Afleveringen
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« Pourquoi la Chine pense qu'elle peut gagner une guerre commerciale contre Trump ? ». C’est le titre du magazine britannique The Economist. À partir de ce mercredi les droits de douane américain pour les produits chinois s'élèvent à 104%. La Chine n'a pas cédé au chantage économique de Donald Trump qui remet de l'huile sur le feu avec cette nouvelle taxe. Les dirigeants chinois jurent qu'ils se battrons jusqu'au bout. Alors : pourquoi tant de confiance de la part de la Chine ? The Economist mise sur les leviers chinois : « M. Trump attend beaucoup de son rival géopolitique, notamment qu'il stoppe le flux de fentanyl ». Drogue très consommée aux États-Unis. 50 fois plus puissante que l'héroïne. 70 000 décès par overdose en 2023. Un fléau. Le président américain accuse Pékin de produire les matières premières de cette drogue.
Autres leviers selon The Economist : « l'aide chinoise espéré à mettre fin à la guerre de la Russie en Ukraine. Le président américain a également révélé qu'il ne voulait pas être responsable de la fermeture de TikTok, application chinoise de vidéos courtes populaire parmi les jeunes Américains. Enfin », appuie The Economist dernier levier : « Tesla, entreprise de voitures électriques d'Elon Musk, conseiller du président Trump, vulnérable aux représailles. Un cinquième de son activité se trouve en Chine ».
Bouclier « anti Trump » espagnolFace aux taxes américaines, il y a ceux qui affrontent Donald Trump et les autres qui s'en protègent. Comme l'Espagne. El Pais revient sur le plan de 14 milliards d'euros du gouvernement espagnol comme bouclier « anti Trump ». Même stratégie que pendant le Covid-19 qui avait fonctionné. Le Royaume s'était - rappelle El Pais - positionné « parmi les pays leaders de la croissance au sein des économies européennes ». Le journal tire aujourd'hui la sonnette d'alarme : « Le défi lancé par Trump exige un déploiement précis et rapide des mesures prévues. En agissant sur les secteurs industriels, agroalimentaire, chimiques (...) et les territoires comme la catalogne qui concentrent un quart des exportations vers les États-Unis ».
En Corée du Sud, « un dysfonctionnement démocratique se profile »La Corée du Sud vote dans une cinquantaine de jours pour un nouveau président. Deuxième élection en trois ans après la destitution de Yoon Suk-yeol. Le Korea Joon Ang Daily prévient : « Loin d'un retour à la normale, ce vote menace de pousser la Corée du Sud plus loin dans les extrêmes politiques qu'elle a à tout prix voulu éviter. (…) Deux résultats probables »analyse le journal « Chacun, à sa manière, est troublant. La Corée pourrait bientôt être gouvernée soit par un parti dominant, peu enclin au compromis, soit par un président affaibli, incapable de faire adopter la moindre politique de base. Dans les deux cas, un dysfonctionnement démocratique se profile ». Le Korea Joon Ang Daily appelle à l'humilité des tous les partis politiques. Et à la fin des traditions de confiance illimitées placées en des leaders charismatiques.
Des terres agricoles libanaises détruites par l’armée israélienne« Au Sud Liban, Israël détruit l'agriculture ». Titre d'un article de Reporterre. Journal en ligne participatif. Reportage à « Kfar Kila, village libanais dévasté par l’armée israélienne » décrit le journal « les vergers colorés, la ferme de vers de terre et les oliviers (...) ont disparu. (…) Ils ont démoli nos terres agricoles et notre maison familiale avec des bulldozers »explique un agriculteur à Reporterre. « Les arbres ont été soit déracinés, soit incendiés par du phosphore blanc » décrit-il.
L'armée israélienne a « violé le cessez-le-feu plus de 1500 fois selon les autorités libanaises » rappelle Reporterre « bombardant des cibles du Hezbollah, mais aussi des civils au Sud-Liban et à Beyrouth, faisant 130 morts » depuis le cessez-le-feu.
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Le président américain menace la Chine d'une nouvelle taxe de 50 % sur tous les produits qu'elle importe aux États-Unis. Cela fait suite à la mesure de réciprocité qu'a pris Pékin face aux 34 % déjà annoncés la semaine dernière. Une surenchère qui fait paniquer les marchés boursiers. Le China Daily, un journal qui appartient au Parti communiste chinois commente : « les dernières menaces du dirigeant américain à l'égard de la Chine s'inscrivent dans le cadre de sa tactique visant à détourner l'attention nationale et à alléger la pression exercée par son administration ». Le titre de propagande affirme que Donald Trump surenchérit pour créer l'événement. Et donc éviter de rendre des comptes face à la chute spectaculaire des marchés américains et des manifestations contre son gouvernement qu'on a pu voir ce week-end.
Le China Daily affirme que « ce que l'administration américaine craint le plus, c'est qu'il y ait front uni parmi ses cibles tarifaires qui prendront toutes des contre-mesures contre sa stratégie tarifaire. Dans ce cas, le plan initial du dirigeant américain, qui consiste à frapper les différents pays un par un est voué à l'échec. Un tel comportement dominateur », dénonce-le China Daily, « se heurtera inévitablement à une large opposition de la part de la communauté internationale ».
« Le monde est en panique. Appelez Ursula »De l’autre côté du pacifique une large partie de la presse américaine est critique vis-à-vis du président américain et craint cette surenchère et ses conséquences. « Trump détruit la réputation de l'Amérique » titre carrément le Wall Street Journal.
Son de cloche différent pour le New York Post. Le journal proche du clan conservateur évoque la réponse de la présidente de la commission Européenne Ursula Von Der Leyen qui propose un plan de droits de douane à 0 contre 0. « C'est exactement le type d'accord qui ferait des guerres tarifaires du président Trump un succès » commente le New York Post. Pour le moment Donald Trump n'a pas dit oui à ce plan. Et les différents responsables américains envoient des signaux contradictoires. « Le président Trump, comme à son habitude, joue sur les deux tableaux » analyse le journal. Soit il dit oui, soit il maintient ces droits de douane pour remplir les caisses. Ce qui pourrait selon le journal avoir de graves conséquences pour les américains les plus pauvres.
« Monsieur le Président » supplie le New York Post « le monde est en panique. Appelez Ursula, prenez le "zéro pour zéro" comme salve d'ouverture et demandez plus. (...) Choisissez soigneusement vos cibles. La Chine et le Vietnam peuvent être des cibles de choix, mais pourquoi blesser des alliés autant que des ennemis(...) ? L'avantage le plus immédiat sera ce que Wall Street recherche le plus : la clarté » implore New York Post, journal « pro Trump ».
Chaos chez les douaniersPendant ce temps le journal Québécois Le Devoir pose une question simple : « Comment un gouvernement peut-il taxer autant de produits d’autant de pays, aussi rapidement » ? C'est en fait une lectrice qui pose cette question. Et en effet pas si simple. Le Devoir interroge un économiste de l’Université de Montréal. Et effectivement, explique le journal francophone : « Le gros du travail d’adaptation incombe aux agents de douane et aux exportateurs des produits. Établir de nouveaux standards d’inspection vient s’ajouter aux tâches des employés ». Aux États-Unis 10 % des marchandises entrantes sont vraiment contrôlés. Les douaniers font donc la plupart du temps confiance aux exportateurs sur la provenance de leurs marchandises.
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Zijn er afleveringen die ontbreken?
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Le journal Al Arham publie les photos de la déambulation du président français dans un vieux bazar du Caire. Le chef d'État apparaît tout sourire, sans cravate, en train de saluer les marchands. Avec son homologue le président égyptien al-Sisi. Le tout encadré par un impressionnant dispositif de sécurité. Une quatrième visite en exercice pour Emmanuel Macron avec un double objectif. Économique d'abord : « le commerce Égypte/France se compte en milliards de dollars » rappelle Al Arham. Puis politique. Le chef de l'État français doit se rendre dans le Sinaï à la frontière de Gaza pour parler aide humanitaire et solution à deux États au conflit Israélo/Palestinien.
« Il est dans l’intérêt de Marine Le Pen de calmer le jeu »Le journal suisse Le Temps reviens sur le rassemblement de soutien à Marine Le Pen, déclarée inéligible par la justice française. Nous n'avons pas assisté à un remake français de l'assaut du capitole remarque Le Temps. « Marine Le Pen et Jordan Bardella ont mis un tout petit peu d’eau dans leur vin ce dimanche après-midi » note le journal. Bien plus modéré, plus sage que la semaine dernière lorsque la décision de justice a été annoncée. Une « bonne stratégie » selon Le Temps, « Il est dans l’intérêt de Marine Le Pen de calmer le jeu si elle veut pouvoir bénéficier d’un jugement plus clément en appel ». Un nouveau procès doit avoir lieu à l'été 2026. Mais au-delà de son propre intérêt, le Journal Le Temps ne pense pas que les Français apprécient la portée populiste des accusations de « partialité des juges » évoqué la semaine dernière par Marine Le Pen. Le titre suisse écrit : « La France, même pleine de colère et de doutes, se refuse toujours, au bout du compte et contrairement à tant d’autres, à céder- son destin aux populistes. Peut-être parce que la fonction présidentielle française a un prestige qu’elle n’a pas ailleurs. Peut-être parce que la France a une si haute image d’elle-même qu’elle ne peut pas se concevoir représentée par quelqu’un d’excessif ou de grotesque ». décrit Le Temps.
Un téléphone qui ne fait « presque rien »L’utilisation d'un téléphone moins intelligent peut-elle guérir de l' « abrutissement numérique » ? C'est le titre d'une chronique du New York Times. L'histoire de ce journaliste qui nous raconte que depuis quelques années, il n'arrive plus « à réfléchir profondément ». À force de passer du temps sur son téléphone, son temps d'attention s'est nettement diminué. Il a même du mal à lire un livre ou regarder un film jusqu'au bout. Tout ça, ça porte un nom : le brain rot, comprenez « l'abrutissement numérique ».
Pour pallier ça, un nouveau produit fait son apparition : vous connaissiez l’IPhone, voici le Light Phone. Le journaliste décrit : « c'est un téléphone dépouillé qui ne fait pratiquement rien. Il peut : passer des appels, envoyer des sms, prendre des photos, afficher des cartes routières, écouter de la musique et des podcasts, mais il ne fait pas grand-chose d'autre. (...) Pas de navigateur web, pas de réseaux sociaux, même pas d'email », explique le New York Times. Photo à l'appui : le téléphone ressemble à un petit rectangle tactile avec un écran uniquement en noir et blanc.
