Afleveringen

  • Premier volet de notre série spéciale : « Élections européennes : la montée des nationalismes en question ». En Italie, cela fait un an et demi qu'elle est au pouvoir et elle va affronter le 9 juin prochain, avec les élections européennes, son premier grand test électoral. Forte du soutien de sa base, confortée par le succès de sa stratégie de normalisation, Giorgia Meloni veut servir de référence à l'extrême-droite européenne et espère, à l’issue de ce scrutin, peser le plus possible sur les choix politiques de l'Union européenne.

    « Ici, avant, il n’y avait que des cabanes ! C’était une zone presque rurale, avec des champs tout autour de l’église et puis, petit à petit, cette partie de la ville est sortie de terre avec les logements construits par Mussolini ». Il est 9 heures du matin, Giuliana prend le temps de boire un petit café avec ses amies avant d’aller faire ses courses. Cette restauratrice à la retraite habite depuis les années 1980 à la Garbatella, un quartier populaire de Rome réputé pour ses petites ruelles et ses maisons typiques des années 1930. La Garbatella a servi de décor à de nombreux films italiens, dont le fameux « Journal Intime » de Nanni Moretti, mais est surtout connue désormais pour avoir été le quartier de jeunesse de Giorgia Meloni, la dirigeante italienne arrivée au pouvoir à l’automne 2022. « Mon neveu est allé dans la même école », lance Guilana, tout sourire… « et quand le recteur est mort, elle est venue à la messe pour lui rendre hommage ! Je suis vraiment fière qu’elle soit de notre quartier. Et ce qui me rend fière c’est qu’elle est restée telle qu’elle était… Et puis j’aime sa façon de penser, je l’aime parce qu’elle fait beaucoup pour les gens… et qu’elle est restée proche de nous ! »

    Lors des élections législatives de l’automne 2022, Giorgia Meloni a obtenu 20% des voix à la Garbatella, un score inférieur à sa moyenne nationale mais très élevé pour un quartier qui a toujours voté à gauche. Venue de l’extrême droite et d’un parti néofasciste qui a renié ses origines sulfureuses, la cheffe de Fratelli d’Italia s’est imposée dans les urnes en prônant le retour aux valeurs familiales, et une lutte sans merci contre l’immigration illégale. Et c’est bien ce discours populiste et autoritaire qui a séduit Gerardo, un vendeur de fruits et légumes installé à la Garbatella depuis 25 ans. « Aujourd’hui, avec tous ces non-européens qui sont ici, vous ne pouvez plus circuler dans la rue à certaines heures parce que vous risquez d’être agressé, ou violée si vous êtes une femme », s’indigne-t-il entre deux clients. « Nous, en Italie, nous avons besoin de plus de sécurité, de surveillance. »

    Autre attente des électeurs de Giorgia Meloni : le changement, la rupture avec tous les partis qui ont dirigé l’Italie au cours des dix dernières années… « Moi j’ai voté pour elle parce que je veux qu’elle change le système », pointe Gerardo. « Avant elle, on a essayé le Mouvement 5 étoiles, la Ligue du Nord… mais on a bien vu qu’ils n’étaient pas à la hauteur ! Elle est partie du bas, elle est restée simple et elle a fait son chemin lentement… Et même si tout n’a pas changé depuis qu’elle est élue, il faut lui laisser du temps. C’est comme une plante qu’on a semée, il faut la laisser grandir, la laisser arriver à maturité. »

    « Fasciste, raciste et homophobe »

    18 mois après sa victoire éclatante aux législatives, Giorgia Meloni conserve le soutien de sa base électorale. Et à quelques semaines des élections européennes, les sondages annoncent un résultat supérieur aux 25% remportés par son parti, les Fratelli d’Italia, aux législatives de 2022. Face à cette victoire annoncée du parti d’extrême-droite, les électeurs de gauche ne cachent ni leur inquiétude ni leur découragement. « Je ne l’aime pas, je n’aime pas ce qu’elle dit, je n’aime pas sa politique, souffle Christina, une comédienne de 28 ans, lunettes noires et cheveux teintés en bleu. Elle est raciste, elle n’aime pas les homosexuels et dit vraiment des saloperies sur eux… » Même rejet, même inquiétude chez Rita, kinésithérapeute à la retraite qui vote communiste et se dit antifasciste : « ce qui m’inquiète c’est cette focalisation sur la famille traditionnelle, sur l’immigration. Meloni est insupportable dans sa façon de se comporter. Et puis elle est trop à droite, trop fasciste… ça ne me correspond pas du tout ». Pour ces deux électrices de gauche, Giorgia Meloni n’a pas réellement rompu avec son passé de militante au sein du MSI, le parti néo-fasciste italien. En revanche, auprès de ses électeurs de droite, le travail de normalisation a fini par payer. À la tête des Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni se veut la championne d’une droite conservatrice, décomplexée, mais qui refuse d’être considérée comme un parti d’extrême-droite... et surtout qui assure avoir pris ses distances avec le passé fasciste de l’Italie.

