Afgespeeld

  • Quand le poison de la rumeur contamine le débat public… La rumeur d’une liste noire qui met en cause une dizaine d’acteurs ou producteurs très influents et qui déstabilise le cinéma français à la veille de l’ouverture du festival de Cannes… Alors de quoi cette rumeur est-elle le nom ? Comment a-t-elle réussi à se propager pour devenir un sujet de conversation très sérieux sur certains plateaux télés ? A qui profite-t-elle ? On en débat avec : 

    Gérald BRONNER, Sociologue, professeur de sociologie à Sorbonne Université, auteur de "Exorcisme" aux éditions Grasset (17.01.24)

    Emmanuelle ANIZON, Grand reporter à l’Obs, autrice de « L'affaire Madame - Le jour où la première dame est devenue un homme : anatomie d'une fake news » aux éditions Studiofact (22/03/2024)

    Martin LEGROS, Philosophe, journaliste, rédacteur en chef de Philosophie magazine, responsable des pages « Livres » du journal Philosophie magazine

    Muriel REUS, Co-fondatrice de l'association #MeTooMedia

    Pauline DELASSUS, Grand reporter à la Tribune Dimanche

    Céline BEKERMAN, Avocate

  • On revient dans C Ce Soir sur le début de l’offensive israélienne à Rafah, où survivent plus d’1 millions de réfugiés palestiniens… Un retournement de situation alors que le Hamas annonçait lundi soir son accord sur une proposition de cessez-le-feu, 7 mois quasi jour pour jour  après le début de la guerre.

    Alors l’offensive sur Rafah enterre-t-elle tout espoir de trêve ? Les deux parties sont-elles sincèrement engagées dans les négociations ou s’emploient-elles volontairement à les saborder ? On en débat avec : 

    INVITÉS

    Alexandra SCHWARTZBROD, Journaliste, directrice adjointe de la rédaction de Libération, ancienne correspondante à Jérusalem (2000-2003), autrice de « Éclats » aux éditions Mercure de France (11/04/2024)

    Gérard ARAUD, Diplomate, ancien ambassadeur de France en Israël, ancien représentant permanent de la France aux Nations Unis (2009-2014)

    Jean-Pierre FILIU, Professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain, auteur de « Comment la Palestine fut perdue - Et pourquoi Israël n'a pas gagné. Histoire d'un conflit (XIXe-XXIe siècle) » aux éditions du Seuil (09/02/2024)

    Bernard GUETTA, Député européen Renew Europe

    Rym MOMTAZ, Chercheuse en relations internationales et défense européenne à l'International Institute for Strategic Studies (IISS)

  • Quel bilan tirer de la visite de Xi Jinping sur le sol français ? Nous allons en débattre avec nos invités : au nom de la realpolitik, Emmanuel MACRON a t-il eu raison de recevoir en grande pompe le leader chinois ? Ou a t il déroulé le tapis rouge pour pas grand chose à un dictateur” comme le dénoncent certains depuis deux jours ? Les deux avaient leur agenda alors qui a gagné quoi, qui a marqué des points ? On en débat avec : 

    INVITÉS

    Pierre HASKI, Chroniqueur géopolitique sur France Inter

    Chloé RIDEL, Porte-parole du Parti socialiste

    Pascal BONIFACE, Géopolitologue, directeur-fondateur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), coauteur avec Tommy de « Géostratégix - Un monde de jeux » aux éditions Dunod (05.24)

    Chloé FROISSART, Sinologue, professeure de science politique à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), chercheuse associée au Centre d’études français sur la Chine contemporaine

    Arnaud LE GALL, Député LFI du Val-d’Oise, membre de la Commission des affaires étrangères

    Isabelle LASSERRE, Journaliste, correspondante diplomatique Le Figaro

  • durée : 00:28:29 - Les Pieds sur terre - par : Adila Bennedjaï-Zou - En voyant les sacrifices consentis par Jöna et Frédéric pour se qualifier aux Jeux Olympiques, on se demande ce qui pousse les athlètes à tant donner pour remporter la première place. - invités : Jöna Aigouy Athlète, Lanceuse de javelot ; Frédéric Dagée Athlète, Lanceur de poids; Kaylia Nemour Gymnaste; Claude Piquemal Athlète, médaillé de bronze relais 4 × 100 mètres masculin aux Jeux olympiques 1964 et 1968

