Afleveringen
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Après la disparition du pape François, le débat est lancé. Qui pour lui succéder ? Et dans quel esprit : ouverture ou bien repli sur la tradition ? On est à un point de bascule, souligne Le Monde à Paris : « apôtre de la bienveillance, plus attentif au sort des pauvres qu’aux normes morales, préférant l’ouverture sur le monde et l’écoute des autres au repli sur soi, le pape François disparaît précisément au moment où les forces qui s’opposaient à ses choix se renforcent, voire s’imposent dans plusieurs régions du monde, à commencer par les États-Unis. Ironiquement, pointe encore Le Monde, le souverain pontife a rendu son dernier souffle peu de temps après avoir reçu brièvement le vice-président américain, J.D. Vance, figure de proue de la réaction catholique aux États-Unis. Seul le temps long dira si, au-delà du pontificat de François, l’Église romaine sera capable de rejeter durablement l’impasse identitaire et la tentation conservatrice présentes sur tous les continents et si clairement combattues par le chef qu’elle vient de perdre. »
Conservatisme ou progressisme ?Alors qui pour succéder à François et dans quelle direction ? Le Soir à Bruxelles débroussaille le chemin : « Parmi les cardinaux les plus traditionalistes, épinglons deux opposants notoires au pape François, relève le quotidien belge : l’Américain Raymond Leo Burke et le Guinéen Robert Sarah, tous deux tenants de positions très conservatrices notamment sur les femmes, les divorcés ou les homosexuels. Le continent africain, qui entend faire peser son nombre de fidèles dans la balance, peut aussi compter sur le Ghanéen Peter Turkson, très influent, souvent présenté comme favori pour devenir le premier pape noir. Ou encore le Congolais Fridolin Ambongo, voix puissante du mouvement pour la paix en République démocratique du Congo, qui pourrait rassembler sur son nom des votes de cardinaux jugés conservateurs. À l’inverse, note encore Le Soir, deux candidats plus progressistes et plus proches du pape François semblent aussi dans la course : Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, et Anders Arborelius, évêque de Stockholm, tous deux très engagés pour la défense des migrants. »
Un « défit délicat »« En choisissant un nouveau pape, le Collège des cardinaux est confronté à un choix capital, pointe le Washington Post. Choisira-t-il un successeur qui poursuivra la vision réformiste de François ? Ou optera-t-il pour un correcteur – quelqu’un qui pourrait guérir les failles que François a révélées et, parfois, exacerbées ? En réalité, poursuit le quotidien américain, François a lui-même remodelé le collège, en nommant des cardinaux qui partagent largement ses sensibilités. Pourtant, l’histoire nous apprend que les conclaves papaux oscillent souvent entre des visions contrastées, à la recherche d’un équilibre après des périodes de changements spectaculaires. Le conclave est confronté au défi délicat de trouver une figure capable de maintenir la chaleur pastorale de François tout en apaisant les inquiétudes doctrinales. »
Alors, estime le Washington Post, « peut-être quelqu’un d’Afrique ou d’Asie, où le catholicisme continue de s’épanouir sans les préoccupations particulières du progressisme occidental ».
Un pape africain ?Justement, « un pape noir donnerait à l’Afrique la voix qu’elle mérite », estime pour sa part le Times à Londres. « Selon le Vatican, le continent africain compte 176 millions de catholiques, mais il ne s’agit pas seulement d’une question de chiffres : un pape africain pourrait user de son influence pour ancrer plus fermement le continent dans la géopolitique actuelle. La guerre féroce et généralisée au Soudan a été largement oubliée par les Nations unies. Des millions de personnes meurent de faim dans les combats entre l’armée soudanaise et les milices des Forces de soutien rapide ; le choléra fait rage ; les frontières s’effondrent. (…) Il y a (aussi) des guerres pour des ressources rares, poursuit le Times, comme celle entre le Rwanda et la République démocratique du Congo ; il y a des guerres pour l’eau (…). C’est l’un des arguments en faveur d’un pontife africain, quelqu’un capable d’utiliser une grande tribune pour défendre les victimes d’une guerre oubliée, quelqu’un capable de faire honte et de convaincre les politiciens traditionnels pour qu’enfin, ils agissent. »
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La disparition du souverain pontife fait bien sûr la Une des journaux du monde entier. « Adieu au pape du bout du monde », soupire la Nacion à Buenos Aires, ville natale de François. « Les catholiques pleurent la voix éteinte des dépossédés », clame le Washington Post. « Le pape des pauvres est parti », renchérit L’Orient-Le Jour à Beyrouth. « Adieu, Saint humaniste », lance Le Soleil à Dakar. La Repubblica à Rome fait on ne peut plus sobre avec cette simple épitaphe : « Jorge Mario Bergoglio 1936-2025 ».
Conservateur sur certains aspects…Enfin, Libération à Paris se démarque avec ce « Perdimus papam ». Libération qui pointe un « bilan en demi-teinte » : « avec la mort de François s’éteint une des rares voix capables de fissurer le carcan qui enserre l’Église depuis des siècles. Fissurer seulement, car, estime le journal, malgré tous les espoirs placés par certains dans ce pape désireux de dédier son pontificat aux pauvres et aux périphéries, l’Église n’aura pas opéré de réelle révolution sous son règne. »
Le Soir à Bruxelles est tout aussi partagé. « Un vent de fraîcheur, mais aussi une cassure dans le pouvoir opaque du Vatican : dès le début, le pape des pauvres frappe les imaginations en marquant l’ouverture d’une ère nouvelle. Mais au final, l’habit ne fait pas le changement, affirme le quotidien belge. La place des femmes dans l’Église, plus importantes en nombre et aux postes à responsabilité, n’a pas évolué dans la doctrine, pas davantage que celle des homosexuels. Sur les thèmes éthiques – euthanasie, avortement, procréation assistée –, c’est le conservatisme qui reste de rigueur. »
… réformiste sur d’autres !Reste que François a été « un pape audacieux dans sa défense des immigrants et de l’environnement », tempère El Pais à Madrid. « À une époque marquée par la montée du populisme, qui a fait de la xénophobie son étendard, François a inlassablement appelé à la solidarité avec les immigrés, rappelle le quotidien espagnol. (…) Il a constamment appelé les dirigeants mondiaux à adopter des politiques d’immigration humaines, tout en critiquant la criminalisation des demandeurs d’asile. »
Le Guardian à Londres est sur la même ligne : « Alors que les mouvements nationalistes repliés sur eux-mêmes tiraient progressivement la boussole politique occidentale vers la droite, François est devenu un contrepoids de plus en plus essentiel sur des questions interconnectées telles que les migrations, le réchauffement climatique et le sort des pays du Sud. Laudato Si, son encyclique passionnée consacrée au défi de l’urgence climatique, fut un tour de force moral et philosophique. »
Qui plus est, pointe La Croix à Paris, « François fut le premier pape à prendre acte du grand basculement de l’Église catholique en dehors de l’Occident, identifiant clairement l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique comme synonymes de son avenir ».
Alors, « François est-il parvenu à “réparer“ l’Église, s’interroge Le Figaro. Du moins cet homme à la voix prophétique s’est-il efforcé de secouer énergiquement une maison qu’il jugeait assoupie : une situation à laquelle l’infatigable veilleur de Dieu, même affaibli, ne s’était jamais résigné. »
Après lui ?Qui pour lui succéder ? Les journaux s’interrogent déjà aux quatre coins du monde. Et certains avancent des noms, à l’instar du Washington Post qui cite Anders Arborelius, évêque de Stockholm, Charles Maung Bo, évêque de Rangoun en Birmanie, François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio en France, Fridolin Ambongo Besungu, évêque de Kinshasa en RDC, ainsi que plusieurs prélats italiens, Pietro Parolin, Matteo Maria Zuppi, Mario Grech, ou encore le Philippin Luis Tagle et le Hongrois Peter Erdo.
« Succession du Pape François : quelle chance pour l’Afrique, s’interroge Ledjely en Guinée. Les prétendants ne manquent pas, relève le site conakryien : le Guinéen Robert Sarah, 79 ans, le Congolais Fridolin Ambongo Besungu, 65 ans, le Ghanéen Peter Turkson, 76 ans. (…) Si l’Église catholique venait à miser sur l’un d’entre eux, cela parachèverait une ouverture amorcée avec le choix du pape François, et prolongée par les idées progressistes qu’il a portées. Reste à savoir, affirme encore Ledjely, si l’Église catholique est prête à franchir un tel cap : celui de se choisir un pape noir et africain, issu du sud du Sahara. Ce serait alors un symbole fort, et une forme de justice à l’égard d’un continent dont l’expansion démographique exceptionnelle pourrait de plus en plus peser dans la vitalité de l’Église catholique. »
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Zijn er afleveringen die ontbreken?
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Déjà mis en cause le mois dernier dans une faille de sécurité, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, est encore pointé du doigt dans une autre affaire. C’est ce que rapporte le New York Times. On savait déjà que Pete Hegseth avait partagé des plans d’attaques américains ultrasecrets sur un groupe de discussion Signal qui incluait par erreur le rédacteur en chef du site d’information The Atlantic. Et on apprend maintenant qu’il a partagé ces mêmes informations sensibles sur un autre groupe de discussion Signal qui comprenait cette fois, son épouse, son frère et son avocat. « Aucune de ces personnes n’avait de raison apparente d’être informé des détails opérationnels d’une opération militaire en cours », relève le New York Times. Cette nouvelle affaire, poursuit le journal, « ne manquera pas de soulever d’autres questions quant à son respect des protocoles de sécurité. »
Le Pentagone : « un enfer »Et les langues se délient, révèle pour sa part le Wall Street Journal. Certains fonctionnaires du ministère de la Défense, récemment renvoyés ou qui ont démissionné, affirment que « le Pentagone est en plein désarroi et dans un état de chaos total. » Certains appelant même à la démission de Pete Hegseth.
