Afleveringen
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C'est une des belles voix du rock britannique. La chanteuse et guitariste Nilüfer Yanya a sorti à l'automne un troisième album remarqué, My method actor.
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C'est le troisième album solo de John Cale. Paris 1919 a été enregistré à Los Angeles en 1973. Depuis qu'il a quitté les New-Yorkais du Velvet Underground il y a trois ans, cet album est un peu un retour à ses racines britanniques. Dans Paris 1919 (allusion bien sûr au traité de Versailles), les références au Vieux continent abondent. Le disque est réédité par Domino dans une version remastérisée.
John Cale sera en tournée européenne pour son album POPtical Illusions à partir du 28 février. Il se produira en France le 3 mars au Trianon à Paris.
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Zijn er afleveringen die ontbreken?
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Connu pour leur énergie contagieuse sur scène et leur engagement social dans le monde, plus de 30 choristes d’Afrique du Sud du Soweto Gospel Choir fêtent leur Nouvel An à Paris avec quatre concerts au théâtre des Folies Bergère. Au programme : leur dernier album Hope (traduit par « espoir »). Treize titres en anglais et en cinq langues sud-africaines qui rendent hommage aux luttes pour la liberté et la démocratie.
Soweto Gospel Choir du 2 au 5 janvier aux Folies Bergères à Paris, un concert en partenariat avec RFI et France 24.
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C'est avec la voix d'une diva qu'on termine cette année, celle de Fayrouz. Et on termine aussi cette année avec de l'amour, car c'est une grande chanson d'amour « Shayef el Bahr » (As-tu vu la mer) de la chanteuse libanaise qu'on entend. Fayrouz c'est la dernière diva vivante du monde arabe qui a donné dans son âge d'or, bien d'autres comme Oum Kalthoum en tête, mais aussi Asmahan ou Warda. Fayrouz vient de fêter ses 90 ans. Elle a commencé à chanter à l'âge de 14 ans. Un monument dont Marjorie Bertin, notre consœur journaliste, a réussi à raconter la longue histoire dans un livre qui vient de sortir chez Orient Éditions et c'est la première biographie en français de Fayrouz.
Marjorie Bertin Fayrouz - Moi je chante l'humanité (Orient Éditions) 2024
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Son flow féroce fait des étincelles sur Bhelize Don't Cry, premier album de 12 titres techno rap d'Uzi Freyja. L’épatant cocktail génialement maitrisé de cet essai place illico sur le devant de la scène hip hop, ce groupe basé à Paris. C’est le phénomène que tout le monde s’arrache depuis 2019. Et Il n’avait pas encore sorti de disque. Mais son énergie dingue, enflammait déjà les plus grands festivals français.
Derrière le nom de scène d'Uzi Freyja, se cache Kelly Rose. Née au Cameroun dans une famille de musiciens, elle grandit dans le gospel. Arrivée à 14 ans en France, la découverte du gangsta rap d’Eminem l’a marquée à jamais. Ayant pigé que les mots sont une arme redoutable, l’artiste issue de l'immigration, commence à répandre son rap dans les rues de Nantes ou elle croise le producteur d’électro-rock Stuntman5. De cette rencontre, nait son style ouvert et original, voire inclassable, mélangeant trap, jungle, mais aussi punk et soul.
À 27 ans, Kelly Rose, chanteuse noire et queer, a l’art de trousser des chansons engagées sur des rythmes dansants. Le féminisme, la communauté LGBT, la famille et aussi ses racines africaines, ces combats, la jeune femme les défend avec son franc-parler dans Bhelize Don't Cry. Et surtout, il y est question de Bhelize. Son enfant intérieur qu’elle guide dans un monde sous perfusion pour s’affranchir des clichés imposés par la société, se dresser contre le racisme ambiant et la bêtise misogyne généralisée, notamment sur le titre plein de colère, Medusa
Il faut dire que la Camerounaise Kelly Rose s’incarne dans les deux facettes de son nom d’artiste. «Uzi», désigne une mitraillette, symbole d’une rafale de paroles crues et ciblées. Et Freyja, déesse nordique de la féminité, archétype de la guerrière nimbée de sensualité primale. C’est ça Uzi Freyja : une créature stupéfiante, à la fois acérée et enveloppante. À l’image de sa musique.