  • durée : 00:31:46 - Les Pieds sur terre - par : Sonia Kronlund - Le nombre de logements disponibles à la location a fondu de moitié cette année. Lara et Delphine racontent les faux dossiers, les logements trop petits et les marchands de sommeil. Tout au bout de la chaîne, Estelle, Alexandre et leur fille de 15 mois cherchent toujours un toit.

  • Pourquoi nos activités numériques participent-elles autant au réchauffement climatique ? Quels sont leurs autres impacts sur l’environnement ? Est-il possible d’imaginer un numérique responsable ? Et par quoi commencer pour avoir un impact ?

    Frédéric Bordage est le fondateur du collectif Green IT qui se définit comme un lieu de réflexion sur la sobriété numérique. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet dont “tendre vers la sobriété numérique” édité dans la collection “Je passe à l’acte” chez Actes Sud en 2021

    « Chaleur humaine » est un podcast hebdomadaire de réflexion et de débat sur les manières de faire face au défi climatique. Ecoutez gratuitement chaque mardi un nouvel épisode, sur Lemonde.fr, Apple Podcast ou Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.Cet épisode a été produit par Cécile Cazenave et réalisé par Amandine Robillard. Musique originale : Amandine Robillard.Chaleur humaine c'est aussi un livre qui reprend 18 épisodes du podcast en version texte, que vous pouvez retrouver dans votre librairie favorite.C'est toujours une infolettre hebdomadaire à laquelle vous pouvez vous inscrire gratuitement ici. Vous pouvez toujours m'écrire et poser vos questions à l'adresse [email protected].
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    Le nom de Benjamin Franklin est pour toujours associé aux pères fondateurs américains. Mais dans sa longue existence, Franklin ne s'est pas contenté de faire de la politique. Imprimeur, scientifique innovant, diplomate... Virginie Girod vous dévoile les multiples facettes d'un homme des Lumières dans un récit inédit en deux parties. 

    Ce double-récit est proposé à l’occasion de la sortie de la mini-série “Franklin”, une création Apple original. Vous pourrez voir tous les épisodes dès mercredi, exclusivement sur Apple TV+. 

    Benjamin Franklin voit le jour en 1706 de l'autre côté de l'Atlantique. Les États-Unis n'existent pas encore: il s’agit pour le moment de 13 colonies anglaises sur la côte est du continent. Travaillant dans l'imprimerie de son frère, le jeune Benjamin ne se contente pas d'assimiler la technique. Il baigne dans la pensée des Lumières, lit tout ce qui lui passe sous la main et ne tarde pas à contribuer aux journaux de Boston, à seulement 16 ans ! 

    Après un séjour londonien, Franklin retourne en Amérique, où il contribue à ouvrir la première bibliothèque d'Amérique avant de fonder sa propre imprimerie. Mais sa soif de connaissance est insatiable. Franklin a une nouvelle passion: l'électricité. Sur son temps libre, il mène des expériences. C’est ainsi que Franklin aurait inventé le paratonnerre avec un cerf-volant en 1752 ! L'imprimeur acquiert ainsi une solide réputation de scientifique jusqu'en Europe, alors que la guerre de Sept ans s'apprête à déchirer le continent américain. L'Angleterre et la France se battent pour le contrôle des colonies. Ce conflit, Franklin compte bien s'y impliquer personnellement...

