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    Pris dans la bataille et dans une formation compacte, le soldat ne s'appartient plus. Pourtant, la perception de l'engagement et de l'affrontement est diffĂ©rente d'un soldat Ă  l'autre. Ils forment ainsi une palette riche de la nature humaine. Dans ce dernier volet de nos cours d'Historie consacrĂ©s Ă  la Grande ArmĂ©e, François Houdecek nous prĂ©sente la raison d'ĂȘtre du soldat : son action dans la bataille. Existait-il des rites la veille de l'affrontement, et comment le soldat se prĂ©parait-il dans son corps et dans son Ăąme ? Quelle Ă©tait la place des autoritĂ©s militaires dans l'engagement ? Combien de temps durait le combat et comment savait-on que la bataille Ă©tait achevĂ©e ? Enfin, quelle Ă©tait la palette des comportements des hommes dans ce moment de chaos ? 


    L'invitĂ© : DiplĂŽmĂ© d’histoire et archĂ©ologie Ă  l’universitĂ© Paris I PanthĂ©on Sorbonne, François Houdecek est spĂ©cialiste des questions militaires et sociales sous l'Empire. De 2003 Ă  2018, il a Ă©ditĂ© la Correspondance gĂ©nĂ©rale de NapolĂ©on au sein de la Fondation NapolĂ©on. Il en a dirigĂ© les volumes 4 et 14, et en 2023 en a pilotĂ© la mise en ligne sur le site Napoleonica les archives dont il est responsable. Il est l'auteur de Vivre la Grande ArmĂ©e. Être soldat au temps de NapolĂ©on (CNRS Ă©ditions, 410 p., 26 €).


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    FĂ©vrier 1848. Sur fond de crise Ă©conomique et de rejet du vote censitaire, diffĂ©rents courants politiques font alliance pour renverser Louis-Philippe. Si les orlĂ©anistes ne souhaitent pas un vĂ©ritable changement de rĂ©gime, c’est bien Ă  une rĂ©volution et la proclamation de la RĂ©publique qu’aboutissent les rĂ©voltes parisiennes. Les RĂ©publicains modĂ©rĂ©s et radicaux constituent un gouvernement provisoire, qui cherche Ă  appliquer concrĂštement les principes Ă©galitaires de la RĂ©volution de 1789 : abolition de l’esclavage, instauration du suffrage universel masculin et rĂ©tablissement de la libertĂ© d’expression. Cependant, une rĂ©volution rĂ©ussie ne signifie pas la fin des fractures idĂ©ologiques. C’est Ă  cette pĂ©riode que se structure la division encore opĂ©rante aujourd’hui entre la gauche et la droite autour de la question sociale. Cette fracture explique-t-elle la courte durĂ©e de ce nouveau rĂ©gime rĂ©publicain ? Comment est-il reçu hors de la capitale ? Comment, en seulement quelques annĂ©es, passe-t-on d’une RĂ©publique au retour de l’Empire avec NapolĂ©on III ?


    L’invitĂ©e : Ancienne Ă©lĂšve de l’École normale supĂ©rieure, Marie-HĂ©lĂšne Baylac est historienne et agrĂ©gĂ©e d’histoire. SpĂ©cialiste de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et du XIXe siĂšcle, elle a Ă©galement Ă©crit plusieurs biographies comme Louise Michel (Perrin, 428 p., 23,50 €) ou Agatha Christie (Perrin Tempus, 432 p. 10 €). Au micro de Storiavoce, elle prĂ©sente son livre La Peur du peuple. Histoire de la IIe RĂ©publique. 1848-1852 (Perrin Tempus, 2024, 576 p., 10 €).