Avec ce premier disque éclectique, Uzi Freyja s’adresse aussi bien à la tête qu’aux jambes : raconter l’absurdité de notre époque tout en la célébrant à coups de beats bien énervés
Uzi Freyja en concert le 26 février 2025 à la Maroquinerie à Paris. Et le 13 mars à Bruxelles.
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Avec cinq nommés dans la catégorie « Meilleure performance de musique africaine de l'année », l'afrobeats nigérian est sûr et certain de remporter au moins un Grammy Award le 2 février prochain à Los Angeles, aux États-Unis. Un triomphe annoncé pour un genre musical qui s'est imposé dans le monde en moins d'une décennie.
Les Grammy Awards qui récompensent les artistes américains et internationaux sont chaque année très attendus par les vedettes du show business. L'an dernier, la Sud-Africaine Tyla avait soufflé au nez et à la barbe des Nigérians la récompense dans la catégorie dédiée aux artistes du continent africain. Une mésaventure qui ne se reproduira pas cette année, puisque les cinq titres nommés pour la meilleure performance de musique africaine de l'année sont nigérians, et pour l'un d'eux américano-nigérian. L'afrobeats, devenu en moins d'une décennie le genre le plus populaire du continent, va donc triompher.
Voici les cinq nommés :
- Burna Boy, pour « Higher »
- Tems, pour Love « Me JeJe »
- Asake & Wizkid, pour « MMS »
- Yemi Alade pour « Tomorrow »
- Chris Brown, Davido et Lojay, pour « Sensational »
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Un choix musical un peu particulier ce jeudi. En cette fin d'année, nous vous proposons une sélection de quelques-uns des temps forts qui ont rythmé l'année 2024 aussi bien en France qu'à l'international. La liste est évidemment loin d'être exhaustive.
L'un des grands évènements musicaux de 2024 est la sortie, le 1er novembre, d'un nouvel album du groupe de rock britannique The Cure. Robert Smith et ses acolytes n'avaient rien sorti depuis 16 ans. Songs of a Lost World, leur quatorzième album, est une réussite. Il explore des thèmes sombres comme le deuil ou la mélancolie. Un disque magistral, encensé – et à juste titre – par la critique.
À l’international toujours, beaucoup de stars, notamment féminines, ont fait parler d’elles en 2024. En particulier l'Américaine Beyoncé avec son disque Cowboy Carter paru fin mars. Après la house et le disco, la star a choisi la country pour ce dixième album de 27 titres, avec une pléthore d’invités et le titre « Blackbird », une jolie reprise des Beatles.
L'une des grandes révélation pop internationales de cette année est Sabrina Carpenter. Cette Américaine de 25 ans s’est imposée dans un album qui comprend le très populaire Espresso. Un titre que l’on a entendu tout l’été.
En France, parmi les grands retours, celui de Manu Chao. L’artiste franco-espagnol n’avait rien sorti depuis 2007. Son disque Viva Tu est paru en septembre avec un univers sonore toujours reconnaissable dès les premières notes.
Le rap se porte mieux que jamais. Il est défendu en France par des artistes comme Jul, Gazo (qui a remporté deux Victoires de la musique en février), Ninho, Dadju, Damso (entre autres). Les rappeurs restent les plus gros vendeurs de disques, et continuent de remplir les salles.
Ce qui a aussi marqué le monde de la musique en 2024, ce sont des prestations surprises comme celle de la Française Zaho de Sagazan lors de la cérémonie d’ouverture du festival de Cannes en mai denier. Elle a repris « Modern Love », l'un des succès de David Bowie. Un pari osé, mais réussi qui lui a ouvert les portes d’une carrière à l’international. À 24 ans, celle qui est la révélation française de 2024 a donné en ce mois de décembre 2024 des concerts à guichets fermés à New York et Los Angeles.