    Thèmes abordés : Etats-Unis, indépendance, Franklin, paratonnerre

     

    "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio

    - Auteure et Présentatrice : Virginie Girod 

    - Production : Caroline Garnier

    - Réalisation : Nicolas Gaspard

    - Direction artistique : Julien Tharaud

    - Composition de la musique originale : Julien Tharaud et Sébastien Guidis

    - Edition et Diffusion : Nathan Laporte

    - Coordination des partenariats : Marie Corpet

    - Visuel : Sidonie Mangin

     

     

    Ressources en ligne : 

    https://passerelles.essentiels.bnf.fr/fr/chronologie/article/292ecd30-a466-41ff-8765-478c85b8ced7-experience-sur-paratonnerre 

     

    https://www.futura-sciences.com/sciences/dossiers/physique-physique-chronologie-grandes-etapes-1614/page/5/ 

     

     

    Bibliographie : 

    Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Perrin, 2005. 

     

    À voir : 

    La mini-série Franklin sur Apple TV + 

     

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    Le 23 juillet 1945, après quatre années de collaboration, Philippe Pétain, l'homme à la tête du régime de Vichy, se retrouve sur le banc des accusés. Pendant trois semaines d'audience, il doit répondre de ses actes et sa collaboration avec l'ennemi.

    Ce procès est sans doute le plus important de l'histoire et pourtant il est peu présent dans la mémoire nationale. Peut-être, parce que ce n’est pas seulement Pétain qui fût jugé à l’été 1945 mais la France collaborationniste elle-même.

     

    Retour sur ce moment de justice hors-norme avec l'historien britannique Julian Jackson, auteur du livre Le Procès Pétain, Vichy face à ses juges, paru aux éditions du Seuil.

     

    Thèmes abordés : Seconde guerre mondiale, collaboration, Vichy, procès, Pétain

     

    "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio

    - Auteure et Présentatrice : Virginie Girod 

    - Production : Nathan Laporte et Caroline Garnier

    - Réalisation : Clément Ibrahim

    - Direction artistique : Julien Tharaud

    - Composition de la musique originale : Julien Tharaud et Sébastien Guidis

    - Edition et Diffusion : Nathan Laporte

    - Coordination des partenariats : Marie Corpet

    - Visuel : Sidonie Mangin

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    Ne vous êtes-vous jamais demandé si l’Histoire se déroulait comme dans les séries ? 

    A l’occasion de la sortie de la Saison 3 de La Chronique des Bridgerton, l’historienne et présentatrice Virginie Girod, et la spécialiste cinéma Laurie Cholewa, décryptent ce que la série raconte de vrai... et de faux ! La reine Charlotte était-elle vraiment noire ? Comment était perçue la sexualité au 19ème siècle ? Quels étaient les codes, les mœurs, les scandales et les jeux de pouvoir lors de la Régence anglaise ?  

    ( Cette émission a été enregistrée lors d’une émission interactive Live, disponible en replay sur le compte YouTube d'Europe 1. Rendez-vous le 6 juin pour un prochain Live autour du Débarquement.) 

    "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio

    - Présentatrices : Virginie Girod et Laurie Cholewa

    - Production : Caroline Garnier et  Julie Gelinet avec l'aide de Lisa Soster et Marie Corpet

    - Réalisation : Clément Ibrahim et Thibault de Robert

    - Coordination des partenariats : Marie Corpet

    - Communication : Pantxika Laurent

    - Visuels : Jessica Fagard et Clémentine Mériadec

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    La reine Charlotte n’aurait sûrement jamais titiller votre curiosité si Netflix ne l’avait pas mise à l’honneur. 

     

    Celle qu’on dépeint dans la série sous les traits d’une femme forte et sévère, était en réalité une souveraine douce et docile. Une aubaine pour son mari, le roi Georges III d’Angleterre, dont les atrocités ont eu raison d’elle. 

     

    Rendez-vous la semaine prochaine au Cœur de l’Histoire, sur l’appli Europe 1 et sur toutes vos plateformes d’écoutes préférées, pour découvrir la triste vie de la véritable reine Charlotte.