    Cette stratégie de normalisation, Giorgia Meloni l’a d’abord mise en œuvre pour rassurer les électeurs italiens. Puis, une fois élue, elle l’a de nouveau employée, mais cette fois vis-à-vis de l’extérieur. « Elle a passé ces 18 derniers mois à essayer de se renforcer aux yeux de l’opinion publique internationale », décrypte l’historien Giovanni Orsina, de l’Université Luiss à Rome. « Elle a fait un travail énorme pour se légitimer et pour dissiper l’idée qu’elle était une dangereuse fasciste et qu’elle allait tout casser. Elle a voulu montrer qu’elle était une interlocutrice valable vis-à-vis de l’Europe, vis-à-vis de l’Otan. Et elle y est parvenue ! »

    À l’extérieur de l’Italie, Giorgia Meloni prend du galon et s’affiche aux côtés de Joe Biden, le président américain, ou d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Elle apparaît comme un fervent soutien de l’Ukraine, et affiche clairement son hostilité à la Russie de Vladimir Poutine. Elle joue aussi un rôle important dans les négociations entre dirigeants européens à Bruxelles, pour conclure le Pacte asile et migrations, ou pour convaincre Viktor Orban de ne pas entraver l’aide à l’Ukraine. À l’extérieur, Meloni offre donc le visage d’une droite fréquentable, et pas si radicale que cela. À l’intérieur en revanche, la dirigeante italienne donne des gages à son électorat et elle le fait sur deux grands thèmes : les valeurs familiales et la lutte contre l’immigration illégale.

    « Un leurre pour l’opinion italienne »

    Dans le nord-ouest de Rome, juste en contrebas du Verano, le plus grand cimetière de la ville, un attroupement se forme à la tombée de la nuit, le long d’une large avenue embouteillée. C’est ici que tous les soirs, les bénévoles de l’ONG Baobab Experience viennent en aide aux migrants illégaux que la route de l’exil a conduits jusqu’à Rome. « On leur apporte de quoi manger, des vêtements et aussi des couvertures ou des sacs de couchage pour la nuit, parce qu'il n'y a pas de centre pour les migrants en transit à Rome » , explique Andrea Costa, président de Baobab Experience. « Depuis 2015, la majorité des personnes que nous aidons vient d’Afrique de l’Est : Éthiopie, Érythrée, Soudan, Somalie… »

    Le long du mur, assis sur le trottoir, Jack vient de terminer son repas : des pâtes au pesto, un fruit et quelques biscuits. Maintenant rassasié, ce jeune Soudanais nous raconte son périple, de son pays en guerre à la Libye, puis à la Tunisie, et enfin la traversée de la mer Méditerranée. « Je suis arrivé à Lampedusa, et de Lampedusa ils nous ont emmenés en Sicile, à Catane, et ensuite à Rome. Ici je dors dans la rue, dans le froid… Il n’y a que ces gens qui nous aident, qui nous donnent à manger le soir. »

    Durant la campagne électorale qui l’a menée au pouvoir, Giorgia Meloni a promis un blocus maritime pour empêcher l’arrivée des réfugiés sur le sol italien. Une promesse radicale, que la dirigeante n’a jamais appliquée. Mais son gouvernement a rendu plus difficile le travail des ONG qui viennent en aide aux réfugiés, que ce soit en mer lors des sauvetages, ou sur terre, une fois débarqués. Quant à la situation en Italie des migrants illégaux, elle n’a fait qu’empirer. « Giorgia Meloni est clairement en train d’aggraver les choses pour les réfugiés en rendant les voyages de moins en moins sûrs, de plus en plus dangereux et mortels, dénonce Alice Basiglini de l’ONG Baobab Experience. Et puis, une fois arrivées, toutes ces personnes sont laissées dans un vide juridique pendant très longtemps, sans avoir la possibilité d'obtenir des documents, sans hébergement et sans possibilité de travailler légalement. Je pense que l’objectif principal de Meloni est de surfer sur la rhétorique de la prétendue « invasion de migrants » parce que c’est utile à son récit politique. Au niveau économique ou diplomatique, elle ne s’est pas vraiment différenciée des gouvernements qui l’ont précédée… donc elle se sert de ce thème comme d’un leurre pour l’opinion publique. »

    DIAPORAMA

    « Je suis une mère chrétienne et italienne ! »

    L’autre grand thème de prédilection pour Giorgia Meloni sur la scène intérieure, c’est la défense des valeurs traditionnelles : la glorification d’une Italie chrétienne, attachée à la famille, et opposée à ce que la dirigeante italienne a qualifié de « lobby LGBT ». « Moi, je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère ! scandait-elle sur les tribunes électorales en 2022, pour le plus grand bonheur de ses partisans…. Je suis italienne ! Je suis chrétienne ! Et personne ne me l’enlèvera ! » Depuis son arrivée au pouvoir, dans les régions italiennes, l’accès à l’avortement n’est pas interdit, mais il est rendu plus difficile selon les associations féministes… quant aux familles homosexuelles, elles ont vu leurs droits parentaux remis en question devant les tribunaux italiens. « Quand mon fils est né, seule ma partenaire a pu le reconnaitre, raconte Alessia Crocini, militante LGBT et présidente de l’association Famiglie Arcobaleno (Familles Arc-en-Ciel)… J’ai dû faire une procédure d’adoption et j’ai finalement réussi… aujourd’hui il a deux parents et il porte mon nom de famille. » Alessia Crocini nous reçoit dans la chambre de son fils et s’excuse avec le sourire du désordre et des boîtes de Lego qui s’empilent dans un coin de la pièce. Durant les huit années qui ont précédé l’adoption, Alessia a vécu le calvaire des « parents fantômes », sans aucun droit parental sur son fils. « Je ne pouvais pas prendre de décisions en matière de santé, je ne pouvais pas l’emmener se faire vacciner ou aller chez le pédiatre. Parce que vous n’êtes pas un parent légal vous n’êtes rien, vous êtes comme un baby-sitter ou un étranger. C’est difficile de devoir expliquer ça à son enfant, et lui expliquer ce qu’est l’homophobie. »