Alors dans la vie de tous les jours qu'est-ce que ça donne ? Le New York Times a testé pour vous pendant une semaine : « Il y a eu des moments où j'ai apprécié », commente le journaliste. « Lorsque j'attendais un train, ou que je me reposais à la salle de sport ou que je mangeais seul, je n'étais pas tenté de regarder l'écran du téléphone et je me sentais plus attentif à ce qui m'entourait ». Sauf qu'au fil du temps le journaliste avoue se sentir de plus en plus stressé et moins compétent. Incapable de chercher le nom d'un nouveau restaurant ou d'ouvrir la porte de son garage. Ce n'est plus seulement nous qui sommes accros au téléphone, mais notre environnement qui ne peut plus s'en passer.
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« Amadou s’en est allé : l’Afrique perd l’un de ses cœurs qui chantaient », titre Sahel Tribune. « Musicien aveugle à la voix chaude et à la guitare habitée, il laisse derrière lui une œuvre majeure, symbole d’un Mali rayonnant, d’un amour éternel, et d’une Afrique qui chante, même dans l’obscurité ». Pour Mali Actu, il était « l’icône de la musique malienne », « moitié du duo légendaire Amadou et Mariam ». « Ce couple unique », ajoute Mali Actu, « a su fusionner les traditions musicales maliennes avec des influences modernes telles que le blues, la pop et le rock (…) Le Mali et le monde entier pleurent la disparition d’un génie musical, mais son héritage perdurera à travers sa musique... Que son âme repose en paix ». De son côté, le Journal du Mali retrace la vie d’Amadou, depuis sa naissance le 24 octobre 1954 à Bamako, jusqu’à son décès, hier. « Il était aveugle depuis l’âge de 16 ans, en raison d’une cataracte congénitale (…) c’est sa rencontre avec Mariam Doumbia, à l’Institut des jeunes Aveugles de Bamako, en 1975, qui a véritablement lancé une aventure artistique unique. En couple dans la vie comme sur scène, Amadou et Mariam sont devenus des ambassadeurs de la culture malienne ».
Feux de détresseÀ la Une de la presse internationale également ce matin, une vidéo accablante pour l’armée israélienne. Détail macabre, cette vidéo a été « découverte dans le téléphone portable d’un ambulancier retrouvé avec 14 autres travailleurs humanitaires, dans une fosse commune à Gaza ». C’est le New York Times qui se l’est procurée. « Cette vidéo montre que les ambulances et le camion de pompiers à bord desquels les travailleurs se déplaçaient étaient clairement signalés et avaient leurs feux de détresses allumés, lorsqu’ils ont été frappés le 23 mars ». « Or », poursuit le New York Times, « un porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, a déclaré en début de semaine, que les forces israéliennes n’avaient pas "attaqué au hasard" une ambulance, mais que plusieurs véhicules "avançaient de manière suspecte", sans phare ni feux de détresse vers les troupes israéliennes, les incitant à tirer ».
Inquiétude de l'ONU« La vidéo », précise le New York Times, montre que « le convoi humanitaire s’arrête, à l’approche d’un véhicule, une ambulance, qui a été attaquée un peu plus tôt et qui s’est déportée sur le bord de la route… Des secouristes, dont au moins deux portent leur uniforme, sortent d’un camion de pompiers et d’une ambulance marquée du Croissant Rouge », précise le New York Times. « Puis des coups de feu intenses retentissent. La caméra tremble puis la vidéo s’éteint... en arrière-plan, on entend les voix de travailleurs humanitaires, et de soldats affolés criant des ordres en hébreu ». Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les Droits de l'Homme, Volker Türk, estime « que cet épisode soulève "de nouvelles inquiétudes, quant à la commission de crimes de guerre par l’armée israélienne" ».
Terres raresÀ la Une également : la réplique de la Chine après l’instauration de nouveaux droits de douane par Donald Trump. « En réplique aux nouvelles taxes imposées par les États-Unis sur les produits chinois, Pékin annonce que des droits de douane de 34% vont s’appliquer à partir du 10 avril, sur toutes les importations de biens américains », nous explique le quotidien français La Croix. « Après l’offensive protectionniste de Donald Trump, la Chine contre-attaque », titre de son côté Libération. Et que dit-on en Chine ? Pour le quotidien anglophone mais très officiel China Daily, « d’importantes et immédiates mesures ont été prises ». Hausse de 34% des droits de douane donc, mais ce n’est pas tout. La Chine annonce aussi des « restrictions immédiates à l’exportation de terres rares », si chères à Donald Trump… Le China Daily cite aussi un chercheur chinois, Bai Ming, qui tient à donner de la hauteur aux décisions chinoises. « Ces mesures », dit-il, « ne visent pas seulement à protéger les intérêts de la Chine, mais aussi à préserver la stabilité du commerce mondial ». « Pékin panique », assure de son côté Donald Trump. La bataille ne fait que commencer.
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Les droits de douane imposés par Donald Trump mettent le monde en ébullition. « Les tarifs douaniers font chuter les marchés et attisent les craintes de récession » titre le Washington Post, qui pour le moins, s’inquiète : « La vague de nouvelles taxes à l’importation, devrait coûter aux consommateurs et aux entreprises américaines des centaines de milliards de dollars, modifiant radicalement les perspectives économiques ». Le quotidien américain parle d’une « guerre commerciale... qui a entraîné hier les marchés financiers dans leurs plus fortes baisses en une journée, depuis 2020 ».
Le Wall Street Journal, de son côté, annonce que les Américains « se ruent vers les téléviseurs et la sauce soja ». Certains stockent même les produits importés. C’est en tout cas ce que conseille le milliardaire Mark Cuban, qui soutient les Démocrates, et qui suggère à ses abonnés sur Bluesky de « stocker du dentifrice ou du savon, tout ce qui peut être stocké avant le réapprovisionnement ». « Même si c’est fabriqué aux États-Unis », assure le milliardaire, « ils augmenteront les prix et imputeront la faute aux droits de douane ».
L’Union européenne elle aussi s’inquiète. C’est El País qui nous explique la situation. « L’Union européenne, nous dit le quotidien espagnol, redoute une avalanche de produits asiatiques qui ne seront pas vendus aux États-Unis ». « La Chine, le Vietnam et d’autres pays de la région sont parmi les plus durement touchés par les hausses de tarifs douaniers de Trump et pourraient chercher des débouchés pour leurs exportations sur d’autres marchés ».
Des effets imprévusEt l’onde de choc Trump, qui ne date pas d'hier, a des effets imprévus. C’est ainsi qu’au Canada, le journal Le Devoir nous apprend que se pose la question « des voyages scolaires au pays de Trump ». Le quotidien nous explique que « le voyage à New York d’une centaine d’élèves a été annulé ». « Ils iront plutôt à Toronto ». « Pas question d’encourager le pays de Donald Trump qui a juré de détruire l’économie du Canada, pour faire de ce dernier le 51ème État américain ». L’idée est « d’éviter autant que possible les achats de produits et de services américain ». « À l’approche des congés de fin d’année », nous dit le Devoir, « les dirigeants du réseau scolaire québécois s’interrogent sur la pertinence de boycotter les États-Unis ». Certains maintiennent toutefois leur séjour aux USA, « ne serait-ce que parce que tout est payé à l’avance ».
Rester groupésEnfin, en France, les journaux reviennent sur les propos tenus hier soir par Emmanuel Macron. « Face aux droits de douane de Donald Trump, Emmanuel Macron bat le rappel des industriels français », titre le Monde. « Le chef de l’État a réuni à l’Elysée les secteurs les plus exposés », ajoute le quotidien français ; « il souhaite une suspension des investissements aux États-Unis, le temps de la négociation ». Pour Libération, « Emmanuel Macron engage le bras de fer ». « Le président se dit décidé « à ne pas laisser faire, à nous défendre et nous protéger ». Mais « pour tenir le rapport », remarque Libération, « encore faut-il rester groupés ». « Les plus gros auront tendance à jouer solo », a dit Emmanuel Macron, « Si la réponse c’est de faire des concessions immédiates et d’annoncer des investissements pour négocier des exemptions, c’est une très mauvaise idée », a également déclaré le chef de l’État.
« Présent à l'Elysée », remarque le Monde, « Rodolphe Saadé, le PDG du géant français du transport maritime CMA CGM, n'a pas cillé », lui qui, début mars, « avait promis à Donald Trump, d’investir 20 milliards de dollars, aux États-Unis. Un moment immortalisé par les caméras dans le bureau Ovale de la Maison Blanche ». Rodolphe Saadé « qui n'est pas revenu sur sa promesse en sortant de l'Elysée » précise le quotidien français.
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L’information fait la Une des journaux du monde entier… « Trump annonce des droits de douane de 10 % sur toutes les importations et des taxes supplémentaires pour une soixantaine de pays », résume le Washington Post.