Et puis n’oublions pas les cérémonies des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Parmi ces grands moments : Aya Nakamura reprenant Aznavour ou encore Céline Dion en bouquet final de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques le 26 juillet. Pour son grand retour, elle a interprété le fameux « Hymne à l'Amour », un grand classique d'Edith Piaf, du haut de la tour Eiffel.
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Il en existe des centaines de milliers dans le monde. Les chansons de Noël sont devenues une véritable institution, et les artistes sacrifient volontiers à une tradition devenue pour beaucoup une entreprise marketing.
Des églises aux temples de la culture populaire mondialisée, il n'y a qu'un pas que franchissent allègrement les artistes. Les chansons de Noël sont devenues à la fois un moment de communion avec le public, mais aussi une façon de renforcer la notoriété et de gonfler le compte en banque.
À cet égard, Mariah Carey et son « All I want for Christmas is you » sont indétrônables. Le hit planétaire sorti il y a tout juste trente ans aurait rapporté pas moins de cent millions de dollars à l'artiste et à son producteur Walter Afanasieff. Au Nigéria, les producteurs de la comédie romantique Everybody Love Jenifa qui vient juste de sortir sur les écrans, ont eu la bonne idée de faire enregistrer à l'équipe une chanson de Noël. « Everybody love Christmas » a servi d'outil promotionnel au film tout autant qu'elle a révélé les talents vocaux d'une partie des acteurs.
Les chansons de Noël n'ont pas partout le même goût. En Corée du Sud, pays qui compte environ un tiers de chrétiens, Noël est vécu comme une sorte de Saint-Valentin. Une fête des couples, durant laquelle les groupes de K-Pop rivalisent de romantisme pour proposer des chansons d'amour sirupeuses à souhait.
Mais toutes les chansons de Noël ne sont pas sirupeuses comme un mauvais dessert. En 2021, le rappeur sud-africain Touchline a connu un succès fulgurant avec « A south-african Christmas », tube enregistré et diffusé le jour même. Un succès dû en grande partie à la thématique à contre-courant de cette chanson de Noël dans laquelle Touchline revient sur les conditions de vie difficile des Sud-Africains confrontés à des difficultés sociales grandissantes.
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Tiakola, poids lourd de la scène rap française, est actuellement en tournée en Afrique de l'Ouest. Après Conakry, il se produit le jour de Noël à Dakar, le 26 décembre à Yaoundé, le 27 à Cotonou et le 28 à Abidjan avant de poursuivre sa tournée mondiale en Europe puis en Amérique du Nord.
Tiakola n'a que 25 ans, mais déjà tout d'un grand. Les chiffres donnent le tournis : il fait partie des artistes français les plus écoutés sur la plateforme Spotify avec près de 7 millions d’auditeurs mensuel. Son premier album Mélo, sorti en 2022, sur lequel se trouve le titre phare « Coucher de soleil », a été certifié Disque de platine. Tout comme l'album publié l'an dernier en duo avec Gazo : La mélo est gangx.
Tiako la MéloLa marque de fabrique de Tiakola, c'est ce sens de l'harmonie et de la musicalité. On le surnomme d'ailleurs Tiako la Mélo, lui qui arrive à hybrider rap, r'n'b, drill, trap avec des influences venues de la variété française et de la musique africaine.
Né William Mundala dans une famille d'origine congolaise, Tiakola a très tôt chanté dans une chorale chrétienne. Le natif de Bondy qui a grandi dans la cité des 4000 à la Courneuve, en banlieue parisienne, débute dans le rap avec le groupe 4Keus. Le titre « O'Kartier c'est la Hess » sorti en 2017 cumule depuis plus de 165 millions de vues.
Après deux albums, les sept amis d'enfance de 4Keus se séparent. Tiakola réussit sa carrière solo avec la sortie de son album Mélo en 2022. Depuis, il a multiplié les duos et featurings. Notamment avec le rappeur américain Dave, qui le fait connaître à l'international.