     

     

    "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio

    - Auteure et Présentatrice : Virginie Girod 

    - Production : Caroline Garnier

    - Réalisation : Clément Ibrahim

    - Composition de la musique originale : Julien Tharaud et Sébastien Guidis

    - Edition et Diffusion : Nathan Laporte

    - Coordination des partenariats  : Marie Corpet

    - Visuel : Sidonie Mangin

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  • durée : 01:23:13 - Toute une vie - par : Jean Daive - Impressionniste de deuxième génération, il peint aussi avec des macaronis. Soit. Avec ce geste, Francis Picabia rallie Dada. Ami des nuits parisiennes, de l'avant-garde new-yorkaise, des dadaïstes de Zurich, il est l'étincelle qui déclenche le feu d'artifice de la peinture du 20e siècle.

  • durée : 00:59:37 - Toute une vie - En 2017, on inaugurait à Saint-Pétersbourg une plaque à la mémoire d’Alexandra Kollontaï : un hommage à la première ambassadrice soviétique ou bien à la révolutionnaire et combattante acharnée pour l’émancipation des femmes ? - invités : Flora Boffy-Prache Éditrice co-fondatrice des éditions "Les Prouesses"; Sophie Coeuré Historienne, professeure d'histoire contemporaine à l'Université Paris Cité, spécialiste de l'histoire de la Russie, du communisme, des relations Europe-Russie et de l'histoire politique des archives; Sabine Dullin Historienne de la Russie, professeure en histoire contemporaine à Sciences Po Paris; Arthur Hugonnot Traductrice; Matthieu Renault Professeur en histoire critique de la philosophie à l’Université Toulouse-Jean-Jaurès

  • durée : 00:58:09 - Toute une vie - Né à Rome dans une famille modeste, Ennio Morricone a réinventé la musique mondiale. Sous ses airs austères, le compositeur a dynamité de l’intérieur chansons et films grâce à sa science instrumentale et mélodique. - invités : Cécile Carayol Enseignante-chercheuse à l'Université de Rouen; Chloé Huvet Enseignante-chercheuse à l'Université d'Evry Paris Saclay; Stéphane Lerouge Restaurateur de bandes originales de films, concepteur de la collection discographique de bandes originales de films "Écoutez le cinéma !" chez Universal Music France; Giusy Pisano Professeure à l'École nationale supérieure Louis-Lumière à Saint-Denis; Alessandro de Rosa Compositeur et biographe d'Ennio Morricone; Jérôme Rossi Professeur à l'Université Lyon II; Gabriel Yared Compositeur et arrangeur français d'origine libanaise de musiques de film

  • Pourquoi notre alimentation pose problème pour notre avenir ? Que doit-on changer dans notre manière de nous nourrir ? Faut-il tous devenirs végétariens ? Comment faire pour manger mieux pour nous et pour notre environnement ?

    Manon Dugré est coordinatrice de la chaire Alimentation Nutrition et comportements alimentaires (ANCA) à l’école AgroPariTech. Elle est l’autrice avec Aurélie Zunino de la BD Je mange pour le futur (Editions Ulmer) et du compte Instagram du même nom.

    « Chaleur humaine » est un podcast hebdomadaire de réflexion et de débat sur les manières de faire face au défi climatique. Ecoutez gratuitement chaque mardi un nouvel épisode, sur Lemonde.fr, Apple Podcast ou Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.Cet épisode a été produit par Cécile Cazenave et réalisé par Amandine Robillard. Musique originale : Amandine Robillard.Chaleur humaine c'est aussi un livre qui reprend 18 épisodes du podcast en version texte, que vous pouvez retrouver dans votre librairie favorite.C'est toujours une infolettre hebdomadaire à laquelle vous pouvez vous inscrire gratuitement ici. Vous pouvez toujours m'écrire et poser vos questions à l'adresse [email protected].
  • Deuxième volet de notre série spéciale « Élections européennes : la montée des nationalismes en question ». Contrairement à d’autres pays européens, l’Allemagne a longtemps été épargnée par le populisme de droite. Cela a changé avec le parti AfD, l’Alternative pour l’Allemagne. Il pourrait devenir la deuxième force politique lors des élections européennes. Fondée, il y a 11 ans, cette formation classée « d’extrême droite avérée » par plusieurs gouvernements régionaux, ne cesse de gagner du terrain. Et cela malgré les scandales qui ont touché le parti, des procès pour incitation à la haine aux accusations récentes d’espionnage.

