalogie d’une sorcière, La mélodie des tuyaux, Il était une fois.... Il expose régulièrement son travail en galerie et dirige la collection « Papillon noir » où il publie une version intégrale et illustrée du chef-d'œuvre d'Oscar Wilde.

    « Premier ouvrage abordant sans tabous l’homosexualité, Le portrait de Dorian Gray, censuré par deux fois et qui conduira Oscar Wilde en prison, est ici proposé dans sa version intégrale et non expurgée.

    Cette édition exceptionnelle, magistralement illustrée par Benjamin Lacombe et enrichie d’extraits du poème De Profundis, offre un éclairage nouveau sur ce monument de la littérature. » (Présentation des éditions Gallimard)

    ► Site de Benjamin Lacombe

    L'exposition Papillon noir – Benjamin Lacombe est présentée à la Galerie Gallimard (Paris VII) depuis le 26 novembre 2024.

  • Beyrouk est né à Atar, dans le Nord mauritanien. Fondateur du premier journal indépendant de son pays, il est aujourd’hui reconnu comme l’une des voix essentielles de la littérature de Mauritanie. Écrivain de langue française, il est l'auteur d'un recueil de nouvelles et de plusieurs romans couronnés par de nombreux prix. De son enfance dans le désert à sa passion pour la littérature française et son goût pour les personnages en marge, voici un grand entretien inédit avec Beyrouk chez lui à Nouakchott.

    Quelques-uns des livres de Beyrouk couronnés par les Prix Kourouma, Prix du Roman Métis des Lycéens, Prix Cheikh Hamidou Kane, prix littéraire Les Afriques.

    Une jeune femme libre, Saara, resplendissante au milieu des pudeurs de la ville. Un petit mendiant sourd-muet qui entend tout et refoule ses colères. Un Cheikh, sage parmi les sages d’une paisible oasis, perturbé par une passion interdite. Une administration corrompue, qui veut ériger un barrage sur les cœurs des gens. Et une montagne d’où s’échappent, le soir, d’étranges grondements.

    La poésie de Beyrouk plane au-dessus de ce récit poignant. S’il dénonce férocement les injustices sociales, le grand auteur mauritanien en appelle aussi au respect de la nature, ainsi qu’à l’ancrage dans la tradition pour mieux se préserver des tentations violentes. Il nous livre là un texte enchanteur, sensuel, empli de spiritualité et d’émotion. (Présentation des éditions Elyzad).

    ✦ PRIX CHEIKH HAMIDOU KANE 2023

    ✦ PRIX Littéraire LES AFRIQUES 2023

    Je suis seul, dit le narrateur caché de tous, alors que sa ville située aux portes du désert est tombée aux mains de djihadistes. Au fil de son soliloque haletant, se déroule la mécanique inexorable des évènements qui l’ont mené à se retrancher dans cette chambre étroite. Il se trouve prisonnier, prisonnier de sa peur, des amours qu’il a piétinées, du malheur des siens, des corruptions et des sinistres combattants qui paradent dans la rue. L’histoire de sa vie, de la pauvreté nomade aux succès mondains, porte en son cœur le germe de la perte. Seule Nezha, son ancienne bien-aimée, aurait le pouvoir de le sauver. Mais le veut-elle ? (Présentation des éditions Elyzad).

    Prix Ahmed Baba de la littérature africaine

    Tout ramène le père et le fils, dont les récits alternent dans cet envoûtant roman, au drame qui a fait éclater leur famille.

    Le père est en prison. Dans une longue mélopée adressée à la femme qu’il est parvenu à épouser et qu’il aime encore aveuglément, il convoque les prémices enchantées de leur histoire et les souvenirs des jours heureux, mais également l’engrenage des mensonges et de la jalousie. Pour elle, le jeune étudiant issu d’une tribu nomade était prêt à tout : s’inventer un passé, rompre avec les siens, vendre son cheptel et, grâce à cet argent, lui offrir l’avenir chimérique dont elle rêvait. Maintenant que tout est perdu, il se remémore ce monde du désert qu’elle méprisait, la vie d’errance à laquelle il a renoncé, au rythme du soleil, des étoiles et des bêtes.