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    Une fois engagĂ©, le soldat des armĂ©es impĂ©riales sillonnait les routes de l'Europe entiĂšre : de l'Italie Ă  l'Espagne, en passant par la Russie et les territoires allemands. Dans ce deuxiĂšme volet de nos cours d'Histoire consacrĂ©s Ă  la Grande ArmĂ©e, François Houdecek prĂ©sente la vie quotidienne du soldat avant la bataille. Comment abordait-il les longues marches quotidiennes ? OĂč se reposait-il le soir, et dans quelles conditions ? Quels Ă©taient ses divertissements quotidiens et comment se nourrissait-il ? Quelle Ă©tait la place des femmes dans ce monde dominĂ© par la masculinitĂ© ?


    L'invitĂ© : DiplĂŽmĂ© d’histoire et d'archĂ©ologie Ă  l’universitĂ© Paris 1 PanthĂ©on Sorbonne, François Houdecek est spĂ©cialiste des questions militaires et sociales sous l'Empire. De 2003 Ă  2018, il a Ă©ditĂ© la Correspondance gĂ©nĂ©rale de NapolĂ©on au sein de la Fondation NapolĂ©on. Il en a dirigĂ© les volumes 4 et 14, et en 2023 en a pilotĂ© la mise en ligne sur le site Napoleonica. Il est l'auteur de Vivre la Grande ArmĂ©e. Être soldat au temps de NapolĂ©on (CNRS Ă©ditions, 410 p., 26€).


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    EntrĂ©e tardivement dans la course aux colonies, l’Angleterre doit se contenter de territoires plus froids et dĂ©pourvus d’or : l’AmĂ©rique du Nord. Dans la premiĂšre moitiĂ© du du XVIIe siĂšcle, des aventuriers, mercenaires et groupes religieux minoritaires ont quittĂ© sans possibilitĂ© de retour leur pays natal pour s’installer en terres amĂ©rindiennes. Cette forme particuliĂšre de colonisation, qui repose sur le peuplement et l'expropriation des amĂ©rindiens, deviendra la trame du rĂ©cit fondateur de la nation amĂ©ricaine.


    Qui Ă©taient les premiers colons anglais ? Quelles Ă©taient leurs motivations politiques, religieuses et Ă©conomiques ? Les rapports avec les peuples autochtones sont-ils dĂ©pourvus de violences comme le suggĂšre la lĂ©gende de Pocahontas ? Comment se sont construits les mythes fondateurs de la nation amĂ©ricaine ? 


    L’invitĂ©e : AgnĂšs Delahaye est professeure d'histoire et de civilisation amĂ©ricaine Ă  l’universitĂ© LumiĂšre Lyon 2. Elle est spĂ©cialiste de la colonisation de peuplement britannique en AmĂ©rique du Nord aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles. Au micro de Storiavoce, elle prĂ©sente son livre : Aventuriers, pĂšlerins, puritains. Les mythes fondateurs de l’AmĂ©rique (PassĂ©s composĂ©s, 2024, 272 p., 21€).


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    En quinze ans, la Grande ArmĂ©e napolĂ©onienne a remportĂ© davantage de victoires que n’importe quelle autre armĂ©e avant ou aprĂšs elle. Les batailles d'Austerlitz, d'IĂ©na ou de Leipzig font ainsi figure de vĂ©ritable mythe dans l'histoire militaire. Bien connues dans leur dimension stratĂ©gique et tactique, ces batailles n'en sont pas moins des aventures humaines.


    C'est cette dimension que François Houdecek nous prĂ©sente dans cette nouvelle sĂ©rie de nos cours d'Histoire. Il dĂ©crit dans ce premier volet le recrutement, la conscription et l'intĂ©gration du citoyen dans le corps d'armĂ©e. Dans un vĂ©ritable rituel, qui commençait avec un tirage au sort sur la place des villages, le soldat quittait son milieu avec nostalgie et devait apprendre le mĂ©tier des armes.


