Afleveringen

  • « Donald Trump va aborder son second mandat doté des pleins pouvoirs, relève Le Figaro à Paris : l’exécutif à la Maison Blanche, le législatif au Congrès, avec une majorité acquise au Sénat et quasi assurée à la Chambre des représentants, sans oublier la Cour suprême au fort penchant conservateur, dont trois juges nommés par lui. Ajoutons à cela un degré de préparation bien supérieur à 2016, grâce à un réseau étendu de fidèles et une stratégie longuement mûrie pour venir à bout des résistances de "l’État profond" ».

    Et Le Figaro de s’interroger : « que va faire le 47e président de sa toute-puissance ? La marque du populisme qu’il revendique est de tenir ses promesses, même quand elles paraissent irréalisables ou aux limites de la légalité. En entrant dans le Bureau ovale le 20 janvier, Donald Trump signera une série de décrets contre l’immigration, les théories du genre, les contraintes environnementales… Les fonctionnaires fédéraux peuvent s’attendre à des purges, les sans-papiers à des expulsions de masse. Européens, Ukrainiens, ou Taïwanais peuvent redouter la "pensée magique" qui prétend faire disparaître les problèmes d’un simple "deal" entre hommes forts. »

    Au premier jour…

    « Ce que Trump peut et ne peut pas faire dès le premier jour », pointe pour sa part le Wall Street Journal. « Donald Trump s’est engagé à mettre en œuvre "le plus grand programme d’expulsion de l’histoire américaine" dès son entrée en fonction. Mais cela prendra du temps. (…) Il a également annoncé qu’il mettrait un terme à l’octroi de la citoyenneté américaine aux enfants nés d’une personne entrée illégalement aux États-Unis. Mais cette mesure sera probablement contestée sur le plan juridique ».

    Par ailleurs, pointe le Wall Street Journal, « Trump a déclaré qu’il signerait un décret retirant à nouveau les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat ». Là ce serait immédiat : « son entourage affirme que le décret a été rédigé et qu’il sera prêt à être signé par Trump dès le premier jour de son entrée en fonction ».

    Pour ce qui est de la politique étrangère, « Trump a promis de mettre fin aux conflits dans le monde, notamment en Ukraine et au Moyen-Orient, avant qu'il ne prenne ses fonctions ». Là, le Wall Street Journal émet de sérieux doutes : « Trump a peut-être réussi à inciter l’Ukraine, qui a perdu du terrain, à s’asseoir à la table des négociations, mais la Russie de Poutine - ainsi que le Hamas et Israël – n’ont montré aucun signe de leur volonté de mettre fin aux combats dans leurs conflits respectifs ».

    « Œil pour œil, dent pour dent »

    Ce qui est sûr, relève le New York Times, c’est que, sur le plan intérieur, on peut s’attendre à « une vague de représailles » : « Donald Trump ne croit pas au pardon et à l’oubli, affirme un de ses proches. Il est du genre "œil pour œil, dent pour dent" et il est furieux de ce qui lui est arrivé au cours des quatre dernières années. (…) La liste des personnes ou des organisations qu’il a désignées pour faire l’objet d’une enquête au cours de sa campagne est longue. Plus d’une centaine. Il a promis (notamment) de nommer "un vrai procureur spécial" pour s’en prendre à Joe Biden et à sa famille et il a déclaré que Kamala Harris devait être "poursuivie pour ses actions" en matière de politique frontalière. Il a (aussi) partagé des messages demandant que l’ancien président Barack Obama et Liz Cheney, sa plus éminente critique républicaine, soient jugés par des tribunaux militaires. Trump a également demandé, pointe encore le New York Times, que soient poursuivis les juges et procureurs qu’il accuse d’être responsables des affaires pénales et civiles le concernant ».

    Le procureur Smith dans la ligne de mire…

    Commentaire du Washington Post : « tout cela était prévisible, mais cela n’en est pas moins effrayant. » Le Post qui s’attarde sur le cas de Jack Smith, le procureur spécial du département de la Justice. Celui qui, en juin dernier, avait inculpé Trump au pénal, notamment pour sa conduite lors de l’attaque du Capitole. « L’idée qu’il puisse y avoir une base pour des accusations criminelles contre Smith ou son équipe est ridicule, affirme le Washington Post. (…) Il n’y a aucune preuve que Smith se soit écarté des lignes directrices du ministère de la Justice et encore moins qu’il ait violé la loi ».

    De toute façon, conclut le journal, « Trump n’aura pas l’occasion, comme il l'a annoncé, de le renvoyer "dans les deux secondes" suivant son investiture, pour la simple raison que l’on s’attend à ce que Smith démissionne avant ».

  • « Comment la guerre au Moyen Orient a plongé Amsterdam dans la violence », titre de Volkskrant. Le quotidien néerlandais revient sur les violences commises, jeudi 7 novembre au soir, contre des supporters israéliens en marge d'un match de football entre le Maccabi Tel-Aviv et l'Ajax d'Amsterdam. Les tensions sont apparues dès la veille, dans la capitale néerlandaise, avec des violences commises par des hooligans israéliens, précise de Volkskrant. Puis le lendemain, après le match, des dizaines de vidéos en ligne ont montré « des supporters du Maccabi poursuivis, attaqués et battus par des hommes portant des cagoules et des drapeaux palestiniens sur le dos », décrit le journal, pour qui cette nuit rappelle « les jours les plus sombres des pogroms ».

    « Le danger est désormais que les débats se concentrent principalement sur les actions de la police et de la justice », estime le quotidien néerlandais, qui veut porter l'attention sur « la question de savoir pourquoi trop d’émeutiers sont incapables de séparer leur répulsion face à la violence israélienne à Gaza de leur apparente aversion pour les Juifs en général ». Depuis l'Italie, La Repubblica souligne que « l’opinion publique européenne a regardé ce vent antisémite qui n’a jamais cessé de souffler sur notre continent et que les semaines et les mois ont transformé en tempête, jusqu’à se convaincre que l'on peut être des spectateurs silencieux ». « Après avoir dépassé ses frontières géographiques naturelles, poursuit le journal italien, le conflit du Moyen-Orient promet d'enflammer de haine les coins de l'Europe aux systèmes immunitaires les plus fragiles ».

    Aux États-Unis, aussi, on compare cette nuit de violence à un « nouveau pogrom ». « La situation se détériore pour les Juifs en Europe », écrit Bret Stephens. Dans sa chronique pour le New York Times, il évoque le cas de ses arrière-grands-parents paternels, venus aux États-Unis après avoir échappé aux émeutes antisémites de Kichinev, devenue Chisinau et désormais capitale de la Moldavie. C'était en 1903 dans l'ancien Empire russe. « Mon conseil aux communautés juives assiégées en Europe, écrit Bret Stephens : souvenez-vous de ce que préfigurait Chisinau et, s’il vous plaît, partez tant que vous le pouvez encore ».

    Après la défaite, les démocrates américains réfléchissent à leur avenir

    Sans savoir encore s'ils contrôleront, ou non, la Chambre des représentants, « les démocrates commencent à se demander qui les dirigera pendant l'exil », titre le Washington Post. L'une des premières étapes sera « de choisir un nouveau président du Comité national démocrate », l’an prochain. Mais le parti ne pourra pas avoir de chef de file avant les primaires de 2028, estime le quotidien américain, qui liste déjà quelques prétendants potentiels : les gouverneurs de Californie, de New York, du New Jersey ou bien de l'Illinois. Même si certains démocrates se demandent, toujours selon le Washington Post, si leur parti ne devrait pas être dirigé « par une personne ne figurant pas sur la liste habituelle des stars politiques ».

    En attendant, « l'establishment démocrate, les dizaines de stratèges et consultants sortent piteusement des décombres de leurs citadelles politiques, en s'accusant mutuellement du désastre », écrit Libération. « Joe Biden a suscité la déception, ajoute le quotidien français, même dans son discours de concession appelant, jeudi, à ne pas céder au désespoir sans offrir une quelconque vision d'avenir ou des idées rassembleuses ».

    40 skippers au départ du Vendée Globe

    Le Parisien explique pourquoi cette « odyssée fascine ». D'abord et surtout en raison de sa difficulté : « plus nombreux sont les hommes et les femmes à être partis dans l'espace qu'à avoir bouclé le Vendée Globe », indique le journal français. « Sur l'ensemble des neuf éditions, seuls 60% des participants ont revu les Sables-d'Olonne », et donc le point de départ. « Trois marins ont disparu », sans compter les innombrables péripéties des autres, résumées dans Le Parisien. « On comparait la course à l'ascension de l'Everest », se souvient Titouan Lamazou, le premier vainqueur de cette « course devenue iconique ». Sous les yeux des milliers de spectateurs de retour après la dernière édition perturbée par le Covid, 40 skippers partiront donc, ce dimanche 10 novembre, pour de nouvelles aventures. Un peu plus de deux mois en mer avec, au moins, un cap bien définit.

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  • « Mieux vaut une fin horrible qu’une horreur sans fin » : le Times reprend ce proverbe allemand pour résumer le choix d'Olaf Scholz. Le chancelier a décidé, mercredi 6 novembre, de limoger son ministre des Finances, Christian Lindner, le chef du FDP, le parti libéral qui appartenait à la coalition tripartite au pouvoir depuis deux ans et demi. Pour occuper le poste par intérim, Olaf Scholz a nommé « son plus proche conseiller économique », écrit Le Monde : Jörg Kukies, « un technocrate ultra-qualifié », « ancien banquier », issu du Parti social-démocrate, « rompu aux crises ». Bref, un « profil idéal », selon le quotidien français, « pour tenir les finances dans des circonstances agitées ». Comme le rappelle Le Monde, « ce sont les discussions autour du budget 2025 qui ont fait voler en éclats la coalition » avec, au cœur des affrontements, l'éventuel assouplissement du « frein à la dette », « ce dispositif à valeur constitutionnelle qui limite le déficit structurel de l’Etat fédéral allemand à 0,35% du produit intérieur brut chaque année ».