En effet, précise le New York Post, « l’ancien porte-parole en chef du Pentagone, John Ullyot, qui a démissionné la semaine dernière, a décrit les dernières semaines tumultueuses au sein du département de la Défense comme étant “un enfer“ et a déclaré que le président Trump méritait un meilleur dirigeant à la tête de ce ministère. »
Du côté de l’opposition démocrate, pointe Le Monde à Paris, on accuse « l’administration Trump de faire preuve de trop de désinvolture et de risquer la vie d’Américains. “Des détails ne cessent d’être révélés. Nous continuons à apprendre comment Pete Hegseth a mis des vies en danger. Mais Trump est encore trop faible pour le renvoyer“, a écrit Chuck Schumer, chef des démocrates au Sénat, sur X, avant d’ajouter : “Pete Hegseth doit être limogé“. »
NégligencesAutre affaire de fuite. Cette fois révélée par le Washington Post. « Des documents sensibles, dont des plans de la Maison Blanche, ont été partagés à tort avec des milliers de personnes », titre le journal. Des employés des services généraux du gouvernement ont en effet mis en ligne par inadvertance un dossier Google drive contenant des informations potentiellement classifiées. En fait, la mise en ligne de ce dossier remonte à plusieurs années, précise le Washington Post. Et la situation a perduré sans que personne ne s’en émeuve. Une négligence imputable à l’administration Trump mais aussi, donc, à l’administration Biden.
Macron en tournée dans l’océan IndienÀ la Une également, Emmanuel Macron à Mayotte ce lundi. Mayotte est la première étape d’une tournée de cinq jours dans l’océan Indien pour le président français, qui se rendra également à La Réunion, puis à Madagascar et Maurice.
Mayotte, donc première étape, relève Le Parisien : « le président revient sur l’archipel meurtri par le cyclone Chido en décembre. Il est attendu de pied ferme par les habitants et les élus qui espèrent que sa visite permettra de faire avancer des chantiers qui patinent. » Et « Emmanuel Macron, poursuit le journal, risque de se heurter au même climat d’impatience et de colère qu’il y a quatre mois. Car malgré la loi d’urgence en février, le rétablissement des réseaux d’eau, d’électricité et de télécommunications, le quotidien ici demeure une lutte. (…) “Les gens sont fatigués, ils ont tout perdu, alerte Kadafi Attoumani, directeur territorial de la Croix-Rouge à Mayotte : leurs maisons, leurs voitures, leurs vêtements. Ils attendent beaucoup du président. Ils veulent voir de l’action, que leur quotidien change“. »
Mayotte « toujours plus dans la misère » ?Commentaire du Figaro : « exposé à toutes les calamités climatiques et sanitaires, Mayotte souffre de lourds retards économiques, de profondes tensions ethniques et désormais du narcotrafic. Quatre mois après le cyclone Chido, qui a fait quarante morts, l’archipel ne pourra surmonter ses problèmes que s’il parvient à stopper l’infernal flux migratoire venant des Comores et du continent africain. Trop timide, la réforme du droit du sol qui s’applique localement ne devrait pas changer grand-chose. Emmanuel Macron le reconnaîtra- t-il ? Il est à craindre, conclut Le Figaro, que le 101e département s’enfonce toujours plus dans la misère. Son voisin réunionnais, frappé par une violente épidémie de chikungunya, redoute d’en faire les frais. Bon an mal an, près de 30 milliards d’euros sont octroyés aux territoires ultramarins. Certes, mais la France du large a surtout besoin d’un cap. »
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Les fêtes de l'Aïd avaient ramené le calme, mais cette contestation inédite depuis dix ans a repris dans les universités d’Istanbul, d’Ankara et ailleurs. Le correspondant du Washington Post dresse le bilan de ces dernières semaines. « Maintenant, la question pour l'opposition est de savoir comment transformer l'élan dans ces rues en un capital politique suffisant pour mobiliser des électeurs », prévient le journal. La prochaine élection présidentielle en Turquie en mai 2028 n'est pas tout de suite, mais les adversaires de Recep Tayyip Erdoğan ont du boulot. « Leurs rangs sont divisés entre factions pro-kurdes, centristes, de gauche et nationalistes, qui s'opposent depuis longtemps », indique le Washington Post.
Le parti du maire d’Istanbul devant celui d’Erdoğan dans les sondages« Le parti du maire d'Istanbul, centriste et laïque, veut construire une alliance durable », remarque le Washington Post. Un récent sondage l'enorgueillit de 37 %, devant le parti islamiste d'Erdoğan, qui a chuté à 30 %. La question clé, selon le journal américain, « est de savoir ce que fera le parti pro-kurde. L'arrestation du maire d'Istanbul le mois dernier est intervenue trois semaines seulement après qu'Abdullah Öcalan, chef embastillé du PKK, a demandé à son mouvement de déposer les armes après une insurrection de plusieurs décennies ».
« Le parti pro-kurde est désormais confronté à un dilemme », remarque le Washington Post. Car « s'il soutient fermement le reste de l'opposition, il risque de faire dérailler le processus de paix ». Le tout alors que les bombardements se poursuivent sur les bases du PKK retranchées en Irak et que les Kurdes de Syrie affiliés au PKK maintiennent une paix fragile avec le nouveau pouvoir de Damas.
Covid-19, Chine et Maison BlancheAux États-Unis, la Maison Blanche remplace son site web consacré au Covid-19 par une démonstration complotiste accusant la Chine d'être responsable de la pandémie. Le site gouvernemental Covid.gov, qui fournit habituellement des informations sur le virus et qui permet aux gens de commander des tests, redirige désormais vers une page web appelée « lab leak » (soit « fuite de laboratoire ») : deux mots avec une figurine Trump au milieu.
Le New York Times décrit « la nouvelle page est illustrée par une image satellite de Wuhan, en Chine, ville où le Covid-19 a commencé à se répandre. (...). Mis en exergue : l'Institut de virologie de Wuhan, laboratoire spécialisé dans les coronavirus qui a participé à des projets de recherche que certains scientifiques considéraient comme dangereux ».
« Mais la page web ne tient pas compte des lacunes de cette théorie »décriée de toutes parts - par la Chine, par la communauté scientifique, et par la CIA. « Le virus s'est plutôt propagé des animaux aux humains sur un marché illégal, rappelle le New York Times. La purge de cet ancien site web Covid reflète une pratique plus large de l'administration Trump, consistant à mettre au placard les sites web sur la santé qui ne s'alignent pas sur la vision de la Maison Blanche. Y compris ceux liés au changement climatique et aux personnes LGBT. »
Les derniers hommes du présidentLe journal français Libération tire le portrait des derniers proches du chef d’État français, décrit comme « isolé ». Autour de lui resterait « moins d’une vingtaine » de collaborateurs « engagés le plus souvent à sa communication, à sa protection. ». « Eux ne sont pas de ces nombreux déçus, essorés, perdus dans l’usure du pouvoir, décrit Libé. Ils sont restés par conviction, parfois par calcul, par obligation. »
De la dissolution ratée de l'an dernier à l'élection de Donald Trump, l'article décrit l'intimité des dernières années de pouvoir d'Emmanuel Macron.
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« En Haïti, Macron fait un petit pas, mais un pas important » réaction de l'un des principaux journaux du pays Le Nouvelliste. L'Élysée a publié une déclaration ce jeudi. Annonçant la création d'une commission franco-haïtienne d'historien pour étudier l'impact de la très lourde indemnité financière imposée par la France à son ancienne colonie en échange de son indépendance.
Emmanuel Macron pour le moment ne fait aucune mention d'une éventuelle réparation financière. Mais « les choses n’ont jamais été dites aussi clairement par un officiel français, même si toutes les précautions sont prises pour qu’un mot ne dépasse pas l’autre », réagit Le Nouvelliste. « Ce n’est pas une invitation avec force de loi, mais elle ouvre une fenêtre plus grande que la “dette morale” reconnue par le président François Hollande en 2015 », ajoute le journal. Le titre haïtien prévient enfin : « Attention, une commission par-ci, un comité par-là, une commission mixte, l’addition des structures, la multiplication des initiatives, tout cela peut cacher la pauvreté des avancées. Il n’y a pas meilleur moyen de noyer un poisson, un gros poisson, que de créer une commission emmaillotée de bonnes intentions ».
Pour le président Libanais, 100 premiers jours « rassembleurs »Quel bilan pour les 100 premiers jours du président Libanais ? La nomination de Joseph Aoun a été le signe d'un espoir de renaissance après des mois d'incursions, de bombardements israéliens et des années de crise politique et économique. L'Orient-le-Jour titre « un président rassembleur » citant un commentateur. « Pour une bonne tranche de la population et selon plusieurs observateurs, Joseph Aoun donne le sentiment d’édifier un État libanais digne de ce nom. L’impression donnée est que l’État peut agir », commente le rédacteur en chef du blog Diwan, Michael Young.
Un seul point d'interrogation selon L'Orient-le-jour : la passivité de Joseph Aoun face aux tensions frontalières. Aussi bien face à la Syrie qu'avec Israël. Préférant les contacts diplomatiques aux affrontements inutiles avec Damas. Concernant les bombardements « quotidiens au Liban-Sud et le non-retrait complet des troupes israéliennes du territoire, en violation de l’accord de cessez-le-feu, le président libanais dit multiplier les contacts diplomatiques pour garantir la souveraineté » indique L’Orient-le-Jour. Sans que cela n'ait pour le moment le moindre effet.
Envoyé par erreur au SalvadorÀ la Une de la presse américaine, l'histoire d'un homme envoyé par erreur dans une prison salvadorienne par d'administration Trump. Il s'appelle Kilmar Abrego Garcia. Il est bien né au Salvador mais cela fait 10 ans qu'il vit aux États-Unis. Accusé d'être membre d'un gang, il a été envoyé avant que son jugement ne soit terminé dans une prison salvadorienne. Où il a été placé avec de nombreux criminels. Finalement, sa femme a gagné son procès et la Cour puprême américaine a fait annuler son expulsion. Mais trop tard : les autorités salvadoriennes alliées de Donald Trump pour le moment, refusent tout rapatriement. Son cas est devenu symbole chez les démocrates américains. Un sénateur du Maryland s'est rendu au Salvador pour lui rendre visite. La photo de la rencontre est en Une des sites internet du Washington Post et du New York Times.
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Que se passe-t-il autour de certaines prisons en France ? « Au moins six établissements pénitentiaires ont été visés ces derniers jours par des attaques, en région Île-de-France, mais aussi ailleurs sur le territoire national, à Toulon, à Nanterre, à Villepinte et à Valence. Soit des véhicules des agents pénitentiaires ont été brûlés, soit des domiciles supposés d’agents pénitentiaires ont été menacés, soit il y a eu, comme à Toulon, des tirs à la kalachnikov en pleine nuit ».