« Il frappe la Chine avec des droits de douane de 34 %, s’exclame le Wall Street Journal, mais nos amis japonais paieront presque autant avec 24 %. L’Union européenne est frappée à hauteur de 20 % et l’Inde à hauteur de 24 %. »
Comment l’administration Trump a-t-elle fixé ces chiffres ? Réponse du New York Times : « le nouveau droit de douane de chaque pays semble avoir été calculé en prenant le déficit commercial de l’Amérique avec ce pays et en le divisant par les exportations de ce pays vers les États-Unis. Et ensuite, parce que Donald Trump a dit qu’il était “gentil“, le montant final des droits de douane ainsi obtenu a été réduit de moitié. »
Aberrations…« Une équation sans aucune valeur économique », relève Le Monde à Paris. « Le vertige guette : la guerre commerciale mondiale est lancée sur la base de calculs sans assise scientifique. »
Exemple de cette aberration, pointe Le Monde : « Donald Trump a évoqué le Cambodge, un des pays les plus pauvres du monde, à l’économie six cents fois plus faible que celle des États-Unis. “Oh, regardez le Cambodge, a-t-il dit, 97 % [de droits supposés]. On va le ramener à 49 %. Ils ont fait fortune avec les États-Unis d’Amérique“, a-t-il osé, faisant ricaner l’assistance. »
Autre aberration, pointe Libération : « lancée dans sa guerre commerciale mondiale, l’Amérique pénalise maintenant des pays, comme Israël, qui ne lui imposent aucune barrière douanière, ou qui accusent un déficit commercial avec les États-Unis, comme le Guatemala. Aucune nation, aucun territoire n’échappe à l’ire vengeresse de Donald Trump. La Birmanie, dévasté par un terrible tremblement de terre, écope tout de même de 44 % de droits de douane. »
Sidération…Et c’est la sidération chez les commentateurs… Le Figaro, à Paris, n’en revient pas : « non content de brutaliser et d’insulter quotidiennement ses alliés historiques, Donald Trump déclenche contre eux une guerre commerciale atomique. À ce jour, en dehors d’une poignée de conseillers, personne n’en comprend l’intérêt : toute l’histoire économique enseigne que le protectionnisme, loin d’assurer la prospérité, provoque des catastrophes en série, chez l’agresseur autant que chez la victime. Si la fermeture des frontières engendrait le bonheur, la Corée du Nord serait un paradis, s’exclame Le Figaro. Le hic est qu’à ce jour aucune des forces de rappel susceptibles de ramener le président à la raison ne fonctionne. Pas plus la chute de Wall Street que l’inquiétude manifeste des chefs d’entreprise américains, censés bénéficier de cette vaste offensive. »
« Les années 30 sont de retour, soupire pour sa part Die Welt à Berlin. Le président américain de l’époque, Hoover, avait augmenté les droits de douane sur de nombreux produits, ce qui avait finalement déclenché une guerre commerciale et aggravé la Grande Dépression de l’époque. »
Incertitudes…Alors que va-t-il se passer aux États-Unis et dans le reste du monde ?
Le Devoir à Québec s’interroge : « inflation galopante ? Récession ? Augmentation des prix pour les consommateurs ? Les économistes y voient en tout cas d’énormes incertitudes qui compliquent encore davantage les négociations avec le géant américain. »
Pour Le Temps à Genève, c’est certain : « ainsi s’ouvre inévitablement une ère de protectionnisme qui fera du mal à tous. Les prix partiront à la hausse, les consommateurs le paieront. Si ces tarifs restent en place dans la durée, ils entraîneront certainement un fort ralentissement économique. Les bourses réagissent. L’incertitude est au maximum. » Et on revient au Wall Street Journal pour qui on entre en effet dans une ère « de risques et d’incertitude » : « si les pays concernés tentent de négocier avec les États-Unis pour réduire leurs droits de douane, les dommages pourraient être moins importants. Mais si la riposte est généralisée, prévient le quotidien économique américain, il pourrait en résulter une contraction du commerce mondial et un ralentissement de la croissance, voire pire, une récession mondiale. »
Bref, résume le Wall Street Journal, « le message de Trump est clair : la mondialisation est terminée. »
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Alors que la planète entière vit depuis trois mois au rythme des annonces du président américain Donald Trump, le sénateur démocrate Cory Booker a réussi à capter l’attention des médias avec ce tour de force oratoire : un discours-fleuve de 25 heures et 5 minutes devant le Sénat. « De 19 heures lundi jusqu’à 20 heures le lendemain, rapporte le Washington Post, le sénateur du New Jersey a énuméré les innombrables abus de pouvoir, méfaits et décisions politiques catastrophiques de l’administration Trump. C’est le plus long discours de l’histoire du Sénat américain. (…) Un acte de protestation symbolique, mais puissant. »
Pour Cory Booker, premier Afro-Américain à siéger au Sénat américain pour le New Jersey, il y avait une revanche à prendre sur l’histoire, explique le New York Times. Il était en effet depuis longtemps « contrarié par le fait que Storm Thurmond, un ségrégationniste de Caroline du Sud, détienne le record de prise de parole au Sénat » – 24 heures et 18 minutes – c’était en 1957, à l’occasion d’un discours contre les droits civiques.
« Alors que les heures s’égrenaient et que Corie Booker continuait à parler, relate le New York Times, des dizaines de milliers de personnes suivaient son discours sur des flux vidéo en direct, curieuses de voir jusqu’où il pourrait aller. (…) Il gesticulait et rugissait. Il lui arrivait de s’accrocher à son pupitre. Sa voix devint rauque, mais elle resta forte. »
Le porte-voix des démocrates ?Et si, « au travers de ce coup d’éclat, Cory Booker prévoyait de se présenter à la présidentielle de 2028, cela ne nous dérangerait pas, s’exclame le Washington Post. Ce discours pourrait être un tremplin. »
Déjà, rappelle le journal, deux figures de l’opposition, « Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez ont entamé une série de meetings sur le thème “combattre l’oligarchie“, qui attire des foules massives et qui alimente les spéculations sur une future candidature à la présidence de la députée de New York. Le terme “fascisme“ pourrait également être approprié, pointe le Washington Post. Et pourquoi pas, veut encore croire le journal, une tournée nationale de “lutte contre le fascisme“ menée par un démocrate de centre-gauche éminent et charismatique. À savoir Cory Booker. »
Justement, « Corie Booker peut-il unifier la résistance anti-Trump ? », s’interroge le Boston Globe. Pourquoi pas ? « Alors que les démocrates, frustrés par les vieux routiers au sommet, sont à la recherche d’une nouvelle génération de dirigeants, le discours de Booker pourrait consolider son statut de figure de proue du parti. »
Ce « discours marathon intervient à un moment où de nombreux démocrates progressistes se sentent déçus par les récents compromis avec les républicains, renchérit le Time Magazine, notamment l’accord budgétaire soutenu par Trump, auquel dix sénateurs démocrates ont adhéré le mois dernier. (…) D’après un récent sondage, poursuit le journal, près des trois quarts des électeurs démocrates estiment que leurs représentants au Congrès n’en font pas assez pour s’opposer à Trump. Le discours de Booker pourrait (donc) constituer une réponse directe à ces frustrations (…) et enhardir les démocrates, qui se sentent de plus en plus marginalisés dans un Sénat contrôlé par les républicains (…) Et aussi, pourquoi pas, élever son statut au sein du parti et le positionner comme une figure de proue de l’opposition à Trump. »
Trump : l’arme des droits de douaneOn n’en est pas encore là. Et Donald Trump occupe à nouveau la scène médiatique. Ce mercredi, pointe le Wall Street Journal, « tous les regards sont tournés vers les annonces de tarifs douaniers du président Trump, qui considère ce 2 avril comme le “jour de la libération“ de la politique commerciale des États-Unis. Les investisseurs sont sur le qui-vive. »
« Trump érige un mur tarifaire contre le monde », s’exclame El Pais à Madrid. « Le président américain va déclarer symboliquement la guerre commerciale à ses partenaires ce mercredi. »
« “Jour de la libération“ : Donald Trump veut frapper fort en imposant des droits de douane au reste du monde », lance le Figaro à Paris. Avec beaucoup de questions en suspens, note le journal : « optera-t-il pour une taxe universelle allant jusqu’à 20 % sur toutes les importations des partenaires commerciaux des États-Unis ? Où choisira-t-il d’appliquer des droits réciproques ? Et quels pays seraient ciblés en priorité ? » Réponse dans les prochaines heures.
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« C’est une bombe à mèche lente, relève Le Monde, allumée par Jean-Marie Le Pen en 2004, qui a explosé hier lundi au tribunal de grande instance de Paris, carbonisant les ambitions politiques de sa fille Marine Le Pen et faisant ressentir ses secousses dans toute la classe politique. Pour avoir prolongé et systématisé le détournement de l’argent du contribuable européen, aux fins de faire vivre un Front national sans marge financière et d’en faire bénéficier quelques proches, Marine Le Pen a provoqué sa perte. »
Une décision fondée en droitAlors oui, s’exclame La Croix, cette condamnation « a l’effet d’un séisme pour le Rassemblement national et l’ensemble de la vie politique française. » Mais, poursuit le quotidien catholique, la décision rendue par les juges ne constitue pas un acte politique, même si elle a incontestablement des conséquences dans ce domaine. Il s’agit d’une décision fondée en droit, s’appuyant sur des textes votés il y a plusieurs années par la représentation nationale, qui n’avait sans doute pas imaginé à l’époque un tel scénario. »
Alors oui, « un coup de tonnerre », lance Libération. « Marine Le Pen ne sera peut-être pas candidate en 2027. (…) Est-ce pour autant un scandale politique, comme le chœur de ses soutiens le laisse entendre ? Non. D’aucuns argumentent que la justice se serait substituée aux urnes. Mais hier les juges n’ont pas condamné l’extrême droite, et ce courant de pensée ne sera en rien empêché d’être représenté en 2027. » Les juges qui « étaient trois à statuer, rappelle Libération, et qui n’ont fait qu’appliquer la loi, respecter le droit. »
La France fracturée en deux campsAutre analyse pour Le Figaro, qui estime que la France est « désormais fracturée en deux camps radicalisés : côté gauche, ceux qui, au nom de la séparation des pouvoirs, voudraient que la justice impose au clair-obscur politique la transparence de la vertu. Pour empêcher l’illibéralisme, tous les moyens sont bons, même les réductions de liberté. C’est le parti de la balance. Côté droit, poursuit Le Figaro, les tenants de la souveraineté populaire, qui considèrent qu’une caste s’est emparée du trésor démocratique et qu’elle dépossède les électeurs de leur premier pouvoir : le vote. Pour reprendre le contrôle, ils sont prêts à tout bazarder, même la séparation des pouvoirs. C’est le parti de l’urne. »
Et attention, prévient le quotidien de droite : « les millions de Français qui se vivent comme des citoyens de second rang brandissent déjà cette décision comme preuve supplémentaire de leur humiliation. La vexation élitaire, qu’elle soit médiatique, culturelle ou judiciaire, est l’engrais le plus efficace pour faire pousser l’insurrection civique. »
Sur les traces de Trump ?Les réactions ne manquent pas non plus dans la presse internationale…
Pour le Times à Londres, « exclure Marine Le Pen de l’élection présidentielle ne fera qu’attiser les tensions. »
Non, rétorque le Guardian, « la justice française a choisi le courage plutôt que la reddition. La loi était claire, et le tribunal l’était aussi dans sa condamnation : pas de traitement de faveur pour Marine Le Pen. »
C’est une « une démonstration de la force de l’État de droit », renchérit Le Soir à Bruxelles.