    Reste à savoir combien de temps Jörg Kukies restera aux Finances. Après l'éclatement de cette coalition « feu tricolore » et la démission de plusieurs ministres du FDP, Olaf Scholz veut se soumettre au vote de confiance des députés le 15 janvier 2025, ce qui pourrait entraîner des élections législatives anticipées au printemps. Mais l'opposition aimerait aller plus vite, et d'après un sondage relayé par Die Welt, 65% des Allemands interrogés sont favorables à l'organisation de nouvelles élections le plus rapidement possible.

    Un tournant pour l’Allemagne

    La sortie des libéraux, partisans de la rigueur budgétaire, « est une bonne nouvelle pour l’Allemagne mais aussi pour l’Europe », soutient Francesco Giavazzi. Dans son édito pour le Corriere della Sera, l'économiste italien estime que « la démission de Christian Lindner et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche placent Berlin face à des choix qu'elle a jusqu'ici tenté de cacher ». « Les pays de l’Union européenne ne peuvent plus se leurrer en pensant que le parapluie américain continue de les protéger gratuitement, affirme-t-il. Bientôt se posera le problème de la reconstruction de l’Ukraine : les Américains ont toujours dit que ces coûts devraient être payés par les Européens. Nous devons abandonner l’idée, poursuit Francesco Giavazzi, selon laquelle la dette n’est qu’un fardeau transmis aux générations futures. Beaucoup pensaient que la peur de Donald Trump inhiberait l’Europe. Pour l’instant, cela n’a pas été le cas. Un signal vient de Berlin qui pousse l’Europe à accélérer sur une voie qui vise à garantir la croissance et notre indépendance »/

    Le « dilemme américain » de Vladimir Poutine

    Le président russe a finalement félicité Donald Trump pour sa victoire face à Kamala Harris. Il s'est même dit « prêt à reprendre contact » avec le président américain, rapporte Le Figaro, en rappelant que les autorités russes s'étaient pourtant montrées « prudentes », dans un premier temps. D'un côté, « la joie des dirigeants russes est liée au fait que, selon eux, la victoire de Donald Trump signifiera moins d’aide à l’Ukraine et moins d’intérêt pour l’Europe », explique Alexander Baunov dans les colonnes du quotidien français. Mais d'un autre côté, poursuit le chercheur, « Vladimir Poutine ne veut pas recevoir de propositions concrètes de l’Occident pour un cessez-le-feu en Ukraine. Le président russe pense que dans une guerre d’usure, le temps joue en sa faveur ».

    Aux États-Unis, aussi, on observe le retour de Donald Trump avec méfiance. « Les fonctionnaires fédéraux se préparent aux coupes budgétaires » à venir, titre le Washington Post. Le quotidien américain rappelle « qu'avant de quitter ses fonctions en 2020, l'ancien président républicain a émis un décret rendant des dizaines de milliers d'employés passibles de licenciement sans procédure régulière s'ils étaient reconnus coupables d'avoir résisté aux politiques de l'administration. Une mesure annulée par Joe Biden et que les alliés de Donald Trump se sont engagés à rétablir ».

    Autres craintes, toujours relayées dans le Washington Post : celles des jeunes et des adultes LGBTQ+. Les lignes d'assistance téléphonique d'urgence qui leur sont consacrées ont enregistré une hausse du nombre d'appels, à l'approche de l'élection présidentielle américaine et après la victoire de Donald Trump. Presque 4 000 appels en quelques jours, selon le Rainbow Youth Project, soit déjà plus que la moyenne mensuelle. Les personnes qui prennent contact expriment, précise le Washington Post, « un sentiment croissant de solitude et d’isolement mais aussi la peur d’être physiquement agressées par quelqu’un en raison de leur genre ou de leur identité sexuelle ». Autrement dit, la peur, là aussi, que les couleurs, cette fois-ci celles du drapeau arc-en-ciel, finissent par ternir.

  • « Hier matin, Donald Trump a fait une promesse, relève le Wall Street Journal : “citoyens, je me battrai pour vous, pour votre famille et votre avenir“ ». Alors, oui, veut croire le quotidien new-yorkais : « si le nouveau président y consacre sa prodigieuse énergie, il peut réaliser de bonnes choses au cours des deux prochaines années. Mais s’il fait des règlements de compte avec ses adversaires une priorité - ce qu’il a promis de faire durant la campagne - il gaspillera son temps limité et son précieux capital politique ».

    « Donald Trump ressuscité, va-t-il se réinventer ? », s’interroge en écho Le Figaro à Paris. « Les prochains mois diront si le vainqueur de l’élection souhaite renouveler sa pratique du pouvoir pour laisser une empreinte dans l’histoire ou si son appétit de revanche est le plus fort. (…) Trump candidat promettait de régler ses comptes (…). Personne ne parie encore sur sa magnanimité ».

    Un choix périlleux ?

    Le New York Times ne se fait aucune illusion : « l’Amérique fait un choix périlleux », affirme le journal. « Donald Trump nous a montré au cours de son premier mandat et dans les années qui ont suivi son départ qu’il n’avait aucun respect pour la loi, et encore moins pour les valeurs, les normes et les traditions de la démocratie. Alors qu’il prend la tête de l’État le plus puissant du monde, il n’est manifestement motivé que par la recherche du pouvoir et la préservation du culte de la personnalité qu’il a érigé autour de sa personne ».

    Mauvaise voie ?

    Dans le Washington Post, les 13 éditorialistes du journal se succèdent pour un très long commentaire intitulé sobrement : « il est de retour ».

    Un commentaire bien sombre : « où trouver l’optimisme ? », s’interroge l’une des plumes du Post : « mon optimisme réside dans le fait que la Constitution perdure, affirme-t-il ; que, même si ces quatre années seront longues et terrifiantes, la démocratie sera meurtrie mais survivra ; que nous organiserons des élections libres et équitables dans quatre ans ; et qu’une majorité d’Américains reconnaîtront, bien que tardivement, que nous avons choisi la mauvaise voie ».

    Un autre commentateur du Washington Post s’interroge : « Trump fera-t-il certaines des choses qu’il a proposées ? Sans aucun doute, répond-il. Mais après avoir été témoin de l’incompétence pure et simple qui a caractérisé son premier passage à la Maison Blanche, je suis sceptique quant à la réalisation des propositions les plus radicales - rafles massives de migrants, pluie de châtiments sur ses opposants, tarifs douaniers punitifs -. Il existe encore des garde-fous dans notre système démocratique et dans la tolérance du public à l’égard du chaos et du fanatisme ».

    Danger existentiel pour l’Europe ?

    Enfin, pour ce qui concerne l’Europe, attention, prévient Le Monde à Paris : « les Européens ont, à juste titre, un mauvais souvenir du premier mandat Trump. Le second sera plus périlleux encore, dans un contexte où la guerre fait rage sur leur continent, livrée par une puissance russe qui fait fi de toutes ses obligations internationales et déploie une agressivité croissante. Si Donald Trump cesse l’aide militaire à l’Ukraine et négocie avec Vladimir Poutine une paix favorable à l’envahisseur, les conséquences d’un tel dénouement iront bien au-delà du sort de la seule Ukraine, affirme Le Monde : elles porteront sur l’ensemble de la sécurité du continent. Le risque de division, voire de fracture de l’Europe face à une telle perspective est réel. Ce danger est existentiel pour l’Union européenne ; ses dirigeants doivent en prendre conscience, s’exclame encore Le Monde, et se préparer à y faire face, sans attendre l’entrée en fonctions de Donald Trump − ils n’ont que trop tardé ».

  • Suspense aux États-Unis, suspense dans le monde entier… Avec une seule et même question dans la tête de milliards d’individus : qui sera le prochain président américain ? Attention, prévient le Washington Post : « La soirée électorale pourrait ne pas se dérouler comme prévu. Gardez la tête froide. Alors que les résultats tomberont au compte-gouttes ce mardi soir – et, très probablement, dans les jours qui suivront –, les Américains doivent se préparer à faire preuve de patience en observant des résultats préliminaires qui ne seront pas nécessairement indicatifs du résultat final. (…) Le pays pourrait être confronté à un nouveau long décompte. »

    En fait, tout va se jouer dans les 7 États clés, les fameux swing states… C’est ce que pointe notamment Le Soir à Bruxelles qui passe chacun de ces États en revue : « En Pennsylvanie, Harris conservera-t-elle la classe ouvrière reprise par Biden ? (…) Les Arabo-musulmans du Michigan ont les yeux rivés sur le Proche-Orient. (…) En Géorgie, l’érosion du vote afro-américain pourrait coûter cher à Harris. (…) En Caroline du Nord, vote rural contre vote urbain. (…) En Arizona, le droit à l’avortement au cœur d’une bataille serrée. (…) Au Nevada, le vote des Latinos, de plus en plus divisé. (…) Dans le Wisconsin, l’outsider (écologiste) Jill Stein pourrait prendre de précieuses voix à Harris. »

    « Pile je gagne, face elle perd »

    Et le fossé est tel entre démocrates et républicains qu’il « paraît quasiment impossible, affirme Le Figaro à Paris, que les élections de ce mardi se passent en douceur. Il y faudrait un verdict des urnes sans appel que seule une candidate, la démocrate Kamala Harris, semble éventuellement prête à reconnaître comme tel. Trump, lui, a fixé sa règle du jeu : "Pile je gagne, face elle perd". Les troupes du républicain attendent l’arme au pied l’heure du triomphe – ou de la révolte. Cela explique l’état de stress, pointe Le Figaro, dans lequel sont plongés les États-Unis. Bureaux de vote et centres de dépouillement ont dû être placés sous haute protection, avec drones et tireurs d’élite. »

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    En effet, renchérit Le Temps à Genève, « quoi qu’il arrive, Donald Trump sera tenté de se proclamer vainqueur. (…) Les choses pourraient se gâter pendant le dépouillement, surtout s’il se prolonge des jours voire davantage. Le Parti républicain a investi des millions de dollars pour assurer ce qu’il appelle “l’intégrité des élections“. Il a recruté des volontaires pour observer le déroulement du dépouillement. Une armée d’avocats est prête à lancer des contestations à la moindre faille avérée ou fantasmée. »

    Vers un coup d’État ?