Un bilan inquiétant, dressé par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, un bilan que rapporte notamment Le Figaro.
Le Figaro qui précise que « l’inscription “DDPF“, “Droit des prisonniers français“, a été tagué sur plusieurs véhicules appartenant à des surveillants pénitentiaires. (…) Plusieurs sources évoquent une attaque “coordonnée“ : les forces de l’ordre tenteraient actuellement de comprendre qui se cache derrière ce mouvement des “droits des prisonniers français“. L’ultragauche ? (…) Une ingérence étrangère ? (…) Les narcotrafiquants ? (…) Une chose est sûre, pointe Le Figaro : c’est l’État qui est défié et que les uns comme les autres veulent déstabiliser pour imposer leur loi, créer un État dans l’État. La “ mexicanisation“ de la France et d’une partie de l’Europe n’est pas seulement une formule… »
L’ombre des narcos…Pour Le Parisien, le doute n’est pas permis… « DDPF : quatre initiales pour un leurre. Derrière ce mystérieux groupuscule “Droit des prisonniers français“, se cachent sans doute des narcotrafiquants français. C’est en tout cas la conviction des enquêteurs, assure le journal. Né sur une chaîne de l’application Telegram, ce DDPF au discours sommairement politique n’a semble-t-il pas résisté aux premiers éléments d’investigation : d’après plusieurs sources, des “petites mains“ seraient bien téléguidées par des caïds pour aller mener ces actions punitives et que la justice qualifie désormais de terroristes. Le mot terreur n’est d’ailleurs pas exagéré puisque ce ne sont pas seulement des voitures de surveillants qui sont visées, mais bien les surveillants eux-mêmes jusqu’à leurs propres domiciles ».
Et Le Parisien d’utiliser également ce terme de « mexicanisation » : « Aujourd’hui, la pression est mise sur les prisons françaises car les narcotrafiquants supporteraient mal le renforcement des mesures spécifiques pour les plus gros délinquants du narcobusiness. Si elle est avérée, cette sombre hypothèse montrerait qu’il n’est plus temps de s’alarmer d’une “mexicanisation“ de la France. Le modèle européen qui s’est mis en place sous nos fenêtres au fil du temps est préoccupant. Il répond à ses propres lois qu’il faut combattre ».
Le Monde, pour sa part, reste prudent : « les actions ayant visé des centres pénitentiaires ou leurs agents, depuis trois nuits, laissent apparaître des modes opératoires très différents. Des actions de natures très diverses qui sèment le doute sur les motivations de leurs auteurs ».
Trump : la culture et l’éducation mises au pasÀ la Une également le feuilleton Trump qui continue d’alimenter éditos et commentaires dans la presse du monde entier.
Exemple : Le Devoir à Québec qui dénonce les politiques de restrictions culturelles et éducatives décidées par le président américain et son équipe. Le Devoir qui ne mâche pas ses mots : « la liste des mots à proscrire, des livres à mettre à l’index, des établissements d’enseignement à étrangler financièrement s’allonge tous les jours. Nous assistons au sud de notre territoire à l’installation d’un régime autoritaire qui condamne, punit, enferme, interdit, expulse à qui mieux, nimbé de sa relation directe avec Dieu, infaillible dans ses jugements, méprisant, menaçant et tapant sur tout ce qui ose mettre en doute la légitimité de ses décisions ».
Le China Daily s’insurge également : « fermer ses portes aux étudiants étrangers ne rendra pas l’Amérique à nouveau grande », affirme le quotidien proche du pouvoir de Pékin.
Le China Daily qui se fait le chantre de la liberté d’expression : « ce qui faisait vraiment la grandeur des États-Unis, c’est l’ouverture qu’ils offraient autrefois aux rêveurs, aux faiseurs et aux penseurs du monde. Abandonner cette ouverture aujourd’hui ne reviendrait pas seulement à trahir leur propre héritage, mais aussi à accélérer leur déclin ».
Une vie extra-terrestre ?Enfin, nous prenons un peu d’altitude avec cette découverte des scientifiques de Cambridge. Une découverte rapportée notamment par La Repubblica à Rome : des traces d’une possible vie extra-terrestre sur la planète K2-18b. Grâce au télescope spatial James Webb, les scientifiques ont pu détecter sur cette planète la présence de deux gaz qui, sur Terre, sont produits exclusivement par des organismes vivants. Il se pourrait donc que sur cette planète existent des algues marines et autres micro-organismes. Il sera difficile d’aller vérifier sur place, car K2-18b se trouve à 124 années-lumière de la Terre…
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D’un côté, constate le Boston Globe, « le gouvernement de la plus grande démocratie du monde ». De l’autre « l’institution d’enseignement la plus prestigieuse de la nation. » À savoir, Harvard, l’université la plus ancienne des États-Unis, fondée en 1636 près de Boston.
« L’affrontement est titanesque entre l’université de Harvard et l’administration Trump », pointe le quotidien américain. « Le gouvernement fédéral a exigé qu’Harvard accepte une longue liste de demandes radicales, y compris de renoncer à tout engagement en faveur de la diversité ou de l’équité sous quelque forme que ce soit. L’université a dit non. Et en véritable mafieux, fulmine le Boston Globe, Trump et ses sbires ont réagi en “gelant“ 2,2 milliards de dollars de fonds destinés à l’université. Parce que personne ne dit non à Trump ».
« Cette guerre, précise le journal, est menée sous le prétexte que Harvard, et d’autres universités, seraient des foyers d’antisémitisme. Mais ça n’est pas le cas. (…) En fait, Donald Trump veut mobiliser le pouvoir du gouvernement fédéral pour redéfinir des pans entiers de la vie américaine. Mais le président n’est pas le gouvernement, s’exclame le Boston Globe. Et il n’est pas le pays. Le pays, c’est nous tous. C’est le principe que défend Harvard ».
Révolution culturelle ?Le Washington Post est tout aussi catégorique : « l’université de Harvard vient de nous donner une leçon sur la façon de répondre à un tyran par un mot puissant : “non“. L’administration Trump a tenté d’intimider Harvard - comme elle l’a fait pour tant d’agences gouvernementales, de dirigeants d’entreprises, de cabinets d’avocats et d’autres universités - en menaçant de lui couper les vivres. (…) Harvard a refusé de capituler. “L’université ne renoncera pas à son indépendance ni à ses droits constitutionnels“, a écrit son président, Alan Garber. “Aucun gouvernement, a-t-il poursuivi, - quel que soit le parti au pouvoir - ne devrait dicter ce que les universités privées peuvent enseigner, qui elles peuvent embaucher, et quels domaines d’étude et de recherche elles peuvent poursuivre“ ».
Récemment, pointe encore le Washington Post, un éditorialiste du Financial Times, « affirmait que Donald Trump, à l’instar de Mao Zedong en Chine il y a plus de 50 ans, s’était lancé dans une “révolution culturelle“ visant à “renverser les élites bureaucratiques et culturelles“ ancrées dans les grandes universités du pays. Les professeurs libéraux ne sont pas encore contraints de porter des bonnets d’âne ou de travailler dans des “camps de rééducation“ dans des fermes et des usines. Mais c’est peut-être la prochaine étape ».
Des « relents maccarthystes »Attention, prévient La Croix à Paris, « sans surprise, Donald Trump, sorte de catcheur populiste adepte de la post-vérité, s’illustre comme un adversaire de la science et du partage des savoirs. En laissant prospérer cette chasse aux sorcières aux relents maccarthystes, les Américains continuent de se battre contre eux-mêmes et leur démocratie. Dans cette guerre culturelle, notamment par le jeu des échanges et des collaborations universitaires, c’est aussi l’intelligence collective qui est fragilisée. Moins directe et moins spectaculaire que les récents coups de force économiques, la menace n’en est pas moins dangereuse, prévient encore La Croix. Ne nous pensons pas à l’abri ».
Le PSG sur le fil…À la Une également, le football, avec la qualification in extremis du PSG mardi soir en demi-finale de la Ligue des champions…
« Happy end » titre L’Équipe à Paris. Mais quelles « sueurs froides », s’exclame le quotidien sportif. Les anglais d’Aston Villa l’ont emporté 3 buts à 2. Mais les parisiens l’avaient emporté 3 à 1 au match aller.
Le PSG « bousculé, pétrifié, mais qualifié ! », lance Le Parisien.
Aston Villa : « un retour épique qui a échoué de peu », soupire le Guardian à Londres. Le Times se console : « Aston Villa est éliminé de la compétition européenne, mais a refusé de se laisser abattre sans se battre, prouvant ainsi qu’il a sa place dans cette Ligue des champions. »
Enfin, on revient à L’Équipe qui attend la suite avec impatience. En demi-finale, les parisiens affronteront Arsenal ou le Real Madrid : « le PSG pourra tranquillement regarder la télé, ce soir, pour savoir s’il retrouvera (dans 15 jours) Arsenal, son vainqueur d’octobre, ou bien s'il retrouvera le Real avec un certain… Kylian Mbappé ».
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C’est un dessin publié par le Guardian à Londres. On y voit Trump en train de regarder Zelensky à la télévision. Celui affirme : « Je dis à Trump, s’il vous plait, venez en Ukraine ! » Et le président américain réplique : « J’attends que Vlad m’invite ! » Entendez Vladimir Poutine bien sûr… Un dessin qui illustre bien le fossé entre les deux hommes.
Et en effet, « Zelensky a invité Trump à se rendre en Ukraine, pointe le Washington Post, “pour venir et voir“ par lui-même la destruction et la violence que la guerre menée par la Russie a provoquées ». C’était dimanche, au cours de l’émission 60 Minutes sur la chaîne américaine CBS News. Et au même moment, les missiles russes frappaient la ville ukrainienne de Soumy…
Poutine ménagé…Après ce bombardement meurtrier qui a fait au moins 35 morts, « Washington s’est bien gardé de pointer directement Moscou, relève Libération à Paris. “Je pense que c’est terrible. Et l’on m’a dit qu’ils ont fait une erreur“, a déclaré Donald Trump, qui continue de ménager (donc) Vladimir Poutine malgré l’accumulation de signaux forts qu’aucun deal de paix ne semble possible à l’heure actuelle ».