Puis, il crée son propre label, Mélo world, sur lequel il a sorti en mars dernier un minialbum intitulé X et surtout, en septembre dernier, BDLM volume 1 (« BDLM » comme « Bienvenue dans le milieu »). Tiakola, 8e enfant d'une grande fratrie, montre qu'il a le sens du partage, mais aussi l'esprit d'équipe, lié sans doute à un passé de jeune footballeur qui a failli passer professionnel. Sur cette mixtape de 18 titres, il tend la main à des artistes prometteurs, comme Merveille, 17 ans à peine, sur le titre « Protect ».
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Nouvel album et nouvelle tournée pour le chanteur Sanseverino. Guitariste, auteur-compositeur et interprète, il a sorti récemment un disque intitulé C’était mieux maintenant, un album de onze chansons énergiques et engagées.
Sur la chanson titre « C’était mieux maintenant », le chanteur de 60 ans est accompagné par le groupe d’afro funk Vaudou Game (groupe fondé par le Togolais Peter Solo). Le texte, qui évoque notamment la question du dérèglement climatique, est l’un des plus virulents de l’album. Il y est question de capitalisme, d’écologie, tout y passe et beaucoup de dirigeants de la planète en prennent pour leur grade. Parmi les autres titres engagés : « Zéro Travail » qui évoque les inégalités sociales et la manière dont les artistes aiment à s’emparer de ce thème.
Coté musical, on est très loin du registre des débuts de Sanseverino, lorsque la guitare manouche style Django Reinhardt régnait en maitre. Cette fois, c’est beaucoup plus rock et blues : les guitares électriques sont très présentes sur bon nombre de morceaux.
Initialement prévu pour être enregistré en Afrique (Mali, Sénégal et Afrique du Sud), c’est finalement à Bruxelles que l’album a été produit. Il a été réalisé avec des musiciens venus d’un peu partout en Europe et avec des arrangements qui font aussi la part belle à l’afrobeat.
Une tournée a démarré en parallèle de la sortie du disque dans toute la France dont une date à Paris le 29 décembre à la Bellevilloise.
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Sorti en novembre dernier, Deep Waters, l'album de Siân Pottok offre une plongée dans une musique aussi inclassable qu'originale, mêlant des influences électro-folk à des sonorités traditionnelles.
La musique de Siân Pottok ressemble, à s'y méprendre, à son arbre généalogique où se croisent des origines belges, congolaises, slovaques et indiennes. Un métissage transcontinental fièrement érigé en carte d'identité qui dresse un portulan d'influences sonores où l'oreille navigue de terres familières en terrains inconnus. Une musique qu'il serait à la fois futile et vain de vouloir classer, catégoriser ou ranger dans une case tant elle revendique sa liberté.
Siân Pottok s'est forgée très tôt une vaste culture musicale en apprenant le violon à l'âge de six ans, avant de s'essayer au piano, d'apprendre le violoncelle, le chant, la guitare et tout récemment le kamele ngoni, la harpe du Wassoulou, un instrument qu'elle pratique avec le grand maitre malien Abou Diarra, présent lui aussi sur cet album.
Deep Waters ne se contente pas d'explorer les mondes musicaux. L'album redéfinit le folk en y ajoutant des influences électro, jazz et parfois pop, le tout avec une inventivité digne de l'Islandaise Björk, figure tutélaire dont se revendique Siân Pottok.
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Légende du rap old school, phénomène du son West Coast, l’Américain Snoop Dogg publie Missionary. C’est son vingtième album et il était très attendu par ses fans.
À 53 ans, son phrasé flegmatique n’a pas bougé sur cet album de 16 titres, entre sonorités piochées autant dans les classiques du hip hop que dans le rock de Jimi Hendrix et surtout la pop de Beyoncé .