    Nous sommes sur le marché d’Oberursel, une ville dans la banlieue aisée de Francfort. C’est le début de la campagne électorale pour les Européennes. Les partis politiques ont installé leurs stands. Celui de l’AfD se trouve à côté d’un manège pour enfants. Peter Lutz de la section locale du parti distribue des brochures avec le slogan : « Pour une remigration légale au lieu d’une immigration illégale ». Il faut savoir qu’en Allemagne, le terme « remigration » fait polémique depuis quelques mois. En novembre dernier (2023), une réunion secrète révélée par la presse avait eu lieu à Potsdam, avec des néonazis et des cadres de l’AfD. L’objectif : discuter d’un « plan remigration », soit l’expulsion de millions d’étrangers et de personnes considéréees comme « non assimilées ». Cette réunion a provoqué un tollé mais n’a pas porté préjudice à l’AfD, explique Paul Beuter, un autre cadre du parti à Oberursel : « De plus en plus de gens se rendent compte que leurs préoccupations sont ignorées par les partis traditionnels. Ça commence par la politique d’immigration qui va au-delà de ce que ce pays peut supporter. »

    Paul Beuter cite l’exemple de sa ville d’Oberursel qui a dû construire deux nouveaux centres d’accueil de réfugiés, pour un total de 550 personnes. Et en plus, trois nouveaux postes à la mairie pour gérer ce dossier. Selon Peter Lutz, « on a laissé entrer trop de migrants en Allemagne. Tous ceux qui n’ont plus le droit de rester, qui viennent des pays sûrs ou qui devraient être reconduits, doivent partir. »

    En Hesse, l’AfD attire les cadres moyens

    L’AfD a été fondée ici à Oberursel, il y a onze ans, par une vingtaine de personnes, notamment des professeurs d’université et des intellectuels de droite. Parmi eux, Konrad Adam, ancien journaliste au quotidien conservateur et libéral Frankfurter Allgemeine Zeitung. Aujourd’hui âgé de 82 ans, il rappelle l’objectif de départ : « relancer la démocratie ». Déçus à l’époque de voir tous les partis « aller dans la même direction », les fondateurs de l’AfD voulaient créer un parti d’opposition national-conservateur pour « permettre aux citoyens d’avoir le choix lorsqu’ils se rendent aux urnes ». Mais pour Konrad Adam, le parti a pris un virage trop extrême. En 2020, il claque la porte de l’AfD, au moment de ses premiers succès électoraux.

    En Hesse, l’une des régions les plus riches du pays, l’AfD est devenue la deuxième force politique, après le parti conservateur de la CDU. Parmi ses bastions, la Wetterau, une région rurale à une heure de route de Francfort. À Schotten, jolie bourgade avec ses maisons à colombages, Thomas est en train de charger ses courses sur un pick-up. Oui, cela fait des années qu’il vote pour l’AfD, explique ce sexagénaire. Et tous ses amis font pareil. Selon cet agent administratif, cadre moyen dans le service du ramassage des ordures, le pays va dans la mauvaise direction. Il refuse la politique « va-t-en guerre avec la Russie », pense que Moscou et Kiev devraient « gérer leurs problèmes entre eux ». Il est parti de Francfort où il a vécu 40 ans : « Il y avait trop de bars à chicha, je n’entendais plus ma langue. » Financièrement, explique-t-il, ça va, il s’en sort bien. Mais il a toutefois peur du déclassement social, une fois devenu retraité. « J’espère que vous n’allez pas déformer mes propos comme le fait souvent la presse », lance-t-il, à la fin de la conversation.