    Le Guardian à Londres va plus loin… « Et si nous assistions au final à un coup d’État larvé ?, s’exclame le quotidien britannique. Puisque, pour Trump, gagner dans les urnes n’a pas d’importance, tout comme interrompre un meeting pour écouter Pavarotti n’est pas un problème ; les chapelets racistes et de théories du complot du candidat républicain n’ont pas pour but de convaincre des indécis, mais de motiver les partisans convaincus de Trump à participer à une nouvelle tentative de coup d’État. »

    Et Libération à Paris de conclure : « C’est bien la démocratie qui est en jeu, et, au-delà, le sort du monde. Si Donald Trump était élu, la première puissance mondiale tomberait entre les mains d’un homme prêt à encourager la guerre civile pour parvenir à ses fins, à nier le dérèglement climatique pour mieux satisfaire les géants pétroliers, à pactiser avec Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, et à piétiner les droits des femmes. La planète tout entière est donc suspendue à un scrutin qui n’a jamais été aussi serré dans l’histoire des États-Unis (…). »

  • Les photos ont fait le tour du monde. Le roi d’Espagne Felipe VI, la reine Letizia et le Premier ministre, pris à partie, conspués, traités de meurtriers, obligés de s’abriter sous des parapluies pour éviter la boue lancée par la foule en colère.

    « Du jamais vu depuis la restauration de la monarchie », s’exclame El Pais à Madrid. Et pourtant, souligne le journal, « l’indignation était palpable. Était-ce si difficile de capter ce sentiment ? Qui a pu penser que le couple royal, le Premier ministre Carlos Sánchez et le président de la région de Valence, Carlos Mazón, pouvaient visiter sereinement cette ville de Paiporta, épicentre de la catastrophe, qui a causé au moins 70 morts dans cette municipalité de la périphérie de Valence ? »

    « Cette visite sur le terrain était une erreur absolue, renchérit El Diaro. Une déclaration officielle du roi depuis le centre d’urgence aurait été préférable, expliquant qu’il n’irait pas à Paiporta pour ne pas interrompre les opérations de sauvetage. »

    Et résultat : « La révolte de la boue », titre La Repubblica à Rome.

    « C’est violent un peuple en colère… »

    « Pourquoi un tel flot de haine ?, s’interroge pour sa part Libération à Paris. Protégé par sa garde rapprochée, Felipe VI entame une conversation avec des jeunes fous de rage. L’un d’eux : "On savait que tout cela allait arriver, et rien n’a été fait pour l’éviter." La reine Letizia, ex-journaliste roturière, veut, elle aussi, comprendre : elle se répand en embrassades avec des femmes désemparées, son visage et ses mains peu à peu maculés de boue. Au final, des gros bras l’obligent à remonter dans la voiture de fonction, tout comme Felipe VI. Le lynchage n’a pas eu lieu. »Et Libération de conclure :« C’est violent, un peuple en colère, lorsqu’on s’en approche de si près. »

    On revient à El Pais qui relève que certes, « les ravages de ce phénomène climatique le plus meurtrier de ce siècle en Espagne se dissiperont peu à peu, mais ce qu’il laissera dans son sillage – la tragédie des vies perdues, les dégâts matériels et le traumatisme des citoyens – durera de nombreuses années. Les témoignages déchirants des habitants, les photos et les images télévisées ont laissé le pays tout entier bouleversé et stupéfait qu’une catastrophe de cette ampleur ait pu se produire en Espagne, avec plus de 200 morts et des dizaines de disparus. Cinq jours après, nous ne connaissons toujours pas le bilan exact du drame. Le nombre de personnes disparues reste un mystère. »

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    Combien de morts ?

    En effet, le bilan officiel est de 217 morts, mais il est très certainement beaucoup plus lourd. Il pourrait être… dix fois plus élevé… « Des dizaines, voire des centaines de personnes restent disparues, pointe Le Monde à Paris. Une liste provisoire de 1 900 appels concernant de possibles disparus n’a pas encore été mise à jour, un chiffre démenti par le gouvernement valencien, qui refuse de donner un bilan des disparus. Des garages et sous-sols encore inaccessibles renferment sans doute de nombreux corps sans vie. »

    Repenser l’urbanisme…

    Que faire pour éviter qu’une telle catastrophe se reproduise ? il faut « repenser l’urbanisme du littoral espagnol », pointe Le Temps à Genève. En effet, « l’Espagne a construit ses villes du littoral sur des zones normalement censées absorber un afflux important d’eau, en provenance notamment des montagnes alentour. (…) Le mal principal est que, depuis des décennies, les plans d’urbanisme ont été gourmands, sans jamais tenir compte des eaux de tempête lorsqu’elles se produisent. On a construit beaucoup, beaucoup trop. »

    Alors, poursuit Le Temps, « étant donné que, le plus souvent, les crues se forment en amont, la clé est de réguler les eaux plusieurs kilomètres avant qu’elles ne pénètrent en zone urbanisée. Une grande partie des dommages sont dus à la boue et à des éléments solides venus des collines et des montagnes. Il faut donc lutter contre l’érosion, en reforestant massivement et aussi en créant des lagunes temporaires ou autres espaces verts ayant la vertu de réduire le débit. C’est ce qui a été fait à Saragosse, relève encore le quotidien suisse, où après les crues de l’Ebre en 2015, un "parc d’eau" permet désormais d’absorber préalablement les possibles débordements. L’idée générale est de multiplier les aménagements des lits des ramblas – mini-barrages, zones de déviation, bassins d’évacuation… –, autant de systèmes qui permettraient de diminuer considérablement le volume des eaux sur les villes. »

  • Le quotidien britannique semble sûr de lui : selon le sondage qu'il a effectué, « Kamala Harris est en tête dans suffisamment d'états clés pour gagner ». Pour le Times, pas de doute : la candidate démocrate « est en passe de devenir de justesse la première femme présidente des États-Unis, grâce au maintien du vote démocrate dans les vieux États industriels ». Elle « devance Trump dans le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin ».

    De son côté, le Wall Street Journal met le doigt sur un point qui fait mal : l’immigration, « alors qu’une nouvelle vague massive de migrants a transformé en handicap, les efforts de l'administration Biden pour rendre la politique frontalière plus humaine ». « Joe Biden, rappelle le Wall Street Journal, a opéré un virage à 180 degrés par rapport à la politique d’immigration de Trump. Il a ordonné l’arrêt de la construction du mur frontalier, suspendu les expulsions et mis fin à la politique de Trump obligeant les demandeurs d’asile à attendre au Mexique. »

    « Aujourd’hui, quatre ans plus tard », poursuit le Wall Street Journal, « l’immigration illégale a contribué au retour politique de celui que Biden a battu en 2020 (…) L’équipe Biden, désireuse de restaurer la réputation de l’Amérique comme un refuge pour les migrants, a sous-estimé les risques qu’elle courait en relâchant les contrôles à la frontière. Distraite par la pandémie, l'inflation et la guerre en Ukraine, elle a tardé à appliquer des mesures plus rigoureuses. »

    Désinformation

    L’immigration, une question sensible, sur laquelle joue également la Russie. C’est le Washington Post qui se saisit de cette question, indiquant que Moscou, « qui a l’habitude de s’immiscer dans les élections présidentielles », « tente de perturber le scrutin. » Selon de hauts responsables du renseignement américain, les Russes sont « à l’origine de fausses vidéos de propagande, montrant de soi-disant Haïtiens, se vantant d’avoir voté plusieurs fois en Géorgie. ». La vidéo a été publiée sur X par une proche de Donald Trump. Et selon le Washington Post, Moscou ne s’arrêtera pas là. Les responsables américains s’attendent à voir les opérations de désinformation « jeter le doute sur l’intégrité de l’élection, en encourageant les manifestations et en semant le désordre dans les semaines qui suivront le 5 novembre, surtout si Kamala Harris gagne l’élection ».

    Solidarité

    En Espagne, le bilan des inondations dépasse les 200 morts. À la Une du journal El País, une vidéo témoigne de l’immense mouvement de solidarité qui s’est organisé pour venir en aide aux victimes. On voit des dizaines, des centaines de personnes, pour la plupart armées d’un seul balai, marchant sur la route, pour atteindre les zones sinistrées. « Beaucoup d’entre eux sont des jeunes, qui veulent aider au nettoyage et apporter de l’eau et de la nourriture », raconte El País. « Ils s’organisent via des groupes Telegram ou Whatsapp. » « Au total, 13 000 personnes se sont ainsi mobilisées depuis jeudi », précise le quotidien espagnol, « chacun s’inscrit dans la colonne la plus proche de son domicile et reçoit, via Telegram, le point de départ de la marche », mais aussi des informations, « dont le nombre de kilomètres à parcourir à pied, étant donné qu’il est impossible de le faire en voiture ». Une solidarité qui jette une lumière crue sur « l’aide officielle qui tarde à arriver », rappelle El País, « alors que la mairie de Valence a mis presque trois jours pour acheminer des camions avec des bouteilles d’eau dans le quartier de la Torre », à Valence.

    Nouveau rite funéraire

    Enfin, en ce 2 novembre, jour de la fête des morts, Le Figaro s’intéresse à la crémation. La crémation qui « s’impose comme nouveau rite funéraire », nous dit le journal, « marginale dans les années 80, la pratique est en passe de devenir majoritaire », en France, pour « ne pas embarrasser la famille, mais aussi en raison de considérations écologiques ou financières ». Précision du Figaro : « L'Église catholique tolère la crémation depuis 1963, mais les religions juives, musulmanes et orthodoxes n’y sont pas favorables. »

  • Commençons par les inondations catastrophiques en Espagne. Les journaux et les sites d’information ont recueilli de nombreux témoignages qui donnent une idée de l’ampleur du drame. La Vanguardia a rencontré des familles à la recherche de leurs disparus. C’est le cas d’Eva, dont la sœur a disparu mardi à 19 heures, lorsqu’elle a quitté son bureau. « La femme, visiblement bouleversée, raconte la Vanguardia, est arrivée dans l’un des bureaux de la garde civile de Patraix, chargés des disparus ». « Nous sommes désespérés, explique Eva. Après une matinée épuisante à parcourir la ville (…) sans lâcher le téléphone auquel elle s'accroche ».