En 31 ans de carrière, Snoop Dogg, est devenu une icône planétaire, en imposant sa patte funk, dans le gangsta rap. Dès son premier album Doggystyle, sorti en 1993, le Californien cartonne dans le monde entier
Il faut dire que son parcours a failli s’arrêter net avec ce disque, désormais cultissime. Inculpé pour meurtre, il a été finalement acquitté. À la fois, bad boy et personnage cool, homme d’affaires et fumeur de cannabis, sa carrière hors normes l’a mené des gangs des ghettos aux plateaux télés. Il s’est même improvisé commentateur décalé des J.O. de Paris 2024 pour la chaine d'informations américaine NBC. Et les moyens ont été mis pour s’offrir les services de la star, rémunérée une fortune.
Pour ce nouveau projet Missionary, Snoop Dogg retrouve son vieux complice, musicien et producteur fétiche Dr Dre, déjà aux manettes il y a trois décennies de son premier album qui l'a fait décoller à l’échelle mondiale.
Ensemble, les deux stars mondiales du rap américain, Snoop Dogg et Dr Dre ont marqué l’histoire de la musique avec des tubes qui ont dépassé les frontières du hip hop depuis très longtemps. Pour le rappeur longiligne, cette nouvelle collaboration avec l'alchimiste du son, c’est la promesse d’un succès assuré.
Sur le morceau « Sticcy Situation », il chante avec les américains K.A.A.N et CoCoa Sarai. On croise aussi les voix des rappeurs mythiques du Wu Tang Clan, Eminem et 50 Cents dans ce disque, riche en collaborations, pas moins d’une dizaine en tout.
L’objectif de Snoop Dogg : rassembler quelques-uns de ses jeunes poulains. Mais surtout relier les générations pour créer un hip hop varié jusqu’au tube « Message In the bottle » du groupe britannique The Police. Pour cette version retouchée et rebaptisée « Another Part Of Me » Sting a même écrit de nouvelles paroles.
« Missionary »un casting de luxe pour un album ouvert qui a du chien, même s’il cède parfois à la facilité et tire quelques grosses ficelles. Difficile de révolutionner le hip hop deux fois.
« Missionary » le 20e album de Snoop Dogg, dans les bacs le 13 décembre 2024
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Teófilo Chantre est cap-verdien, auteur, compositeur, interprète. Il s’était fait connaitre dans les années 90 en composant un grand nombre de titres pour Cesária Évora. Il vient de sortir un nouvel album solo intitulé Emocionalmente, son septième disque studio. Il l’a enregistré à Mindelo au Cap-Vert. C'est un retour aux sources pour cet artiste qui vit en France depuis une quarantaine d’années.
Depuis 2011 et son précédent album studio, Teófilo Chantre n’avait rien sorti sous son nom. Ces dernières années, il a travaillé sur d’autres projets, notamment le Cesária Évora Orchestra, un groupe destiné à perpétuer la mémoire de celle que l’on surnommait la diva aux pieds nus. Et pourtant, les tiroirs du chanteur regorgeaient de chansons inédites, mais la crise sanitaire étant passée par là, les choses ont pris beaucoup de retard.
C’est en 1993 que Teófilo Chantre a commencé à sortir des albums sous son propre nom. Pour lui, tout avait commencé deux ans plus tôt lorsque José Da Silva, le producteur de Cesária Évora avait choisi trois de ses compositions pour l'album Miss Perfumado l’un des plus connus de la chanteuse. Teófilo deviendra vite l'un des auteurs compositeurs préférés de la star avant de voler de ses propres ailes.
Ce nouveau disque, il l’a enregistré chez lui, à Mindelo, au Cap-vert. Le chanteur y a retrouvé quelques-uns de ses complices musiciens, tous garants de la tradition insulaire.
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Le chanteur de 45 ans vient de sortir son neuvième album studio. Six mois après Freedom, Soprano présente Émancipation comme le deuxième volet d'une trilogie. Le Marseillais d'origine comorienne, qui fourmille de projets, avait promis un retour au rap. Et il tient parole avec cet opus de dix titres.
Dès le premier single « Tour du monde », on entend bien que le Marseillais reste fidèle à son esprit humaniste et fédérateur. Ce tube a tout de l'hymne conçu pour faire danser les stades. Le rythme est énergique, les paroles bienveillantes, comme si le chanteur voulait ranimer la flamme de l'esprit « Coupe du monde de football 1998 », où l'on a cru à une communion « black blanc beur ».