    En janvier 2023, quelques mois après l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, son gouvernement demande aux mairies italiennes de ne plus tolérer la double parentalité pour les familles homosexuelles… un cauchemar pour les mères qui ont dû alors défendre en justice leurs droits parentaux. « À Padoue, 38 certificats de naissance ont été contestés par le procureur qui a tenté d’annuler les actes de naissance d’enfants âgés de sept ou huit ans, s’indigne Alessia. En première instance, la justice a donné raison aux familles et a confirmé les actes de naissance. C’est une victoire mais la décision va être examinée en appel et cela ira sûrement jusqu’à la Cour de Cassation. »

    Pour la militante, ce combat judiciaire est le premier acte d’une offensive anti-LGBT voulue par le gouvernement Meloni, une offensive qui évoque selon elle le climat homophobe régnant dans d’autres pays de l’Union européenne, tels que la Hongrie ou la Pologne avant la défaite du PiS (Parti Démocratie et Justice, droite conservatrice) à l’automne dernier (2023). « Il suffit de penser à ce phénomène médiatique qui a explosé en Italie l’année dernière, avec le Général Roberto Vannaci. Ce général a publié un livre homophobe dans lequel il dit que les homosexuels ne sont pas des gens normaux. Ce type est invité à la télévision tous les jours… Et la Ligue du Nord et Fratelli d’Italia se le disputent pour qu’il soit candidat sur leur liste aux Européennes ! »

    Double visage, double discours

    Une approche modérée et conciliante à Bruxelles et sur la scène internationale, mais une politique intérieure beaucoup plus offensive sur l’immigration et sur les valeurs traditionnelles : c’est ce double visage, ce double discours, que dénonce la gauche italienne depuis que Giorgia Meloni est arrivée au pouvoir. Dans une salle de réunion de la Chambre des députés à Rome, nous rencontrons Guiseppe Provenzano, parlementaire, ancien ministre, et membre du Parti Démocrate. « Il y a un fil rouge ou plutôt un fil noir qui relie toutes les politiques de ce gouvernement depuis le premier jour, c’est l’attaque contre l’égalité : l’égalité des droits et l’égalité sociale. Meloni a coupé dans les aides sociales, dans les soins de santé. Et les seuls qui ont bénéficié de sa politique ce sont les fraudeurs fiscaux ». La gauche italienne s’inquiète également du projet de réforme constitutionnelle de Giorgia Meloni, qui veut renforcer les pouvoirs du chef du gouvernement – en le faisant élire directement par les Italiens. « C’est le projet le plus dangereux de Giorgia Meloni, celui d’un présidentialisme sans contre-pouvoir. Elle veut faire cela parce qu’elle est l’héritière des néofascistes italiens, et parce qu’elle a besoin d’écrire une nouvelle Constitution pour se légitimer en tant que cheffe de file de la nouvelle droite italienne et européenne. »

    De fait, Giorgia Meloni espère accroître son influence en Europe à l’issue des élections du 9 juin. Une ambition clairement assumée par Tommaso Foti, le chef du groupe Fratelli d’Italia à la Chambre des députés. « Notre objectif était de créer une droite moderne, une droite de gouvernement, une droite capable de redonner à l’Italie un rôle décisif en Europe, et je peux dire que notre objectif a été atteint, plastronne le député d’Emilie-Romagne, qui a participé à la fondation de Fratelli d’Italia en 2012, aux côtés de Giorgia Meloni. À présent, nous pensons que nous pouvons apporter à l’Europe un système équivalent à ce que nous avons réalisé en Italie. Notre projet est une Europe qui gouverne sans les socialistes et sans ces groupes qui se définissent comme écologistes mais qui sont en réalité des éco-extrémistes. »

    Un trait d’union entre les droites

    Forte de son expérience gouvernementale et d’un résultat qui s’annonce prometteur aux Européennes du 9 juin, la dirigeante italienne pourra sinon jouer les « faiseuses de rois » au sein des institutions européennes, en tout cas s’imposer comme une interlocutrice cruciale, à Strasbourg comme à Bruxelles. Mais quelle sera la stratégie européenne de Giorgia Meloni au sein du Parlement européen ? Que fera-t-elle du groupe ECR (Conservateurs et Réformistes Européens), le groupe de droite nationaliste dont les Fratelli d’Italia devraient devenir la principale composante après les élections ? Pour Giovanni Orsina de l’Université Luiss de Rome, la dirigeante italienne voudra en premier lieu défendre les intérêts italiens et accroître son influence au sein des institutions. « Tout d’abord, elle voudra être un acteur majeur de la négociation pour la prochaine Commission. Il faudra sans doute qu’Usrula von der Leyen, la présidente de la Commission, élargisse vers la droite sa majorité… et en échange de son soutien Meloni voudra probablement son propre commissaire. Bien entendu, je pense qu'une stratégie plus large sera de déplacer le plus à droite possible le curseur politique au sein du Parlement. »