    De son côté, El País a rencontré des habitants qui cherchent à se nourrir. Comme un père et sa fille, qui se sont approchés d’une zone commerciale : « Ils habitent dans des immeubles résidentiels où il n’y a plus ni eau ni électricité depuis mardi soir. Ils s'estiment chanceux après avoir rempli deux grands sacs avec du riz, des petits pains, des pâtes et surtout de l'eau et du Coca-Cola ». « Nous avons surtout besoin de liquide. Avec cela, on s'en sortira », assure le père.

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    Appels à l'aide

    El País s’est également rendu dans une maison de retraite envahie par les flots. « Parmi les images terrifiantes, raconte le journal espagnol, celle d’un groupe de personnes âgées sans défense, dont beaucoup en fauteuil roulant, qui dînent lorsqu’une violente trombe d’eau entre dans leur résidence. L’eau monte à grande vitesse, tandis que des appels à l’aide et des alarmes se font entendre. Six résidents sont morts ». Vendredi 31 octobre, certains fauteuils roulants « étaient encore à moitié ensevelis dans la boue ».

    Autre témoignage : celui de ce couple qui ne veut pas quitter sa maison « de peur de se faire voler le peu qu’il lui reste ». L'atmosphère est sombre, raconte le Times : « Les gens marchent presque en silence à travers les ruines, transportant quelques rares biens dans des sacs de supermarché, piétinant des lacs de boue dense et huileuse qui aspirent leurs pieds, enveloppés dans des sacs en plastique pour les protéger ».

    Sondages biaisés aux États-Unis ?

    Nous allons à présent aux États-Unis, pour les derniers jours de la campagne électorale. « Pourquoi la droite pense que Trump est en train de remporter la course à la Maison Blanche ? », titre le New York Times, selon lequel « les sondages biaisés et les paris anonymes renforcent les attentes des Républicains. Donald Trump, pourrait s’en servir pour contester le résultat des élections ».

    Concernant les sondages, précise le quotidien américain, « certains se sont distingués des centaines d’autres qui annonçaient une égalité dans l’élection présidentielle ». « Les uns après les autres, la plupart annonçaient une victoire de Trump ». « Mais ils ont un point commun : ils ont été commandés par des groupes de droite, ayant un intérêt direct à promouvoir les Républicains ». « Les sondages partisans, poursuit le New York Times, semblent avoir pour objectif de raviver l’enthousiasme républicain avant l’élection et – peut-être plus important encore – de consolider l’idée que la seule façon pour Donald Trump de perdre face à la vice-présidente Kamala Harris est que l’élection soit truquée. »

    Russie et Iran

    Enfin, le Wall Street Journal publie une enquête dans laquelle il affirme que « des adversaires étrangers ciblent des groupes spécifiques pour tenter d’influencer les élections américaines ». « La Russie et l’Iran » ont, « selon des responsables et des chercheurs », « cherché à vendre du contenu pour influencer les électeurs hispanophones, mais aussi d’autres groupes minoritaires ». Ainsi, la Russie, favorable à Trump, « a inondé les réseaux sociaux de messages dénigrant la candidate démocrate Kamala Harris ».

  • Au moins 95 personnes sont mortes, selon le dernier bilan des autorités espagnoles, dans les inondations dévastatrices à Valence et dans sa région. Les journaux espagnols et internationaux publient les images de cette catastrophe : les amas de voitures, les unes sur les autres, dans les rues inondées. « L'une des pires catastrophes naturelles de la région », commente El Pais. « Nous pensions que c'était la fin du monde », commente un sinistré dans El Mundo ; il raconte avec quelle rapidité l'eau a déferlé dans les rues. « L'eau a brisé les portes des maisons pour voler sans pitié des milliers de souvenirs », s'émeut Las Provincias, journal local à Valence.

    « La polémique enfle déjà quant au système d'alerte », remarque La Croix, en France. L'alerte inondations a été transmise sur les téléphones « alors que certains étaient déjà piégés depuis plusieurs heures par les crues ».

    Déluge de feu au Proche-Orient

    « Israël lâche ses colonnes infernales sur Baalbek », titre L'Orient-Le Jour, qui énumère les ravages, dans cette ville millénaire, près du « site archéologique classé de la ville ». Le journal partage aussi ce « mince espoir » pour un cessez-le-feu au Liban : une proposition américaine, pour un retrait israélien en échange d'un recul du Hezbollah plus au nord. Le Jerusalem Post incite le gouvernement israélien à accepter cette proposition : « le gouvernement doit apprendre à remporter la victoire », dit son éditorialiste qui explique : « il est temps d'inscrire les réalisations militaires dans un accord diplomatique ».

    Mais pour le média palestinien et israélien +972, « Netanyahu n'a aucun intérêt à mettre fin à la guerre », du moins à Gaza. Car avec la mort du chef du Hamas, Yahya Sinwar, il y a quelques semaines, « le rétablissement de l'Autorité palestinienne dans la bande de Gaza semble de plus en plus inévitable », selon le site d'info... « et cela pose un problème majeur à Netanyahu », cela « risque de mettre en péril son héritage », analyse-t-il.

    États-Unis : menaces sur la démocratie

    À moins d'une semaine de la présidentielle, Donald Trump commence déjà à parler de fraudes en Pennsylvanie, un État-pivot. « Trump allègue une fraude en Pennsylvanie, mais les autorités affirment que l'élection est sécurisée », note le Washington Post ... Le Wall Street Journal rebondit : « Trump et ses partisans amplifient les doutes sur l'intégrité de l'élection dans cet État charnière, avant même qu'un seul bulletin soit dépouillé ».

    Le New York Times, lui, démontre, à travers des graphiques, à quel point la société américaine se polarise. Le journal a analysé le déménagement de plus de trois millions d'Américains depuis 2020, date de la dernière présidentielle. Ces graphiques montrent que les électeurs démocrates ont plutôt choisi des comtés qui ont voté Biden, et les électeurs républicains se sont établis vers des endroits plutôt acquis à Trump. Ces estimations montrent « l'un des moyens par lesquels nous nous séparons les uns les autres -jusque dans la rue », note le New York Times.

    En Italie, la mafia calabraise contrôle des tribunes entières de stades

    Une enquête du Monde raconte une « emprise criminelle au profit de la mafia calabraise », la Ndrangheta, au stade milanais de San Siro, que se partagent les deux clubs de Milan, l'Inter et l'A.C. Les différents clans de la mafia contrôlent les « virages », là où se trouvent les supporteurs ultra et pratiquent des « extorsions auprès de vendeurs de paninis », effectuent des « bénéfices records sur les bières » et revendent des tickets dix fois plus cher que leur valeur. L'enquête raconte aussi les règlements de comptes entre ces clans mafieux pour gérer ces endroits stratégiques.

  • L'Orient-le-Jour évoque un « tollé international après la décision de la Knesset » qui a voté, lundi 28 octobre, l'interdiction de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. Le journal libanais rappelle que l'Unrwa « représente la plus grande organisation humanitaire à Gaza » et que son interdiction « pourrait avoir des conséquences dévastatrices ». En Suisse, Le Temps estime qu'il s'agit d'une « déclaration de guerre contre l'ONU » et qu'Israël « s'enfonce dans son statut d'État paria au regard du droit international ».

    De son côté, le média palestinien et israélien +972 étrille le parti démocrate aux États-Unis. Les démocrates seraient les « partenaires parfaits d'Israël dans le génocide » - un terme utilisé à plusieurs reprises. Pour le site d'information, « Biden et Harris dissimulent leur soutien à Israël derrière le langage de l'humanitarisme, endormant les électeurs et les militants dans la complaisance, tout en permettant à Israël de "finir le travail" ».

    La « plaidoirie finale » de Kamala Harris à Washington.

    Lors de ce discours dans la capitale américaine, le Wall Street Journal observe qu'elle a présenté la campagne comme « un choix entre deux visions différentes pour le pays », opposant sa « liste de choses à faire » à « la liste d'ennemis » de son adversaire, Donald Trump. Kamala Harris a beaucoup critiqué le républicain, mais « le gros problème » pour elle, selon le Times britannique, « est que ces terribles avertissements sur le caractère de Trump ne semblent pas faire bouger les électeurs dans sa direction ».

    Au contraire, elle devrait « davantage parler d'économie », pour le Guardian britannique. Pour son éditorialiste, les Américains veulent « un président qui donnera la priorité aux familles qui travaillent - avant les grandes entreprises et les riches. Harris doit dire qu'elle sera cette présidente ».

    Donald Trump, lui, continue de faire du Trump et cela suffit largement pour rester en course. Le Figaro analyse comment « la persistance du mouvement trumpiste » est un « phénomène clé du scrutin ». « Même quand [Trump] dit des choses fausses, raconte un militant républicain, il est sincère et authentique, contrairement aux politiciens "scriptés" ». Le candidat « est entré dans l'imaginaire des Américains. Personne, sans doute, dans la politique américaine, n'a atteint cette omniprésence, ce degré d'intimité », estime un autre républicain interrogé en Pennsylvanie.

    Quand les gardes du corps mettent en danger la sécurité des présidents

    Le Monde publie « StravaLeaks », une série d'enquêtes qui expliquent comment des chefs d'État sont mis en danger par leurs propres agents de sécurité. Ces agents utilisent le réseau social de course Strava et, avec leurs performances géolocalisées, on sait où ils se trouvent et donc, potentiellement, là où se trouve le chef d'État qu'ils accompagnent, à savoir les présidents français, américain et russe.

    Dans le troisième volet de l'enquête, justement, on découvre que les gardes du corps de Vladimir Poutine se promènent régulièrement « près de luxueuses propriétés que le chef du Kremlin dément posséder ». Cette « faille de sécurité » vient ainsi accréditer les « accusations embarrassantes sur la fortune supposée du président russe, que le Kremlin a toujours rejetées avec vigueur ». Parmi les résidences controversées, on peut citer ce « somptueux palais sur les rives de la mer Noire, dont la construction aurait coûté plus d'un milliard d'euros ».