    « Je voterai pour protéger la démocratie »

    Pourquoi un tiers des électeurs de cette région ont-ils voté pour l’AfD ? Difficile à comprendre pour cet agriculteur bio qui nous accueille dans sa ferme mais préfère rester anonyme. Voici tout ce qu’il sait : de plus en plus de personnes autour de lui, des clients, des fournisseurs, des ouvriers, des mécaniciens ou des collègues, sont attirés par l’AfD. Et cela lui pèse. « Avant, il n’y avait dans le coin que quelques types du NPD [Parti national-démocrate d’Allemagne, rebaptisé La Patrie, formation néonazie, NDRL]. On pouvait les ignorer. Mais avec les électeurs de l’AfD, toujours plus nombreux, ce n’est pas possible, surtout lorsqu’on est un entrepreneur comme moi. » Ce père de 6 enfants assure qu’il ira voter aux Européennes, car il faut « protéger notre système démocratique ».

    Tensions en hausse entre pro et anti-AfD

    En Saxe, le parti populiste est le grand favori lors des élections régionales en septembre prochain (2024). Ce qui n’est pas sans conséquences sur l’ambiance dans cette région de l’Allemagne de l’Est. La tension entre sympathisants et opposants de l’AfD est particulièrement tangible à Bautzen, ville médiévale de caractère près de la frontière tchèque. Soutenu par le parti d’extrême droite, des centaines de manifestants défilent tous les lundis à travers la ville.

    C’est une procession étrange et menaçante qui inonde les rues pour converger vers la place centrale. Des jeunes néonazis côtoient parfois des membres du Black Block venus de Dresde, mais aussi de plus en plus de partisans de la Russie, sans oublier ceux qui forment la tête du cortège, portant des grandes croix blanches, pour dénoncer la politique sanitaire lors de la pandémie du Covid. Les orateurs et oratrices qui se succèdent à la tribune dénoncent pêle-mêle la politique allemande de soutien à l’Ukraine, un manque de liberté en général, l’Union européenne et l’éducation sexuelle dans les écoles.

    « Pourquoi ils gagnent deux fois plus à l’Ouest qu’à l’Est ? »

    Un homme arbore fièrement le drapeau du premier empire allemand. Cela fait « plus de trois ans et plus de 160 fois », qu’il vient ici à Bautzen, toutes les semaines. Électeur fervent de l’AfD, il dénonce la précarité des retraités en Allemagne de l’Est. « J’ai travaillé pendant 43 ans sur des chantiers et je reçois moins de 1000 euros par mois. Et tous ceux qui viennent ici, ces migrants, ils s’en sortent mieux que moi. J’ai cinq petits-enfants mais je n’ai pas d’argent pour leur faire des cadeaux. Alors ils me demandent : « Mais grand-père, tu n’as pas travaillé ? - Ben si, je leur réponds, mais je me suis fait avoir ! » Son ami, lui aussi un sympathisant de l’AfD, regrette que le salaire à l’Est soit toujours inférieur à celui à l’Ouest. « Il y a 10 ans, j’ai travaillé à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main, j’ai gagné plus de 2000 euros. Quand je suis retourné ici, après avoir rencontré quelqu’un, j’ai touché 1000 euros de moins. Ça me rend dingue : pourquoi ces différences ? Pourquoi il ne peut pas y avoir une seule Allemagne ? »

    Ces manifestations d’extrême droite ont créé un climat pesant dans la ville, confie la directrice de « Willkommen in Bautzen » (Bienvenu à Bautzen), une association locale qui milite pour une ville ouverte et tolérante.

    « Je ne sors plus le lundi soir et ne prends plus de rendez-vous chez le médecin », témoigne une autre habitante. Thilo Jung, un jeune responsable du parti de gauche Die Linke, acquiesce : « Une ambiance d’extrême droite s’est installée à Bautzen. Lorsque je me rends ici, je réfléchis à deux fois quel T-Shirt je mets pour ne pas provoquer de réactions violentes. »

    Afin de ne pas laisser l’espace public à l’extrême droite, plusieurs associations de Bautzen ont créé un festival, le « Happy Monday ». Tous les lundis, des évènements culturels permettent aux habitants de sortir à nouveau « avec un sourire », comme le souligne une des organisatrices. Cette initiative déplait fortement aux milieux extrémistes de la ville qui envoient des jeunes néonazis « patrouiller » autour des concerts et autres spectacles, sous l’œil d’une dizaine de policiers qui font en sorte que le Happy Monday ne tourne pas au drame.