    L'invitĂ© : DiplĂŽmĂ© d’histoire et d'archĂ©ologie Ă  l’universitĂ© Paris 1 PanthĂ©on Sorbonne, François Houdecek est spĂ©cialiste des questions militaires et sociales sous l'Empire. De 2003 Ă  2018, il a Ă©ditĂ© la Correspondance gĂ©nĂ©rale de NapolĂ©on au sein de la Fondation NapolĂ©on. Il en a dirigĂ© les volumes 4 et 14, et en 2023 en a pilotĂ© la mise en ligne sur le site Napoleonica les archives dont il est responsable. Il est l'auteur de Vivre la Grande ArmĂ©e. Être soldat au temps de NapolĂ©on (CNRS Ă©ditions, 410 p., 26 €).


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    À l'aube des temps modernes, le frĂšre dominicain JĂ©rĂŽme Savonarole (1452-1498) bouleverse littĂ©ralement la sociĂ©tĂ© politique et religieuse de son temps. ConsidĂ©rĂ© comme un fanatique et condamnĂ© au bĂ»cher par l'Inquisition, il a pourtant exercĂ© une influence importante bien au-delĂ  de la ville de Florence, oĂč il s'est Ă©tabli. Comment prĂ©cisĂ©ment le peuple de Florence a-t-il Ă©tĂ© persuadĂ© du caractĂšre inspirĂ© de la prĂ©dication du moine que l'on appelait le "fou de Dieu" ? En quoi consistait sa rĂ©forme de la RĂ©publique de Florence en ces temps de troubles politiques ? Était-il ce fanatique que l'historiographie a par la suite prĂ©sentĂ© ? Enfin, du point de vue de l'Église, Ă©tait-il hĂ©tĂ©rodoxe, et donc condamnable ? L'historien Jean-Louis Fournel, aprĂšs s'ĂȘtre penchĂ© avec Jean-Claude Zancarini sur le gĂ©ant Machiavel, s'empare d'un autre grand mythe de l'histoire italienne.  


    L'invitĂ© : Jean-Louis Fournel est professeur Ă  l'universitĂ© Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. SpĂ©cialiste de l'Italie, il a publiĂ© et commentĂ© avec Jean-Claude Zancarini les Ɠuvres de Machiavel, de Savonarole et de Guichardin. Il est co-auteur de Savonarole. L'arme de la parole (PassĂ©s / ComposĂ©s, 457 p., 24€) 


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    Dans l'abbaye de Saint-Denis, vers 1270, le moine bĂ©nĂ©dictin Primat entame la rĂ©daction d'une chronique, afin de valoriser la dynastie capĂ©tienne, mais aussi le rĂŽle de sa propre abbaye dans l'histoire. Ce texte majeur, dont nous possĂ©dons plus d'une centaine de copies dans un Ă©tat remarquable, Ă©volue au fil du siĂšcle suivant. Il est ainsi complĂ©tĂ©, amendĂ© et parfois annotĂ© par d'autres auteurs anonymes. VĂ©ritable succĂšs littĂ©raire au XVe siĂšcle, l'ouvrage est mĂȘme lu publiquement afin d'enseigner les foules. C'est l'histoire de cette rĂ©ception qu'Antoine Brix dĂ©crit au cours de cette Ă©mission. AprĂšs avoir retracĂ© la genĂšse et le dĂ©veloppement de l'Ɠuvre, il en dĂ©crit les caractĂ©ristiques littĂ©raires et iconographiques. Ensuite, il montre comment ce texte est devenu "le livre d'histoire en français le plus universel dans la sociĂ©tĂ© lettrĂ©e de la fin du Moyen Âge".