    À quelques semaines du scrutin, les sondages accordent une large avance à Giorgia Meloni et à son parti Fratelli d’Italie, une poussée à droite que la dirigeante italienne anticipe et espère également dans le reste de l’Union européenne. « L’idée de Giorgia Meloni, c’est de devenir un trait d’union, un intermédiaire entre l’extrême-droite et la droite traditionnelle du PPE, le Parti Populaire européen », conclut Giovanni Orsina. « Elle veut être celle qui pourra dialoguer à la fois avec les chrétiens-démocrates allemands et avec le RN français. Aujourd’hui, ce dialogue est impossible parce que la droite traditionnelle considère que l’on ne peut pas discuter avec Marine Le Pen… Mais dans deux ou trois ans ? Nous n’en savons rien. Giorgia Meloni pense que l’avenir appartient à la droite et qu’il y a des forces à droite qu’il faudra bien finir par accepter. »

  • C’était l’an dernier (2023), le président tunisien s’en prenait aux migrants, établis ou de passage en Tunisie. Des propos qui avaient été suivis de semaines de violences anti-Noirs qui ont culminé, durant l'été 2023, avec des migrants déportés par centaines vers des zones désertiques ou vers les frontières avec l’Algérie et la Libye. Sans eau, sans nourriture, et en plein été. Aujourd’hui, les migrants sont moins nombreux dans les grandes villes de Tunisie, les tensions ont-elles pour autant disparu ?

    « Le supplice des migrants subsahariens en Tunisie », un Grand reportage d'Amira Souilem.

  • Zijn er afleveringen die ontbreken?

    Klik hier om de feed te vernieuwen.

  • C’est devenu un fait de société, en France, ailleurs aussi. Les jeunes vont mal, la santé mentale se dégrade avec notamment des dépressions de plus en plus tôt. Et la crise sanitaire liée au Covid a tout accéléré. Dans le nord de la France, les passages aux urgences pour gestes et idées suicidaires, les consultations pour troubles anxieux et angoisses ont augmenté chez les 10 ans et plus.

    En 2021, les tentatives de suicides chez les jeunes étaient même 4 fois supérieures à la moyenne nationale. Une dégradation de la santé mentale qui se heurte à une dégradation du secteur psychiatrique en crise depuis plusieurs années.

    « Santé mentale des jeunes, les difficultés de la prise en charge », un Grand reportage de Lise Verbeke.

  • Un fauteuil à Sciences Po

    Selon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur, à la rentrée 2021, on comptait 51 000 étudiants en situation de handicap dans les établissements d’enseignement supérieur publics, soit 2,2 % de l'ensemble des étudiants. Face aux difficultés, beaucoup abandonnent leurs études. Laurence Théault a suivi Eymerick Truffert dans son quotidien à Sciences Po.

    Un Grand reportage de Laurence Théault qui s'entretient avec Patrick Adam.

    Dans le camp de Zebilla au Ghana, les réfugiés du Burkina s'adaptent à leur nouvelle vie

    Dans le nord du Ghana, une partie des réfugiés vivent dans le camp de Zebilla. Après avoir subi les traumatismes, ils vivent aujourd’hui en bonne entente avec les Ghanéens. Parmi les déplacés, seule la communauté peule se sent parfois mise à l’écart.

    Un Grand reportage de Caroline Chauvet qui s'entretient avec Patrick Adam.

  • Afrique du Sud : 30 plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ?

    En Afrique du Sud, c’est le temps du bilan pour le Congrès National Africain, l’ANC. Il y a 30 ans, des files interminables se formaient à l’extérieur des bureaux de vote du pays, pour le tout premier scrutin multiracial. Avec l’élection de Nelson Mandela, les Sud-Africains écoutaient, pleins d’espoir, les promesses de son parti, et rêvaient d’une société arc-en-ciel pour tourner la page de l’apartheid. Aujourd’hui, la corruption et les limites des politiques publiques sont passées par là... les trentenaires à qui on avait prédit une vie meilleure ont vécu des expériences très différentes, qui reflètent les défis post-apartheid.

    Un Grand reportage de Romain Chanson et Claire Bargelès qui s'entretiennent avec Patrick Adam.

    Slovénie, la vallée de la Vipava s'adapte au changement climatique

    Nichée entre les Alpes juliennes et la mer Adriatique, la vallée slovène de la Vipava subit de plein fouet les conséquences du changement climatique. Ses vergers, ses vignes souffrent de la sécheresse, ses habitants tentent d'y faire face par différentes actions.

    Un Grand reportage d'Agnieszka Kumor qui s'entretient avec Patrick Adam.

  • Nichée entre les Alpes juliennes et la mer Adriatique, la vallée slovène de la Vipava subit de plein fouet les conséquences du changement climatique. Ses vergers, ses vignes souffrent de la sécheresse, ses habitants tentent d'y faire face par différentes actions.

    En images

  • Selon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur, à la rentrée 2021, on comptait 51 000 étudiants en situation de handicap dans les établissements d’enseignement supérieur publics, soit 2,2 % de l'ensemble des étudiants. Face aux difficultés, beaucoup abandonnent leurs études. Laurence Théault a suivi Eymerick Truffert dans son quotidien à Sciences Po.

    Diaporama

  • Dans le nord du Ghana, une partie des réfugiés vivent dans le camp de Zebilla. Après avoir subi les traumatismes, ils vivent aujourd’hui en bonne entente avec les Ghanéens. Parmi les déplacés, seule la communauté peule se sent parfois mise à l’écart.