Attention danger de trumpisation… pointe pour sa part Le Temps à Genève : les débats qui ont précédé et suivi ce procès illustrent « la méfiance vis-à-vis de la justice et l’instrumentalisation de cette méfiance par des élus souvent grands avocats de la fermeté par ailleurs. (…) L’exemple le plus criant de ce travers est évidemment Donald Trump, relève le quotidien suisse, qui, depuis de nombreuses années, ne cesse de saper l’autorité de la justice américaine. Et désormais au pouvoir, il va jusqu’à se venger en faisant payer les magistrats. »
En effet, « il n’y a plus de lignes rouges », déplore le Washington Post. « Dans la lignée de Trump, Mme Le Pen et ses partisans dénoncent une instrumentalisation de la justice, une chasse aux sorcières. » Tout comme Trump, « elle est désormais une criminelle condamnée dont le pouvoir politique ne doit pas être sous-estimé. »
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« Le “Big One“, pointe El Pais à Madrid, c’est le terme utilisé pour décrire un tremblement de terre catastrophique qui pourrait se produire en Californie. Le “Big One“, c’est également le nom que Donald Trump a donné à la série de taxes à l’importation qu’il prévoit d’imposer après-demain mercredi ».
Et en effet, soupire le quotidien espagnol,« la plus grande salve de la guerre commerciale déclarée par le président américain contre le monde entier sera un séisme pour l’économie mondiale d’une ampleur inconnue et aux conséquences imprévisibles. Le monde entier attend avec impatience l’étape d’après-demain, à commencer par les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, notamment l’Union européenne, le Mexique, le Canada, la Chine, le Japon, l’Inde et la Corée du Sud ».
Et attention prédit El Pais, « ce nouveau scénario, avec les représailles plus que probables des pays touchés, va entraver la croissance économique, alimenter l’inflation, et menace également d’accroître les tensions géopolitiques ».
Jusqu’à 20% de taxes…« L’équipe Trump envisage des droits de douane plus importants et plus élevés », annonce le Wall Street Journal. « Ces derniers jours, précise le quotidien économique américain, le président a poussé son équipe à être plus agressive, l’encourageant à concevoir des plans qui appliqueraient des taux de droits de douane plus élevés à un plus grand nombre de pays. Hier soir, Donald Trump a renforcé ce discours en déclarant qu’il viserait “essentiellement tous“ les partenaires commerciaux des États-Unis. Les modalités exactes de cette mesure ne sont pas encore claires. Ces derniers jours, précise le Wall Street Journal, des conseillers ont envisagé d’imposer des droits de douane mondiaux allant jusqu’à 20 %, qui frapperaient, donc, pratiquement tous les partenaires commerciaux des États-Unis ».
Les démocrates sans voix…Bientôt trois mois que Donald Trump chamboule l’économie mondiale mais aussi la géopolitique et les institutions de son pays. Et pendant ce temps, l’opposition démocrate reste bien silencieuse…
Pour le New York Times, il faut que « les démocrates continuent de dénoncer le comportement autoritaire de Donald Trump - ses brimades à l’encontre des chefs militaires, des juges, des cabinets d’avocats, des universités et des médias ; son mépris pour le Congrès ; ses tentatives d’étouffer la parole ; sa trop grande tolérance à l’égard de secrétaires d’État incompétents. (…) Le silence des démocrates sur ces questions ne ferait qu’encourager la timidité d’autres secteurs de la société. Pour regagner la confiance des électeurs, les démocrates devraient prendre au moins trois mesures, estime le New York Times. Tout d’abord, ils devraient admettre que leur parti a mal géré l’âge et l’état de santé de Joe Biden. Les principaux cadres du parti avaient insisté sur le fait qu’il avait les capacités mentales nécessaires pour un second mandat, alors que la plupart des Américains pensaient le contraire. (…) Deuxièmement, les démocrates devraient reconnaître que le parti est allé trop loin sur certaines questions sociales, comme la décriminalisation de la frontière ou la chirurgie de transition de genre financée par le gouvernement. (…) Enfin, relève encore le quotidien new-yorkais, le parti démocrate doit proposer de nouvelles idées. L’un des avantages d’être écarté du pouvoir est qu’il donne le temps de développer des idées et de voir lesquelles résonnent ».
Se réinventer…En attendant, c’est « la grande déprime des démocrates », s’exclame Le Figaro à Paris. Le Figaro qui constate la popularité croissante de la tournée du duo Bernie Sanders, 83 ans et Alexandria Ocasio-Cortez, 35 ans, qui incarnent le passé et la jeunesse du parti démocrate. « La popularité du vieux sénateur et de la jeune élue de New-York se nourrit du profond désarroi de l’électorat démocrate, pointe le journal. Beaucoup de gens venus les écouter se disent préoccupés par le silence de leurs dirigeants face à un Donald Trump qui renverse impunément les normes et les règles. (…) Au sentiment d’impuissance s’ajoutent les doutes des démocrates à l’égard d’une génération qui a mené leur parti à la défaite ».
Le parti démocrate doit donc se réinventer. D’ailleurs, constate encore Le Figaro, « une nouvelle génération d’élus appelle à se recentrer sur les préoccupations des électeurs, y compris dans des régions rurales, quasiment abandonnées au Parti républicain. Les Town Halls, ce système typiquement américain où les élus répondent aux questions de la population locale, se sont récemment multipliés ». Exemple : « dans le Colorado, le représentant démocrate Jason Crow, ancien soldat, attire une audience nombreuse. Issu d’un milieu modeste, il explique que son parti devrait s’adresser à “ceux qui se douchent après leur travail, et pas seulement à ceux qui se douchent avant d’aller travailler“ ».
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Les photos d’immeubles, effondrés dans un nuage de poussière sont à la Une de très nombreux journaux. « Un violent séisme frappe la Birmanie : selon les experts, il pourrait y avoir plusieurs dizaines de milliers de morts », annonce le New York Times, alors que le Guardian, à Londres, a recueilli le témoignage d’un habitant de Mandalay, qui raconte : « un hôpital s’est effondré sous mes yeux, comme une gaufrette qui s’effrite, dans un gros nuage de poussière, comme dans les films ». Le principal journal thaïlandais, le Thai Rath souligne que « la Chine et la Russie sont unies pour envoyer de l’aide à la Birmanie ». À Pékin, le Global Times, publie la photo de secouristes, casqués et en combinaison rouge, « la première équipe de secours internationale à arriver en Birmanie », selon le journal.
La presse russe se fait aussi l’écho de la catastrophe : le quotidien Moskovski Komsomolets a interrogé un expatrié russe vivant en Birmanie, selon lequel « les moines bouddhistes interprèteront la destruction des temples comme un signe » « Les moines favorables au gouvernement diront que c’est un signe pour mettre fin à la guerre civile et entamer des négociations », estime cet expatrié qui ajoute : « l’opposition et les moines qui la soutiennent diront que c’est une punition pour le gouvernement ».
Le renoncement du bergerÀ la Une également, le reportage du journal israélien Haaretz sur un berger palestinien. Le quotidien d’opposition raconte « qu’après des années de harcèlement violent de la part des colons et des troupes israéliennes », un berger palestinien de Cisjordanie « a abandonné. Il a décidé de laisser, aux colons, les pâturages auxquels il était habitué, sur les pentes des collines voisines ». Ce berger s’appelle Bani Maniya. « Il y a deux semaines » poursuit Haaretz, « les colons lui ont volé 47 moutons et la police n’a rien fait pour lui restituer son précieux bien. Après des années passées dans la vallée du Jourdain, il a abandonné son métier de berger – son univers et sa source de revenus – et sa vie au grand air. Aujourd’hui, sa famille vit dans un appartement dans la ville d’Akraba, et ses moutons, dans un enclos ». Haaretz fustige « l’aide scandaleuse de l’armée et l’impuissance tout aussi scandaleuse de la police », qui ont permis aux colons « de triompher une nouvelle fois par la violence, dans cette vallée du Jourdain, une région sans loi ».
Brûlée viveEn France, à présent, un procès pour féminicide qui fera date. C'est le procès du mari de Chahinez Daoud, « brûlée vive devant chez elle (…) par son mari violent et paranoïaque, qui voulait la punir d’un amant imaginaire. Il a été condamné hier à la réclusion criminelle à perpétuité », explique le Parisien. À l’audience, l’homme a assuré « regretter » son geste, « je l’aimais », a-t-il déclaré, « sans s’excuser ». Ce procès a aussi mis à jour, les manquements de la police. Chahinez avait de nombreuses fois signalé les violences et le harcèlement dont elle était victime. « Un mois et demi avant sa mort, elle avait déposé une nouvelle plainte contre celui qu’elle cherchait à quitter. Plainte mal enregistrée par un policier qui venait lui-même d’être condamné pour violences conjugales », précise le Parisien qui conclut : « L’enquête administrative a pointé ultérieurement une série de défaillances ».
Les Jeux du dopageEnfin, une question : verra-t-on bientôt des compétitions sportives où le dopage est autorisé et même encouragé ? C’est Die Welt qui met le sujet à l’ordre du jour. « Grâce à Donald Trump et à deux investisseurs d’origine allemande », « l’idée d’un méga événement sportif où le dopage est explicitement autorisé » fait son chemin. « Les participants voudront « battre des records du monde et gagner des millions ». En quelque sorte, « les jeux du dopage », ironise le quotidien allemand. « Les premiers Jeux olympiques sous stéroïdes », précise Die Welt, « pourraient avoir lieu dès l’année prochaine aux États-Unis ».
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Pour le Président américain, « tariffs » (qui signifie « droits de douane », en anglais) doit surement être l’un des « plus beau mot de la langue de Shakespeare » ironise Le Soir, à Bruxelles. Depuis son retour à la Maison Blanche c’est à « un éléphant dans un magasin de porcelaine » que le monde a à faire. Pour le quotidien : les 25% de droits de douane sur les voitures importées aux États-Unis qu’il a décrété mercredi, c’est sa façon de « mettre ses rivaux à genoux ».