  • Dans le nord de l'enclave palestinienne, « depuis deux jours, personne ne sort », explique au Monde un journaliste palestinien. Les habitants sont « abandonnés à leur sort », « les secours n'atteignent plus ces zones, après avoir été menacés », raconte le journal français. Une situation d'autant plus difficile à documenter que « la plupart des reporters palestiniens ont fui vers le sud depuis un an »... Et les journalistes étrangers n'ont pas le droit d'entrer à Gaza depuis le 7 octobre 2023.

    En un an, seule une reporter occidentale a pu entrer dans l'enclave. L'anglo-américaine Clarissa Ward, pour CNN. Libération dresse son portrait ce matin. En décembre dernier, elle avait « bravé le blocus informationnel » et passé « trois petites heures » à Gaza, offrant « des plans à la volée d'un territoire dévasté par les frappes de l'armée israélienne ».

    Clarissa Ward est devenue « le visage du journalisme occidental en zone de guerre », avec la patte CNN : elle « au premier plan, [...] une mise en scène un brin sensationnaliste qui permet surtout de capter l'attention du public américain ». Elle estime « jouer le rôle de traductrice entre ces deux mondes. Si j'arrive, dit-elle, à faire comprendre à un téléspectateur américain ce que ça fait de vivre en Afghanistan, j'ai réussi mon boulot ».

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    Géorgie : les tensions restent vives après les législatives

    Rêve Géorgien, parti au pouvoir devenu proche du Kremlin, a remporté ce scrutin entaché d'irrégularités. L'opposition et la présidente ont dénoncé des fraudes. Des milliers de personnes ont manifesté lundi 28 octobre 2024 dans la capitale, Tbilissi. Ce scrutin est « une nouvelle patate chaude dont l'Europe se serait bien passée », analyse Le Figaro pour qui « laisser tomber la Géorgie aux mains du maître du Kremlin serait un nouveau signe d'abandon pour l'Ukraine ».

    Pour le journal suisse Le Temps, « la Géorgie hypothèque son avenir européen », après ces élections« entachées d'irrégularités ». L'éditorialiste du Guardian rapporte qu'un ami « dévasté » lui a écrit, par texto, « qu'il avait l'impression de s'être réveillé en Russie ».

    Les journaux commentent également le choix du Ballon d'Or

    « Le Ballon d'Or élève deux fois le football espagnol », se félicite El Pais. Chez les femmes, Aitana Bonmati du Barça conserve son titre. Chez les hommes, le choix de Rodri a surpris la planète foot, beaucoup s'attendaient au sacre de Vinicius, du Real. Rodri, « milieu de terrain colossal, sans magie, mais aux performances et à la stabilité énormes », décrit El Pais. « Un Ballon d'Or qui revendique la normalité » rebondit La Razon.

    Les jurés « ont choisi de distinguer l'intelligence, la justesse et le sens collectif plutôt que les statistiques », se félicite L'Équipe qui ajoute qu'ainsi, le Ballon d'Or « cess[e] d'ériger les attaquants en rois du monde » alors que le Real, mauvais joueur, a boudé la cérémonie.

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  • Le quotidien israélien Haaretz remarque que « les gros titres se sont déplacés vers l'Iran », puisqu'Israël a répliqué samedi 26 octobre aux attaques iraniennes, en visant des sites militaires. Mais Gaza reste au cœur du conflit : « Israël continue d'affamer, de bombarder et d'expulser la population », déplore le journal de centre-gauche.

    Dans ce contexte, les Palestiniens de Cisjordanie redoutent les semaines à venir, en pleine récolte des olives. L'an dernier, des colons israéliens ont empêché cette récolte, en représailles des attaques du 7-Octobre. « Les olives ont pourri, [...] la terre n'a pu être entretenue pendant un an », rapporte Libération, dans un reportage où un agriculteur palestinien affirme que, cette année, pour la récolte, il a « laissé femme et enfants à la maison, par précaution ».

    Donald Trump en Une des quotidiens américains

    Le candidat républicain a tenu un meeting dimanche 28 octobre 2024 que le quotidien américain New York Times décrit comme « un carnaval final de griefs, de misogynie et de racisme ». Le quotidien remarque que la rhétorique du milliardaire « est devenue plus sombre et plus menaçante ».

    Le quotidien britannique The Guardian abonde et parle d'un rassemblement « marqué par des commentaires racistes, des insultes grossières et des menaces dangereuses à l'encontre des immigrés ». Donald Trump a notamment promis de lancer « le plus grand programme d'expulsion de l'histoire américaine ». Il s'exprimait dans le mythique Madison Square Garden, salle de spectacle new-yorkaise, dans un État fermement démocrate. Mais « plutôt que de convaincre New York la démocrate, explique Le Temps, en Suisse, ce meeting était destiné à marquer les esprits à un peu plus d'une semaine de l'élection ».

    En Géorgie, l’opposition dénonce des « élections volées »

    Les législatives ont vu la victoire du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, devenu très proche du Kremlin. L'opposition, comme la présidente, dénonce des fraudes massives. Pour le journal russe La Pravda, « la Géorgie ne voulait plus se battre avec la Russie et le peuple a voté correctement ». L'article précise également que la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili est également « de nationalité française ».

    « Il n'y a rien à faire », se désespère Nini, une étudiante de 25 ans interrogée par La Croix. « Son enthousiasme a tourné à l'amer », lorsqu'elle a découvert les résultats du scrutin dimanche à l'aube. Le journal français précise aussi que cette victoire est notamment due aux « largesses financières du parti », fondé par un milliardaire très influent, dont le Guardian dresse le portrait. Bidzina Ivanishvili « a guidé l'éloignement du pays de l'Occident pendant plus d'une décennie », lance le quotidien britannique. « Dans les rues sinueuses de la vieille ville de Tbilissi, [la capitale], on est constamment sous son regard vigilant ». Cet oligarque a longtemps travaillé en Russie avant de s'engager dans la politique de son pays. « Il ne fait aucun doute qu'il a utilisé ses ressources financières [...] pour influencer les élections », soupire le journal, qui pointe aussi le fait que la rhétorique anti-Occident et conservatrice d'Ivanishvili trouve aussi de l'écho dans les zones où « le progrès économique a été lent et où l'attrait de l'Europe semble lointain et faible ».

  • De Paris à Washington, en passant par Buenos Aires et New Delhi, l’attaque israélienne contre l’Iran fait la Une de la presse internationale ce matin. « Selon les médias officiels, de multiples explosions ont été entendues à Téhéran », annonce Le Washington Post, qui a interrogé Sharhzad, comptable de Téhéran « qui déclare avoir entendu au moins trois ou quatre explosions ressemblant à des impacts au sol ». « Ces attaques font suite aux attaques de missiles balistiques lancées par Téhéran contre Israël le 1er octobre », précise le tabloïd britannique Times. « Apparemment, ajoute le quotidien allemand die Welt, il s’agissait de frappes limitées, ne touchant ni les installations nucléaires iraniennes ni les champs pétrolifères ».

    L'agence de presse iranienne Irna déclare de son côté que le système de défense iranien a réussi « à intercepter et à contrer l'agression israélienne ». Enfin, le quotidien israélien Haaretz, précise que l’armée israélienne affirme avoir mené des « frappes précises sur des cibles militaires en Iran ».

    Le journal Haaretz qui, comme à son habitude, ne ménage pas ses critiques à l’égard du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. « Le sinistre plan du premier ministre a fonctionné, déplore le journal. « Israël et la guerre à Gaza sont devenus un enjeu électoral aux États-Unis ».

    « Pour la 11ème fois en 12 mois, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu en Israël et dans d’autres pays de la région pour nous pousser, voire nous implorer, à accepter un cessez-le-feu. Blinken est plein de bonnes intentions (…), poursuit Haaretz, mais au Moyen-Orient et en particulier avec Benyamin Netanyahou, les bonnes intentions, la politique raisonnable et les intérêts américains ne suffisent pas ». « Ce n’est un secret pour personne, ajoute le quotidien israélien, que Netanyahou ne souhaitait rien d'autre que de voir les États-Unis être entraînés dans une guerre avec l’Iran. »

    Droit à l'avortement

    Pendant ce temps, la campagne américaine bat son plein. Vendredi 25 octobre, c’est Beyonce qui a fait son apparition sur scène, pour soutenir Kamala Harris. On voit les deux femmes s’enlacer en Une du Washington Post. « Je ne suis pas ici en tant que célébrité, en tant que politicienne : je suis ici en tant que mère. Une mère qui se soucie profondément du monde dans lequel vivent mes enfants et tous nos enfants. Un monde dans lequel nous avons la liberté de contrôler notre corps », a déclaré la chanteuse, lors d’un rassemblement axé sur le droit à l’avortement, à Houston.

    Aujourd’hui samedi, Kamala Harris a rendez-vous dans le Michigan où Michelle Obama, autre femme très populaire notamment chez les démocrates, lui apportera son soutien.

    Elles grelottaient de froid

    Toute autre chose enfin, avec l’histoire d’un sauvetage miraculeux au cœur de l’Himalaya. Ou « comment des alpinistes français ont sauvé leurs rivales britannique et américaine », bloquées à flanc de montagne. C’est l’histoire de Fay Manners et Michelle Dvorak que nous raconte le Times.

    « Après trois jours perchées sur une corniche, les deux femmes avaient presque perdu l’espoir d’être retrouvées vivantes. » Elles se sont filmées, grelottant de froid dans leurs anoraks. Mais c’était sans compter sur trois alpinistes français, et concurrents, qui eux aussi « se préparaient à tenter d’atteindre le sommet, lorsqu’ils ont entendu parler des deux femmes en difficulté. À l’aide de jumelles, ils ont repéré un sac de couchage orange, à flanc de montagne » et ont décidé de partir à la rencontre de Fay Manners et Michelle Dvorak. Ils se sont filmés au moment où ils réussissent à atteindre les deux femmes.