    De notre envoyée spéciale,

    « Nous nous sentons vraiment déprimés. Nous avons fui ici, quittant nos foyers, nos biens, et nos bétails, et nous nous retrouvons ici dans ce camp. Et nous avons vraiment peur de retourner chez nous, de peur qu’ils reviennent nous tuer… »

    À 72 ans, Keke (nom d’emprunt) espérait ne pas avoir à fuir son village près de Bitta au Burkina Faso. Il a dû s’y résigner après avoir vu des voisins mourir devant lui. Arrivé au Ghana, il est accueilli dans une famille d’accueil dans le nord du Ghana, et a ensuite été approché par les autorités ghanéennes et le HCR pour être installé dans un vaste camp de réfugiés.

    « En réalité, ces personnes n’ont pas le statut de réfugiés, mais ils sont enregistrés pour une attestation. Actuellement, plus de 3 000 Burkinabè au Ghana sont dans ce cas », explique à RFI Tetteh Padi, directeur du Ghana Refugee Board (GRB), l’Agence ghanéenne pour les demandeurs d’asile. C’est à quelques kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso, près de la ville de Zebilla, dans le nord-est du Ghana, que des centaines de tentes ont été placées pour accueillir environ 4 000 personnes, et accueille aujourd’hui plus de 1 000 réfugiés qui ont fui les violences au Burkina Faso.

    Keke n’est pas le seul réfugié du camp. Comme lui, Seone (nom d’emprunt) vient aussi de la zone de Bitta, avec ses sept enfants et son mari. Elle se souvient d’avoir vu ses deux voisins être assassinés par des attaquants au visage masqué.

    Sugurunoma (nom d’emprunt) vient de la zone de Soudougui. Elle a vu une vingtaine de personnes de sa famille élargie se faire tuer lors d’une attaque. Alors enceinte, elle dit avoir quitté Bitta à pied. Au troisième jour de marche, elle a accouché. Elle a réussi à venir au Ghana avec toute sa famille de sept enfants.

    Pour ces réfugiés, le camp de Zebilla est un havre de paix. Ils y sont nourris et logés. Seulement, ils se plaignent du manque d’activité. Pour l’instant, ils n’ont même pas de champ à eux et n’ont aucune activité. Le Ghana Refugee Board a indiqué à RFI que des terres agricoles ont été acquises pour les réfugiés pour qu’ils puissent avoir des revenus agricoles. Des projets sont en cours pour donner du bétail à ces réfugiés, leur faire développer divers métiers (coiffure, mécanique, etc). Une aide pour le commerce a commencé, ajoute le GRB.

    Mais aujourd’hui, de nombreux réfugiés sont des femmes, des enfants et des vieillards. Les hommes ont pour beaucoup été tués lors des attaques, ou bien sont partis travailler ailleurs, sans toujours se rapprocher des services comme le GRB ou le HCR. Et au Ghana, la plupart des déplacés vivent dans des familles d’accueil. Le GRB estime qu’environ 15 000 Burkinabè ont fui les violences dans leur pays pour rejoindre le nord du Ghana. Un autre camp, équivalent à celui de Zebilla, vient d'être construit à Zini, dans le nord-ouest du pays.

    Mixité avec les Ghanéens

    « Quand nous sommes arrivés au Ghana, ce n’était pas facile pour les Ghanéens. Ils ont eu peur que les attaquants nous suivent et arrivent jusqu’à chez eux. Mais ils ont aussi pris pitié de nous, certains ont même cuisiné pour nous », se souvient Seone.

    Seone et les autres réfugiés ont vécu la même expérience lors de leur arrivée dans le camp de Zebilla, situé près du village de Tarikom. Ses 2 600 habitants, d’abord curieux et contents, ont eu rapidement peur que l’installation de ces Burkinabè ne soit source d’insécurité. « Mais les services de sécurité du Ghana, le chef de la sécurité, et même la sécurité de la présidence sont venus ici, et les villageois ont été rassurés », explique Isaac Angonwin, le « District Assembly Representative » de Tarikom, une sorte de leader communautaire élu. Aujourd’hui, « les enfants vont à l’école tous ensemble : les demandeurs d’asile et les villageois ! La clinique que nous avons ici est à la fois pour les réfugiés et la communauté. Nous faisons tout en commun ! », ajoute-t-il.

    À Tarikom, les Ghanéens, par humanisme, ont accepté de donner leurs terres aux réfugiés. « J’ai eu pitié de ces gens quand j’ai appris qu’ils avaient besoin de ces terres pour leur permettre de s'installer », se souvient Abambilla Awale, le « land priest » de Tarikom. La plus belle preuve d’intégration vient souvent des enfants. Les jeunes réfugiés parlent déjà le Kusaal après moins d’un an dans le nord Ghana. Au milieu du camp, une vingtaine d’enfants - villageois et réfugiés - se sont placés en deux rangées. Au top, un jeune de chaque équipe essaye d’être le premier à attraper la bouteille d’eau vide au milieu du terrain.

    L’arrivée des réfugiés a été bénéfique pour le moment pour le village. Elle a même permis d’étendre le réseau d'électricité de Tarikom et d’améliorer la clinique. Mais les villageois espèrent ne pas être laissés pour compte face aux réfugiés, qui n’ont par exemple pas de problème de nourriture. Eux-mêmes déjà pauvres, ils ont pourtant donné des terres aux réfugiés par fraternité. Mais ils souhaitent plus d’aide de la part des organisations internationales, ou encore une extension de leur électricité ou de la clinique, qui accueille aussi les déplacés maintenant.