Son objectif : rapatrier la production automobile aux États-Unis alors que, en 2024, près de la moitié des voitures vendues dans le pays étaient importées. Et cette manière de vouloir « torpiller les règles du commerce international » aurait dû être davantage réfléchie, selon Libération, en France, qui se demande si : « Donald Trump n’était pas concentré sur sa partie de golf le jour où ses principaux conseillers étudiaient les avantages et inconvénients de la mesure », car une voiture aujourd’hui, « comme un avion », est produite à plusieurs endroits du monde.
Et que ce sont surtout les entreprises d’approvisionnement qui risquent le plus d’en souffrir, estime La Republicca, en Italie. Difficile d’imaginer une « Ferrari ou une Lamborghini » made in USA. Pourtant, la menace des droits de douane a bien refroidi l’écurie : « la marque de voitures au cheval cabré, rappelle le quotidien italien, c’est 30 000 véhicules vendus aux États-Unis l’année dernière ». Elle a donc choisi d’augmenté ses prix catalogue de 10%.
Ekrem Imamoglu raconte son arrestation depuis la prison, au New York Times« Tôt le matin du 19 mars, des dizaines de policiers armés se sont présentés à ma porte avec un ordre de détention. La scène ressemblait à la capture d'un terroriste, et non à celle du maire élu d'Istanbul », voilà le début d’une longue lettre adressée au New York Times par Ekrem Imamoglu ce vendredi. Le récit de son arrestation « spectaculaire, mais guère inattendue », quatre jours avant que « le Parti républicain du peuple, n'organise une primaire pour la prochaine course à la présidence ». Il raconte, à travers son cas (pas si particulier), la « lente érosion de la démocratie » : une « nouvelle étape dans le glissement vers l'autoritarisme et l'arbitraire », estime-t-il. « D’Un pays qui risque sérieusement de franchir le point de non-retour ».
Il revient, ému, sur la mobilisation quasi immédiate de la société civile turque et des « dirigeants sociaux-démocrates » de Turquie et d’ailleurs. Mais quid des « gouvernements centraux du monde entier ? Leur silence est assourdissant ». déplore-t-il. Une alerte lancée au monde entier : « la démocratie, l'État de droit et les libertés fondamentales ne peuvent survivre en silence » s’exclame l’opposant turc, « ni être sacrifiés pour des raisons de commodité diplomatique ».
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« La “coalition des volontaires“, pointe Le Monde à Paris, c’est le nom de l’initiative franco-britannique qui doit réunir, aujourd’hui, une trentaine de pays alliés prêts à aider davantage l’Ukraine et à sécuriser un éventuel cessez-le-feu entre Kiev et Moscou, alors que l’administration Trump a engagé de laborieuses négociations avec la Russie, sans les Européens ».
Le quotidien ukrainien Kyiv Independent s’interroge : « l’Europe, et la France en tant que l’un de ses leaders, peuvent-elles maintenir Kiev à flot alors que les États-Unis se retirent ? (…) À l’heure actuelle, les efforts diplomatiques déployés par Emmanuel Macron n’ont pas encore porté leurs fruits, le continent n’étant pas en mesure d'élaborer un plan concret sur le réarmement, les forces de maintien de la paix en Ukraine et une position unifiée à l’égard des États-Unis, de plus en plus agressifs. (…) Pour tenir les nombreuses promesses faites à l’Ukraine et à d’autres États européens et révolutionner la défense européenne avant les élections présidentielles françaises de 2027, Emmanuel Macron devra mobiliser encore les volontés et trouver plus de financement ».
Incertitude…Le New York Times renchérit : « on ne sait toujours pas qui est prêt à faire quoi dans cette coalition, surtout à un moment où la faible croissance et la dette élevée compliquent l’équation pour les pays européens qui essaient de dépenser plus pour leurs armées. Le plus grand point d’interrogation est l’idée d’une éventuelle “force de réassurance“, constituée de troupes européennes qui seraient stationnées en Ukraine une fois le conflit terminé, afin d’empêcher la Russie de répéter son invasion de 2022. La Grande-Bretagne et la France ont lancé l’idée, mais jusqu’à présent, aucun autre pays n’a annoncé vouloir engager de troupes dans une telle force, qui reste largement à définir, donc, et que la Russie a qualifiée d’“inacceptable“ ».
Exemple de cette incertitude : en Espagne, le Parlement traine des pieds pour augmenter les dépenses en matière de défense. Ce que déplore El Pais à Madrid : « avec une guerre aux portes de l’Europe qui dure déjà depuis trois ans, la menace expansionniste de la Russie d’envahir l’Ukraine et le virage anti-européen de la Maison Blanche, (…) il faut parvenir à des accords entre les partis. Nous avons besoin de clarté dans l’incertitude et d’une classe politique entière à la hauteur du défi ».
La sécurité ou l’honneur ?Pour le Times à Londres, « l’Europe est dans une situation difficile », avec « un accord de paix bâclé » voulu par les États-Unis… Le Times qui lance cet avertissement : « nous, Européens – Britanniques, Ukrainiens et tous les autres – sommes désormais tous dans le même bateau, mal équipés et mal approvisionnés, ballottés entre Washington et Moscou. Les vœux pieux l’emportent souvent sur le réalisme, mais à mesure que la prise de conscience de notre situation critique se fait jour, la révolte se profile. Confrontés au choix entre un rapprochement lucratif avec la Russie, mené par les États-Unis, et la confrontation périlleuse qu’implique le maintien de la loyauté envers l’Ukraine, de nombreux pays pourraient privilégier la sécurité à l’honneur. À long terme, soupire le Times, ils perdront les deux ».
« L’Europe doit être prête à faire la guerre »Enfin, dans une tribune publiée par Die Welt à Berlin, l’ancien champion du monde d’échec et opposant notoire à Poutine, Gary Kasparov estime que « l’Europe doit être prête à faire la guerre ».
Kasparov formule plusieurs exigences en direction des chefs d’État européens : « former un bloc de défense européen totalement indépendant – une Otan parallèle qui pourrait fonctionner sans le leadership mondial des États-Unis », « exclure immédiatement la Hongrie du droit de vote et de l’aide financière de l’Union européenne », « mettre fin à l’exportation de pétrole russe via des flottes fantômes », ou encore « introduire la conscription pour le recrutement militaire ».
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« Après deux jours de discussions en Arabie saoudite sous l’égide des États-Unis, pointe Le Monde à Paris, l’Ukraine et la Russie ont accepté un cessez-le-feu maritime… que le Kremlin a aussitôt conditionné à la levée de certaines sanctions occidentales. (…) On est loin, soupire le journal, du cessez-le-feu total de 30 jours voulu par le président américain Donald Trump. » Et on est encore plus loin d’un accord global de paix.
Pour l’instant, les Russes sont gagnants. En effet, poursuit Le Monde, « aux yeux de Moscou, les accords sur la mer Noire ont un double avantage : donner un gage de bonne volonté à Donald Trump, mais surtout jouer la montre pour mieux profiter de son avantage sur le front. »
Pour les Ukrainiens, rien ne changeQui plus est, relève Le Soir à Bruxelles, « hormis l’effet d’annonce, rien n’est fait. Les contours des accords et le calendrier de mise en œuvre n’ont pas été précisés. Rien ne permet de garantir aujourd’hui que la trêve entrera réellement en vigueur ni quand. (…) Pour les Ukrainiens, cette trêve en mer Noire ne change pas grand-chose puisqu’ils avaient réussi à ouvrir un corridor d’exportations de céréales vers le Bosphore après la fin de l’accord céréalier. Et la relance de cet accord n’était pas une demande de Kiev. “C’est un affaiblissement des sanctions“, a d’ailleurs regretté Volodymyr Zelensky. »
Bref, conclut Le Soir, « point de cessez-le-feu à l’horizon et les Russes continuent d’envoyer des missiles et des drones sur l’Ukraine, faisant chaque jour de nouvelles victimes. Trump espère sans doute toujours imposer un véritable cessez-le-feu, mais il ne semble pas avoir compris que Poutine avait d’autres intérêts qu’un arrêt de la guerre. »
Pour les Russes, c’est une victoireLe Times à Londres renchérit : « l’accord de cessez-le-feu en mer Noire est une victoire pour [le président russe Vladimir] Poutine. (…) Il aura un impact limité sur la guerre et il avantage Moscou sans que Kiev n’obtienne la moindre concession. L’annonce d’un cessez-le-feu maritime et d’une éventuelle interdiction des frappes sur les installations énergétiques profitera bien plus à la Russie qu’à l’Ukraine. »
En fait, insiste le Guardian, toujours à Londres, « cet accord offre concession sur concession au Kremlin, et on se demande si la Russie a donné quoi que ce soit pour obtenir sa première offre d'allègement des sanctions depuis le début de la guerre. »
Résultat, poursuit le quotidien britannique, « on s’interroge de plus en plus sur la capacité des États-Unis à jouer un rôle de médiateur dans un conflit où ils semblent clairement sympathiser avec le Kremlin. »
Les hauts responsables américains de la Défense seraient « une bande d’amateurs clownesques »À la Une également, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth et le conseiller à la Défense, Mike Waltz sur la sellette. Ce sont les suites de l’affaire révélée par le site d’information The Atlantic à propos des failles de sécurité de l’administration américaine. Des discussions ultra-secrètes auxquelles a été convié un journaliste.
Le Washington Post ne mâche pas ses mots : « les États-Unis sont dirigés par une bande d’amateurs clownesques. (…) Mais nous ne sommes pas tellement surpris que notre sécurité nationale ait été compromise par le chaos et la négligence, car tout le reste est à l’encan : la nouvelle administration se soustrait aux ordonnances des tribunaux et menace de destituer des juges. Trump laisse l’homme le plus riche du monde se déchaîner au sein du gouvernement fédéral, sabrant dans les agences de l’État, sans se soucier des conséquences pour des millions d’Américains. Il se fait des ennemis de ses amis. Il s’acoquine avec [Vladimir] Poutine. Il aggrave l’inflation. Et il déclenche des guerres commerciales avec ses alliés dans le monde entier. »
Le New York Times n’est pas en reste. Le quotidien parle de « débâcle », de « négligence », d’« imprudence » : « la seule façon de gérer une telle faille de sécurité est de suspendre immédiatement Pete Hegseth de ses fonctions, en attendant l’ouverture d’une enquête. Et même chose pour le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz (…) ».