    En images

    Comment combattre l’AfD ?

    Réagir face à la montée de l’extrême droite peut prendre des formes différentes. La professeure d’histoire Katja Gerhardi a décidé de rejoindre la section locale du parti conservateur CDU de Bautzen, dont elle est devenue la présidente. « Quand j’entends les propos de l’AfD, explique-t-elle, et que je vois les groupuscules qui gravitent autour de ce parti, par exemple ici à Bautzen, j’ai très peur. Ce n’est pas un parti démocratique. Moi je suis profondément démocrate et je veux que notre démocratie continue à exister. Je veux aussi que mes trois fils continuent à vivre dans une démocratie ».

    Comment ignorer un parti désormais solidement enraciné à l’échelon local ? N’en déplaise aux dirigeants de la CDU qui mettent en garde contre des collaborations avec l’AfD, la réalité ne laisse souvent guère de choix, selon Katja Gerhardi. « Je vous donne un exemple concret : l’AfD a présenté un projet qui visait l’installation d’un abribus pour protéger les enfants de la pluie. Moi, en tant que membre de la CDU, j’ai évidemment soutenu le projet. Je n’aurais jamais pu dire : « Ah non, je vote contre parce que ça vient de l’AfD et tant pis si les enfants attendent sous la pluie ! »

    Ces débats pour savoir s’il faut ou non collaborer avec une formation que le gouvernement de la Saxe a qualifiée « d’extrême droite avérée » ne semblent pas impressionner l’électeur. Lui continue à cocher sa croix dans la case de l’AfD sur son bulletin de vote. Comme à Pirna, près de Dresde, où pour la première fois en Allemagne, le parti a conquis la mairie d’une grande ville. Tim Lochner a pris ses fonctions il y a tout juste deux mois et il est visiblement fier d’avoir fait la Une de la presse internationale.

    « Que l’AfD fasse mouche notamment ici à l’Est est lié à une partie de la population, qui a vécu la chute du Mur, explique le maire. Ceux qui ont connu la RDA sont plus sensibles à ce que disent les médias publics. Ils se souviennent qu’à cette époque les médias officiels se sont bien moqués des citoyens. Donc aujourd’hui, si vous êtes un homme politique et que vous expliquez à un ancien citoyen de la RDA dans le journal d’information comment il doit se laver les mains pendant la pandémie du Covid, il décroche. »

    Pour Tim Lochner, la politique du gouvernement comme le soutien aux grandes entreprises en difficulté rappellent le socialisme qu’il avait pensé avoir laissé derrière lui. « Quelle liberté a-t-on aujourd’hui encore ?, s’exclame-t-il. Vous pouvez vivre dans la plus belle démocratie du monde mais si vous n’avez pas d’argent, vous êtes limités dans vos mouvements ». Que ferait donc l’AfD pour aider les gens avec des revenus modestes ? « Si jamais l’AfD arrivait au pouvoir, il n’y aurait plus de taxe sur les émissions de CO2 », répond Tim Lochner qui se targue aussi d’avoir mis fin, dans une de ses premières décisions en tant que maire, à un projet de pistes cyclables dans les deux sens. « Cela aurait gêné les voitures. »

    L’AfD aspire à prendre le pouvoir en Saxe

    Après Pirna, la Saxe entière ? C’est le rêve de Jörg Urban, tête de liste de l’AfD pour l’élection régionale en septembre. Il pourrait obtenir plus de 30 % des voix mais il aura du mal à former une coalition pour gouverner. Proche de l’aile nationale-patriote du parti, il nie toute dérive extrémiste : « Pour moi, l’AfD est un parti du centre, nous ne défendons pas de positions radicales. Ce sont des légendes. » Selon Urban, ce sont les autres partis qui commencent à adopter les positions de l’AfD, notamment sur l’immigration.