    Des Peuls qui se sentent marginalisés

    Une communauté se sent pourtant mise à l’écart par le Ghana, c’est la communauté peule. En juillet 2023, l’association des Peuls au Ghana, Pulaaku international Ghana, avait dénoncé le fait que des centaines de Peuls - dont des femmes, des enfants et des vieillards - avaient été forcés de retourner au Burkina Faso. Ces personnes étaient pourtant venues au Ghana fuyant les violences au Burkina.

    Au-delà de l’association, un reportage de la Deutsche Welle avait aussi soutenu cette idée que seuls des Peuls ont été rapatriés vers le Burkina Faso. « On a été invités à discuter avec les forces de sécurité. Nous nous sommes assis et nous avons délibéré et ils ont accepté leur faute. Et c'est à ce moment-là qu'ils ont arrêté l’opération », se souvient Yakubu Musah Barry, secrétaire général de Pulaaku international Ghana. M. Barry ne cesse de plaider pour une meilleure intégration de sa communauté souvent marginalisée.

    Le HCR avait dénoncé le renvoi de réfugiés du Ghana, ne mentionnant pas d'ethnie dans son communiqué de presse. (cf UNHCR). Le gouvernement avait réfuté toutes ces accusations de stigmatisation, et expliqué dans un communiqué du 13 juillet 2023 qu’il s'agissait d'un « processus de rapatriement » « conforme aux protocoles internationaux » institué « pour faciliter le mouvement des Burkinabè qui souhaitent retourner dans leur pays. »

    M. Padi du Ghana Refugee Board, répond quant à lui que « ce sont les services de sécurité qui connaissent les personnes qui ont été renvoyées. Nous, au Ghana Refugee Board, nous enregistrons les personnes autorisées par les forces de sécurité à être enregistrées ».

    Dans le camp de Zebilla, au moment du reportage en février 2024, aucun Peul n’était présent parmi les déplacés. La question des Peuls, ce peuple majoritairement nomade, est délicate en Afrique de l’Ouest. Souvent associés dans l'imaginaire collectif aux violences et au jihadisme extrémiste au Sahel, les Peuls n'en restent pas moins des victimes de ces mêmes violences.

  • En Afrique du Sud, c’est le temps du bilan pour le Congrès National Africain, l’ANC. Il y a 30 ans, des files interminables se formaient à l’extérieur des bureaux de vote du pays, pour le tout premier scrutin multiracial. Avec l’élection de Nelson Mandela, les Sud-Africains écoutaient, pleins d’espoir, les promesses de son parti, et rêvaient d’une société arc-en-ciel pour tourner la page de l’apartheid.

    Aujourd’hui, la corruption et les limites des politiques publiques sont passées par là... les trentenaires à qui on avait prédit une vie meilleure ont vécu des expériences très différentes, qui reflètent les défis post-apartheid.

    « Afrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ? », un Grand reportage de Romain Chanson et Claire Bargelès.

  • Soudan : la vie en suspens des réfugiés de Renk

    Il y a un an… éclatait la guerre au Soudan. Deux généraux s’affrontent pour le pouvoir. Aujourd’hui, le conflit a provoqué le déplacement de près de 8 millions et demi de personnes, selon les Nations unies. Près d’1 million et demi sont des réfugiés partis en Égypte, au Tchad, en Éthiopie ou encore au Soudan du Sud. C’est la plus importante crise de personnes déplacées au monde, dont l’impact régional est colossal.

    Un Grand reportage de Gaëlle Laleix qui s'entretient avec Patrick Adam.

    Soudanais réfugiés en Égypte : l’exil sans Terre promise

    C’était il y a un an, le 15 avril 2023, la guerre éclatait au Soudan entre l’armée du général Al Burhan et les Forces de soutien rapide. Depuis, 1 800 000 Soudanais ont fui leur pays. Beaucoup ont emprunté la route vers l’Égypte où leurs conditions de vie demeurent très précaires.

    Un Grand reportage de Léonie Lebrun qui s'entretient avec Patrick Adam.

  • Inde, entre le BJP et l'opposition, duel à mort à New Delhi

    D’un côté, L’Aam Aadmi Party, dont le dirigeant emprisonné est érigé en martyr politique. De l’autre, le BJP qui veut conserver la capitale. En se posant en gardienne de la démocratie, l’opposition espère infliger une sanction symbolique à Narendra Modi dans la capitale. Reste à voir si cette thématique mobilise des électeurs inquiets du chômage.

    Un Grand reportage de Côme Bastin qui s'entretient avec Patrick Adam.

    Belgique : faire de la prostitution, un métier presque comme les autres

    Peut-on considérer la prostitution comme un métier ? En Belgique, la réponse est oui ! Le royaume est devenu, en 2022, le deuxième pays au monde, après la Nouvelle-Zélande, à décriminaliser le travail du sexe... Une politique particulièrement souple, qui permet aux travailleuses et aux travailleurs du sexe d’exercer en toute légalité avec un statut d'autoentrepreneur et de bénéficier de droits sociaux. Les prostituées, qui sont très majoritairement des femmes, pourraient même à terme devenir salariées...

    Un Grand reportage de Laure Broulard qui s'entretient avec Patrick Adam.

  • Peut-on considérer la prostitution comme un métier ? En Belgique, la réponse est oui ! Le royaume est devenu, en 2022, le deuxième pays au monde, après la Nouvelle-Zélande, à décriminaliser le travail du sexe... Une politique particulièrement souple, qui permet aux travailleuses et aux travailleurs du sexe d’exercer en toute légalité avec un statut d'autoentrepreneur et de bénéficier de droits sociaux. Les prostituées, qui sont très majoritairement des femmes, pourraient même à terme devenir salariées...