    L'invitĂ© : Antoine Brix est docteur de l'universitĂ© catholique de Louvain (2018), membre de l'Institut de recherche et d'histoire des textes (Paris) et professeur d'Histoire du Moyen Âge europĂ©en Ă  l'universitĂ© normale de PĂ©kin. Il poursuit ses recherches Ă  l'universitĂ© de Namur. Il vient de publier Devenir l'histoire de France. La fortune des Grandes Chroniques de France au Moyen Âge (CTHS, 408 p., 32 €)


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    [Rediffusion] Pierre le Grand est une des figures les plus extraordinaires de l'Histoire. NĂ© en 1672, tsar de 1682 Ă  1725, il a modernisĂ© son empire Ă  marche forcĂ©e, rĂ©formĂ© tout Ă  la fois l'armĂ©e, l'État et l'Église, crĂ©Ă© de toutes piĂšces une marine de guerre et initiĂ© une vĂ©ritable rĂ©volution culturelle dont la Russie actuelle est l'hĂ©ritiĂšre.

    Storiavoce vous propose de découvrir l'homme, son ascension, sa politique intérieure, sa révolution culturelle, ainsi que ses ambitions conquérantes.


    Notre invité : Thierry Sarmant, historien et archiviste paléographe. Il a publié Pierre le Grand : la Russie et le monde, Perrin.


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    [Rediffusion] Dans les premiers siĂšcles de l'histoire du christianisme, s'est posĂ©e la question des rapports de la nouvelle religion avec le monde grecque incarnant, dans l'empire romain, la seule et unique culture. L'historien SĂ©bastien Morlet nous prĂ©sente ces liens complexes fait Ă  la fois de mĂ©fiance mais aussi de bienveillance entre la Foi et la raison. Un dĂ©bat qui raisonne encore jusqu'Ă  nos jours.


    Notre invitĂ© : SĂ©bastien Morlet est historien, spĂ©cialiste de l'antiquitĂ© chrĂ©tienne. Il a notamment publiĂ© Les ChrĂ©tiens et la culture : Conversion d'un concept (Ier-VIe siĂšcle), Les Belles Lettres.


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    [Rediffusion] Les derniers siĂšcles de l'Empire romain connaissent d'impressionnantes transformations : la fin d'une unitĂ© d'ordre, l'implantation de populations exogĂšnes, la diffusion du christianisme devenu religion impĂ©riale. Dans cette Ă©mission, Claire Sotinel revient non pas tant sur les causes de la chute de l'Empire mais plutĂŽt sur ses mutations entre 212 et la fin du Ve siĂšcle, de Caracalla Ă  ThĂ©odoric. La pĂ©riode concernĂ©e enviait-elle l'Ă©poque prĂ©cĂ©dente? Était-elle Ă  la recherche d'une gloire passĂ©e? Quelles Ă©taient la rĂ©alitĂ© de l'unitĂ© et de la sĂ©curitĂ© de l'empire ? Quelles en sont ses mutations ? Peut-on parler de fin d'un monde et comment dĂ©finir le concept d'antiquitĂ© tardive ?


    Notre invitĂ©e : Claire Sotinel est professeure d'histoire ancienne Ă  l'universitĂ© de Paris-Est CrĂ©teil. Elle est spĂ©cialiste de l'AntiquitĂ© tardive et de la fin de l'Empire romain d'Occident. Elle a publiĂ© "Rome la Fin d’un empire De Caracalla Ă  ThĂ©odoric (212-fin du Ve siĂšcle)" chez Belin.


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    Depuis plusieurs dĂ©cennies, l'histoire des Gaules ne cesse de se renouveler. L'historiographie nous offre ainsi un regard bien Ă©loignĂ© des clichĂ©s habituels, vĂ©hiculĂ©s notamment par le mythe populaire d'AstĂ©rix. Parler des Gaulois, c’est avant tout considĂ©rer la façon dont ils Ă©taient eux-mĂȘmes considĂ©rĂ©s dans les sources qui Ă©voquent les Celtes, les Galates, et enfin les Gaulois. Formant un ensemble de peuples raffinĂ©s et Ă©troitement liĂ©s Ă  la pensĂ©e grecque, les Gaulois sont une civilisation Ă  part entiĂšre.