« La gêne américaine était d’autant plus évidente, pointe pour sa part Le Monde, que le bombardement de Soumy a eu lieu deux jours seulement après que l’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, s’est rendu à Saint-Pétersbourg pour rencontrer Vladimir Poutine et discuter de l’arrêt des hostilités. À la télévision, dimanche, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié les pourparlers en cours de “travail minutieux“, mais a prévenu qu’il n’y aurait pas de percée rapide. Les pourparlers peinent à se concrétiser, relève encore Le Monde. Le cessez-le-feu temporaire de trente jours proposé par Washington, accepté de manière inconditionnelle par l’Ukraine, le 11 mars, a été rejeté par la Russie. Le président russe, qui est à l’avantage sur le terrain militaire, n’a pas renoncé à ses objectifs maximalistes. Il continue de demander la reconnaissance de quatre régions partiellement occupées, exige que l’Ukraine déclare sa neutralité et qu’elle réduise la taille de son armée. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés ».
Zelensky accusé…Hier, constate Die Welt à Berlin, « Trump a de nouveau accusé son prédécesseur Joe Biden et Volodymyr Zelensky d’être responsables de la guerre. Ils ont fait un “travail terrible“, a-t-il déclaré. Cette nouvelle déclaration laisse peu d’espoir quant à la reprise de l’aide militaire américaine, pourtant essentielle à l’Ukraine. Au contraire, pointe le quotidien allemand, aucune nouvelle aide militaire, financière ou humanitaire américaine n’a été engagée depuis que les États-Unis ont annoncé leur dernier plan d’aide – toujours sous l’administration Biden – le 9 janvier dernier. Les pays européens, quant à eux, ont augmenté leur soutien et ont désormais envoyé à l’Ukraine 23 milliards d’euros d’aide de plus que les États-Unis ».
Non contents de supprimer leur aide militaire, les États-Unis ont en effet également gelé leur aide au développement à l’Ukraine. « Un gel qui frappe de plein fouet les médias locaux », relève Newsweek. « Les journaux implantés dans des villes proches du front - la dernière défense de l’Ukraine contre la désinformation du Kremlin - ont été les plus durement touchés. Trois mois après le gel des financements américains, ils sont en train de sombrer. (…) Et le Kremlin est déjà en train de combler le vide » avec sa propagande et sa désinformation…
L’Europe doit s’impliquer davantage…Alors pour faire face, aussi bien sur le plan militaire qu’humanitaire, « l’Europe doit être cohérente à propos de l’Ukraine », s’exclame le Corriere Della Sera à Rome. Et poursuivre son action.
En effet, rebondit La Croix à Paris, « pour tenter de faire fléchir la Russie, l’Europe ne peut plus se reposer sur le volontarisme affiché, mais inopérant des États-Unis. Les Européens doivent poursuivre leurs efforts pour soutenir l’Ukraine, en agissant même dans leurs propres rangs, notamment contre la Hongrie, qui devient un obstacle toujours plus gênant à toute décision en faveur de Kiev. “Il faut des mesures fortes“, a ainsi constaté Emmanuel Macron, suivi du futur chancelier allemand, Friedrich Merz, qui a, lui, envisagé de fournir à Kiev des missiles Taurus capables de frapper profondément en territoire russe. Des paroles qui, prévient La Croix, si elles ne sont pas suivies d’actes, ne mettront pas fin à la guerre ».
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Tout et son contraire… Le Wall Street Journal est plutôt dubitatif, pour ne pas dire plus, après un week-end qu’il qualifie de « déroutant » : un week-end qui apporte, poursuit le journal, « de nouveaux éclairages sur la nature arbitraire de la politique commerciale de M. Trump. Vendredi en fin de journée, son propre service des douanes et de la protection des frontières publiait un avis énumérant les produits exemptés des droits de douane de 145% qui frappent la Chine. À savoir, les smartphones, les ordinateurs portables, ou encore les disques durs. Samedi, la presse mondiale rapportait l’information sans que la Maison Blanche ne bronche. »
Mais patatras… « Hier matin (dimanche NDLR), pointe le Wall Street Journal, le secrétaire au commerce Howard Lutnick affirmait que les droits de douane sur les produits électroniques (en provenance de Chine) augmenteraient à nouveau à l’avenir, sans toutefois donner de détails. Et dans l’après-midi, Donald Trump intervenait pour dire que “personne n’était tiré d’affaire“ pour les balances commerciales injustes et surtout pas la Chine qui “nous traite mal !“ Avant de rajouter : aucune “exception“ sur les droits de douane n’a été annoncée vendredi. »
Et le Wall Street Journal de s’interroger : « que s’est-il donc passé et quelle est la véritable politique ? Qui le sait ? » En tout cas, soupire le quotidien économique : « bienvenue dans la nouvelle économie des droits de douane, où l’on continue de payer des impôts onéreux, d’endurer des réglementations pénalisantes et où on doit désormais naviguer sur le champ de mines politique des tarifs douaniers arbitraires. »
Perte de contrôle ?« Trump a-t-il une stratégie ou improvise-t-il ? », s’interroge en écho le Washington Post. « Alors que Donald Trump approche des 100 jours de son second mandat, les trois premiers mois ont été marqués par des erreurs, des excès et par l’orgueil démesuré d’une équipe qui interprète une courte victoire électorale comme un blanc-seing. »
En fait, pointe encore le Washington Post, « Trump s’est présenté comme un chef d’entreprise avisé capable de redresser l’économie. De nombreux électeurs l’ont cru. Sa plus grande promesse économique était de faire baisser les prix. Résultat : ce qui a baissé, ce sont les marchés financiers et le moral des consommateurs, qui craignent une récession. »
Dans une tribune publiée par Le Monde à Paris, l’économiste Thomas Piketty affirme que « si les trumpistes mènent une politique aussi brutale et désespérée, c’est parce qu’ils ne savent pas comment réagir face à l’affaiblissement économique du pays. Exprimé en parité de pouvoir d’achat, c’est-à-dire en volume réel de biens, de services et d’équipements produits chaque année, le PIB de la Chine a dépassé celui des États-Unis en 2016. Il est actuellement plus de 30 % plus élevé et atteindra le double du PIB états-unien d’ici à 2035. La réalité est que les États-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde. (…) La crise actuelle est nouvelle, poursuit Thomas Piketty, car elle met en cause le cœur même de la puissance économique, financière et politique du pays, qui apparaît comme déboussolé, gouverné par un chef instable et erratique, sans aucune force de rappel démocratique. »
La disparition de Mario Vargas LlosaÀ la Une également, la mort hier de l’écrivain Mario Vargas Llosa, à l’âge de 89 ans…
« Un géant de la littérature universelle », s’exclame El Pais à Madrid. « Romancier, essayiste, polémiste, chroniqueur et universitaire, Vargas Llosa restera dans l’histoire comme un conteur extraordinaire et un intellectuel influent de la vieille école, c’est-à-dire d’avant les réseaux sociaux. »
« Monument de la littérature sud-américaine, prix Nobel 2010 et figure majeure du monde intellectuel hispanique, l’écrivain péruvien était un virtuose de la narration et du réalisme », commente Libération à Paris.
« Un prince de l’esprit contemporain », renchérit la Nación à Buenos Aires.
« Adieu à l’écrivain de l’individu et du pouvoir », lance la Repubblica à Rome. En effet, précise le journal, « la réflexion sur la nature du pouvoir, sur la faiblesse et la noblesse de l’être humain est au cœur de son œuvre (…). Vargas Llosa n’a jamais perdu la foi dans la capacité séditieuse du récit à créer un monde alternatif, sans frontières de langue, de culture et de religion, dans lequel on trouve refuge contre l’adversité ou la barbarie, pour dissiper le chaos, pour éterniser la beauté d’un instant. »
Bref, un écrivain à lire ou à relire par les temps qui courent.
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Il s’appelle Mahmoud Khalil. Diplômé de l’université Columbia, à New York, il est né en Syrie, dans un camp de réfugiés palestiniens, mais a le statut de résident permanent aux États-Unis. Toutefois, « il pourrait être expulsé », a estimé un juge de Louisiane, nous explique le New York Times, au motif qu’il « a mené, l’année dernière, sur le campus de Columbia, des manifestations pro-palestiniennes ». Le secrétaire d'État, Marco Rubio, a estimé que « sa présence aux États-Unis portait atteinte à l’intérêt de la politique étrangère américaine pour mettre fin à l’antisémitisme ».
Le Guardian, à Londres, cite de son côté la Maison Blanche, qui a également estimé que « les croyances de Mahmoud Khalil étaient contraires aux intérêts de la politique étrangère des États-Unis ». Le militant pro-palestinien est en prison depuis un mois. L’affaire n’est pas close, car il dispose de recours juridiques, mais précise le Guardian, « son cas est le premier d’une série d’arrestations ordonnées par l’administration Trump, visant des étudiants et des universitaires pro-palestiniens vivant aux États-Unis avec un visa ou une carte verte ». Sans évoquer cette affaire, le Jérusalem Post annonce de son côté que « Donald Trump s’apprêterait à placer l’université Columbia, sous surveillance fédérale, suite à des allégations d’antisémitisme ».
Arsenal nucléaireÀ la Une également, l’inquiétude qui s’amplifie autour des décisions prises par Donald Trump sur le plan international. Il y a bien sûr la question des droits de douane sur laquelle le président américain, a reculé cette semaine, excepté pour la Chine, mais ce n’est pas tout. Die Welt accuse Donald Trump « d’alimenter la plus grande course à l’armement nucléaire depuis la guerre froide ». En effet, estime le quotidien allemand, « craignant que les États-Unis ne se retirent de l’OTAN, de plus en plus de pays envisagent désormais de construire leur propre arsenal nucléaire ».