    « Belgique : faire de la prostitution, un métier presque comme les autres », un Grand reportage de Laure Broulard.

  • D’un côté, L’Aam Aadmi Party, dont le dirigeant emprisonné est érigé en martyr politique. De l’autre, le BJP qui veut conserver la capitale. En se posant en gardienne de la démocratie, l’opposition espère infliger une sanction symbolique à Narendra Modi dans la capitale. Reste à voir si cette thématique mobilise des électeurs inquiets du chômage.

    De notre correspondant en Inde,

    Dans la cour du petit siège de L’AAP, les militants fébriles mais joyeux se prennent dans les bras. Sanjay Singh, le Lion comme on le surnomme ici, fait son entrée sous les lancers de fleurs. Voilà six mois qu’il était en prison, mais la Cour suprême de l’Inde vient de le libérer. « Merci à tous ceux qui luttent contre la dictature du BJP, lance le député depuis une petite tribune. Ils peuvent nous jeter en prison, mais pour quel crime ? Fournir une éducation de qualité, des soins, de l’eau, des bus gratuits, à 20 millions d’habitants de Delhi ? Ce soir, l’heure n’est pas aux réjouissances mais au combat ! ».

    Le combat, c’est celui pour la libération d’Arvind Kejriwal, icône politique et fondateur de l'AAP, lui aussi emprisonné en mars pour corruption par l’Enforcement Directorate. Ici, on ne croit pas une seconde aux accusations de cette agence, accusée d'être aux ordres du Premier ministre. Kejriwal va devenir un martyr, prédit Charan, 50 ans. « Les Indiens savent que Kejriwal est un homme intègre, qui est ciblé parce qu’il dérange. Tous les partis d’opposition font face à des menaces similaires, et c’est pour ça qu’ils sont venus à sa défense et vont s’allier contre Modi qui se comporte en dictateur. »

    Meeting unitaire

    Ce dimanche, l’opposition affiche son d’unité dans la capitale. L’AAP mais aussi le parti du Congrès ou les partis régionaux DMK et TMC s’expriment devant des milliers de personnes. Autrefois rivaux, ils ont décidé de faire front commun au sein de la coalition INDIA. Dans plusieurs États, ils ne présenteront qu’un candidat par siège pour ne pas diviser les électeurs. « Mes amis, vous savez comme on peut truquer un match de cricket », lance la figure du parti du Congrès Rahul Gandhi, qui a lui été exclu du parlement pour diffamation. « Lors de ces élections, Narendra Modi s’est attribué le rôle d’arbitre. Dans notre équipe, avant même le début du match, des joueurs phares sont emprisonnés. »

    Parmi la foule, de nombreux militants de l’AAP qui brandissent des photos de leurs leaders sous les barreaux comme Ayushi, 41 ans. « Je redeviens militante après 5 ans parce que moi et mon mari sommes très inquiets. Je soutiens l’alliance INDIA qui rassemble des partis différents mais unis par la défense de notre Constitution. »

    Cette croisade démocratique peut-elle porter ? Tavleen Singh, analyste politique, en doute. « Les dérives autoritaires du gouvernement, les électeurs en entendent parler lors de chaque élection. De plus, les chefs de l'opposition, souvent des clans familiaux, sont loin d'être perçus comme des politiciens vertueux. »

    Des électeurs troublés

    Sur le marché populaire de Sarojini Nagar, l’arrestation d’Arvind Kejriwal jette cependant un certain trouble. « J’ai toujours voté Aam Aadmi Party car ils ont amélioré les écoles et les cliniques pour les pauvres », explique un couturier musulman. « Les habitants de New Delhi vont continuer à soutenir Arvind Kejriwal. »

    Ram Singh, un policier à la retraite, votera Narendra Modi parce que « sa politique étrangère est bonne et qu’il développe les infrastructures ». Mais il confie apprécier Kejriwal. « Je ne sais pas trop pourquoi ils l’ont arrêté, on n'a toujours pas de preuve dans cette affaire ». D’autres affirment ne pas encore savoir pour qui ils voteront.

    Pawan Khera, responsable média du Congrès, est convaincu que Narendra Modi paiera son autoritarisme dans les urnes. « Il n’y a pas que Kejriwal. Le dirigeant du Jharkhand a été emprisonné. Nos comptes en banque ont été gelés. L’opposition va gagner, sinon dans 5 ans, vous serez renvoyé dans votre pays, et moi en prison. »

    Plusieurs études montrent des Indiens d’abord préoccupés par le chômage record. « La démocratie c’est abstrait, il faut parler de la vie quotidienne durant une campagne », juge Tavleen Singh. Entre la puissance triomphante mise en scène par Narendra Modi et la République au bord du gouffre décrite par l’opposition, les Indiens doivent trancher entre deux visions aux antipodes de leur pays.

  • C’était il y a un an, le 15 avril 2023, la guerre éclatait au Soudan entre l’armée du général Al Burhan et les Forces de soutien rapide. Depuis, 1 800 000 Soudanais ont fui leur pays. Beaucoup ont emprunté la route vers l’Égypte où leurs conditions de vie demeurent très précaires.

    « Soudanais réfugiés en Égypte : l’exil sans Terre promise », un Grand reportage de Léonie Lebrun.