Enfin, dans les discussions révélées par The Atlantic, les officiels américains s’en prennent aux Européens qualifiés de « parasites ridicules » et accusés d’inaction face aux attaques des Houthis en mer Rouge. Certes, ces hauts responsables américains sont des « rustres », s’exclame le Süddeutsche Zeitung à Munich, mais ils n’ont pas complétement tort quand ils affirment que les Européens devraient en faire plus en mer Rouge, estime le journal.
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Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du site d’information The Atlantic, n’en revient toujours pas. Il y a 10 jours, samedi 15 mars peu avant 14 heures, l’aviation américaine bombarde des cibles houthies au Yémen. Et, raconte-t-il, « je savais deux heures avant que les premières bombes n’éclatent que l’attaque allait avoir lieu. » Pourquoi ? Eh bien, poursuit-il, « parce que Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense, m’avait envoyé à 11h44 un message par l’application Signal sur le plan d’attaque. Un plan qui comprenait des informations précises sur les armes utilisées, les objectifs et le calendrier de l’opération. »
Comment un journaliste a-t-il pu être directement informé d’une opération top secret ? Une enquête serait en cours.
Toujours est-il que « c’est une énorme bévue sécuritaire qui fait beaucoup jaser à Washington, s’exclame l’hebdomadaire français Le Point sur son site internet. Non seulement les plus proches lieutenants de Donald Trump ont utilisé l’application Signal pour discuter d’une opération militaire à venir au Yémen contre les houthis, mais ils ont également inclus sans s’en rendre compte le rédacteur en chef du magazine The Atlantic dans leur groupe. »
Entre les mailles du filetPour le Washington Post, c’est manifestement « un manquement stupéfiant à l’obligation d’assurer la sécurité d’une opération qui peut mettre les forces américaines en danger. Un laxisme tel que les identités des membres de ce groupe de discussion n’étaient même pas vérifiées, à tel point qu’un journaliste est passé entre les mailles du filet. Heureusement pour l’administration et les forces américaines, l’ajout à cette liste du rédacteur en chef de The Atlantic n’a pas eu de conséquences néfastes, pointe encore le Washington Post. Mais qui peut dire quels autres acteurs auraient pu être inclus dans ce groupe ou dans d’autres ? Comment savons-nous que personne n’a accès aux comptes Signal ou aux téléphones des utilisateurs inclus ? Ce n’est pas pour rien que les téléphones portables ne sont pas autorisés dans la salle de crise de la Maison Blanche. »
« L’erreur la plus monstrueuse »« Au sein de l’appareil de défense, rapporte pour sa part le Süddeutsche Zeitung, on parle d’un faux pas choquant. L’échange d’informations sur les services de renseignement sur une plateforme non autorisée par le gouvernement pourrait constituer une violation des lois anti-espionnage. (…) Jack Reed, le plus haut responsable démocrate de la commission de la défense du Sénat, estime qu’il s’agit de “l’erreur la plus monstrueuse“ qu'il ait jamais vue. Certains républicains ont également exprimé des critiques. »
Et dire, ironise le quotidien allemand, que « les proches de Trump impliqués dans cette affaire s’indignaient encore récemment des soi-disant manquements des démocrates en matière de sécurité. »
Le Süddeutsche Zeitung rappelle que « le ministre de la Défense Pete Hegseth avait autrefois, en tant que présentateur sur Fox News, critiqué Joe Biden, lorsque des dossiers secrets avaient été trouvés dans son garage - et il avait défendu Donald Trump, qui avait entreposé des caisses de documents secrets dans des pièces annexes de son club à Mar-a-Lago. »
Groenland : les émissaires de Trump en repérage…À la Une également : « sueurs froides au Groenland » : c’est la Une de Libération à Paris. « Cette semaine, le Groenland reçoit tour à tour le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, arrivé hier, un proche de Donald Trump et, après-demain, la femme du vice-président J.D. Vance, Usha Vance. (…) Officiellement, il s’agit d’assister à la grande course nationale de chiens de traîneau et de découvrir la culture locale. (…) Mais personne n’est dupe, s’exclame Libération. Moins de trois mois après avoir fait publiquement part de son intention d’annexer le Groenland, ce que beaucoup avaient pris comme un de ses nouveaux délires, Donald Trump envoie ses émissaires en repérage. Sur place, pointe encore le journal, les Groenlandais sont inquiets face à ce hold-up. Mais ils ont tellement souffert de la colonisation danoise, qui continue à peser sur leur économie comme sur leur mental, qu’ils ont vu dans les déclarations de Trump le moyen de s’affranchir de la tutelle du royaume ou, au moins, de négocier avec Copenhague une coopération d’égal à égal. »
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Ils étaient une nouvelle fois des dizaines de milliers : une véritable « marée humaine hier, s’exclame le Monde à Paris, pour le cinquième soir de manifestation contre l’incarcération d’Ekrem Imamoğlu, désigné candidat à la présidentielle de 2028. » Et « ils étaient des millions, hier, à participer à la primaire organisée par le Parti républicain du peuple, principale formation de l’opposition. L’arrestation de la bête noire du président Erdoğan continue de provoquer partout dans le pays des rassemblements, malgré les interdictions et la brutalité des forces de police ».
« Erdoğan semble avoir perdu toute mesure avec l’arrestation de son rival, commente le Süddeutsche Zeitung à Munich. Un dirigeant qui fait arrêter son challenger quelques jours avant l’investiture, et qui l’accable par le biais d’une justice complaisante d’une kyrielle d’accusations fallacieuses, doit être assez nerveux. Recep Tayyip Erdoğan craint manifestement tellement le populaire maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu qu’il préfère s’accommoder de manifestations de masse dans tout le pays plutôt que de risquer une compétition loyale dans les urnes. C’est clair comme de l’eau de roche : Erdoğan estime que ses chances de victoire pour la présidentielle sont minces. »
La démocratie en périlPour Libération à Paris, « la Turquie bascule bel et bien dans l’autocratie. » Dimanche 23 mars, « le Parti républicain du peuple a (donc) décidé de maintenir la primaire prévue au sein du parti pour désigner son candidat présidentiel. Le parti a appelé tous les citoyens turcs à participer au scrutin et à voter pour l’édile écroué. Il s’agit là d’une élection symbolique et contestataire, tant Ekrem Imamoğlu, outre son incarcération, ne peut plus légalement se présenter à une présidentielle depuis l’invalidation de son diplôme universitaire. »
Mais les électeurs se sont pressé aux urnes : une quinzaine de millions. Et « aussi symbolique soit-il, relève Libération, avec plus de 13 millions de voix en faveur de l’édile, ce scrutin a intronisé Ekrem Imamoğlu en leader incontestable de l’opposition au régime de Recep Tayyip Erdoğan, l’érigeant ainsi en martyr d’une démocratie turque en péril. »
Israël : une autre « autocratie » ?« Autocratie », c’est le terme qu’utilise également le quotidien suisse Le Temps, mais cette fois à propos d’Israël. « Israël, cet État qui se voulait juif et démocratique depuis 77 ans, est sur le point de devenir une autocratie, s’exclame en effet le journal genevois. En cause, les attaques de Benyamin Netanyahu contre les services de sécurité et la justice. La perspective a mené ce week-end des milliers d’Israéliens à descendre dans les rues du pays, d'Haïfa à Jérusalem et de Tel-Aviv à Beer-Sheva. L’ancien président de la Cour suprême Aharon Barak l’avait dit jeudi soir : “Nous avons franchi de nombreuses lignes rouges“, et il mettait en garde contre une “guerre civile“. Et en quasi vingt ans à la tête du pays, pointe encore Le Temps, le premier ministre en aura transgressé d’innombrables pour rester au pouvoir et échapper à ses juges. Mais Benyamin Netanyahu s’attaque aujourd’hui à deux piliers de l’État : le patron de la sécurité intérieure (le Shin Bet) Ronen Bar, et la procureure générale Gali Baharav-Miara, qu’il veut limoger tous les deux. C’est inédit. »
Gaza sous contrôle total israélien ?Toujours à propos d’Israël, « le gouvernement se prépare à occuper la bande de Gaza, à rétablir l’autorité militaire et à contrôler totalement la population palestinienne » : C’est du moins ce qu’affirme Haaretz à Tel Aviv.
Pour L’Orient-Le Jour à Beyrouth, c’est clair : « Israël fait sauter le dernier tabou : Gaza sera israélienne ou ne sera pas. Il n’est plus permis de douter des plans de Benyamin Netanyahu. À l’issue de cette guerre, même si le Hamas est totalement vaincu, même si l’enclave est totalement démilitarisée, même si les blocus égyptien et israélien sont maintenus, Gaza sera sous l’autorité directe ou indirecte d’Israël. Ou bien vidée de sa population. Benyamin Netanyahu n’ayant aucune limite, tout dépendra donc de Donald Trump et des pays arabes, relève encore le quotidien libanais. De la capacité et de la volonté du premier de tordre le bras de ses alliés pour qu’ils accueillent les rescapés ou de la capacité et de la volonté des seconds à proposer un plan alternatif acceptable aux yeux d’Israël. Seul compte ici le rapport de force. »
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« Israël va s’emparer de davantage de territoire et avertit le Hamas qu’il annexera une partie de Gaza » : ces menaces du ministre israélien de la Défense sont ce matin à la Une du qutodien britannique Guardian. Avertissement lancé donc par Israël Katz, qui a précisé : « Plus le Hamas refusera de libérer les otages, plus il perdra de territoire, qui sera annexé par Israël ».
Depuis la nouvelle offensive d’Israël, lancée mardi, « les attaques sont ininterrompues pendant la nuit dans une grande partie de Gaza », ajoute le quotidien britannique, qui a pu joindre « un travailleur humanitaire basé sur place ». Il raconte les bombardements : « c’est jour et nuit, dit-il. Drones, avions, artillerie, chars… tout le temps. C’est pire que jamais… ».
Le journal israélien Haaretz pense lui aussi que le gouvernement de Benyamin Netanyahu est sur le point de lancer une offensive d’envergure. « Israël se prépare à occuper Gaza et à contrôler totalement la population palestinienne », écrit le journal d’opposition. Et pour ce faire, le gouvernement israélien peut compter sur Donald Trump qui, selon Haaretz, semble prêt à soutenir Benyamin Netanyahu, « s’il décide de lancer une opération terrestre à grande échelle, après les frappes aériennes massives de cette semaine ».