    « Nous sommes ici pour vous porter secours », dit l’un d’entre eux. « Vraiment ? » lui demande l’une des deux alpinistes. « Oui, on est venus pour ça », réplique l’un des deux sauveteurs français. Peut-être le début d’une longue amitié, puisque Fay Manners a déclaré au Times : « Nous sommes encore très déçues de ne pas avoir atteint le sommet alors que nous étions si proches. Nous aimerions revenir avec les alpinistes français et gravir la montagne ensemble. »

  • Deux quotidiens s'intéressent aujourd'hui aux forces en présence au Liban, et plus particulièrement au Hezbollah. Il s'agit de die Welt, en Allemagne, et du Washington Post aux États-Unis. Die Welt tout d'abord... Le quotidien allemand parle de « l'immense pouvoir du Hezbollah, qui exerce une emprise ferme sur le Liban, politiquement, militairement - et financièrement» . « Ces dernières années, ajoute die Welt, l’organisation terroriste a bâti un gigantesque réseau qui s’étend à travers le monde (...) et qui est en train de modifier sa stratégie d’attaque. » Le journal allemand précise que « dans le classement des organisations terroristes les plus riches publié par Forbes Israël, le Hezbollah occupe la première place depuis des années avec plus d'un milliard de dollars de revenus par an. En fait, l’empire financier du Hezbollah, poursuit die Welt, n’est pas seulement alimenté par des livraisons régulières d’argent en provenance de Téhéran », « l’organisation terroriste est également profondément impliquée dans les réseaux criminels en Afrique et en Amérique latine.»

    De son côté, le Washington Post insiste sur la « résilience » de la milice chiite. « Après une série de pertes stupéfiantes, nous dit le quotidien américain, le Hezbollah livre une lutte acharnée aux forces israéliennes dans le sud du Liban tout en continuant à faire pleuvoir des roquettes à travers la frontière, soulignant la résilience du groupe et les limites de la campagne terrestre d'Israël." »

    Comment l'expliquer ? Le Washington Post cite d'anciens et actuels responsables libanais, selon lesquels le Hezbollah, « a rebondi après des revers sans précédent – ​​notamment la pénétration de ses appareils électroniques et l assassinat de la plupart de ses dirigeants – grâce à une structure de commandement flexible, à l’aide de l’Iran et à des années de préparation en vue d’une invasion israélienne ». Le Washington Post cite également un responsable des forces israéliennes, selon lequel « le Hezbollah est un ennemi redoutable. » C'est, dit-il, une organisation terroriste qui s'est transformée en une armée terroriste ».

    Compensation et réparation

    A la Une également, les déclarations du roi Charles, aux Iles Samoa. C'est le Guardian qui s'est penché sur la question et nous explique que lors de son adresse aux 56 dirigeants des pays du Commonwealth, à Samoa, le roi a reconnu « un passé douloureux », là où certains espéraient « qu'il présenterait des excuses pour le passé colonial de la Grande-Bretagne ». Charles s'est toutefois contenté de déclarer : « aucun d'entre nous ne peut changer le passé, mais nous pouvons nous engager à en tirer les leçons ». En jeu : d'éventuelles réparations financières, mais pas seulement : le Premier ministre des Bahamas, Philip Davis, estime que l'appel aux réparations « ne concerne pas seulement une compensation financière ; il s'agit de reconnaître l'impact durable de siècles d'exploitation et de veiller à ce que l'héritage de l'esclavage soit traité avec honnêteté et intégrité ».

    Visite payante

    Enfin, faut-il faire payer les touristes étrangers pour visiter Notre Dame de Paris ? La question est d'actualité puisqu'elle a été posée par la ministre de la Culture. Rachida Dati souhaite, explique le Monde, « que les visiteurs hors UE paient davantage leur billet d’entrée et que ce supplément aille financer la rénovation du patrimoine national ». « Les Français, estime la ministre, n'ont pas vocation à payer tout, tout seuls.» Une déclaration qui interroge de l'autre côté de la Manche. « Les visiteurs non européens confrontés à des surtaxes touristiques à Paris », annonce le Times, qui précise même : « La France veut lever des fonds pour préserver son patrimoine en faisant payer aux visiteurs britanniques et autres ressortissants extérieurs à l'UE un supplément pour entrer dans des monuments nationaux comme le Louvre.»

    Le Times a recueilli le témoignage d'un guide parisien « ayant requis l'anonymat », selon lequel, « ce n'est pas une bonne idée de traiter les gens différemment. Londres a de super musées gratuits, je ne vois pas pourquoi nous ferions payer plus cher les touristes ici.»

  • Insultes, invectives, nouvelles accusations, désinformation… La pression et le ton montent dans les deux camps, républicain et démocrate. Et dans le même temps, les sondages penchent désormais légèrement en faveur de Donald Trump.

    Le Temps à Genève résume la situation : « à moins de deux semaines du scrutin du 5 novembre, Donald Trump et Kamala Harris sont au coude-à-coude. Mais les sondages, malgré le fait que les écarts sont dans la marge d’erreur dans les Etats qui feront basculer l’élection, les sondages, donc, indiquent que la dynamique est en train de tourner en faveur du candidat républicain, malgré une campagne de plus en plus inquiétante et les innombrables démêlés du milliardaire avec la justice. »

    Le Wall Street Journal, notamment, publie un nouveau sondage qui indique que « Trump devancerait Harris de 2 points. » Toutefois, reconnait le journal, cet écart se situe toujours « dans les marges d’erreur, ce qui signifie que l’un ou l’autre des candidats pourrait en fait être en tête. »

    « Deepfakes » en provenance de Moscou…

    Dans le même temps, le Washington Post publie une enquête sur un réseau de diffusion de fausses nouvelles en provenance de Russie. Un réseau dans lequel serait impliqué un certain John Mark Dougan : cet « ancien shérif adjoint du comté de Palm Beach, qui s’est réfugié à Moscou, est devenu l’un des propagandistes les plus prolifiques du Kremlin, affirme le Washington Post. Il travaille directement avec les services de renseignement militaire russes pour produire des “deepfakes“, de fausses informations, qui visent la campagne de la vice-présidente Kamala Harris. (…) Le réseau de Dougan, précise le journal, serait probablement à l’origine d’une récente vidéo virale qui salit le colistier de Kamala Harris, Tim Walz. Cette vidéo a fait près de 5 millions de vues sur le réseau social X en moins de 24 heures.

    Depuis septembre 2023, les posts, articles et vidéos générés par Dougan, et certains des Russes qui travaillent avec lui, auraient recueilli 64 millions de vues. »

    Encore un scandale sexuel…

    Et puis révélation cette fois du Guardian à Londres : Stacey Williams, une ancienne mannequin âgée de 56 ans, affirme avoir été agressée sexuellement par Donald Trump en 1993, après avoir été présentée à l’ancien président par Jeffrey Epstein. « Il m’a pelotée, il a posé ses mains sur mes seins, sur ma taille et sur mes fesses. » L’incident aurait eu lieu à la Trump Tower à New York, et selon Stacey Williams, elle aurait été victime d’un « jeu pervers » entre les deux hommes. A moins de deux semaines de l’élection présidentielle, cette nouvelle accusation vient compléter une longue liste de plaintes contre Donald Trump, bien que ce dernier nie toutes ces allégations.

    Invectives…

    Pendant ce temps, les échanges de noms d’oiseaux se poursuivent entre les deux adversaires… « Les attaques personnelles envahissent la campagne présidentielle aux États-Unis », note El Pais à Madrid. Les dernières sorties : pour Kamala Harris, « Trump est de plus en plus déséquilibré et instable », et pour Donald Trump, « Harris est paresseuse et stupide. »

    Un langage fleuri donc, alors que, pointe El Pais, « l’économie, la démocratie, la sécurité nationale, l’immigration et l’avortement font partie des questions qui préoccupent le plus les électeurs, mais qui sont de moins en moins abordées. A moins de deux semaines de l’élection, la bataille électorale a tourné au duel d’attaques personnelles. »

    Fracture…

    Un duel qui révèle l’ampleur d’une société américaine fracturée… Le Washington Post parle même de « guerre civile froide » qui « s’aggrave. » Un conflit attisé par Donald Trump, estime le quotidien américain : « qu’il gagne ou qu’il perde, Trump exploitera la fracture à ses propres fins. Au cours de la semaine écoulée, deux de ses anciens principaux collaborateurs à la Maison Blanche – l’ont traité de fasciste, ce qui est proprement stupéfiant. Trump semble enclin à transformer la guerre civile froide en vraie guerre, et cela devrait nous terrifier. »

    Et le New York Times d’enfoncer le clou : « il est à la fois effrayant et inquiétant de penser que, dans deux semaines, les électeurs américains pourraient à nouveau faire de quelqu’un d’aussi déséquilibré et débridé que Donald Trump le président des États-Unis. »

  • « Ostracisé par l’Occident, qualifié de possible criminel de guerre par la Cour pénale internationale, Vladimir Poutine accueille (pourtant) en ce moment pas moins 36 dirigeants de pays tels que la Chine, l’Inde et l’Iran ». C’est ce que constate le Guardian à Londres. C’est dans le cadre du sommet des Brics, « destiné à montrer que Moscou est tout sauf isolé. »

    Même le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, est présent à ce sommet, « comme l’année dernière. Sa décision a suscité la colère de nombreux Occidentaux, relève encore le quotidien britannique. Même si l’ONU a déclaré qu’il réitérerait son point de vue selon lequel l’invasion de l’Ukraine constituait une violation de la charte des Nations unies ».

    Il n’empêche : « Guterres et ses Nations unies ont perdu la boule », s’insurge le Times, toujours à Londres. « Guterres tourne en dérision la charte de l’ONU (…). À l’heure où "l’opération militaire spéciale" de Poutine en Ukraine, jugée illégale et immorale par le monde libre, y provoque d’indicibles souffrances, cette visite du chef de l’ONU en Russie montre un manque de respect total pour l’ordre fondé sur la primauté du droit international ».

    Pas à une contradiction près…

    En tout cas, pointe Le Figaro à Paris, « pour un paria de la communauté des nations, frappé de sanctions et poursuivi par la justice internationale, la photo n’a pas de prix. En accueillant chez lui les dirigeants des Brics et de nombreux pays aspirant à les rejoindre, Vladimir Poutine démontre avec éclat qu’il n’est pas seul, tant s’en faut ». Et il n’y a« rien d’étonnant, poursuit Le Figaro, à ce que ce club du "Sud global" ait le vent en poupe. La guerre en Ukraine a montré l’inefficacité des sanctions décrétées par un seul camp. La Chine et l’Inde absorbent désormais 80 % des exportations russes d’hydrocarbures, payées pour l’essentiel en monnaies locales. Poutine veut en profiter pour consolider politiquement "son camp", promettant "un multilatéralisme juste et sans diktats". Formule savoureuse, commente le quotidien français, venant d’un chef d’État qui envahit ses voisins, élimine ses opposants et déstabilise autant qu’il le peut les démocraties ».