    Cependant, comme la plupart des civilisations antiques, la guerre et le guerrier y occupent une place primordiale. Véritable héros, le guerrier gaulois impressionne jusqu'aux Romains, qui gardent le souvenir terrible de l'invasion de la péninsule italique et du premier pillage de la ville de Romulus et Rémus en 390 av. J.-C.


    L'invitĂ© : historien et archĂ©ologue, Laurent Olivier est conservateur gĂ©nĂ©ral du patrimoine au musĂ©e d'ArchĂ©ologie nationale, Ă  Saint-Germain-en-Laye. Il vient de publier chez Flammarion, dans la collection "Au fil de l'histoire", Le Monde secret des Gaulois (415 pages, 23,90 €).


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    De la fin de l'Empire en 1814 à la TroisiÚme République, pas moins de cinq régimes se succÚdent, faisant ainsi de la période un des moments les plus instables de l'histoire de France. Cette instabilité chronique aurait pu susciter chez les Français une lassitude et un scepticisme politique. En réalité, il n'en fut rien. Si bien que la France oscille entre conservatisme et progressisme dans le souvenir de la Révolution française, qui, selon le mot de Tocqueville, ne cesse de renaßtre sous d'autres formes.


    Pourtant, dans les annĂ©es 1870, mĂȘme si la Chambre est Ă  majoritĂ© royaliste, la TroisiĂšme RĂ©publique s'installe dans la durĂ©e. Elle reste Ă  ce jour le rĂ©gime rĂ©publicain le plus long de notre histoire. Pourquoi une telle instabilitĂ© tout au long du siĂšcle, et pourquoi une stabilisation s'opĂšre-t-elle dans les annĂ©es 1870?


    L'invitĂ© : Professeur Ă  l'universitĂ© Paris I PanthĂ©on-Sorbonne, Guillaume Cuchet est spĂ©cialiste du XIXe siĂšcle français et de l'histoire du catholicisme. Il vient de publier chez Calype La France au XIXe siĂšcle (112 pages, 11,90€).


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    Les MĂ©rovingiens et le peuple franc font encore aujourd'hui l'objet d'une vision soit idĂ©alisĂ©e, soit biaisĂ©e. Du nom de la dynastie hĂ©ritĂ© d'un ancĂȘtre mythologique Ă  l'appellation de "rois fainĂ©ants", tout semble concourir Ă  alimenter la mystification. Il semble donc essentiel de se fonder sur les vestiges et les sources de cette pĂ©riode, qui s'Ă©tend du Ve au VIIIe siĂšcle, pour Ă©tablir un rĂ©cit historique au plus proche de ce que furent rĂ©ellement les temps mĂ©rovingiens.


    La politique mĂ©rovingienne a laissĂ© de nombreuses traces dans notre patrimoine. L'unification territoriale du royaume des Francs, dont Paris devient la capitale, est le fruit des conquĂȘtes de Clovis et de ses successeurs. À partir du baptĂȘme de Clovis, l'unification religieuse s'opĂšre progressivement, mettant fin Ă  l'arianisme et laissant place au catholicisme.


    Malgré la vision d'un monde essentiellement peuplé d'hommes armés de leurs scramasaxes, épées et armures, les figures féminines jouent un rÎle clef dans cette période. La reine Clotilde conduit Clovis à se convertir au catholicisme. Frédégonde assure la régence pour son fils Clotaire II et s'oppose à Brunehaut, une princesse wisigothe qui parvient à régner en Austrasie et en Burgondie pendant 33 ans.


    L'auteur : Michel Fauquier, historien antiquisant, chercheur associĂ© Ă  l’universitĂ© de Poitiers, auteur d’une thĂšse sur la saintetĂ© Ă  la fin de l’AntiquitĂ© et au dĂ©but du Moyen Âge. Il vient de publier Ce que nous devons aux MĂ©rovingiens, (Armand Colin, 2024, 304 p. 24,90 €).