Die Welt souligne toutefois que « le danger présenté par les armes nucléaires est très différent au XXIème siècle de ce qu’il était au XXème siècle. » Le journal rappelle que la « puissance destructrice de ces armes nucléaires a incité, au XX ème siècle, les États-Unis et l’Union soviétique à conclure une série d’accords de contrôle des armements qui ont finalement conduit à une réduction de leurs arsenaux ». On en est loin aujourd’hui… Die Welt fait la liste des États qui ont récemment déclaré envisager d’acquérir l’arme atomique, à commencer par l’Allemagne, mais pas seulement, il y a aussi la Pologne, la Turquie, ou même l’Arabie saoudite… Sans oublier tous les pays qui travaillent depuis longtemps sur la question, notamment l’Iran. Et puis il y a bien sûr Vladimir Poutine, « qui a, à plusieurs reprises, laissé entendre qu’il pourrait utiliser des armes nucléaires dans le conflit ukrainien », rappelle Die Welt...
Sujet tabouEnfin, en France, le choc après les déclarations de l’ancien rugbyman Sébastien Chabal. Reconnaissable à sa chevelure et sa longue barbe, il confie n’avoir « aucun souvenir des matchs disputés dans sa carrière », titre le Monde. « Je ne me souviens pas d’une seule des 62 Marseillaises que j’ai vécues », a déclaré, dans l’émission Legend sur YouTube, celui qui fut international de 2000 à 2011. Sébastien Chabal a également précisé qu’il n’avait pas consulté de neurologue. « Pour quoi faire », dit-il, « la mémoire ne reviendra pas ». « Il n’utilise pas le terme de commotion cérébrale », poursuit Le Monde, mais il reconnaît avoir « pris des pets au casque » sur le terrain, « alors que de nombreux anciens joueurs sont victimes de troubles neurologiques ». Dans le journal L’Équipe, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de rugby, Bernard Laporte, déclare : « le risque zéro n’existe pas… il y a des chocs, on a vu évoluer les règles, la sécurité des joueurs est essentielle ». Mais à Bruxelles, Le Soir estime que les commotions cérébrales dans le rugby sont, ni plus ni moins, « tabou ». Selon le journal, ces commotions « sont largement sous-déclarées dans le sport amateur, en grande partie parce qu’elles sont peu prises en charge médicalement ». Il y a aussi, ajoute Le Soir, une « culture du silence » autour de ces blessures invisibles...
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« Les États-Unis et la Chine se lancent dans une guerre économique et tout le monde va souffrir », titre le Wall Street Journal. « En augmentant ses tarifs douaniers sur les produits chinois – et en suspendant l’augmentation des droits de douane pour des dizaines d’autres pays – le président Trump pousse les deux plus grandes puissances économiques du monde dans une bataille qui ne laissera aucun des deux indemnes et qui risque de faire sombrer l’économie mondiale », estime ainsi le Wall Street Journal qui ne cache pas son pessimisme ! « D’ores et déjà, explique le quotidien américain, les usines américaines annulent des commandes, et certains fabricants chinois mettent leurs employés en congé provisoire ».
Résultat : « les actions américaines ont fortement chuté hier ». Et la situation n’est guère plus brillante côté chinois, car si l’on en croit le Wall Street Journal, « une guerre commerciale à grande échelle avec les États-Unis signifie pour la Chine, être exclue du plus grand marché de consommation du monde à un moment où son économie s’appuie sur les exportations pour favoriser sa croissance ». Constat du journal américain : « la situation est d’autant plus critique que les économies des deux pays sont désormais profondément imbriquées l’une dans l’autre ». Au Canada, le journal le Devoir se demande, lui, « si l’on se dirige vers une rupture monumentale entre les États-Unis et la Chine », rupture « qui mettrait en péril le destin des deux superpuissances, menaçant de tirer l’économie mondiale vers le bas ».
Vidéo dérangeanteÀ la Une également, le sort des migrants sub-sahariens en Mauritanie. C’est le journal allemand die Welt, qui s’est penché sur la question, et qui explique « comment la Mauritanie, partenaire de l’Union européenne, a adopté une ligne dure envers les migrants ». « Raids policiers, fermeture des frontières, centaines d’arrestations… depuis que la Mauritanie a signé un accord migratoire avec l’Union européenne, la situation des étrangers devient de plus en plus critique ». Die Welt en veut pour preuve, « une vidéo, datant du début du mois de mars, dans laquelle « une jeune femme, qui dit être originaire de Côte d’Ivoire, est assise par terre avec un bébé dans les bras. Son mari et d’autres membres de sa famille ont été arrêtés. Elle-même fraîchement opérée d’une césarienne, peut à peine bouger ou manger. Elle demande de l’aide et affirme que les Ivoiriens vivent l’enfer en Mauritanie ».
Une vidéo « dérangeante » estime die Welt. Selon le journal allemand, le gouvernement mauritanien parle toutefois « d’opérations de routine », « pour des étrangers qui n’ont pas renouvelé leur permis de séjour ». Une version contestée par les principaux intéressés, selon lesquels « il n’existe tout simplement aucun moyen légal de prolonger les visas ». Le gouvernement mauritanien est critiqué, mais l’Union européenne aussi. « De nombreux migrants », explique die Welt, « soupçonnent Nouakchott d’intervenir au nom de l’UE, aux termes d’un accord conclu en 2024, qui prévoit, entre autres, une aide financière européenne, en échange de contrôle aux frontières et d’une politique de retours plus stricte ».
Cheveux crépusEnfin, en France, Libération s’intéresse aux coiffures afro. « Pour que la boucle ne soit plus bâclée », titre joliment le quotidien français, qui a rencontré Ghana Elin, la fondatrice des Ateliers Crépus, qui propose des formations aux professionnels de la coiffure, « pour permettre l’inclusion de ces cheveux encore boudés par la majorité des salons hexagonaux ». « L’entrepreneuse de 29 ans », précise Libération, « a déjà conquis plusieurs institutions », comme l’Opéra de Paris, ou la Comédie française. « Acquérir ces techniques », explique une coiffeuse de la Comédie Française, « nous permet de mettre nos comédiens sur un pied d’égalité et d’éviter aux comédiens afro de se coiffer eux-mêmes ». De manière plus générale, il reste beaucoup à faire…. « En France, seuls 0,2% des salons de coiffure sont capables de coiffer les cheveux crépus ».
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« Trump fait une pause sur les droits de douane, encore une fois, pour l'instant », titre le Wall Street Journal. Selon le journal, « l'épisode est un classique de Trump : Il a pris une mesure radicale, suivi de près les réactions, laissé ses conseillers et alliés dans l'expectative, puis a changé de cap ». Il a été influencé, selon le journal par la crise du « marché boursier et par le défilé de chefs d'entreprise exprimant leurs inquiétudes (...). Ces derniers jours, cadres et lobbyistes ont inondé le téléphone de Susie Wiles, chef de cabinet de la Maison Blanche ».
Au sein même de l'équipe de Donald Trump, des inquiétudes commençaient à apparaître sur la stratégie qu'empruntait le président américain.
C'est ce que rapporte le New York Times : « En coulisses, les principaux membres de l'équipe craignaient une panique financière susceptible d'échapper à tout contrôle ». Certains, selon le journal, avaient dès le départ « préconisé une approche plus structurée du conflit commercial, qui viserait à isoler la Chine ». Trump semble finalement les avoir écoutés.
« Une caresse tout à fait inattendue »Il y en a une que ce moratoire de 90 jours sur les droits de douane américains arrange bien. C'est la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni qui a prévu une visite d'État à Washington jeudi prochain.
Ce retour en arrière de Donald Trump : « Une caresse tout à fait inattendue », décrit Corriere Della Sierra. Le principal journal italien retrace la journée de mercredi : une « journée cauchemardesque. D'abord, la gifle (indirecte) de la blague vulgaire que Donald Trump réservée à tous ces pays qui, selon lui, feraient la queue pour lui "lécher le cul" ».
« Puis la provocation de la France, qui l'a présentée comme (...) prête à jouer le jeu seule avec les États-Unis, outrepassant l'UE (…) Paris a corrigé ensuite ses déclarations, mais pendant quelques heures, la tension avec l'Élysée a été très forte. Jusqu'à ce que, à 19 h 30, le président américain enclenche la marche arrière. Et qu'une brise printanière apporte (...) un soulagement ».
Seul pays à conserver ses droits de douanes maximum, la Chine, elle, est furieuse. Sa presse de propagande en est le miroir. « Hors de question pour Pékin de céder à la pression américaine », gronde le journal du Parti communiste chinois le China Daily. La Chine « sait », peste le journal, « qu'elle ne gagnera rien à se plier à l'intimidation tarifaire des États-Unis, car ce n'est un secret pour personne que les États-Unis ont désormais l'intention d'exclure la Chine de leur marché de consommation et de remodeler les chaînes d'approvisionnement mondiales pour servir leurs propres intérêts étroits ».
Le Danemark défend sa souverainetéPendant ce temps, le Danemark continue de défendre sa souveraineté sur le Groenland. Avec une tribune de l'ancien président de la cour suprême danoise, Torben Melchior, publiée dans le journal suisse Le Temps. « Trois raisons semblent motiver les États-Unis », remarque Torben Melchior : « le renforcement de leur présence militaire, l’accès aux ressources minières, et l’obsession de Donald Trump d’agrandir son territoire ».
« Le Groenland et le Danemark sont prêts à négocier », écrit l'ancien président de la cour suprême danoise pour satisfaire les points 1 et 2. Mais le point 3 « ne peut être atteint que par la force. Si les États-Unis devaient recourir à la force militaire contre un pays allié, cela pourrait signifier la fin de l’OTAN », prévient Torben Melchior.
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« Pourquoi la Chine pense qu'elle peut gagner une guerre commerciale contre Trump ? ». C’est le titre du magazine britannique The Economist. À partir de ce mercredi les droits de douane américain pour les produits chinois s'élèvent à 104%. La Chine n'a pas cédé au chantage économique de Donald Trump qui remet de l'huile sur le feu avec cette nouvelle taxe. Les dirigeants chinois jurent qu'ils se battrons jusqu'au bout. Alors : pourquoi tant de confiance de la part de la Chine ? The Economist mise sur les leviers chinois : « M. Trump attend beaucoup de son rival géopolitique, notamment qu'il stoppe le flux de fentanyl ». Drogue très consommée aux États-Unis. 50 fois plus puissante que l'héroïne. 70 000 décès par overdose en 2023. Un fléau. Le président américain accuse Pékin de produire les matières premières de cette drogue.