    Présidentielle américaine : le coup de boost de Musk en faveur de Trump…

    À la Une également, Elon Musk, soutien de poids pour Donald Trump…

    Le Washington Post ne prend pas de gants : attention, écrit-il, « l’influence du milliardaire est vaste et de plus en plus dangereuse. Elon Musk essaie d’acheter cette présidentielle pour Donald Trump, et tous ceux qui aiment notre pays devraient s’en inquiéter. (…) Elon Musk souffre du syndrome du "je sais tout", une maladie qui semble viser les milliardaires de la tech. Ils se révèlent brillants dans le domaine des paiements électroniques, de la conception de fusées ou autres, et en concluent qu’ils le sont dans tous les domaines, y compris la politique. Ils ont tort, s’exclame encore le Washington Post. Pour atteindre des objectifs dans une démocratie, il faut forger un consensus public, et Musk ne sait même pas ce que cela signifie. Cette ignorance le rend dangereux ».

    Objectif : contrôler les agences fédérales qui le contrôlent…

    « Musk, c’est Trump avec un empire et une puissance de feu », lance Le Soir à Bruxelles.« Musk a sorti un bazooka de sa manche, avec sa loterie où il promet chaque jour un million de dollars à un électeur de Pennsylvanie ayant signé sa pétition pour la liberté d’expression et le droit de porter des armes, à condition d’être inscrit sur les listes électorales. Illégal ! Musk achète ici carrément les votes ? Le créateur de Tesla et Space X n’en a cure puisque le seul objectif envisageable pour ce "clone de président" désormais aussi en campagne, est de gagner l’élection parce qu’alors, tout sera permis, ou effacé ».

    En effet, précise Le Temps à Genève : « si Donald Trump l’emporte, ce dernier a d’ores et déjà annoncé qu’il envisageait de placer Elon Musk à la tête de la commission sur l’efficacité du gouvernement. Il aurait ainsi son mot à dire sur le fonctionnement des agences fédérales, celle sur l’aviation, l’environnement, la finance ou les télécommunications. Autant d’institutions actuellement en litige avec ses multiples sociétés – SpaceX avec le gendarme du ciel, Tesla avec celui de la finance et X avec celui des télécommunications. Voilà qui provoquerait d’énormes conflits d’intérêts, relève encore Le Temps, puisque Elon Musk serait en mesure d’avantager ses entreprises en remodelant certaines régulations ».

  • « L’hiver approche, et pourtant, les journées électorales s’allongent, constate Le Monde à Paris. Engagés dans une empoignade incertaine, tendue et souvent confuse, Kamala Harris et Donald Trump multiplient les déplacements et les prises de parole. Les coups fusent. Chaque heure est un heurt. À deux semaines d’une élection présidentielle, le 5 novembre, qui mettra à l’épreuve l’État de droit américain et la solidité des procédures de vote, les candidats se focalisent sur un nombre réduit d’États-pivots, qu’ils labourent avec ardeur. Arizona, Nevada, Michigan, Wisconsin, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Géorgie : c’est là que se décidera la route vers les 270 grands électeurs indispensables pour entrer à la Maison Blanche. Il suffira peut-être, s’exclame Le Monde, d’un comté, d’une ville ou d’un quartier favorable, pour que les dominos tombent au profit de l’un ou de l’autre. À moins que derrière les sondages, souvent contradictoires, ne se dessine une surprise : une victoire plus franche, plus indiscutable que ne l’envisagent la quasi-totalité des experts ».

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    Sondages : le grand flou…

    « Les sondeurs se sont trompés en 2020. Se tromperont-ils à nouveau en 2024 ? », s’interroge le Wall Street Journal.

    En effet, il y a 4 ans, « les enquêtes indiquaient que Joe Biden fermait la marche face au président sortant Donald Trump qui avait une confortable avance, entre 7 et 8 points. Résultat : Joe Biden l’a emporté avec un peu moins de 4 points et demi d’avance, ce qui lui a permis d’arracher de justesse la victoire au collège électoral ». Alors,« si les sondages manquent encore la cible cette année, la faible avance de la vice-présidente Kamala Harris observée aujourd’hui se révélerait en fait être une avance… pour Trump ».

    Depuis 2020, les sondeurs ont tenté d’améliorer leurs outils. Mais les observateurs sont sceptiques, pointe le Wall Street Journal : « "Nous nous dirigeons vers un nouveau désastre", affirme Jon Krosnick, politologue à l’université de Stanford. Entre autres problèmes, il estime que de nombreuses enquêtes en ligne récentes utilisent des méthodes d’échantillonnage qui n’ont pas fait leurs preuves. Une autre politologue, Courtney Kennedy du Pew Research Center a suivi les changements apportés par les sondeurs ces dernières années pour améliorer la précision de leurs enquêtes. Elle espère que la situation va s’améliorer. "Les sondeurs se sont efforcés de corriger leurs erreurs, affirme-t-elle, mais il n’y a pas de solution miracle" ».

    Bref, on reste dans le flou…

    Outrances…

    En attendant, les candidats entament leur sprint final…

    Et Donald Trump multiplie les outrances verbales : Paul Krugman, l’un des éditorialistes du New York Times n’en revient pas : « il est clair qu’il se passe quelque chose avec Donald Trump, écrit-il. Il y a encore un an, je ne pense pas qu’il aurait commencé un meeting par 12 minutes de remarques décousues sur le défunt golfeur Arnold Palmer, conclues par une digression sur la taille du pénis de ce même Arnold Palmer ».

    En effet, constate Le Figaro à Paris, « Donald Trump accumule ces derniers jours des grossièretés impensables pour des millions d’Américains. Le milliardaire populiste n’a jamais fait dans la dentelle, notamment en privé, mais cette succession de vulgarités dites en public, en pleine campagne pour la Maison Blanche, surprend ou consterne. (…) Samedi soir, en meeting à Latrobe, en Pennsylvanie, précise le journal, le républicain de 78 ans a ouvert son discours par une digression surprenante (donc) sur la star locale, Arnold Palmer, décédé en 2016, légende américaine du golf, en expliquant combien les autres golfeurs professionnels étaient impressionnés par l’appareil génital du champion. (…)

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    …et injures !

    « Durant ce même meeting, pointe encore Le Figaro, Donald Trump a adressé une bordée d’injures à sa rivale démocrate, Kamala Harris. "Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée, dégage d’ici“, a-t-il lancé. Et, auparavant, il avait qualifié la vice-présidente des États-Unis de "tarée", de "glandeuse" ou encore de "véritable pourriture". (…) Dans l’entourage du républicain, certains s’inquiètent qu’avec ces nouvelles outrances il s’aliène les électeurs les plus modérés du parti, alors que chaque voix comptera pour la présidentielle du 5 novembre. Kamala Harris l’a bien compris, relève Le Figaro. Hier, elle a été rejointe sur son estrade de campagne par la républicaine Liz Cheney, figure de la droite anti-Trump. Cette femme, devenue la bête noire du septuagénaire, a récemment appelé les électeurs à rejeter "la cruauté dépravée" de Donald Trump. Réplique de l’ancien président : Liz Cheney est "con comme un balai" ».

  • Alors qu’on approche du millième jour de guerre en Ukraine et que les combattants s’apprêtent à passer un troisième hiver sur le front, la situation pour Kiev est de plus en plus critique…

    En effet, pointe El Pais à Madrid, « l’Ukraine souffre beaucoup sur le champ de bataille. Si elle ne reçoit pas un soutien plus important (de la part de l’Occident), tout indique que non seulement elle ne pourra pas continuer à repousser l’invasion russe, mais qu’elle ne pourra même pas s’engager dans des négociations de paix. Du moins qui ne seraient pas synonyme de capitulation. Poutine ne sera pas disposé à s’asseoir pour négocier tant qu’il estime avoir des perspectives de progrès, même à un coût élevé. Bien que lentement et avec de lourdes pertes, la Russie avance sur le territoire ukrainien. Et la machinerie de ses alliés est bien huilée, constate encore le quotidien espagnol : Kiev comme Séoul soulignent que le Kremlin pourrait bientôt disposer de soldats nord-coréens sur le front. D’un autre côté, les Ukrainiens sont épuisés et confrontés une nouvelle fois à la perspective d’un hiver rigoureux avec des approvisionnements énergétiques limités ».

    La Russie manque d’hommes…

    En effet, relève le Guardian à Londres, la Russie est toujours en position de force, mais reste sur le fil du rasoir… Car ses pertes sont considérables, « en moyenne plus de 1 200 soldats tués par jour en septembre ». La Russie qui s’appuie sur des renforts en provenance de l’étranger, des combattants nord-coréens mais aussi indiens, népalais, ou encore africains. La Russie qui aussi « besoin de travailleurs étrangers car ses politiques natalistes n’ont pas réussi à enrayer le déclin de sa population. L’âge moyen en Russie est aujourd’hui de 40 ans. L’année dernière, il lui manquait près de 5 millions de travailleurs ».

    Libération à Paris s’interroge : « l’arrivée de soldats de Pyongyang pourrait-elle changer la situation sur le front en Ukraine ? ». Pas sûr, répond le journal qui cite Michael Clarke, professeur au King’s College : « si on parle de 10 000 à 12 000 hommes, il s’agira de troupes d’élites, bien entraînées, bien disciplinées. Mais l’armée nord-coréenne n’a pas combattu depuis 1953, explique-t-il. Ses soldats sont habitués aux parades, ils se comportent comme des automates, Même si on leur donne des uniformes russes et de fausses identités, ces hommes devront combattre ensemble. Ils ne peuvent pas être placés avec des soldats russes, il y aurait trop de différences d’entraînement, de problèmes de langue ».