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    Bien avant Hobbes, Montesquieu et Tocqueville, Ibn Khaldun, serviteur des princes du Maghreb, rĂ©dige une histoire universelle, Le Livre des exemples, qui a pour objectif de poser sur le papier les principaux ressorts de la marche des États. Il se lance dans ce projet d'Ă©criture alors mĂȘme que la peste de 1348 a considĂ©rablement touchĂ© tout le pourtour mĂ©diterrannĂ©en, mettant en grande difficultĂ© les pouvoirs politiques, notamment celui des Hafsides en Tunisie.

    C’est donc en homme expĂ©rimentĂ© politiquement qu’Ibn Khaldun dĂ©cide Ă  l’ñge de 45 ans de se retirer de la vie politique pour se consacrer Ă  la philosophie de l'Histoire, considĂ©rant qu'en son temps l'action politique est devenue inutile, au regard des luttes de pouvoir incessantes. 

    Dans la Muqaddima, le penseur Ă©tabli au Caire explique les causes de la naissance et de la mort des États. Il thĂ©orise l'importance de l'impĂŽt comme fondement de la puissance Ă©tatique et met en exergue la place de la guerre dans la dĂ©fense d'un État prospĂšre.

    La richesse de la thĂ©orie de l'État d'Ibn Khaldun rĂ©side dans le fait qu'encore aujourd'hui elle peut ĂȘtre utile pour une meilleure comprĂ©hension du pouvoir politique.


    L'auteur : Gabriel Martinez-Gros, professeur Ă©mĂ©rite d’histoire mĂ©diĂ©vale Ă  Paris Nanterre, spĂ©cialiste de l’histoire d’Al-Andalus, vient de publier Ibn Khaldun. Anthologie prĂ©sentĂ©e et commentĂ©e, (PassĂ©s composĂ©s, 336 p. 23 €). Dans son ouvrage, il rĂ©dige un commentaire historique permettant de mieux saisir les textes de ce grand penseur arabe du XIVe siĂšcle.


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    En 1939, le nazisme et sa vision du monde se pensent dĂ©sormais Ă  l'Ă©chelle de l'Europe. Ce continent sombre dans l'abĂźme d'un nouveau type, la guerre gĂ©nocidaire et la brutalisation des sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes dĂ©crites par l'historien George Mosse atteignent son apogĂ©e. Dans cette dĂ©flagration inouĂŻe, les autoritĂ©s allemandes font tout pour prĂ©server leurs populations des affres du conflit. Quelle Ă©tait la nature de cette politique de prĂ©servation des populations ? Est-ce que, malgrĂ© tout, la sociĂ©tĂ© allemande est devenue combattante ? Comment cette brutalisation s'impose peu Ă  peu dans les consciences ? Concernant le gĂ©nocide lui-mĂȘme, comment s'organise-t-il dans le contexte des fĂ©odalitĂ©s du pouvoir nazi ? Est-ce que le dessein meurtrier est un plan centralisĂ© ou laissĂ© aux autoritĂ©s locales ? Johann Chapoutot dĂ©crit, dans cette derniĂšre Ă©mission, l'ultime Ă©tape du "monde nazi" jusqu'Ă  sa dĂ©faite en 1945. 

    Notre invitĂ© : spĂ©cialiste du nazisme, Johann Chapoutot est professeur d'histoire contemporaine Ă  Sorbonne universitĂ©. Il vient de publier avec Christian Ingrao et Nicolas Patin Le Monde nazi .1919-1945 (Tallandier, 630 p., 27,50 €).