Autres leviers selon The Economist : « l'aide chinoise espéré à mettre fin à la guerre de la Russie en Ukraine. Le président américain a également révélé qu'il ne voulait pas être responsable de la fermeture de TikTok, application chinoise de vidéos courtes populaire parmi les jeunes Américains. Enfin », appuie The Economist dernier levier : « Tesla, entreprise de voitures électriques d'Elon Musk, conseiller du président Trump, vulnérable aux représailles. Un cinquième de son activité se trouve en Chine ».
Bouclier « anti Trump » espagnolFace aux taxes américaines, il y a ceux qui affrontent Donald Trump et les autres qui s'en protègent. Comme l'Espagne. El Pais revient sur le plan de 14 milliards d'euros du gouvernement espagnol comme bouclier « anti Trump ». Même stratégie que pendant le Covid-19 qui avait fonctionné. Le Royaume s'était - rappelle El Pais - positionné « parmi les pays leaders de la croissance au sein des économies européennes ». Le journal tire aujourd'hui la sonnette d'alarme : « Le défi lancé par Trump exige un déploiement précis et rapide des mesures prévues. En agissant sur les secteurs industriels, agroalimentaire, chimiques (...) et les territoires comme la catalogne qui concentrent un quart des exportations vers les États-Unis ».
En Corée du Sud, « un dysfonctionnement démocratique se profile »La Corée du Sud vote dans une cinquantaine de jours pour un nouveau président. Deuxième élection en trois ans après la destitution de Yoon Suk-yeol. Le Korea Joon Ang Daily prévient : « Loin d'un retour à la normale, ce vote menace de pousser la Corée du Sud plus loin dans les extrêmes politiques qu'elle a à tout prix voulu éviter. (…) Deux résultats probables »analyse le journal « Chacun, à sa manière, est troublant. La Corée pourrait bientôt être gouvernée soit par un parti dominant, peu enclin au compromis, soit par un président affaibli, incapable de faire adopter la moindre politique de base. Dans les deux cas, un dysfonctionnement démocratique se profile ». Le Korea Joon Ang Daily appelle à l'humilité des tous les partis politiques. Et à la fin des traditions de confiance illimitées placées en des leaders charismatiques.
Des terres agricoles libanaises détruites par l’armée israélienne« Au Sud Liban, Israël détruit l'agriculture ». Titre d'un article de Reporterre. Journal en ligne participatif. Reportage à « Kfar Kila, village libanais dévasté par l’armée israélienne » décrit le journal « les vergers colorés, la ferme de vers de terre et les oliviers (...) ont disparu. (…) Ils ont démoli nos terres agricoles et notre maison familiale avec des bulldozers »explique un agriculteur à Reporterre. « Les arbres ont été soit déracinés, soit incendiés par du phosphore blanc » décrit-il.
L'armée israélienne a « violé le cessez-le-feu plus de 1500 fois selon les autorités libanaises » rappelle Reporterre « bombardant des cibles du Hezbollah, mais aussi des civils au Sud-Liban et à Beyrouth, faisant 130 morts » depuis le cessez-le-feu.
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Le président américain menace la Chine d'une nouvelle taxe de 50 % sur tous les produits qu'elle importe aux États-Unis. Cela fait suite à la mesure de réciprocité qu'a pris Pékin face aux 34 % déjà annoncés la semaine dernière. Une surenchère qui fait paniquer les marchés boursiers. Le China Daily, un journal qui appartient au Parti communiste chinois commente : « les dernières menaces du dirigeant américain à l'égard de la Chine s'inscrivent dans le cadre de sa tactique visant à détourner l'attention nationale et à alléger la pression exercée par son administration ». Le titre de propagande affirme que Donald Trump surenchérit pour créer l'événement. Et donc éviter de rendre des comptes face à la chute spectaculaire des marchés américains et des manifestations contre son gouvernement qu'on a pu voir ce week-end.
Le China Daily affirme que « ce que l'administration américaine craint le plus, c'est qu'il y ait front uni parmi ses cibles tarifaires qui prendront toutes des contre-mesures contre sa stratégie tarifaire. Dans ce cas, le plan initial du dirigeant américain, qui consiste à frapper les différents pays un par un est voué à l'échec. Un tel comportement dominateur », dénonce-le China Daily, « se heurtera inévitablement à une large opposition de la part de la communauté internationale ».
« Le monde est en panique. Appelez Ursula »De l’autre côté du pacifique une large partie de la presse américaine est critique vis-à-vis du président américain et craint cette surenchère et ses conséquences. « Trump détruit la réputation de l'Amérique » titre carrément le Wall Street Journal.
Son de cloche différent pour le New York Post. Le journal proche du clan conservateur évoque la réponse de la présidente de la commission Européenne Ursula Von Der Leyen qui propose un plan de droits de douane à 0 contre 0. « C'est exactement le type d'accord qui ferait des guerres tarifaires du président Trump un succès » commente le New York Post. Pour le moment Donald Trump n'a pas dit oui à ce plan. Et les différents responsables américains envoient des signaux contradictoires. « Le président Trump, comme à son habitude, joue sur les deux tableaux » analyse le journal. Soit il dit oui, soit il maintient ces droits de douane pour remplir les caisses. Ce qui pourrait selon le journal avoir de graves conséquences pour les américains les plus pauvres.
« Monsieur le Président » supplie le New York Post « le monde est en panique. Appelez Ursula, prenez le "zéro pour zéro" comme salve d'ouverture et demandez plus. (...) Choisissez soigneusement vos cibles. La Chine et le Vietnam peuvent être des cibles de choix, mais pourquoi blesser des alliés autant que des ennemis(...) ? L'avantage le plus immédiat sera ce que Wall Street recherche le plus : la clarté » implore New York Post, journal « pro Trump ».
Chaos chez les douaniersPendant ce temps le journal Québécois Le Devoir pose une question simple : « Comment un gouvernement peut-il taxer autant de produits d’autant de pays, aussi rapidement » ? C'est en fait une lectrice qui pose cette question. Et en effet pas si simple. Le Devoir interroge un économiste de l’Université de Montréal. Et effectivement, explique le journal francophone : « Le gros du travail d’adaptation incombe aux agents de douane et aux exportateurs des produits. Établir de nouveaux standards d’inspection vient s’ajouter aux tâches des employés ». Aux États-Unis 10 % des marchandises entrantes sont vraiment contrôlés. Les douaniers font donc la plupart du temps confiance aux exportateurs sur la provenance de leurs marchandises.
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Le journal Al Arham publie les photos de la déambulation du président français dans un vieux bazar du Caire. Le chef d'État apparaît tout sourire, sans cravate, en train de saluer les marchands. Avec son homologue le président égyptien al-Sisi. Le tout encadré par un impressionnant dispositif de sécurité. Une quatrième visite en exercice pour Emmanuel Macron avec un double objectif. Économique d'abord : « le commerce Égypte/France se compte en milliards de dollars » rappelle Al Arham. Puis politique. Le chef de l'État français doit se rendre dans le Sinaï à la frontière de Gaza pour parler aide humanitaire et solution à deux États au conflit Israélo/Palestinien.
« Il est dans l’intérêt de Marine Le Pen de calmer le jeu »Le journal suisse Le Temps reviens sur le rassemblement de soutien à Marine Le Pen, déclarée inéligible par la justice française. Nous n'avons pas assisté à un remake français de l'assaut du capitole remarque Le Temps. « Marine Le Pen et Jordan Bardella ont mis un tout petit peu d’eau dans leur vin ce dimanche après-midi » note le journal. Bien plus modéré, plus sage que la semaine dernière lorsque la décision de justice a été annoncée. Une « bonne stratégie » selon Le Temps, « Il est dans l’intérêt de Marine Le Pen de calmer le jeu si elle veut pouvoir bénéficier d’un jugement plus clément en appel ». Un nouveau procès doit avoir lieu à l'été 2026. Mais au-delà de son propre intérêt, le Journal Le Temps ne pense pas que les Français apprécient la portée populiste des accusations de « partialité des juges » évoqué la semaine dernière par Marine Le Pen. Le titre suisse écrit : « La France, même pleine de colère et de doutes, se refuse toujours, au bout du compte et contrairement à tant d’autres, à céder- son destin aux populistes. Peut-être parce que la fonction présidentielle française a un prestige qu’elle n’a pas ailleurs. Peut-être parce que la France a une si haute image d’elle-même qu’elle ne peut pas se concevoir représentée par quelqu’un d’excessif ou de grotesque ». décrit Le Temps.
Un téléphone qui ne fait « presque rien »L’utilisation d'un téléphone moins intelligent peut-elle guérir de l' « abrutissement numérique » ? C'est le titre d'une chronique du New York Times. L'histoire de ce journaliste qui nous raconte que depuis quelques années, il n'arrive plus « à réfléchir profondément ». À force de passer du temps sur son téléphone, son temps d'attention s'est nettement diminué. Il a même du mal à lire un livre ou regarder un film jusqu'au bout. Tout ça, ça porte un nom : le brain rot, comprenez « l'abrutissement numérique ».
Pour pallier ça, un nouveau produit fait son apparition : vous connaissiez l’IPhone, voici le Light Phone. Le journaliste décrit : « c'est un téléphone dépouillé qui ne fait pratiquement rien. Il peut : passer des appels, envoyer des sms, prendre des photos, afficher des cartes routières, écouter de la musique et des podcasts, mais il ne fait pas grand-chose d'autre. (...) Pas de navigateur web, pas de réseaux sociaux, même pas d'email », explique le New York Times. Photo à l'appui : le téléphone ressemble à un petit rectangle tactile avec un écran uniquement en noir et blanc.
Alors dans la vie de tous les jours qu'est-ce que ça donne ? Le New York Times a testé pour vous pendant une semaine : « Il y a eu des moments où j'ai apprécié », commente le journaliste. « Lorsque j'attendais un train, ou que je me reposais à la salle de sport ou que je mangeais seul, je n'étais pas tenté de regarder l'écran du téléphone et je me sentais plus attentif à ce qui m'entourait ». Sauf qu'au fil du temps le journaliste avoue se sentir de plus en plus stressé et moins compétent. Incapable de chercher le nom d'un nouveau restaurant ou d'ouvrir la porte de son garage. Ce n'est plus seulement nous qui sommes accros au téléphone, mais notre environnement qui ne peut plus s'en passer.