    Pour leur part, les américains sont sceptiques : « si la Russie est effectivement forcée de se tourner vers la Corée du Nord pour trouver des soldats, c’est un signe de désespoir, et non de force, de la part du Kremlin », indique le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à Washington, toujours cité par Libération.

    … mais Poutine reste sûr de lui

    Il n’en reste pas moins, souligne le Washington Post, que « Poutine a de bonnes raisons de penser que l’Ukraine et ses soutiens occidentaux sont plus susceptibles de craquer avant que son armée ne le fasse. La crainte et la réticence de l’administration Biden à donner à l’Ukraine davantage d’armes à longue portée sans contraintes, combinées au désir évident de Donald Trump de se débarrasser complètement de l’Ukraine, ne peuvent que renforcer la perception de Poutine selon laquelle c’est l’Occident, et non la Russie, qui est à bout de souffle. Quel que soit le vainqueur des prochaines élections présidentielles américaine, il est donc probable qu’il ou elle sera confronté à un Poutine intransigeant, pointe le quotidien américain, qui s’en tiendra à ses exigences actuelles, qui incluent la fin de la souveraineté de l’Ukraine. (…) À moins d’un changement radical, il s’agit d’une guerre qui, comme la plupart des guerres, sera gagnée ou perdue sur le champ de bataille, conclut le Washington Post. Nous ne serons pas sauvés par un accord de paix. Les Américains doivent décider rapidement s’ils sont prêts à laisser l’Ukraine perdre ».

    Enfin, à signaler la parution demain mardi des mémoires posthumes de l’opposant russe Alexeï Navalny… Un journal de prison intitulé Patriot, « tour à tour drôle, note le New York Times, enflammé, réfléchi et tragique, empreint de l’humour ironique et de l’idéalisme qui caractérisaient Navalny. Même depuis sa cellule de prison, il prenait un plaisir évident à attaquer le président russe, Vladimir Poutine (…) et savait très bien qu’il mourrait en prison ».

  • « Que va faire Netanyahu ? », interroge Libération, « Netanyahu à l'heure des choix », annonce de son côté le Figaro. « Le Premier ministre israélien et son état-major militaire ont bombardé le moindre recoin de Gaza, au mépris des vies civiles, avant d'obtenir la tête de ce chef sanguinaire », poursuit Libération. « Et maintenant vont-ils continuer à bombarder, alors que l'opinion publique israélienne réclame le retour des otages vivants ? ». Le quotidien français se demande si « les leaders occidentaux et régionaux », profiteront de « l'opportunité de la mort de Sinwar », « pour reprendre l'expression du Premier ministre britannique, pour faire enfin taire les militaires et redonner la voix aux diplomates ». Le Figaro, de son côté, affiche son pessimisme. « On sait le cas que "Bibi" Netanyahu fait des pressions internationales, même lorsqu'elles émanent de son indispensable allié américain ». Le journal français reconnaît tout de même que « rarement dirigeant a eu à ce point toutes les cartes en main ». Mais pour le quotidien Haaretz, cela n'annonce rien de bon. « Ironiquement », estime le journal israélien, « l’assassinat tant attendu de Sinwar révèle l’absence de tout plan politique et d’idées cohérentes pour la bande de Gaza d’après-guerre. C’est pourquoi la guerre ne prendra pas fin de sitôt ».

    L'empathie de Kamala Harris

    « L'indispensable allié américain », dit le Figaro, alors qu'aux États-Unis, on s'interroge sur les intentions de Kamala Harris vis à vis du Proche-Orient. C'est le New York Times qui s'est penché sur la question. « Les conseillers de Kamala Harris », nous dit le quotidien américain, « affirment que l'empathie qu'elle a exprimé pour les Palestiniens, en tant que vice-présidente, ne doit pas être confondue avec une quelconque volonté de rompre avec la politique étrangère américaine envers Israël, en tant que candidate à la présidence (...) elle ne cédera pas aux pressions politiques et ne bouleversera pas la politique étrangère américaine à un moment précaire du conflit, à quelques jours d’une élection ». « Au lieu de cela », ajoute le New York Times, « Kamala Harris revient au message qu’elle a adopté l’hiver dernier, soulignant que les Gazaouis pourraient un jour être en mesure de reconstruire – si les Israéliens sont assurés de leur sécurité et si leurs otages sont libérés ». Une politique qui, selon « l'Institut arabo-américain de Washington, l'éloigne du Parti Démocrate, de nombreux Américains d'origine arabe ». Le docteur James Zogby, directeur de cet institut, estime par ailleurs que le discours de Kamala Harris« repose sur une fausse présomption, selon laquelle il valait la peine de tuer 40 000 Palestiniens et d'en déplacer des millions d'autres pour essayer d'éliminer le Hamas ».

    Le point de vue palestinien

    De leur côté, que pensent les Gazaouis de la mort du chef du Hamas ? Question à laquelle tente de répondre le Soir. Pour le quotidien belge, Yahya Sinwar « était un dur parmi les durs, et il avait entraîné Gaza dans l’une des guerres les plus terribles de son histoire (...) Mais Yahya Sinwar était un Palestinien, et il a été tué par l’ennemi. C’est ce que pensent en substance les Gazaouis après son assassinat », explique le quotidien belge, qui a interrogé Zulfikar Swairjo, « propriétaire de l’une des plus grandes pharmacies de Gaza, complètement détruite par les bombardements de l’armée israélienne ». « C'était un grand leader qui s'est battu à sa façon pour la Palestine », estime cet homme. « Dans ce tourbillon de violence, on n’a pas besoin de plus de morts. Mais j’espère au moins que ça va contribuer à stopper cette guerre ». Le Soir a aussi interrogé Mkhaimar Abusada, professeur associé de sciences politiques à l’Université Al-Azhar de Gaza, selon lequel « les Palestiniens ont beaucoup de respect pour Yahya Sinwar, mais il a été très critiqué cette dernière année. Il était considéré comme responsable de cette guerre terrible ». « Sur le plan politique », ajoute ce professeur, « je crois que son absence créera un grand vide pour le Hamas. Il était connu pour sa dureté et son insoumission, mais aussi son courage. Pour le meilleur et pour le pire, le Hamas ne devrait pas trouver un successeur de ce calibre ».

  • « Il ne fait aucun doute que le chef du Hamas méritait de mourir », annonce Haaretz, qui modère toutefois son enthousiasme. Le quotidien israélien estime en effet que la mort de Yahya Sinwar est une « mauvaise nouvelle pour les otages », et « ne fera que renforcer l'orgueil meurtrier de Netanyahu ». « Il ne fait aucun doute, ajoute Haaretz, que Netanyahu, le ministre de la Défense, Yoav Galant et le reste du gouvernement, exploiteront ce succès à des fins politiques. Cela aidera également le chef d’état-major, le lieutenant-général Herzi Halevi, à brouiller les pistes au sujet de sa responsabilité dans le 7 octobre, le plus grand échec militaire et de renseignement de l’histoire d’Israël depuis sa création en 1948 ». Quant aux otages, « la possibilité de les libérer s'éloigne » estime Haaretz, ajoutant que « par vengeance, les membres du Hamas, désormais sans commandement central, pourraient tuer davantage d'otages ».

    De son côté, l'Orient le Jour titre sur « l'élimination de Sinwar lors d'une opération dans la bande de Gaza », illustrée par la photo d'une fillette palestinienne, portant une bassine en fer et « faisant la queue pour recevoir des rations alimentaires ». Car, selon le quotidien francophone libanais, « le sort de quelque 400 000 gazaouis pris au piège de combats dans le nord du territoire palestinien (...) est au centre des inquiétudes internationales ».

    Nouveaux obstacles

    La presse américaine fait aussi ses gros titres sur la mort de Yahya Sinwar. Selon le New York Times, c'est une « rencontre fortuite qui a conduit à la mort du chef du Hamas ». Le quotidien américain précise en effet que « c'est une patrouille de routine qui, lors d'une fusillade, a détruit une partie d'un bâtiment où plusieurs militants s'étaient réfugiés », dont Yahya Sinwar. « Sinwar est mort, les combats vont-ils cesser ? » interroge le New York Times, qui se veut modérément optimiste : « L'assassinat du chef du Hamas pourrait permettre à Israël de crier victoire et d'accepter un cessez-le-feu, et la nouvelle direction du Hamas pourrait être plus ouverte au compromis. Mais aucune des deux parties ne devrait changer de cap immédiatement ».

    Un relatif pessimisme partagé par le Washington Post, qui évoque même de « nouveaux obstacles » et se demande s'il existe « un remplaçant viable à la tête du Hamas, prêt et capable de négocier un cessez-le-feu ». Le Washington Post se demande également, si « Netanyahu décidera de profiter de l'occasion pour mettre pour commencer à mettre un terme à la guerre, ou s'il choisira de redoubler d'efforts et de rechercher une victoire plus large à Gaza ». Une question que le Wall Street Journal pose lui aussi en ces termes : « après la mort de Sinwar, Israël a un choix difficile : déclarer la victoire ou continuer le combat ».

    63 otages

    En France, c'est une photo de Yahya Sinwar qui fait la Une du quotidien Libération. « Yahya Sinwar, instigateur du 7 octobre, la fin d'un chef sanguinaire », titre le journal, qui s'interroge : « cette élimination peut-elle changer le cours de la guerre ? Réponse, selon Libération : « Sa mort crée une occasion unique, pour les Américains, de pousser au retrait israélien de Gaza, et au début de la reconstruction ». « Le sort des 63 otages supposés vivants », ajoute le quotidien français, "est entre les mains de Téhéran, qui peut les sauver de possibles vengeances de leurs geôliers, et marchander leur libération contre un engagement israélien de renoncer à ses représailles annoncées après l'attaque iranienne sur son sol ».

    Enfin, le Figaro délivre un satisfecit à Benyamin Netanyahou : « Yahya Sinwar serait tombé presque par hasard sur une patrouille israélienne », « et non dans une opération ciblée des forces spéciales ». « La démonstration » selon le journal français, « que Netanyahu avait raison de maintenir des troupes au sol, malgré les pressions de la communauté internationale, de son opposition politique, des familles des otages, et même d'une partie de son état-major militaire ».