    La percée électorale de l’AfD est-elle irrésistible ? Difficile à dire aujourd’hui. Mais les migrants, eux, craignent déjà une victoire plus large. Sabri Assi est un jeune Kurde de Syrie qui vit depuis sept ans en Saxe. C’est en Allemagne qu’il a appris à lire et à écrire. Avec son certificat de fin d’études secondaires, il espère trouver une formation et aimerait bien rester dans le pays. L’AfD lui fait un peu peur : « Tant que je travaille bien et que je ne fais pas de bêtises, que je me comporte bien, alors ils ne peuvent pas m’expulser. » Le discours de l’AfD lui rappelle celui des Nazis contre les Juifs : « Ce sont toujours les étrangers qui sont pointés du doigt. »

    Un étudiant en droit pakistanais rencontré à l’Université de Dresde confie : « je suis venu avec une haute opinion des Allemands, j’ai lu Nietzsche et Marx. L’avantage des pays européens, c’est que ce sont des sociétés ouvertes. Les gens sont guidés par la raison et la logique. Si à présent, un état d’esprit conservateur rétrograde se répand dans ces pays, ce serait très dangereux. Nous avons vu ce que cela donne chez nous. »

  • Soirée spéciale sur France 5 avec un film magnifique suivi d’un débat sur le plateau de C CE SOIR… Le film, c’est “Petit paysan”, avec Swann ARLAUD et Sara GIRAUDEAU, qui avait bouleversé la France il y a quelques années en racontant le quotidien d’un éleveur de vaches laitières confronté à l’arrivée d’une épidémie qui commence à décimer son cheptel… Film qui résonne encore très fortement aujourd’hui avec la crise du monde agricole à laquelle essaie de répondre le gouvernement. On en débat avec : 

    François PURSEIGLE, Sociologue, professeur des universités à l’école nationale supérieure agronomique de Toulouse

    Benoît BITEAU, Eurodéputé EELV, paysan bio, agronome

    Frédéric DENHEZ, Journaliste, spécialiste des questions environnementales

    Thierry COSTE, Lobbyiste rural

    Anne-Cécile SUZANNE, Agricultrice, consultante pour les acteurs de l’alimentaire, autrice de « Les sillons que l'on trace » aux éditions Fayard (24/01/2024)

    Agnès PANNIER-RUNACHER, Ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

  • durée : 00:29:25 - Les Pieds sur terre - Ce sont deux hommes qui ont la double casquette de policier et de strip-teaseur. L'un a été menacé de sanctions par sa hiérarchie après que des photos dénudées de lui ont été publiées dans la presse. L'autre continue ses activités d'effeuillage, mais toujours en cachette.

  • durée : 01:25:06 - Toute une vie - par : Pascale Lismonde - "C'est de la musique, si vous voulez !" Voilà comment Gauguin a pu parler de sa peinture. Les ombres roses ou violette, les chiens rouges ? La peinture est harmonique. Découvrir la peinture de Paul Gauguin, c'est plonger dans le mystère éclatant de la couleur pure.

  • durée : 01:24:26 - Toute une vie - par : Brigitte Masson - Mary Cassatt est une peintre reconnue impressionniste mais qui aime les diagonales. Reconnue dès la fin des années 1860 par le Salon officiel, elle s'installe en France en 1874. Si elle expose plusieurs fois avec les Impressionnistes, elle ne s'enferme jamais ni dans un style ni dans une technique.

  • durée : 00:57:45 - Toute une vie - Phyllis Dorothy James dite P. D. James, une Anglaise en apparence bien comme il faut, qui échappa à la vie terne d'une employée des impôts en imaginant des histoires abominables : celles d'une société rongée par la culpabilité, le malheur et ses démons intérieurs… - invités : Françoise du Sorbier Traductrice - Agrégée d'anglais - Ancien professeur de littérature anglaise à la Sorbonne (Paris); François Rivière Romancier, critique littéraire, éditeur, traducteur, biographe et scénariste de bande dessinée; Christine Jordis Romancière, essayiste et éditrice; Marianne Payot Journaliste à l'Express; Delphine Cingal Maître de conférence en anglais à l'université Paris 2; Odile Demange Traductrice