Expulsion d'un marocain en règleEn France, à présent, une expulsion qui fait du bruit. « Un marocain qui vivait légalement en France depuis 24 ans, a été expulsé », annonce le Parisien, qui précise : « Hassan Youssefi a été expulsé sans avoir pu dire au revoir à ses deux enfants ni prendre ses affaires personnelles. Il avait été condamné à plusieurs reprises pour des délits, son avocate dénonce une grave erreur procédurale ». Selon elle, ce père de famille a été expulsé sur la base de la loi Darmanin, (votée lorsque Gérald Darmanin était ministre de l’Intérieur) « qui simplifie le renvoi des délinquants étrangers hors du territoire français ».
Mais l’avocate dénonce plusieurs irrégularités sur le plan juridique et elle ajoute qu’Hassan Youssefi, 46 ans, « n’est ni un terroriste islamiste, ni un violeur, ni un assassin » : « Il a payé sa dette à la société. Il a fait de la prison quand c’était nécessaire. », explique-t-elle. Selon la compagne d’Hassan Youssefi, Catherine Gueth, « Ils l’ont ligoté des chevilles à la taille, lui ont mis un casque avec des trous pour respirer, et l’ont maintenu plié en deux pendant les trois heures de vol jusqu’au Maroc ». « C’est inhumain », ajoute-t-elle. « Les enfants n’ont même pas pu lui dire au revoir. » « On essaie de tenir comme on peut », raconte cette femme de 47 ans. « C’est lui qui faisait tourner la maison. Moi, je suis en invalidité ». « La vie d’une famille est détruite » se désole encore l’avocate.
Mais la préfecture de Haute-Saône, où vivait Hassan Youssefi, est inflexible, expliquant « qu’il avait fait l’objet de 13 condamnations entre 2005 et 2023 » et ajoutant que « les multiples condamnations et séjours en prison sont antinomiques de l’intégration dans la société ».
Combat du siècleEnfin, la disparition de George Foreman suscite des réactions dans le monde entier. Et tout d’abord bien sûr dans son pays, les États-Unis. « George Foreman, champion de boxe et magnat du barbecue décède à 76 ans » titre le New York Times, qui résume ainsi, un peu sèchement, la vie du boxeur : « Il a remporté un titre mondial à 20 ans, un autre à 40 ans, puis il a utilisé sa renommée et son caractère sympathique pour créer une société de barbecues valant plusieurs millions de dollars ».
« Le monde pleure l’ancien champion du monde », titre de son côté, la Nacion, le journal argentin qui se souvient de son « emblématique combat » contre Muhammad Ali. En France, le Monde rappelle qu’effectivement, « le boxeur reste associé au « combat du siècle » de 1974 face à Mohamed Ali, à Kinshasa, au cours duquel il perdit, devant 100 000 spectateurs, son titre de champion du monde des lourds ».
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C'est un nouveau cri d’alarme, que lance ce vendredi par l’OMM, l’Organisation Météorologique Mondiale. « Les glaciers du monde perdent trois piscines olympiques chaque seconde », titre le quotidien espagnol El Païs. L’OMM met en garde contre « une avalanche de conséquences en cascade ». « La préservation des glaciers n’est pas seulement une nécessité environnementale, économique et sociale. C’est une question de survie », alerte Celeste Saulo, le secrétaire général de l’Organisation Météorologique Mondiale. « L’une des conséquences les plus graves de cette réduction de la couverture de glace concerne l’approvisionnement futur en eau de certaines régions de la planète, notamment en Asie, puisque les glaciers agissent comme de gigantesques réservoirs d’eau ».
Quant aux « effets en cascade », El Païs explique que « le recul de ces zones gelées peut conduire, par exemple, à la formation de lacs, qui peuvent à leur tour provoquer une instabilité des pentes et des crues soudaines ». Le Monde, de son côté, souligne que « plus de 2 milliards de personnes dépendent directement des stocks des montagnes pour leur approvisionnement en eau potable, leurs installations sanitaires, leur agriculture ou leur énergie ». Toutefois, tout n’est pas encore perdu, quelques signes d’espoir demeurent : « selon l’évolution des émissions de CO2, certains glaciers peuvent encore être préservés », assure El Païs.
MirageÀ lire également ce matin, dans le Washington Post, un éditorial virulent contre la politique économique de Donald Trump. C’est Fareed Zakaria, journaliste à CNN, américain d’origine indienne, qui prend la parole dans les colonnes du quotidien américain. Et il clame que « le rêve industriel de Trump est un mirage ». « Le président américain est convaincu », dit-il, « que la clé de la transformation des États-Unis réside dans la relance des usines et des fonderies à travers le pays ». « L'idée que l'Amérique devrait produire davantage est séduisante » poursuit Fareed Zakaria. « Nous imaginons tous un pays riche et puissant doté d'immenses usines qui crachent de la fumée, produisent des produits et les vendent au monde entier. Cette idée est profondément ancrée dans nos esprits. Mais c'est une image du passé, et non de l'avenir ». Pourquoi ? « Parce que les économies les plus avancées du monde sont aujourd’hui presque toutes dominées par les services », explique le journaliste américain. Pour lui, « la tentative de relancer l’industrie manufacturière par le protectionnisme revient à défier les principes économiques fondamentaux ».
Perturbations dans les airsEnfin, panique dans les airs après un incendie à l’aéroport d’Heathrow, à Londres. « L’aéroport est fermé : plus de 1 000 vols sont affectés après une panne de courant provoquée par un incendie », titre le Guardian. Le quotidien britannique précise que l’aéroport « sera fermé jusqu’à ce soir minuit ». De nombreux vols sont détournés vers Paris ou vers Shannon en Irlande. « La fermeture d’Heathrow se fait sentir dans le monde entier », selon le Guardian qui a interrogé Neil Hansford, un spécialiste du trafic aérien basé à Sydney. Selon lui, il ne faut pas trop compter sur les autres aéroports de Londres, comme Gatwick et Stansted. En effet, explique-t-il, « ils ne peuvent pas accueillir un volume comparable à celui des cinq terminaux d’Heathrow, où il y a une arrivée toutes les minutes ». « C’est catastrophique pour le trafic aérien », poursuit Neil Hansford, qui met en avant deux problèmes principaux : comment les passagers détournés parviendront-ils à Londres ? Comment résoudre le problème du carburant ? « Les compagnies ont l’habitude de se ravitailler à Heathrow », qui sera donc inaccessible, alors que les autres aéroports « ne pourront sans doute pas ravitailler tous les avions supplémentaires ». La journée s’annonce donc chaotique dans les airs et les aéroports de nombreux endroits du monde.
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« Les pourparlers sur le cessez-le-feu étant dans l’impasse, Israël reprend les hostilités », constate le New York Times. L’État hébreu a continué à bombarder hier Gaza. Bilan : plus de 400 morts en l’espace de 36 heures, selon des chiffres fournis par le Hamas.
Pour le Jerusalem Post, quotidien israélien proche du pouvoir, cette nouvelle offensive est tout à fait justifiée. Le Jerusalem Post qui en rejette la responsabilité sur le Hamas : « le Hamas affirme qu’Israël a rompu le cessez-le-feu, mais en fait, il cherche à gagner du temps depuis le 1er mars, date à laquelle la première phase des négociations a pris fin. Le Hamas pensait pouvoir obtenir un “cessez-le-feu du Ramadan“ tout au long du mois de mars et pouvoir reconstituer ses forces. Et il a recruté (…) ; il compterait dans ses rangs 25 000 combattants. En outre, poursuit le quotidien israélien, le Hamas cherche à retarder les pourparlers de Doha. Et il a refusé de libérer de nouveaux otages ces trois dernières semaines ».
Netanyahu conspué…Non, rétorque Haaretz, quotidien israélien d’opposition : « rien ne justifie qu’Israël reprenne la guerre à Gaza » : « ce n’est pas une guerre pour la survie du pays. C’est une guerre politique, rendue possible par le soutien aveugle du président américain Donald Trump à Israël et à Netanyahu. Une fois de plus, la justification démagogique et mensongère de Netanyahu pour lancer la guerre est que le Hamas a refusé de libérer les otages et, ainsi, de lui infliger un coup final. Mais en fait, son objectif est de se maintenir au pouvoir, notamment en facilitant le retour d’Itamar Ben-Gvir et de sa faction radicale de suprématie juive au sein de la coalition gouvernementale ».
Le Soir à Bruxelles fustige également l’attitude du Premier ministre israélien : « les Palestiniens sont hébétés et beaucoup d’Israéliens, qui veulent la libération des derniers otages, sont indignés. Mais Netanyahu n’en a cure. Sa survie politique n’a pas de prix. Même si cela peut se révéler fatal à la trentaine d’otages israéliens encore détenus dans la bande de Gaza. Même si cela doit entraîner la mort de centaines de Palestiniens aujourd’hui, sinon bien plus demain. Même si cela passe par le reniement d’un engagement signé, celui de passer à la phase 2 de l’accord avec le Hamas après la conclusion positive de la phase 1 ».
Une « guerre perpétuelle »« Un massacre au service de Netanyahu », renchérit El Pais à Madrid. « Le bombardement brutal israélien de la bande de Gaza démontre qu’aucune règle ou accord conclu avec le Premier ministre israélien n’est fiable et renforce le soupçon que le dirigeant d’extrême droite utilise cette guerre inégale, dont la population civile palestinienne est la principale victime, comme une stratégie politique pour consolider son emprise sur le pouvoir ».
En fait, résume El Pais, « Netanyahu, harcelé par la justice et l’extrême droite religieuse, a misé sa survie politique sur la guerre permanente, quel qu’en soit le coût humain ».