    Leur fils, enfant des quartiers pauvres, n’a pas supporté le silence des dunes, l’école coranique, l’eau qu’il fallait aller puiser. Il s’est vite réfugié chez des amis de ses parents. Les batailles rangées entre bandes rivales, les soirs à regarder le foot à la télévision, les menus larcins, l’empêchent de trop penser à sa mère qu’il adorait. Parfois, il traîne aux alentours de la prison. Et aussi près de la maison de sa petite sœur, Malika, qui lui manque mais qu’on lui interdit de voir.

    En écho à la voix puissante et désespérée de son père, celle naïve et bouleversante du garçon vient ancrer la tragédie intime qu’ils partagent dans un saisissant contraste entre croissance urbaine et habitudes ancestrales des Bédouins. Ce n’est pas la moindre qualité de Parias que d’inscrire dans l’universel ces destins si singuliers avec une telle force d’émotion. (Présentation deséditions Sabine Wespieser)

  • À l'occasion de la 15ème édition du festival littéraire «Les Traversées Mauritanides», grand reportage sur place à Nouakchott.

    "Écrire, c’est se mettre à nu. Laisser parler son encre, loin de ses horizons. S’exposer aux jugements aussi. Mais peu importe, si nous en avons fait le choix. Et cette édition des Traversées Mauritanides tient le fanal. En 15 ans, de rendez-vous littéraires, nous avons libéré et reconstruit des paroles. Des auteurs ont partagé nos complicités, des lieux accueilli nos récits et confessions. Au nom de la littérature !" Bios Diallo, Directeur

    Invités du reportage :

    * Bios Diallo, journaliste et écrivain, directeur du festival «Les Traversées Mauritanides»

    * Ndiaye Sarr, enseignant-chercheur à l'Université de Nouakchott

    * Une étudiante de l'Université de Nouakchott

    * L'écrivaine Ananda Devi

    * Christophe Roussin, délégué général de l'Institut Français de Mauritanie

    * L'écrivain Boubacar Boris Diop.

  • Née en mer en 1986, Virginia Tangvald grandit au Canada. Après des années dans la musique, elle est devenue réalisatrice. «Les Enfants du large» est son premier roman. Une enquête familiale inouïe dans le sillage de son père, Peter Tangvald célèbre navigateur qui a lié le destin des siens à l’océan à la vie à la mort. Un livre éminemment littéraire qui se lit comme une odyssée.

    "Virginia a vu le jour à bord du bateau construit par son père, Peter Tangvald, célèbre aventurier ayant fait plusieurs fois le tour du monde. De lui, elle n’a aucun souvenir : sa mère s’est enfuie avec elle bébé, avant que son père périsse dans un naufrage qui prendra aussi la vie de sa sœur. Seul survivant, son frère continuera à naviguer jusqu’à disparaître à son tour en mer.

    De cette histoire de liberté à tout prix, d’errance et de perte, Virginia rassemble les pièces éparpillées sur les quatre océans dans un premier roman sidérant. Une enquête familiale pour conjurer le sort, combler les blancs des archives et ancrer son identité. Une odyssée fascinante, de l’île de Bonaire à Porto Rico en passant par Toronto et la Norvège, où la romancière embarque le lecteur sur la trace des siens pour se trouver elle-même. Une ode à ce pouvoir des mots : fixer des vies entre deux eaux."

    (Présentation des éditions JC Lattès).

  • Direction Bucarest où quelques auteurs de la prestigieuse Académie Goncourt se sont rendus récemment à l'occasion du 100ème anniversaire de l'Institut Français en Roumanie. L'occasion aussi de rencontrer les étudiants qui participent au Choix Goncourt roumain. Grand reportage sur les traces du jury Goncourt, dans les coulisses de leur engagement littéraire, à travers l'exemple de ce voyage en Roumanie qui rime avec francophilie et francophonie.

    Reportage à Bucarest en compagnie des jurés Goncourt venus à la rencontre des étudiants participant au Choix Goncourt de la Roumanie. L'occasion de faire le point avec eux sur le Choix Goncourt auquel participent aujourd'hui plus de cinquante pays. Une déclinaison internationale du plus prestigieux prix littéraire français inédite dans le monde.

    Rencontres avec les écrivain.es : Paule Constant, Philippe Claudel, Pierre Assouline, la présidente de l'Institut Français Eva Nguyen Binh, la responsable de la librairie française de Bucarest : Elena Diaconu, ainsi que l'universitaire directrice du Département de langue et de littérature française de la Faculté de Bucarest Lidia Cotea et Adnana Giroud, présidente du jury choix Goncourt de Roumanie 2024.

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