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    Nous associons généralement les cathédrales à l'époque médiévale : n'est-ce pas l'historien Georges Duby qui, aprÚs le temps des moines et avant le temps des villes, situait le temps des cathédrales? Or, c'est oublier que ces édifices se sont davantage développés dans le monde entier à l'époque moderne et contemporaine. Quand apparaissent les cathédrales ? Quels sont leur sens et leur rÎle pour les chrétiens ? Comment ces vaisseaux de pierre vont-ils évoluer au moment de la Réforme, mais aussi dans le grand mouvement de mondialisation du XVIe siÚcle ? Que nous disent-elles des liens entre les sphÚres religieuse et politique ? Dans cette émission, l'historien de l'architecture Mathieu Lours nous révÚle des pans méconnus de leur histoire au rayonnement universel.


    L'invitĂ© : Mathieu Lours est historien de l'architecture. Il est derniĂšrement l'auteur de Les CathĂ©drales dans le monde. Entre religion, nation et pouvoir (Folio, 343 p., 9,90 €) et de RebĂątir Notre-Dame (Tallandier, 304 p., 49,90 €). 


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    Comment la RĂ©publique de Weimar, qui Ă©tait un rĂ©gime stable ou Ă  peu prĂšs stable, bascule-t-il dans la crise politique aussi vite Ă  la fin des annĂ©es 1920 et au dĂ©but des annĂ©es 1930 ? À partir de cette question, Johann Chapoutot dĂ©crit non pas la "prise de pouvoir" du parti nazi, mais son "arrivĂ©e au pouvoir", dans le contexte si particulier de la crise de 1929 et d'une volontĂ© de retour Ă  l'ordre. Se pose alors une autre question : certes, les nazis qui sont au pouvoir en 1933 ont une vision du monde, mais possĂšdent-ils un programme ? Dans les faits, ils entament selon leur propre propos une "mise au pas" de toutes les couches de la sociĂ©tĂ©s allemande. Le rĂ©gime en est-il pour autant totalitaire ? Pour les auteurs du Monde nazi, la lecture du rĂ©gime par d'Hannah Arendt doit ĂȘtre remise en cause au profit d'une nouvelle idĂ©e : celle d'une "dictature de la participation".


    Notre invitĂ© : spĂ©cialiste du nazisme, Johann Chapoutot est professeur d'histoire contemporaine Ă  Sorbonne universitĂ©. Il vient de publier avec Christian Ingrao et Nicolas Patin Le Monde nazi.1919-1945 (Tallandier, 630 p., 27,50 €).


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    Venise a su, dĂšs l’époque mĂ©diĂ©vale, faire de sa particularitĂ© gĂ©ographique un atout militaire et commercial indĂ©niable. Sa puissance et ses artistes ont contribuĂ© Ă  diffuser partout en Europe la lĂ©gende grandiose de la trĂšs sereine RĂ©publique. Pour Storiavoce, Claire Judde de LariviĂšre raconte l’histoire de Venise par un prisme original : celui du quotidien de ses habitants Ă  la fin du Moyen Âge. Que cela signifie-t-il concrĂštement d’ĂȘtre VĂ©nitien en 1520 ? La rĂ©ponse recouvre des rĂ©alitĂ©s plurielles, une communautĂ© riche de diffĂ©rents corps de mĂ©tiers, d’origines gĂ©ographiques et de pratiques religieuses variĂ©es. L’étude de la ville Ă  l’échelle quotidienne permet de matĂ©rialiser trĂšs concrĂštement des dynamiques de pouvoir, de sociabilitĂ©, d’entraide et d’exclusion qui s’exercent dans l’Occident mĂ©diĂ©val. Claire Judde de LariviĂšre propose une rencontre avec ces VĂ©nitien.ne.s de la fin du Moyen Âge qui participaient, chacun.e.s Ă  leur maniĂšre, Ă  faire de la ville la puissante citĂ© qui fascine encore aujourd’hui.