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« Amadou s’en est allé : l’Afrique perd l’un de ses cœurs qui chantaient », titre Sahel Tribune. « Musicien aveugle à la voix chaude et à la guitare habitée, il laisse derrière lui une œuvre majeure, symbole d’un Mali rayonnant, d’un amour éternel, et d’une Afrique qui chante, même dans l’obscurité ». Pour Mali Actu, il était « l’icône de la musique malienne », « moitié du duo légendaire Amadou et Mariam ». « Ce couple unique », ajoute Mali Actu, « a su fusionner les traditions musicales maliennes avec des influences modernes telles que le blues, la pop et le rock (…) Le Mali et le monde entier pleurent la disparition d’un génie musical, mais son héritage perdurera à travers sa musique... Que son âme repose en paix ». De son côté, le Journal du Mali retrace la vie d’Amadou, depuis sa naissance le 24 octobre 1954 à Bamako, jusqu’à son décès, hier. « Il était aveugle depuis l’âge de 16 ans, en raison d’une cataracte congénitale (…) c’est sa rencontre avec Mariam Doumbia, à l’Institut des jeunes Aveugles de Bamako, en 1975, qui a véritablement lancé une aventure artistique unique. En couple dans la vie comme sur scène, Amadou et Mariam sont devenus des ambassadeurs de la culture malienne ».
Feux de détresseÀ la Une de la presse internationale également ce matin, une vidéo accablante pour l’armée israélienne. Détail macabre, cette vidéo a été « découverte dans le téléphone portable d’un ambulancier retrouvé avec 14 autres travailleurs humanitaires, dans une fosse commune à Gaza ». C’est le New York Times qui se l’est procurée. « Cette vidéo montre que les ambulances et le camion de pompiers à bord desquels les travailleurs se déplaçaient étaient clairement signalés et avaient leurs feux de détresses allumés, lorsqu’ils ont été frappés le 23 mars ». « Or », poursuit le New York Times, « un porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, a déclaré en début de semaine, que les forces israéliennes n’avaient pas "attaqué au hasard" une ambulance, mais que plusieurs véhicules "avançaient de manière suspecte", sans phare ni feux de détresse vers les troupes israéliennes, les incitant à tirer ».
Inquiétude de l'ONU« La vidéo », précise le New York Times, montre que « le convoi humanitaire s’arrête, à l’approche d’un véhicule, une ambulance, qui a été attaquée un peu plus tôt et qui s’est déportée sur le bord de la route… Des secouristes, dont au moins deux portent leur uniforme, sortent d’un camion de pompiers et d’une ambulance marquée du Croissant Rouge », précise le New York Times. « Puis des coups de feu intenses retentissent. La caméra tremble puis la vidéo s’éteint... en arrière-plan, on entend les voix de travailleurs humanitaires, et de soldats affolés criant des ordres en hébreu ». Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les Droits de l'Homme, Volker Türk, estime « que cet épisode soulève "de nouvelles inquiétudes, quant à la commission de crimes de guerre par l’armée israélienne" ».
Terres raresÀ la Une également : la réplique de la Chine après l’instauration de nouveaux droits de douane par Donald Trump. « En réplique aux nouvelles taxes imposées par les États-Unis sur les produits chinois, Pékin annonce que des droits de douane de 34% vont s’appliquer à partir du 10 avril, sur toutes les importations de biens américains », nous explique le quotidien français La Croix. « Après l’offensive protectionniste de Donald Trump, la Chine contre-attaque », titre de son côté Libération. Et que dit-on en Chine ? Pour le quotidien anglophone mais très officiel China Daily, « d’importantes et immédiates mesures ont été prises ». Hausse de 34% des droits de douane donc, mais ce n’est pas tout. La Chine annonce aussi des « restrictions immédiates à l’exportation de terres rares », si chères à Donald Trump… Le China Daily cite aussi un chercheur chinois, Bai Ming, qui tient à donner de la hauteur aux décisions chinoises. « Ces mesures », dit-il, « ne visent pas seulement à protéger les intérêts de la Chine, mais aussi à préserver la stabilité du commerce mondial ». « Pékin panique », assure de son côté Donald Trump. La bataille ne fait que commencer.
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Les droits de douane imposés par Donald Trump mettent le monde en ébullition. « Les tarifs douaniers font chuter les marchés et attisent les craintes de récession » titre le Washington Post, qui pour le moins, s’inquiète : « La vague de nouvelles taxes à l’importation, devrait coûter aux consommateurs et aux entreprises américaines des centaines de milliards de dollars, modifiant radicalement les perspectives économiques ». Le quotidien américain parle d’une « guerre commerciale... qui a entraîné hier les marchés financiers dans leurs plus fortes baisses en une journée, depuis 2020 ».
Le Wall Street Journal, de son côté, annonce que les Américains « se ruent vers les téléviseurs et la sauce soja ». Certains stockent même les produits importés. C’est en tout cas ce que conseille le milliardaire Mark Cuban, qui soutient les Démocrates, et qui suggère à ses abonnés sur Bluesky de « stocker du dentifrice ou du savon, tout ce qui peut être stocké avant le réapprovisionnement ». « Même si c’est fabriqué aux États-Unis », assure le milliardaire, « ils augmenteront les prix et imputeront la faute aux droits de douane ».
L’Union européenne elle aussi s’inquiète. C’est El País qui nous explique la situation. « L’Union européenne, nous dit le quotidien espagnol, redoute une avalanche de produits asiatiques qui ne seront pas vendus aux États-Unis ». « La Chine, le Vietnam et d’autres pays de la région sont parmi les plus durement touchés par les hausses de tarifs douaniers de Trump et pourraient chercher des débouchés pour leurs exportations sur d’autres marchés ».
Des effets imprévusEt l’onde de choc Trump, qui ne date pas d'hier, a des effets imprévus. C’est ainsi qu’au Canada, le journal Le Devoir nous apprend que se pose la question « des voyages scolaires au pays de Trump ». Le quotidien nous explique que « le voyage à New York d’une centaine d’élèves a été annulé ». « Ils iront plutôt à Toronto ». « Pas question d’encourager le pays de Donald Trump qui a juré de détruire l’économie du Canada, pour faire de ce dernier le 51ème État américain ». L’idée est « d’éviter autant que possible les achats de produits et de services américain ». « À l’approche des congés de fin d’année », nous dit le Devoir, « les dirigeants du réseau scolaire québécois s’interrogent sur la pertinence de boycotter les États-Unis ». Certains maintiennent toutefois leur séjour aux USA, « ne serait-ce que parce que tout est payé à l’avance ».
Rester groupésEnfin, en France, les journaux reviennent sur les propos tenus hier soir par Emmanuel Macron. « Face aux droits de douane de Donald Trump, Emmanuel Macron bat le rappel des industriels français », titre le Monde. « Le chef de l’État a réuni à l’Elysée les secteurs les plus exposés », ajoute le quotidien français ; « il souhaite une suspension des investissements aux États-Unis, le temps de la négociation ». Pour Libération, « Emmanuel Macron engage le bras de fer ». « Le président se dit décidé « à ne pas laisser faire, à nous défendre et nous protéger ». Mais « pour tenir le rapport », remarque Libération, « encore faut-il rester groupés ». « Les plus gros auront tendance à jouer solo », a dit Emmanuel Macron, « Si la réponse c’est de faire des concessions immédiates et d’annoncer des investissements pour négocier des exemptions, c’est une très mauvaise idée », a également déclaré le chef de l’État.
« Présent à l'Elysée », remarque le Monde, « Rodolphe Saadé, le PDG du géant français du transport maritime CMA CGM, n'a pas cillé », lui qui, début mars, « avait promis à Donald Trump, d’investir 20 milliards de dollars, aux États-Unis. Un moment immortalisé par les caméras dans le bureau Ovale de la Maison Blanche ». Rodolphe Saadé « qui n'est pas revenu sur sa promesse en sortant de l'Elysée » précise le quotidien français.
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L’information fait la Une des journaux du monde entier… « Trump annonce des droits de douane de 10 % sur toutes les importations et des taxes supplémentaires pour une soixantaine de pays », résume le Washington Post.
« Il frappe la Chine avec des droits de douane de 34 %, s’exclame le Wall Street Journal, mais nos amis japonais paieront presque autant avec 24 %. L’Union européenne est frappée à hauteur de 20 % et l’Inde à hauteur de 24 %. »
Comment l’administration Trump a-t-elle fixé ces chiffres ? Réponse du New York Times : « le nouveau droit de douane de chaque pays semble avoir été calculé en prenant le déficit commercial de l’Amérique avec ce pays et en le divisant par les exportations de ce pays vers les États-Unis. Et ensuite, parce que Donald Trump a dit qu’il était “gentil“, le montant final des droits de douane ainsi obtenu a été réduit de moitié. »
Aberrations…« Une équation sans aucune valeur économique », relève Le Monde à Paris. « Le vertige guette : la guerre commerciale mondiale est lancée sur la base de calculs sans assise scientifique. »
Exemple de cette aberration, pointe Le Monde : « Donald Trump a évoqué le Cambodge, un des pays les plus pauvres du monde, à l’économie six cents fois plus faible que celle des États-Unis. “Oh, regardez le Cambodge, a-t-il dit, 97 % [de droits supposés]. On va le ramener à 49 %. Ils ont fait fortune avec les États-Unis d’Amérique“, a-t-il osé, faisant ricaner l’assistance. »
Autre aberration, pointe Libération : « lancée dans sa guerre commerciale mondiale, l’Amérique pénalise maintenant des pays, comme Israël, qui ne lui imposent aucune barrière douanière, ou qui accusent un déficit commercial avec les États-Unis, comme le Guatemala. Aucune nation, aucun territoire n’échappe à l’ire vengeresse de Donald Trump. La Birmanie, dévasté par un terrible tremblement de terre, écope tout de même de 44 % de droits de douane. »
Sidération…Et c’est la sidération chez les commentateurs… Le Figaro, à Paris, n’en revient pas : « non content de brutaliser et d’insulter quotidiennement ses alliés historiques, Donald Trump déclenche contre eux une guerre commerciale atomique. À ce jour, en dehors d’une poignée de conseillers, personne n’en comprend l’intérêt : toute l’histoire économique enseigne que le protectionnisme, loin d’assurer la prospérité, provoque des catastrophes en série, chez l’agresseur autant que chez la victime. Si la fermeture des frontières engendrait le bonheur, la Corée du Nord serait un paradis, s’exclame Le Figaro. Le hic est qu’à ce jour aucune des forces de rappel susceptibles de ramener le président à la raison ne fonctionne. Pas plus la chute de Wall Street que l’inquiétude manifeste des chefs d’entreprise américains, censés bénéficier de cette vaste offensive. »
« Les années 30 sont de retour, soupire pour sa part Die Welt à Berlin. Le président américain de l’époque, Hoover, avait augmenté les droits de douane sur de nombreux produits, ce qui avait finalement déclenché une guerre commerciale et aggravé la Grande Dépression de l’époque. »
Incertitudes…Alors que va-t-il se passer aux États-Unis et dans le reste du monde ?