Et pourtant, ce titre inaugural tranche avec le reste de l'album. Car cet opus, présenté comme le deuxième volet d'une trilogie, signe un retour aux sources rap de Soprano. Il faut dire que le précédent album, Freedom, sorti l'été dernier, n'a pas rencontré le public : 41 000 ventes, loin des scores de ses prédécesseurs.
Alors le chanteur de 45 ans d'origine comorienne est retourné en studio. Il l'avait d'ailleurs annoncé sur ses réseaux sociaux : « Vous voulez du rap ? La moitié de l'album, c'est ça ».
Retour au rapSoprano (Saïd M'Roumbaba à l'état civil) le prouve notamment avec des duos enregistrés avec Limsa d'Aulnay (« Si tu savais »), ses camarades du groupe Psy 4 de la Rime Alonzo (« We are the champ ») et Vincenzo (« Ghostrider »), ou bien encore les titres avec PLK (« Faux paradis ») et Red K et Achim (« Balles sur mesure »).
Celui qui chante sa « Gamberge d'ancien » prouve qu'il n'a rien perdu de son flow, et de ses qualités d'écriture. Soprano sait rapper. Il a le flow sans pour autant rabaisser les femmes ou céder à l'imagerie gangsta rap, même quand il évoque le manque de perspectives des enfants de Marseille et le trafic de drogue comme horizon.
Soprano a beau vouloir rester positif envers et malgré tout. Il ne peut que déplorer les malheurs qui accablent le monde actuellement, la montée du racisme aussi. Dans « Balles sur mesure », il parle champs de coton et chants nazis, dénonce l'Abbé Pierre ou Depardieu. Mais il achève cet album sur un message d'espoir et de résilience : « Quoiqu'il arrive, ça va aller », une référence à son père, très croyant, mort en 2020 du covid aux Comores et qui lui a transmis cette attitude de résilience.
De multiples projetsSoprano fourmille de projets. Il a déjà annoncé à ses fans tout son planning pour les années à venir : il prévoit de sortir deux albums par an, d'organiser trois grosses tournées, reformer les Psy 4 de la Rime, planifier un grand concert au Champ-de-Mars à Paris pour ses 50 ans avant de prendre sa retraite en 2030.
La personnalité préférée des 7-14 ans animera la soirée du 31 décembre sur TF1 depuis le château de Chantilly.
Et il repart en tournée en mars prochain : les 4 dates de décembre 2025 à l'Accor Arena de Paris sont déjà complètes, les quelque 100 000 billets s'étant envolés en 24 heures !
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Dans la compilation Nigéria Spécial Volume 3, on trouve 19 pépites publiées dans les années 70 et dans lesquelles, comme le sous-titre du disque l’indique, l’innovation électronique rencontre la culture et la tradition.
En 1970, le Nigéria sort de la guerre du Biafra et dans la foulée, les artistes entrent dans la modernité culturelle. L’arrivée des nouvelles technologies bouleverse le paysage musical du pays. Synthétiseurs, boîtes à rythmes et des styles qui y sont associés, pop, disco, soul, rock et funk, se télescopent avec les genres locaux. Afrobeat, juju music et highlife se trouvent mâtinés de sonorités occidentales comme sur le titre hybride « Highlife » en version dub du chanteur et compositeur Sonny Okosun.
Sur cette chanson, il vante le panafricanisme, cette vision culturelle, économique, sociale et politique d'émancipation des Africains. Héros musical et politique, mais aussi militant anti-apartheid, Nelson Mandela l’a même invité à chanter le 10 mai 1994 lors dans sa cérémonie d’investiture de président de l’Afrique du Sud. Contrastant avec l’instrumentation de l’époque, sa musique est dominée par une utilisation de l’électronique qui étonne encore aujourd’hui...
Et à l’époque, le Nigéria confirme son statut de vivier musical majeur de l’Afrique de l’Ouest. L’ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1960, a vu l’effervescence musicale la gagner après le boom pétrolier une décennie plus tard.