    L’invitĂ©e : Claire Judde de LariviĂšre est professeure d’histoire mĂ©diĂ©vale Ă  l’universitĂ© de Toulouse Jean JaurĂšs. Elle est spĂ©cialiste de l’histoire sociale et politique de Venise Ă  la fin du Moyen Âge et pendant la Renaissance. Elle a publiĂ© La RĂ©volte des boules Ă  neige. Murano face Ă  Venise, 1511 (Fayard, 2014) et L’Ordinaire des savoirs. Une histoire pragmatique des sociĂ©tĂ©s vĂ©nitiennes. XVe-XVIe siĂšcle (Éditions de l’EHESS, 2023). Au micro de Storiavoce, elle prĂ©sente son dernier livre : VĂ©nitiens ! VĂ©nitiennes ! La traversĂ©e d’une ville (Venise, 1520) (Seuil, 2024, 288 p., 33 €).


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    Comprendre la rĂ©alitĂ© du nazisme n'est pas un exercice facile. Refusant le terme de racines, d'origines ou mĂȘme d'idĂ©ologie, l'historien Johann Chapoutot lui prĂ©fĂšre le terme de "vision du monde". Parce que le nazisme souhaite effacer les consĂ©quences de la RĂ©volution française en Allemagne puis en Europe, il est Ă  placer dans les mouvements contre-rĂ©volutionnaires. En-est il rĂ©actionnaire pour autant ? Quelle est, dans sa nature profonde, la part de modernitĂ©, et mĂȘme de "sciences", dans cette vision du monde ? Naturellement, la Grande Guerre a Ă©tĂ© comme un incubateur du mouvement. Puis la dĂ©faite, la rĂ©volution de 1918 -1919 et le traitĂ© de Versailles ont comme alimentĂ© une nouvelle Ăšre : celle de l'angoisse et de l'obsession d'une dĂ©cadence. Ainsi, la crise de 1929 ne constitue pas l'unique cause du dĂ©veloppement de ce mouvement singulier et complexe, qu'on ne peut dĂ©solidariser du contexte germanique du XIXe siĂšcle et du dĂ©but du XXe siĂšcle.


    Notre invitĂ© : spĂ©cialiste du nazisme, Johann Chapoutot est professeur d'histoire contemporaine Ă  Sorbonne universitĂ©. Il vient de publier avec Christian Ingrao et Nicolas Patin Le Monde nazi .1919-1945 (Tallandier, 630 p., 27,50 €).


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    Qu’est-ce qui caractĂ©rise un esprit des LumiĂšres appliquĂ© Ă  la couleur ? Le XVIIIe siĂšcle est marquĂ© par une rĂ©volution de la pensĂ©e. Ainsi, la maniĂšre de percevoir, de dĂ©crire et d’employer la couleur change. Une rupture s’opĂšre avec les pĂ©riodes antique et mĂ©diĂ©vale. Les dĂ©couvertes de Newton, Ă  travers l’expĂ©rience du prisme, apportent de nouvelles connaissances scientifiques, qui amĂ©liorent la comprĂ©hension du fonctionnement de la perception visuelle. La philosophie des LumiĂšres conduit Ă  une volontĂ© de classifier, conceptualiser et mieux dĂ©signer les couleurs. De cette intention heuristique naĂźt un vĂ©ritable surgissement de la couleur dans les domaines de l’art, de la mode, de la littĂ©rature. Elle devient ainsi associĂ©e Ă  l’expression du sentiment et adopte une fonction esthĂ©tique, qui diffĂšre de la portĂ©e symbolique qui lui Ă©tait attribuĂ©e aux Ă©poques antĂ©rieures.


    L’autrice : AurĂ©lia Gaillard, professeur agrĂ©gĂ©e de littĂ©rature française du XVIIIe siĂšcle Ă  l'universitĂ© Bordeaux-Montaigne, est autrice d’une thĂšse sur l’esthĂ©tique de la fable. Elle vient de publier un ouvrage illustrĂ©, intitulĂ© L’Invention de la couleur par les LumiĂšres. De Newton Ă  Goethe, Belles Lettres, Paris, 325 p., 27 €.


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