Le Devoir à Québec s’interroge : « inflation galopante ? Récession ? Augmentation des prix pour les consommateurs ? Les économistes y voient en tout cas d’énormes incertitudes qui compliquent encore davantage les négociations avec le géant américain. »
Pour Le Temps à Genève, c’est certain : « ainsi s’ouvre inévitablement une ère de protectionnisme qui fera du mal à tous. Les prix partiront à la hausse, les consommateurs le paieront. Si ces tarifs restent en place dans la durée, ils entraîneront certainement un fort ralentissement économique. Les bourses réagissent. L’incertitude est au maximum. » Et on revient au Wall Street Journal pour qui on entre en effet dans une ère « de risques et d’incertitude » : « si les pays concernés tentent de négocier avec les États-Unis pour réduire leurs droits de douane, les dommages pourraient être moins importants. Mais si la riposte est généralisée, prévient le quotidien économique américain, il pourrait en résulter une contraction du commerce mondial et un ralentissement de la croissance, voire pire, une récession mondiale. »
Bref, résume le Wall Street Journal, « le message de Trump est clair : la mondialisation est terminée. »
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Alors que la planète entière vit depuis trois mois au rythme des annonces du président américain Donald Trump, le sénateur démocrate Cory Booker a réussi à capter l’attention des médias avec ce tour de force oratoire : un discours-fleuve de 25 heures et 5 minutes devant le Sénat. « De 19 heures lundi jusqu’à 20 heures le lendemain, rapporte le Washington Post, le sénateur du New Jersey a énuméré les innombrables abus de pouvoir, méfaits et décisions politiques catastrophiques de l’administration Trump. C’est le plus long discours de l’histoire du Sénat américain. (…) Un acte de protestation symbolique, mais puissant. »
Pour Cory Booker, premier Afro-Américain à siéger au Sénat américain pour le New Jersey, il y avait une revanche à prendre sur l’histoire, explique le New York Times. Il était en effet depuis longtemps « contrarié par le fait que Storm Thurmond, un ségrégationniste de Caroline du Sud, détienne le record de prise de parole au Sénat » – 24 heures et 18 minutes – c’était en 1957, à l’occasion d’un discours contre les droits civiques.
« Alors que les heures s’égrenaient et que Corie Booker continuait à parler, relate le New York Times, des dizaines de milliers de personnes suivaient son discours sur des flux vidéo en direct, curieuses de voir jusqu’où il pourrait aller. (…) Il gesticulait et rugissait. Il lui arrivait de s’accrocher à son pupitre. Sa voix devint rauque, mais elle resta forte. »
Le porte-voix des démocrates ?Et si, « au travers de ce coup d’éclat, Cory Booker prévoyait de se présenter à la présidentielle de 2028, cela ne nous dérangerait pas, s’exclame le Washington Post. Ce discours pourrait être un tremplin. »
Déjà, rappelle le journal, deux figures de l’opposition, « Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez ont entamé une série de meetings sur le thème “combattre l’oligarchie“, qui attire des foules massives et qui alimente les spéculations sur une future candidature à la présidence de la députée de New York. Le terme “fascisme“ pourrait également être approprié, pointe le Washington Post. Et pourquoi pas, veut encore croire le journal, une tournée nationale de “lutte contre le fascisme“ menée par un démocrate de centre-gauche éminent et charismatique. À savoir Cory Booker. »
Justement, « Corie Booker peut-il unifier la résistance anti-Trump ? », s’interroge le Boston Globe. Pourquoi pas ? « Alors que les démocrates, frustrés par les vieux routiers au sommet, sont à la recherche d’une nouvelle génération de dirigeants, le discours de Booker pourrait consolider son statut de figure de proue du parti. »
Ce « discours marathon intervient à un moment où de nombreux démocrates progressistes se sentent déçus par les récents compromis avec les républicains, renchérit le Time Magazine, notamment l’accord budgétaire soutenu par Trump, auquel dix sénateurs démocrates ont adhéré le mois dernier. (…) D’après un récent sondage, poursuit le journal, près des trois quarts des électeurs démocrates estiment que leurs représentants au Congrès n’en font pas assez pour s’opposer à Trump. Le discours de Booker pourrait (donc) constituer une réponse directe à ces frustrations (…) et enhardir les démocrates, qui se sentent de plus en plus marginalisés dans un Sénat contrôlé par les républicains (…) Et aussi, pourquoi pas, élever son statut au sein du parti et le positionner comme une figure de proue de l’opposition à Trump. »
Trump : l’arme des droits de douaneOn n’en est pas encore là. Et Donald Trump occupe à nouveau la scène médiatique. Ce mercredi, pointe le Wall Street Journal, « tous les regards sont tournés vers les annonces de tarifs douaniers du président Trump, qui considère ce 2 avril comme le “jour de la libération“ de la politique commerciale des États-Unis. Les investisseurs sont sur le qui-vive. »
« Trump érige un mur tarifaire contre le monde », s’exclame El Pais à Madrid. « Le président américain va déclarer symboliquement la guerre commerciale à ses partenaires ce mercredi. »
« “Jour de la libération“ : Donald Trump veut frapper fort en imposant des droits de douane au reste du monde », lance le Figaro à Paris. Avec beaucoup de questions en suspens, note le journal : « optera-t-il pour une taxe universelle allant jusqu’à 20 % sur toutes les importations des partenaires commerciaux des États-Unis ? Où choisira-t-il d’appliquer des droits réciproques ? Et quels pays seraient ciblés en priorité ? » Réponse dans les prochaines heures.
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« C’est une bombe à mèche lente, relève Le Monde, allumée par Jean-Marie Le Pen en 2004, qui a explosé hier lundi au tribunal de grande instance de Paris, carbonisant les ambitions politiques de sa fille Marine Le Pen et faisant ressentir ses secousses dans toute la classe politique. Pour avoir prolongé et systématisé le détournement de l’argent du contribuable européen, aux fins de faire vivre un Front national sans marge financière et d’en faire bénéficier quelques proches, Marine Le Pen a provoqué sa perte. »
Une décision fondée en droitAlors oui, s’exclame La Croix, cette condamnation « a l’effet d’un séisme pour le Rassemblement national et l’ensemble de la vie politique française. » Mais, poursuit le quotidien catholique, la décision rendue par les juges ne constitue pas un acte politique, même si elle a incontestablement des conséquences dans ce domaine. Il s’agit d’une décision fondée en droit, s’appuyant sur des textes votés il y a plusieurs années par la représentation nationale, qui n’avait sans doute pas imaginé à l’époque un tel scénario. »
Alors oui, « un coup de tonnerre », lance Libération. « Marine Le Pen ne sera peut-être pas candidate en 2027. (…) Est-ce pour autant un scandale politique, comme le chœur de ses soutiens le laisse entendre ? Non. D’aucuns argumentent que la justice se serait substituée aux urnes. Mais hier les juges n’ont pas condamné l’extrême droite, et ce courant de pensée ne sera en rien empêché d’être représenté en 2027. » Les juges qui « étaient trois à statuer, rappelle Libération, et qui n’ont fait qu’appliquer la loi, respecter le droit. »
La France fracturée en deux campsAutre analyse pour Le Figaro, qui estime que la France est « désormais fracturée en deux camps radicalisés : côté gauche, ceux qui, au nom de la séparation des pouvoirs, voudraient que la justice impose au clair-obscur politique la transparence de la vertu. Pour empêcher l’illibéralisme, tous les moyens sont bons, même les réductions de liberté. C’est le parti de la balance. Côté droit, poursuit Le Figaro, les tenants de la souveraineté populaire, qui considèrent qu’une caste s’est emparée du trésor démocratique et qu’elle dépossède les électeurs de leur premier pouvoir : le vote. Pour reprendre le contrôle, ils sont prêts à tout bazarder, même la séparation des pouvoirs. C’est le parti de l’urne. »
Et attention, prévient le quotidien de droite : « les millions de Français qui se vivent comme des citoyens de second rang brandissent déjà cette décision comme preuve supplémentaire de leur humiliation. La vexation élitaire, qu’elle soit médiatique, culturelle ou judiciaire, est l’engrais le plus efficace pour faire pousser l’insurrection civique. »
Sur les traces de Trump ?Les réactions ne manquent pas non plus dans la presse internationale…
Pour le Times à Londres, « exclure Marine Le Pen de l’élection présidentielle ne fera qu’attiser les tensions. »
Non, rétorque le Guardian, « la justice française a choisi le courage plutôt que la reddition. La loi était claire, et le tribunal l’était aussi dans sa condamnation : pas de traitement de faveur pour Marine Le Pen. »
C’est une « une démonstration de la force de l’État de droit », renchérit Le Soir à Bruxelles.
Attention danger de trumpisation… pointe pour sa part Le Temps à Genève : les débats qui ont précédé et suivi ce procès illustrent « la méfiance vis-à-vis de la justice et l’instrumentalisation de cette méfiance par des élus souvent grands avocats de la fermeté par ailleurs. (…) L’exemple le plus criant de ce travers est évidemment Donald Trump, relève le quotidien suisse, qui, depuis de nombreuses années, ne cesse de saper l’autorité de la justice américaine. Et désormais au pouvoir, il va jusqu’à se venger en faisant payer les magistrats. »
En effet, « il n’y a plus de lignes rouges », déplore le Washington Post. « Dans la lignée de Trump, Mme Le Pen et ses partisans dénoncent une instrumentalisation de la justice, une chasse aux sorcières. » Tout comme Trump, « elle est désormais une criminelle condamnée dont le pouvoir politique ne doit pas être sous-estimé. »
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