  • Il y a un an… éclatait la guerre au Soudan. Deux généraux s’affrontent pour le pouvoir. Aujourd’hui le conflit a provoqué le déplacement de près de 8 millions et demi de personnes, selon les Nations unies. Près d’1 million et demi sont des réfugiés partis en Égypte, au Tchad, en Éthiopie ou encore au Soudan du Sud. C’est la plus importante crise de personnes déplacées au monde, dont l’impact régional est colossal.

  • Rwanda: 30 ans après le génocide, panser les blessures invisibles

    Au Rwanda, ce dimanche 7 avril 2024 marque le début de cent jours de commémorations du génocide contre les Tutsis. Aujourd’hui, la population rwandaise est majoritairement née après 1994. Mais toutes les générations sont marquées. Rescapés, anciens bourreaux, enfants des uns et des autres… Chacun porte en lui une part du traumatisme.

    Un Grand reportage de de Lucie Mouillaud et d'Amélie Tulet. Entretien avec Patrick Adam.

    Rwanda : 30 ans après le génocide, un besoin de justice et de réponses

    Au Rwanda, ce lundi 8 avril 2024 marque le début de cent jours de commémorations officielles du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi. Il y a trente ans, selon les Nations unies, plus d'un million de personnes - en majorité des Tutsi, mais également des Hutu, et d'autres opposants au génocide - ont été systématiquement tuées en moins de trois mois. 61 personnes ont été condamnées par le TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda). Plus d’un million de jugements ont été rendus par les Gacaca, ces tribunaux inspirés de la pratique coutumière. Mais il reste encore des fugitifs recherchés, des personnalités en exil qui ne sont pas inquiétées et des silences qui torturent toujours les rescapés.

    Un Grand reportage de Lucie Mouillaud et d'Amélie Tulet. Entretien avec Patrick Adam.

  • Mer de Chine : comment les Philippines organisent la réponse à Pékin

    Les affrontements s’intensifient en mer de Chine méridionale. Alors que Pékin revendique 90% de cette zone riche en gaz naturel et en poisson. Pour faire valoir ce qu’elle considère être son droit territorial, la Chine occupe le terrain grâce à ses garde-côtes et à la présence de navires martiaux et commerciaux. Mais depuis l’arrivée au pouvoir du Président Ferdinand Marcos Jr les Philippines organisent la réplique. En se rapprochant des États-Unis et en cherchant l’aide d’autres démocraties, l’archipel cherche à attirer l’attention du monde sur la domination chinoise jugée illégitime par un tribunal d’arbitrage en 2016.

    Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec Patrick Adam.

    États-Unis-Mexique: la frontière, éternel enjeu électoral

    Aux États-Unis, la campagne pour les élections générales de novembre prochain a commencé. Le camp républicain et le camp démocrate échangent coup pour coup. Comme à chaque scrutin, le bilan économique du président sortant est critiqué par ses adversaires. Mais rien n’occupe autant de place que la question de la gestion de l’immigration. La gestion de la frontière avec le Mexique est jugée calamiteuse par Donald Trump et son parti qui en ont fait un thème central de la campagne. Comment cela est-il vécu par ceux qui côtoient au quotidien cette frontière ?

    Un Grand reportage d'Aabla Jounaïdi qui s'entretient avec Patrick Adam.

  • Aux États-Unis, la campagne pour les élections générales de novembre prochain a commencé. Le camp républicain et le camp démocrate échangent coup pour coup. Comme à chaque scrutin, le bilan économique du président sortant est critiqué par ses adversaires. Mais rien n’occupe autant de place que la question de la gestion de l’immigration. La gestion de la frontière avec le Mexique est jugée calamiteuse par Donald Trump et son parti qui en ont fait un thème central de la campagne. Comment cela est-il vécu par ceux qui côtoient au quotidien cette frontière ?

    « États-Unis-Mexique: la frontière, éternel enjeu électoral », c’est un grand reportage d’Aabla Jounaïdi et Julien Boileau.

  • Les affrontements s’intensifient en mer de Chine méridionale. Alors que Pékin revendique 90% de cette zone riche en gaz naturel et en poisson. Pour faire valoir ce qu’elle considère être son droit territorial, la Chine occupe le terrain grâce à ses garde-côtes et à la présence de navires martiaux et commerciaux. Mais depuis l’arrivée au pouvoir du Président Ferdinand Marcos Jr les Philippines organisent la réplique. En se rapprochant des États-Unis et en cherchant l’aide d’autres démocraties, l’archipel cherche à attirer l’attention du monde sur la domination chinoise jugée illégitime par un tribunal d’arbitrage en 2016.

    « Mer de Chine : comment les Philippines organisent la réponse à Pékin », un Grand reportage de Nicolas Rocca.

  • Au Rwanda, ce lundi 8 avril 2024 marque le début de cent jours de commémorations officielles du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi. Il y a trente ans, selon les Nations unies, plus d'un million de personnes - en majorité des Tutsi, mais également des Hutu, et d'autres opposants au génocide - ont été systématiquement tuées en moins de trois mois. 61 personnes ont été condamnées par le TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda). Plus d’un million de jugements ont été rendus par les Gacaca, ces tribunaux inspirés de la pratique coutumière. Mais il reste encore des fugitifs recherchés, des personnalités en exil qui ne sont pas inquiétées et des silences qui torturent toujours les rescapés.

    « Rwanda : 30 ans après le génocide, un besoin de justice et de réponses », un Grand reportage de Lucie Mouillaud et Amélie Tulet.