En effet, insiste Le Monde à Paris, c’est la stratégie de la « guerre perpétuelle » : « le gouvernement israélien prétend encore négocier, mais sans respecter le cessez-le-feu, dénonce le quotidien du soir. Il rappelle que le Hamas a refusé ces dernières semaines plusieurs propositions américaines qui auraient permis d’étendre la trêve. C’est vrai, mais c’est l’État hébreu qui s’est dédit, en refusant, début mars, de passer à une nouvelle phase de l’accord de cessez-le-feu et de retirer totalement ses troupes de Gaza. Puis, il a de nouveau renié ses engagements en interdisant l’accès à l’aide humanitaire, bloquée depuis le 4 mars. Ces bombardements, dont Benyamin Netanyahu a déclaré qu’ils n’étaient “que le début“, sont injustifiables », s’exclame encore Le Monde. Quant à Donald Trump qui « prétendait ramener la paix à Gaza : il y échoue pour l’instant tragiquement ».
« Nos souffrances reprennent… »Quoi qu’il en soit, « Gaza fait face à une nouvelle dévastation après l’effondrement du cessez-le-feu », relève le Guardian à Londres. « Près d’un demi-million de palestiniens étaient revenus à Gaza pour tenter de reconstruire leurs maisons en ruines. Nombre d’entre eux retournent aujourd’hui sur la zone côtière d’al-Mawasi, plantant à nouveau leurs tentes sur les dunes. “Le pire, ce ne sont ni les privations ni l’incertitude, affirme Osama », interrogé sur place par un correspondant du Guardian.« C’est que les espoirs que nous avions nourris avec le cessez-le-feu se sont envolés. Nous pensions que nos souffrances étaient terminées, mais elles viennent de reprendre“. »
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Plus de deux heures de discussion hier entre Vladimir Poutine et Donald Trump à propos de la paix en Ukraine. Les deux hommes ont trouvé un terrain d’entente sur au moins un sujet, ironise le Times à Londres : « l’organisation de matches de hockey sur glace en Russie et aux États-Unis entre des équipes composées de joueurs des deux pays ».
Pour le reste… Eh bien avantage au président russe : « cessez-le-feu en Ukraine : Vladimir Poutine impose ses conditions à Donald Trump », constate Libération à Paris. « Comme prévu, pointe le journal, le président russe, dont on attendait fébrilement la réponse à la proposition d’un accord de trêve apportée par l’émissaire américain la semaine dernière, a présenté sa liste de “nuances“. À commencer par “l’arrêt complet de l’assistance militaire étrangère et de la fourniture d’informations de renseignements à Kiev“. C’est donc, pour l’heure, constate Libération, un niet ferme à l’idée américaine d’un cessez-le-feu de trente jours sans conditions préalables ».
Manœuvres dilatoires…Pour l’instant, note Die Welt à Berlin, « les deux présidents ont convenu de mettre fin aux attaques contre les centrales électriques et les infrastructures énergétiques ». Rajoutons des échanges de prisonniers et de prochaines discussions sur une trêve dans les opérations navales en mer Noire. Et c’est tout…
« Force est de constater que l’ambition de Donald Trump d’un “deal rapide“ se heurte désormais aux manœuvres dilatoires des Russes, relève Le Temps à Genève. Vladimir Poutine remporte ainsi cette première manche, en y imposant notamment son tempo et ses conditions. Cela lui permettra certainement de mener à terme ses objectifs immédiats, notamment sur le terrain militaire, en chassant les combattants ukrainiens de la région de Koursk – une épine dans son pied, et un sacré coup pour son ego ».
En fait, complète le Guardian à Londres, « rien n’indique que Poutine ait abandonné ses objectifs les plus radicaux dans la guerre en Ukraine. Il a déclaré à Trump que les négociations de paix devaient “prendre en compte la nécessité absolue d’éliminer les causes initiales de la crise et les intérêts juridiques de la Russie en matière de sécurité“. Dans des déclarations récentes, Poutine a souligné ces exigences, qui comportent l’engagement de maintenir Kiev hors de l’Ota,, la démilitarisation de l’Ukraine et le contrôle total des quatre régions annexées par Moscou en 2022, compromettant ainsi l’indépendance de l’Ukraine ».
Trump sur la sellette…Alors, désormais, « Trump est à un tournant décisif sur la route de la paix en Ukraine », relève le Washington Post. « Il est sur la sellette. Il a promis au monde un accord de paix. Mais le chemin qui mène à cet objectif louable est semé d’embûches. Soit Trump affronte Poutine et obtient des concessions qui pourraient constituer un accord durable, soit il recule et risque de conclure un mauvais accord qui pourrait n’être qu’une pause temporaire dans cette terrible guerre ».
Dans les colonnes du Figaro à Paris, Herbert McMaster, ancien conseiller à la Sécurité nationale de Trump entre 2017 et 2018, est sur la même ligne : « les ambitions de Poutine iront bien au-delà de tout ce que nous lui donnons, affirme-t-il. Il prendra toute concession qui lui est offerte, et exigera plus. Il ne s’arrêtera pas tant qu’on ne l’arrêtera pas. Le président Trump va être confronté à la décision soit d’accommoder Poutine, soit d’exercer une pression bien plus forte sur lui ».
Une Ukraine sur le mode biélorusse ou polonais ?Enfin, le New York Times envoie ce message cinglant au président Trump et au vice-président Vance : « si vous vendez l’Ukraine à Poutine, vous porterez à jamais la marque de Caïn sur votre front en tant que traîtres à une valeur fondamentale qui anime la politique étrangère des États-Unis depuis 250 ans - la défense de la liberté contre la tyrannie. (…) Poutine veut une Ukraine dotée d’un gouvernement fondamentalement identique à celui de son vassal voisin, la Biélorussie, et non une Ukraine indépendante comme la Pologne voisine - une démocratie de libre marché ancrée dans l’Union européenne ».
Et le New York Times de s’interroger : « quel type d’Ukraine Trump veut-il ? La version biélorusse ou bien la version polonaise ? »
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« Le Kremlin confirme que Vladimir Poutine et Donald Trump vont se parler ce mardi, pointe Le Monde à Paris. Le président américain a affirmé ces dernières heures que “beaucoup de choses avaient déjà été discutées avec les deux parties, l’Ukraine et la Russie“ après des réunions séparées entre responsables américains, russes et ukrainiens en Arabie saoudite et à Moscou. Le président américain a évoqué des “partages de certains avoirs“ dont des “terres“ et des “usines de production d’énergie“. “Nous n’avons jamais été aussi proches d’un accord de paix“, a déclaré hier en fin de journée, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, qui n’a cependant pas écarté la possibilité de sanctions américaines contre la Russie si les discussions ne se passent pas comme espéré ».
« Quelque chose va changer… »Trump et Poutine vont donc se parler directement au téléphone aujourd’hui. « Ce qui constitue sans doute, estime le Times à Londres, la conversation la plus importante de Trump avec un dirigeant étranger depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Et il semble que quelque chose va changer », affirme le quotidien britannique.
Dans les colonnes du journal, Sergey Radchenko, expert en politique étrangère russe à l’École des relations internationales Johns Hopkins, affirme que Poutine profitera de cet échange direct pour « flatter Trump : il va lui faire miroiter, dit-il, la vision d’une grande relation russo-américaine et des accords économiques. Et il poursuivra ses efforts pour affaiblir Zelensky, espérant que Trump lui offrira sa tête sur un plateau d’argent. Je ne pense pas qu’il renoncera à ses objectifs politiques fondamentaux en Ukraine, affirme encore Sergey Radchenko. Donc, à mon avis, conclut-il, la question clé n’est pas de savoir si Poutine sacrifiera une meilleure relation avec Trump pour l’Ukraine, mais si Trump sacrifiera l’Ukraine pour une meilleure relation avec Poutine (…) ».
D’ailleurs, pointe El Pais à Madrid, « les déclarations de Trump montrent de plus en plus clairement que pour parvenir à la paix, l’Ukraine devra abandonner une partie de son territoire, malgré l’insistance de Kiev à maintenir l’intégrité de son sol ».
Le « deal » est-il déjà conclu ?Et si « la partition était écrite à l’avance entre Moscou et Washington ? », s’interroge pour sa part Le Figaro à Paris. « Et si le sort de l’Ukraine, comme le contenu d’un futur accord de paix, avait déjà été décidé en amont entre Trump et Poutine ? Et si un accord de cessez-le-feu basé sur le gel des lignes de front, la levée des sanctions et un “deal“ sur les minerais, avait déjà fait l’objet de discussions approfondies entre Moscou et Washington et que tout le reste, les déclarations et les réunions diplomatiques, n’étaient que du théâtre, une comédie, de la poudre aux yeux ? »
Pour Le Figaro, ce scénario est plus que probable… « Les négociations de paix avancent dans l’ombre, entre les deux capitales, au détriment des Ukrainiens, affirme le journal. “Washington et Moscou partagent une même priorité : relancer la relation bilatérale, c’est-à-dire procéder à un "reset", explique l’ancien diplomate Michel Duclos. Ce “redémarrage des relations“ doit permettre, selon lui, à Moscou de “rejoindre le club des superpuissances qui gèrent les affaires du monde“ et à Washington de retrouver une “relation de travail avec Moscou pour traiter les dossiers régionaux“. (…) Michel Duclos voit deux scénarios, pointe encore Le Figaro. Dans le premier, “Vladimir Poutine atteint l’essentiel de ce qu’il veut, tant Donald Trump est avide d’obtenir un "succès". Dans le second, “un minimum d’amour-propre conduit le président américain à une résistance : dans ce cas, c’est sur des demi-mesures que s’accordent les deux parties“. Mais, affirme encore l’ancien diplomate, les deux scénarios appellent à “un sursaut stratégique européen“ ».
Et l’Europe ?Justement, « l’Europe se réveille », se félicite Libération. « Il faut reconnaître une vertu à Trump : sans lui, l’Europe en serait toujours à peser le pour et le contre de l’indépendance stratégique… Grâce à la politique de gribouille de Washington, l’Union européenne prend le large. On se souvient d’Emmanuel Macron parlant de l’Otan en état de mort cérébrale. Maintenant, c’est fait. Entretemps, constate encore Libération, le Royaume-Uni est de nouveau là, avec l’Allemagne, la Pologne, la Turquie, mais aussi le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande. Tous ces pays qui faisaient confiance aux États-Unis ne comptent plus sur Donald Trump pour sauver l’Ukraine. L’Europe et sa coalition veulent s’armer, veulent leur industrie d’armement. La piste ouverte par Emmanuel Macron est la bonne. Mais, prévient Libération, il n’y a pas de temps à perdre ».
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