Parmi les illustres inconnus de cette compilation, on trouve Blackman Akeeb Kareem. Ce chanteur et compositeur explore cette nouvelle esthétique musicale importée qu’est le funk, fraichement débarquée dans les boîtes de nuit d'Afrique de l’Ouest. Il enrichit les rythmes yoruba de machines, guitares électriques et effets sonores pour renouveler les traditions nigérianes. Et sa chanson « Oya A » fait l’effet d’une petite bombe
De cette profusion de genres est née la compilation Nigéria Spécial Volume 3 que publie le label britannique Soundway Records.
À l’heure des chansons numériques et téléchargées à l’infini, les Anglais se concentrent sur les répertoires anciens, dans des contrées fertiles en musique, mais peu réputées pour la conservation de leur patrimoine culturel. Rompus à une solide discipline d’archéologie musicale depuis 2002, ils renouent ici avec leur passion du groove d’Afrique anglophone. Et participent à cette redécouverte de trésors inédits qui écrivent l’histoire de la musique nigériane moderne, en marge de vedettes comme Fela Kuti...
Loin d’être tous édifiants, ces titres ont le mérite d’avoir jeté les bases de l’afrobeats, véritable phénomène musical au Nigéria ou la plus grande star de ce style urbain est Burna Boy aujourd’hui.
Nigéria Spécial Volume 3, sortie le 21 novembre 2024
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Ils terminent cet hiver, à Paris et Amsterdam, une longue tournée de promotion de leur nouvel album Only God was above us. Les New-Yorkais de Vampire Weekend et leur rock à la fois festif et baroque auront marqué de leur empreinte l'année 2024.
N'allez pas croire que les Vampire Weekend sont mégalomanes. Only God was above us (en français « Seul Dieu était au-dessus de nous »), titre de leur cinquième album sorti au printemps dernier, fait référence à l'histoire incroyable d'un survivant de crash aérien qui a vu le toit de son avion arraché en plein vol. Une mésaventure qui résume la philosophie d'Ezra Koenig, chanteur, compositeur et guitariste de Vampire Weekend.
Une philosophie résolument optimiste où il est davantage question de mordre la vie à pleines dents plutôt que de sucer le sang des victimes de la vie. Il en résulte un rock festif et baroque où se mélangent de multiples influences qui vont du hip-hop version Wu Tang Clan, au jazz, mais aussi aux musiques de carnavals caribéens.
Vampire Weekend, pilier du rock indé depuis 2008, était resté silencieux pendant cinq longues années. Leur retour comble un public de fans qui voue une fidélité sans bornes à ce groupe qui a su redonner une nouvelle jeunesse à l'esprit frondeur et inventif de la musique new-yorkaise.
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Nouvelle odyssée à travers le latin funk des Parisiens du groupe Setenta avec un nouvel opus. Appollo Solar Drive est leur sixième album.
Le latin funk trouve ses origines dans les années 60. Des orchestres jouaient le mambo, très à la mode dans le monde entier. Mais à New York, dans les quartiers du Bronx et de l’East Harlem, les Portoricains vont le mélanger avec la musique soul et r'n'b, celle d'Otis Redding et d'Aretha Franklin. Le résultat de ce mélange, c’est la naissance du boogaloo et du latin soul, incarné notamment par le percussionniste Ray Barretto.
Quand la soul devient funk, le latin soul devient latin funkÉnormément de musiciens latino, qui se dédiaient à la salsa, vont se mettre au latin funk comme le pianiste Eddie Palmieri ou le chanteur Joe Bataan, avec qui Setenta a déjà partagé la scène. Ces sept garçons de Paris et sa banlieue en sont à leur sixième album avec Appollo Solar Drive, toujours chez Latin Big Note.
C’est un groupe dans lequel on retrouve les instruments qui font le son latino comme les congas et les timbales. Le clavier y tient également une place particulière grâce à Florian Pelissier. Un musicien que l’on retrouve aussi en solo, et dans différents projets, toujours très groove. Setenta est un groupe dont la musique s'apprécie d'autant plus en live.
Retrouvez Setenta et leur titre Liberame en playlist RFI.
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Coup de projecteur aujourd’hui sur une jeune artiste belgo-camerounaise. Elle s’appelle Lubiana. Elle est conteuse, compositrice, chanteuse, et aussi joueuse de kora, cet instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest. Lubiana a sorti tout récemment son deuxième album, Terre Rouge.
Pour ce disque, Lubiana s’est inspirée de la couleur de la terre de ses ancêtres, dans le village de Bangoua dans l’ouest du Cameroun. Sur la pochette, une photo la présente encore enfant, en train de se promener tout sourire sur cette terre rougie par le fer. Pour la jeune femme, cet album est avant tout celui d’un retour à ses origines.
Au fil de titres, on découvre quelques-unes des sources d’inspiration qui ont accompagné Lubiana. Notamment les enseignements que lui a prodigués l'un des grands maitres de la kora, Toumani Diabaté (disparu en juillet 2024) et que l’on entend sur l’un des titres intitulé « Mali ». Il s'agissait de l'une de ses dernières collaborations. Lubiana partage aussi un autre duo sur ce disque, « Farafina Mousso », avec le chanteur et écrivain franco-rwandais Gaël Faye.
Elle sera en concert le 12 décembre 2024 sur la scène du 360 Paris Music Factory, un espace culturel en plein quartier de la Goutte d'Or.
À lire aussiLubiana: «Terre rouge», un chemin vers le continent africain
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C'est un double retour sur le devant de la scène de Gwen Stefani. Après les retrouvailles avec son groupe No Doubt au festival mythique de Coachella aux États-Unis, la star californienne aux trois Grammy Awards et plus de 50 millions d'albums vendus sort, à 55 ans, son cinquième disque solo Bouquet. Dix titres pop au parfum des fleurs.
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Defmaa Maadef, les nouvelles reines de l’afro-pop, défendent leur premier album Oh Maliko à la 46e édition des Trans Musicales, célèbre festival défricheur, qui se tient jusqu’au 8 décembre 2024, à Rennes. Le duo de choc féminin sénégalais, c’est la promesse d’un électrochoc en Bretagne où sont attendus près de 60 000 festivaliers.
Defmaa Maadef, c’est le son explosif de deux femmes rappeuses trentenaires, pleines d’autodérision et d’une sacrée dose d’énergie. Elles s’appellent Mamy Victory et Defa. En à peine trois ans d’existence, le tandem s’est imposé à la vitesse de l’éclair comme une valeur sûre de la scène contemporaine d’Afrique de l’Ouest.
Désinvoltes et survoltéesEntre combinaisons moulantes et coiffures improbables, les apparitions du tandem de Dakar, accompagnées sur scène d’un DJ et d'un batteur, laissent rarement de marbre. Et dès les premières notes, la suée est garantie.
Ces guerrières africaines équipées de titres accrocheurs portent haut et fort les couleurs du féminisme dans une symbiose de danse endiablée et de groove ensorcelant. Le tout fusionne sabar sénégalais, amapiano sud-africain, afro-beat nigérian et kuduro angolais. Cerise sur les beats électro : Defmaa Maadef chante en wolof pour libérer les femmes du conservatisme africain.
Nouvel album Oh MalikoL’album de Mamy Victory et Defa Oh Maliko est publié sur leur propre label indépendant, tout simplement nommé Defmaa Maadef et qui vient d'être créé récemment. Il faut dire qu'elles n’ont pas froid aux yeux ni une minute à perdre et surtout, elles foncent le pied sur l’accélérateur pour ouvrir grand les fenêtres de la nouvelle ère de la musique africaine. Et ça décoiffe !
La 46e édition des Trans Musicales de Rennes se tient jusqu’au 8 décembre 2024 en Bretagne.
"Kalanakh " Ep de remixes de Defmaa Maadef, sortie le 31 janvier 2025, label Blanc Manioc
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